jeudi 8 décembre 2011

Les étincelles de l'inattention !

Récemment, j'écoutais parler Alexis Hernandez à l'émission Attention Talk Radio (http://www.blogtalkradio.com/attentiontalkradio/2011/12/08/alexis-hernandez-food-network-finalist-his-add-story). Passionné de cuisine et de science alimentaire, Hernandez est devenu finaliste à l'émission The Next Food Network Star, Season 6, battant les espoirs les plus fous et concurrençant des milliers de personnes! Il racontait comment sa différence de l'attention l'avait amené à se voir de façon positive et vers les plus hauts sommets. Selon lui, en effet, c'est grâce à son TDA s'il se démarque de façon aussi brillante, agençant des aliments qui, à prime abord, semblent incompatibles, et réalisant les plus géniales présentations. Loin d'être une tare, son TDA est un don qui le rend extrêmement créatif, passionné et vif d'esprit. C'est pour cela, dit-il, qu'il est rapidement ennuyé dans une conversation, ayant compris depuis longtemps ce que plusieurs tentent de comprendre et, étant accaparé par mille et une idées qui le frappent, tels des éclairs de génie.

Cette entrevue m'a rappelé quelque chose qui s'est passé il y a environ une semaine. Je n'avais rien de prévu pour le souper et mon chum a proposé d'amener un poulet rôti. Comme cette initiative est plutôt rare, de sa part, et que cela brisait un peu notre monotonie, j'ai tout de suite accepté. Après l'avoir mangé, donc, j'ai gardé le contenant pour le recyclage, puisqu'il était en plastique. Au moment de le nettoyer, une idée aussi saugrenue qu'inusitée m'a traversée l'esprit : cet engin, qui ressemble à un sous-marin, pourrait servir de jouet pour le bain ! Mon fils pourrait mettre ses bonhommes dedans et s'amuser à les promener en bateau, surtout que le sien était tout percé ! Moi qui me disais que je devrais acheter de nouveaux jouets mais que je n'en avais pas les moyens, je venais d'en trouver un, par cher, et tout ça, à cause d'une simple idée !!!

Et c'est en écoutant l'entrevue ci-haut nommée que j'ai eu l'idée de la lier à mon souvenir ! Comme quoi, l'inattention peut créer de belles étincelles !

mercredi 30 novembre 2011

À la conquête de l'Everest

Il y a de cela quelques mois, j'ai entrepris l'écriture d'un nouveau livre. Mais plus mon projet avance, plus je trouve cela difficile. De m'y atteler, de me discipliner, d'écrire quelque chose... Des auteurs ont déjà dit que pour devenir écrivain, il fallait écrire un minimum de cinq heures par jour. Sinon, même pas la peine d'y penser !

Pour mon premier livre, que je n'ai même pas encore envoyé chez les éditeurs, c'était la même chose. Si bien que mes proches me demandaient :

« Pis, il avance tu, ton livre ? »
« Où en es-tu avec ton livre ? »
« Tu le termines bientôt ? »
« L'as-tu envoyé chez des éditeurs ? »

À chaque fois, je répondais, vaguement, sans grand enthousiasme :

« Ouais... il avance. »
« Oh... J'ai fini d'écrire un chapitre. »
« Je devrais le finir bientôt. »
« Non, je l'ai pas encore envoyé... Il me reste quelques détails à fignoler. »

Ce que je ne disais pas, par contre, c'est que je l'avançais, quoi, de quelques pages par semaine, par mois, que j'avais la nausée juste d'y penser, que j'étais partagée entre l'espoir et le découragement et que je me sentais nulle de ne pas y arriver. Mais j'y suis enfin parvenue. Oui, j'ai finalement terminé d'écrire ce livre car à un moment donné, il faut y mettre un point final.

C'est alors qu'une pensée m'a traversé l'esprit. Écrire un livre, ou entreprendre un long projet, pour quelqu'un qui a le TDAH, c'est comme conquérir l'Everest : c'est long, c'est éprouvant, c'est décourageant. On regarde en haut et on a l'impression qu'on n'y arrivera jamais, notre esprit balance entre le doute et l'espoir, on se demande pourquoi on s'est lancé dans cette aventure, on se dit que ce n'était pas pour nous. On a juste envie de pleurer, tellement l'effort est intense, immense, tellement c'est demandant. On a envie de tout arrêter, même si on est rendu à mi-chemin, de tout abandonner, de faire demi-tour. Les autres regardent notre ascension, suspendus à nos mouvements : Va-t-elle y arriver, trébucher, débouler ? Se relever ou en mourir ? Faire demi-tour et regagner le sol ou atteindre le sommet ? Si oui, quand ? Et là, on sent tous les regards rivés sur nous et ça ne fait que décupler notre peur. On en tremble, on en frissonne, on angoisse et on a peur de décevoir. Si on déçoit, les autres vont nous juger, non ? Et si on y arrive, quelle fierté ! Quel sentiment d'accomplissement ! Quel soulagement !

Alors, par je ne sais quel miracle, peut-être provenant d'en haut, de Lui qui voit tout, sait tout et gère tout, on retrouve la force. Oui, on retrouve l'espoir et une nouvelle énergie nous habite. On se dit qu'arrivé où l'on est, on ne peut pas lâcher, qu'on est bien trop avancé, que si on a fait tout ce chemin, on est capable de continuer. On se remet donc à la tâche et on poursuit notre ascension, petit pas par petit pas, une seconde, une minute, une heure à la fois, et c'est ainsi qu'on avance, c'est ainsi que, progressivement, on atteint notre but. Et peu importe si ça nous prend moins de cinq heures par jour. Car l'important, n'est-il pas d'essayer, d'avancer et de ne pas nous décourager ?

jeudi 3 novembre 2011

Quand une schizo se met à penser !

C'est bien connu : les attentionnels ont des problèmes d'inhibition. C'est peut-être pour cela que je suis incapable de penser dans ma tête, silencieusement. Pour ce faire, je dois toujours être en mouvement ou penser à voix haute. Je m'explique.

Lorsque je dois résoudre un problème ou prendre une décision difficile, dans ma vie, comme une séparation ou décider de l'orientation de ma carrière, je me mets automatiquement en mode « Drive ». Oui, vous savez, cette option de la boîte de vitesse qu'on a tous dans notre auto. Eh bien moi, on dirait que je suis toujours à « Drive ». Pas pour rien qu'on compare le TDAH à une voiture de sport rouge, brillante et qui roule vite... mais qui n'a pas de frein. J'ai rarement de frein, encore moins pour prendre des décisions cruciales.

Dans ces cas-là, je quitte tout ce que je suis en train de faire et l'envie impérieuse de prendre une marche me prend. Je vais donc, de préférence, dans un endroit tranquille et je fais aller mes petites jambes, en même temps que mon ciboulot. On dirait que de cette façon, la machine à penser est plus facile à contrôler et a moins de chances de disjoncter! Là, en scrutant le ciel, les arbres, l'eau et les oiseaux, je me détends, et cette détente se répercute également dans mon cerveau, ce qui me permet d'y mettre de l'ordre.

Ou...

Je prétexte une commission urgente à faire et je saute dans ma voiture et j'emprunte l'autoroute, où défilent mes pensées en même temps que le paysage. Bercée par le ronronnement de mon auto, je me ramollis, ainsi que mes mille et une idées qui me rendent folle ! C'est comme un bébé ou un enfant. Oui, vous savez, quand est à bout de nerfs et d'arguments et qu'on a tout fait pour faire cesser ses pleurs, les parents vous le diront, on essaie la solution ultime : un tour d'auto ! Et là, il se passe quelque chose d'absolument magique : après quelques kilomètres, un doux et apaisant silence s'installe dans l'habitacle et là, en regardant dans notre rétroviseur ou en se tournant vers l'arrière, on lâche un soupir de soulagement en constatant que l'objet de notre impatience... s'est enfin endormi ! Bonheur des bonheurs ! Je suis donc un enfant dans un corps de grande, incapable de me tenir tranquille... à part quand je suis en voiture.

Mais...

À chaque fois que je pense, en marchant ou en conduisant, je dois le faire à voix haute. Je dois avoir l'air d'une vraie schizo, en me promenant et en me parlant toute seule, mais je suis incapable de faire taire cette petite voix que je n'entends pas assez fort dans ma tête, qui ne fait pas assez de bruit, qui a besoin de se faire voir et de se faire entendre. Une voix d'attentionnelle, quoi !

lundi 24 octobre 2011

Les avantages du TDAH (suite) !

8) Nous, les attentionnels, avons bien du mal à nous adapter socialement, car nous détestons le routinier, le conventionnel, les règles et tout ce que ça implique. Cependant, ces mêmes défauts peuvent faire de nous des leaders ou créateurs fabuleux, car ces rôles demandent de prendre ses distances par rapport à la masse, de sortir du cadre et d'être libre d'esprit et de conventions !

9) Les mauvaises fonctions exécutives, inhérentes au TDAH, peuvent nous rendre maladroits manuellement ou pour le travail routinier ou conventionnel, mais très efficaces pour la création, laquelle exige davantage réflexion, imagination et impulsivité !

10) Parce que la dopamine nous fait défaut, nous sommes plus portés à développer des dépendances : jeux, sexe, drogue, alcool, boissons énergisantes, etc. En contrepartie, nous pouvons transférer ce haut besoin de stimulation en nous investissant dans des passions, ce qui est beaucoup plus sain et peut augmenter notre réussite !

11) L'anxiété accompagne souvent le TDAH, anxiété qui découle de scénarios que nous nous faisons dans notre tête, ce qui indique une forte imagination. Hors, cette imagination peut très bien servir dans les arts ou les activités qui demandent de la résolution de problèmes !

12) On est jugé irresponsable car on a de la difficulté à remplir nos obligations, que nous trouvons ennuyeuses. On y préfère, de loin, les activités plaisantes et amusantes, ce qui peut nous éviter bien des burn-out et dépressions !

13) Parce que nous sommes souvent distraits, nous avons bien du mal à écouter les autres, mais une telle distraction peut nous amener à de hauts niveaux de créativité !

14) À cause de notre impulsivité, de notre inattention et de notre hyperactivité, nous nous égarons régulièrement dans nos pensées, passant d'un sujet à l'autre, sans qu'il semble y avoir de lien. Cependant, ce genre de penseurs est appelé
« penseur divergent », c'est-à-dire, qu'au lieu d'avoir une seule pensée et de la développer, il génère plusieurs pensées, donc solutions, ce qui peut être fort utile pour la société !

15) À cause de notre haut degré d'inattention, les autres pensent que nous sommes incapables de concentration. Au contraire, nous sommes capables de nous concentrer et même, de nous hyper concentrer lorsque quelque chose nous passionne, ce qui peut nous rentre hyper productifs !

16) Notre impulsivité peut être vue comme un défaut mais dans bien des cas, il s'agit plutôt d'intuition. En effet, parce que nous « le sentons », nous faisons une chose plutôt qu'une autre, nous changeons subitement nos plans, mais cette intuition s'avère, étonnamment, exceptionnellement bonne !



mercredi 19 octobre 2011

Les avantages du TDAH !

Pendant longtemps, dans les journaux, à la télé, sur Internet et dans les livres, on a parlé du TDAH comme d'une malédiction, d'une tare, d'une honte, d'une calamité dont il fallait se débarrasser à tout prix. C'est bien simple, si on avait le TDAH, on était fini, notre vie était un échec et il n'y avait plus rien à faire avec nous... à moins de prendre des médicaments. Mais, récemment, j'ai écouté une entrevue intéressante qu'a accordée le Dr. Ned Hallowell à l'animateur Jeff Cooper, dans le cadre de l'émission intitulée Attention Talk Radio (http://www.blogtalkradio.com/attentiontalkradio/2011/10/18/ned-hallowell-what-is-going-on-in-the-adhd-community-that-e-1).

Dans cette entrevue, Cooper demandait à son invité ce qu'il y avait de nouveau et d'excitant dans le monde du TDAH. La réponse : son côté positif, qui découle, de façon plus générale, de la psychologie positive, nouveau mouvement qui fait fureur partout dans le monde. Plus particulièrement, les chercheurs sont en train de se pencher sur ce qui est bon dans le TDAH, sur ce qui amène la réussite de plusieurs attentionnels et sur les changements que peut produire l'attention positive dans le cerveau. On peut même le constater dans les forums : de plus en plus de gens voient le TDAH avec humour, se supportent et s'encouragent sur le sujet et on médiatise de plus en plus ses bons côtés.

Tout ça m'a amené à réfléchir aux avantages du TDAH... et j'en suis venue à la conclusion que :

1) Un attentionnel qui est distrait, rêveur, qui se met les pieds dans les plats, comme on dit, peut aussi être un très grand créateur, pouvant associer une ou plusieurs idées pour en faire quelque chose de complètement nouveau, de totalement inusité !

2) Une personne « souffrant » de TDAH a, généralement, la mèche courte, ce qui fait qu'elle explose facilement, ne supportant pas la moindre contrariété mais, quelqu'un qui a les émotions à fleur de peau est habituellement un hypersensible, qu'on retrouve souvent dans le monde des arts et des médias (comédien, réalisateur, auteur, scripteur, musicien, animateur, humoriste, peintre, sculpteur, danseur, dessinateur et j'en passe) !

3) Un être qui commence toujours quelque chose de nouveau, sans même avoir terminé son ou ses projets précédents peut aussi être formidable pour gérer plus d'un projet à la fois ou pour le multi-tâches ! Par exemple, au lieu d'écrire seulement un livre, un auteur peut travailler sur plusieurs projets de livres à la fois, ce qui augmente ses chances d'être publié et d'écrire un best-seller !

4) De même, quelqu'un qui s'arrête constamment, pendant qu'il accomplit une tâche, ou qui est très impulsif dans ses actes, peut facilement avoir l'élan créateur qui lui permettra de produire ce chef-d'oeuvre exceptionnel, de générer cette idée géniale ou d'implanter cette entreprise extraordinaire dont on parle tant !

5) Une personne qui n'est pas bonne pour voir les détails et qui fait souvent des erreurs d'inattention voit habituellement l'ensemble d'une situation et est généralement dotée d'un esprit visionnaire, ce qui peut faire d'elle une excellente chercheuse ou politicienne !

6) Quelqu'un d'hyperactif peut, bien sûr, taper sur les nerfs des gens, mais il peut aussi être un formidable sportif ou pilote professionnel, ou un super éducateur pour enfants, lesquels ont besoin de beaucoup de stimulation et de se dépenser quotidiennement !

7) Une personne qui change souvent de conjoint, d'amis et de travail peut être vue comme instable mais elle ne s'ennuiera jamais et connaîtra une vie bien remplie !




lundi 17 octobre 2011

Commencer une chose avant d'en avoir fini une autre !

J'ai le don de commencer une chose avant d'en avoir fini une autre.

Par exemple, lorsque je cuisine, il m'arrive souvent d'avoir des idées de textes, pour les histoires que j'ai commencées à écrire ou pour celles à venir. Alors, au lieu de surveiller mes plats qui mijotent, je prends une feuille et un crayon, je m'attable et je mets sur papier ces idées sublimes, géniales et extraordinaires qui me passent par l'esprit, telles des éclairs ! Je dois les capturer, les faire miennes, avant qu'elles ne m'échappent ! Ou en jetant un coup d'oeil à l'extérieur, je suis saisie par la beauté qui s'offre à moi et une pensée me traverse : il faut que je la saisisse, là, maintenant ! Je m'empare de mon appareil-photo et je coure ouvrir la porte pour figer cette vision ! Inévitablement, ça sent la surchauffe, j'entends des sifflements, la réalité me rattrape ! Je me jette aussitôt sur ma cuisinière, histoire de ne pas provoquer un cataclysme !

Autre témoignage à l'appui. Je commence à plier mon linge, tout droit sorti de la sécheuse, quand, sans le moindre avertissement, je décide d'aller faire les lits, délaissant ma tâche première. Ayant terminé cette besogne, je retourne à mon pliage et je commence à ranger le linge, quand, soudain, je suis distraite par des choses que je vois du coin de l'oeil. Ce sont les objets qui traînent un peu partout, horreur des horreurs ! Agacée par tout ce bordel, je décide de faire un peu de rangement. Me rappelant que mon linge m'attend, je reviens vers lui, mais là, je ne me souviens plus où j'en étais. Alors je dois déployer tous les efforts inimaginables pour me re-concentrer sur ma corvée.

Ou, je suis en train de me préparer du café, quand je décide d'aller sur Internet pour voir mes messages. Je délaisse donc ma chère cafetière pour satisfaire ma nouvelle curiosité mais, une fois devant l'ordi, je me dis : « Ah ! non ! Je retourne me faire du café ! »

Ou encore, je décide d'aller boire mon café et de lire mon journal, délaissant la pile de vaisselle sale qui s'amoncelle sur le comptoir. Quand j'ai fini, il est presque midi, l'heure du dîner. Au lieu d'aller le préparer, je me dirige vers la friperie pour acheter du linge à mon fils. Quand je reviens, le dîner est déjà fait, heureusement ! Mais au lieu de faire la vaisselle, je pars en randonnée en forêt. À mon retour, la vaisselle est toujours là, qui me nargue, mais moi, je vais prendre mon bain. Il est 16h30.

Quand j'ai fini, je prépare le souper en vitesse et je me ramasse, le soir venu, avec mon paquet de vaisselle sale. Je finis par la faire mais si je n'avais pas commencé tout un tas de choses avant, je n'en serais pas arrivée là !



mardi 11 octobre 2011

TDAH et célébrité

Le 5 octobre dernier, à l'âge de 56 ans, s'éteignait l'une des personnalités les plus connues des nouvelles technologies : Steve Jobs. En 1976, il fondait la société Apple. En 85, il créait NeXT, une compagnie développant des programmes informatiques destinés aux entreprises et à l'enseignement supérieur. En 97, il revenait à la barre d'Apple, lui assurant un nouveau souffle. En effet, l'iMac, l'iPod, l'iTunes, l'iPhone et l'iPad... c'est lui. Ce sont ses idées. C'était un génie, un visionnaire de l'informatique.

Alexander Graham Bell a inventé le premier téléphone, Albert Einstein, la théorie de la relativité. Louis Pasteur était un éminent chimiste dont le travail est à la base de la micro-biologie moderne. Thomas Edison est, quant à lui, à l'origine de 1093 brevets. Lénoard de Vinci, bien connu pour son oeuvre mystérieuse de La Joconde, était aussi sculpteur, architecte, musicien, inventeur, mathématicien, atanomiste, géologiste, botaniste et auteur. Richard Branson est le père du billet d'avion électronique et fondateur de JetBlue Airways, tandis que Terry Bradshaw est le premier quart-arrière à avoir remporté quatre Super Bowls en l'espace de 6 ans seulement.

Eh bien tous ces hommes, aussi brillants et géniaux soient-ils, ont le TDAH. Oui, vous avez bien lu. Comment est-ce possible ? Comment ont-ils pu réussir à ce point, se retrouver au tableau des honneurs et bouleverser le monde avec leurs inventions et performances ? Surtout que la majorité d'entre eux n'ont pas fait de longues études et qu'ils ont abandonné l'école ?

Voyez-vous, TDAH n'est pas synonyme de nullité. TDAH n'est pas synonyme de manque d'intelligence, de lenteur du cerveau ou de paresse. C'est seulement synonyme de différence. Oui, c'est bien de cela dont il s'agit ici. De différence de fonctionnement du cerveau. Si le fonctionnement du cerveau de tous ces hommes était similaire au commun des mortels, ils n'auraient probablement pas accompli ce qu'ils ont accompli, ils ne se seraient probablement pas rendus là où ils sont rendus. Ils ne se seraient pas démarqués comme ils se sont démarqués. C'est justement grâce aux qualités inhérentes à leur TDAH qu'ils sont devenus ce qu'ils sont : créativité, esprit visionnaire, capacité à voir hors du cadre et de vivre dans le chaos, originalité, hyperconcentration lorsque passionné par quelque chose, etc. Car le TDAH n'a pas que des inconvénients, loin de là. En fait, je crois qu'il s'agit d'une véritable bénédiction, d'un véritable cadeau pour ceux qui le possèdent, s'ils savent bien l'utiliser, évidemment.

Et c'est justement ce que ces hommes ont fait : ils ont bien utilisé leur TDAH. Ils l'ont utilisé à leur avantage, en se basant sur ce qui les passionnait dans la vie, sur ce qui les animait et ils ont tout misé là-dessus. Ils ont fait de leur passion leur raison de vivre, ils ont tout canalisé leur surplus d'énergie là-dedans, jour et nuit, 7 jours par semaine, 4 semaines par mois, 12 fois par année. Ils ont mangé de leur passion, ils l'ont aimée, ils l'ont amenée avec eux, elle ne les quittait jamais, elle était toujours bien présente en eux, dans leur tête, mais surtout, dans leur coeur.

Et vous savez quoi ? Je pense que, bien malgré nous, le TDAH vient souvent, très souvent même, avec la célébrité, qu'on le veuille ou non, sans la chercher. Pourquoi ? Parce qu'on est différent, de par nos paroles, nos façons d'être et d'agir et cela capte l'attention, l'intérêt. On parle de nous. Que ce soit en bien ou en mal, on parle de nous. Et aussi, parce que le TDAH vient avec des talents, qui, lorsque déployés à l'extrême, font de nous des êtres à part, des êtres de génie, qui ont su faire quelque chose de nouveau avec ce qui leur était donné.



mercredi 5 octobre 2011

Dans l'espace intersidéral !

Mon esprit se perd dans l'espace intersidéral et je n'y peux rien. J'ai beau lui intimer l'ordre de rester sur terre et de me faire prendre conscience de ce qui m'entoure, rien n'y fait. Il est trop attiré par les grands espaces, on dirait, par les flottements, le rêve, l'évasion. Peut-être trouve-t-il la réalité trop dure à supporter et est-ce un moyen, pour lui, de s'épargner ?

Donc, trève de bavardage, venons-en aux faits. Mon esprit se perd dans l'espace intersidéral, donc, pendant que mon corps a les deux pieds plantés sur terre et qu'il est supposé regarder une émission. Le sujet ? La prohibition. Le lendemain du visionnement, je demande à mon chum :

« La prohibition, c'est l'enrôlement obligatoire dans l'armée ? »

Vous auriez dû voir sa face ! C'est comme si j'avais commis le pire péché du monde!  Il ne comprenait pas une telle méprise. Mais souvenez-vous : j'étais supposée avoir vu l'émission.

- Ben non ! qu'il s'exclame. C'est pas ça pantoute ! C'est l'interdiction d'acheter de l'alcool !

Sa face disait : « Mais où t'étais, pendant que tu regardais l'émission ? »



Un autre flottement en vue. Je regarde Chasseurs de fantômes, une émission que j'adooore ! Dans cette émission, une gang de copains enquêtent sur des phénomènes paranormaux et pour ça, ils se déplacent aux quatre coins des États-Unis avec leur équipement. Pourtant, je ne remarque pas la ville où a lieu l'enquête. Après l'émission, mon chum se branche sur Internet et me dit :

« Whitefield est à 100 km au sud de Sherbrooke. »

Après que mon esprit ait erré pendant quelques secondes, je lui dis :

« Ah ouin ? », comme si je savais de quoi il s'agissait. Mais au fond, je n'avais AUCUNE idée de ce qu'il racontait et vu que ça me tentait pas de mentir, je lui demande :

« C'est quoi, ça ? »

Il m'affiche encore un air d'exaspéré et me regarde comme si j'étais une extra-terrestre :

- Ben ! C'est le nom de la ville où les gars ont fait l'enquête !!!

Je saisis !

- Ah oui ! que je fais. C'est pas loin d'ici, hein ?



Au moment de faire ma dernière brassée de lavage, mon esprit devait encore flotter parce que quand je suis venue pour plier le linge, celui-ci était tout taché ! Il y avait des traces d'encre partout ! J'avais laissé un stylo dans une poche et celui-ci s'était promené dans la laveuse et avait tout saccagé ! Misère de misère ! Mais où donc avais-je la tête ?

Mais bien sûr : dans l'espace intersidéral !

lundi 3 octobre 2011

Un livre, un amour

Des fois, je me demande : Et si les livres étaient des histoires d'amour ?

Il y a quelques mois de cela, j'ai démarré un autre projet d'écriture. Un roman, cette fois. Super idée, la motivation y était, j'étais toute excitée, toutes les conditions étaient réunies. La première journée, je prends des notes, les idées coulent à flot, tout beigne. La deuxième, je suis sur ma lancée, une vraie fusée. Les jours suivants, c'est une avalanche de mots qui déferle sur le papier, je suis sur un élan pas possible. Une dizaine de pages plus tard, toujours aussi gonflée. Puis un jour, je me lève, je veux continuer mais... le goût n'y est pas. Les personnages sont bien définis, l'intrigue aussi, le décor est planté et j'ai commencé à raconter. Je bloque. Je ne sais plus quoi faire. La ferveur n'y est plus. La routine se fait sentir et je déteste. Je me force, je jette des mots sur le papier, mais le tracé n'est plus aussi vif, aussi assuré. Je continue quand même parce que je suis insécure. Je n'aime pas le vide, l'incertain, l'absence, il me faut remplir tout cela au plus vite. De n'importe quoi, sauf du vide. La page blanche, pas capable.

J'aime ce qui est nouveau, original, qui sort de la masse, qui se démarque et j'ai des idées. Mais quand j'ai sorti l'idée, que je l'ai caressée, que je l'ai tenue au bout de mes doigts, que je l'ai faite mienne, je m'en désintéresse. Je l'ai prise pour acquise et elle a perdu ses couleurs. Elle ne brille plus, ne m'enchante plus, ne me subjugue plus. J'ai juste envie de la laisser et de l'abandonner. Et je l'abandonne. Comme j'ai fait pour mon premier livre.

Mais pour combler ce manque, je me jette dans un autre projet, dans une autre écriture, à tête et à corps perdus. Comme un accro à la drogue, je dois prendre ma dose. Sinon c'est le délire. Un nouveau feu couve en moi, une nouvelle passion prend vie et je ne porte plus à terre pendant des jours... jusqu'à ce que la réalité me rattrape. Jusqu'à ce que je retombe sur terre et que je me rende compte de l'ampleur de la tâche. De tout ce qu'investir implique. Des sacrifiques que l'on doit faire, de la liberté coupée et des tourments qui n'en finissent plus. Alors je prends la clé des champs et j'abandonne à nouveau. Comme je l'ai fait pour mon deuxième livre.

Puis la culpabilité me gagne. Une voix me dit : « T'es juste une salope, une pas fiable, une enfant dans un corps de grande. Tu aimes t'amuser et quand ça devient sérieux, tu fuis, tu prends les jambes à ton cou. T'aimes pas les efforts et pourtant... les efforts rapportent. Ils te donnent de la fierté, ils te font grandir, ils te donnent de la valeur. Mais toi, tu t'en fous, c'est toujours à recommencer. Le travail te fait peur, tu la veux  facile. Mais rien n'est facile dans la vie. Pour arriver là où on veut arriver, faut travailler à la sueur de son front, ne jamais lâcher, ne jamais abandonner, même si c'est dur, même si c'est décourageant. »

Alors je me replonge dans mon premier coup de foudre, et la passion se réinstalle, petit à petit, au fur et à mesure que je me rénvestis... jusqu'à ce qu'une autre idée m'allume, m'interpelle, m'emballe, me prenne aux tripes. Comme pour les deux premières, je recommence le même processus... jusqu'à ce que je me remette à penser à mon deuxième manuscrit, que j'ai laissé tomber si cruellement, si injustement, sans l'ombre d'un avertissement. Ma petite voix refait des siennes et je retourne vers lui.

Toujours, et toujours, comme si un livre, c'était un amour.

mardi 4 janvier 2011

La ponctualité... c'est quoi ça ?

Demander à un attentionnel d'être ponctuel, c'est comme demander à un éléphant de faire du ballet : c'est impossible.

Depuis que mon fils va à la pré-maternelle, je peux compter sur les doigts d'une main les fois où il est arrivé à l'heure. Oui, oui, c'est de ma faute, je le sais ! Le pire, c'est que je demande à mon chum de mettre le cadran, histoire de ne pas manquer le bateau...

Et je trouve quand même moyen de le manquer !

Je me lève de peine et de misère (c'est bien connu : les attentionnels sont des oiseaux de nuit), je prends mon p'tit café et oh! qu'il est bon, ce p'tit café ! à tel point que je le sirote jusqu'à la dernière goutte, regardant avec angoisse l'heure s'égrenner. Je sais que je dois réveiller Will. Je le sais et pourtant, je n'ose pas. Comme il a l'air bien, avec son air paisible et sa respiration régulière qui soulève sa poitrine juvénile ! Et je me dis : « j'ai encore le temps », j'ai encore une grosse heure devant moi. Mais 1 heure pour le réveiller, préparer et donner son déjeuner, lui mettre une couche propre, s'habiller, se brosser les dents, lui mettre ses vêtements d'extérieur et quand le temps est maussade, pour déneiger et déglacer les vitres de l'auto... Ouf ! Je pense que je surestime le temps qu'il me reste !

Alors là, poussée par la peur d'arriver en retard, je pédale. Je file réveiller Will, je lui sers son déjeuner, je le change de couche, l'habille, lui fais brosser ses dents et je le pousse jusqu'à l'auto à la vitesse de l'éclair . Là, je démarre en trombe (oui, oui, c'est dangereux, je le sais, surtout avec un gosse dans l'auto mais quand je suis pressée, je ne pense plus), je pèse sur l'accélérateur et je sacre devant chaque têteux qui me bloque le chemin, le coeur battant la chamade. Finalement, une fois devant l'immeuble, je tire Will par la manche et m'engouffre à l'intérieur à toute allure. Coup d'oeil à l'horloge : 8h35. Oh non ! Je suis encore arrivée en retard (faut être là pour 8h30)! Je me sens mal et me dépêche de déshabiller mon fils et de l'envoyer dans le local, n'osant pas trop regarder son éducatrice.

Je le sais qu'elle doit penser : « Elle n'est pas capable d'arriver à l'heure, celle-là! ». Eh non ! La ponctualité, connais pas. Au fait, c'est quoi ça ?