jeudi 22 mars 2018

Plus ça change, plus c'est pareil

C'était une belle journée du mois de mars. Le soleil se faisait plus fort, le ciel plus bleu, la neige commençait à fondre dans les rues et les oiseaux s'étaient mis à chanter, promesse d'un printemps qui tarde à venir.

À l'approche du printemps, comme tous les animaux, je me réveille d'un long sommeil. Mes sens s'aiguisent, mon coeur s'échauffe et j'ai envie d'avaler l'air à pleins poumons.

Je décide donc de me rendre en ville à pied. Mon sac bien en place sur mon épaule, la tête haute et le sourire aux lèvres, je marche d'un bon pas, admirant les beautés de la nature qui s'éveille autour de moi. Les gens me semblent plus souriants, des éclats et des rires me parviennent, les oiseaux gazouillent dans les arbres, la glace se retire lentement du fleuve... Ah que j'ai hâte que le printemps s'installe ! Finis les tuques, les mitaines et les foulards, finies les soutes qui prennent une éternité à mettre, finies les trois couches de vêtements pour ne pas avoir froid ! Et bonjour, les vestes en jean ou en cuir, les espadrilles qui foulent le gazon (et, parfois, il faut bien l'avouer, les flaques de boue), les fenêtres qui s'ouvrent, le linge qui se balance sur les cordes ! Bonjour les enfants qui jouent dans les parcs, les ados qui longent les rampes avec leur planche à roulette ou les motos qui pétaradent dans les rues ! Bonjour les terrasses bondées, les journées qui s'étirent et les jupes et t-shirts !

J'en étais là de mes réflexions, traversant les rues et les viaducs en saluant les gens, m'émerveillant de ce changement de saison, quand j'arrive enfin à destination. Je file aux toilettes me changer et qu'est-ce que je vois ? Là, sur mon pantalon doublé, en plein milieu de mon derrière, se trouve un trou d'environ 5 centimètres de long qui semble vouloir prendre de l'expansion. Non ! Je n'ai pas traversé toute la ville et vu tous ces gens avec cette béance sur mon derrière !

*
Ça me fait penser à cette autre fois, cette semaine-là, où j'ai vu la travailleuse sociale de mon fils (vous devez bien vous douter qu'avec une mère TDAH, la progéniture en garde des séquelles!). Elle me demande si j'ai fait mes devoirs (des trucs que je dois mettre en place pour que l'éducation de Will s'améliore). Et là, je la regarde, les yeux vides, la bouche ouverte, et lui demande :

- Quels devoirs ?
- Vous ne vous rappelez pas ?
- Euh... non.

Plus ça change, plus c'est pareil !