jeudi 3 mai 2012

Dur, dur, sans médicament mais... y a de l'espoir !

Après plusieurs semaines d'essais, de stratégies, de lectures d'articles spécialisés sur le TDAH, force est d'admettre que vivre sans médicaments... c'est dur. Très dur, même.

Notre tête SAIT qu'on doit agir de telle ou telle façon, qu'on ne doit pas trop se laisser aller, qu'on doit prioriser, planifier, organiser, faire ce que l'on a à faire mais... l'émotion l'emporte. L'émotion du moment, celle qui nous fait choisir telle activité plutôt que notre responsabilité. Celle qui nous fait acheter telle chose, parce qu'on en a eu l'idée, parce qu'on s'est dit : « ce serait donc le fun si je l'avais ! », sans penser aux conséquences sur notre portefeuille ni sur le budget familial. Cette émotion que j'ai tant de difficulté à gérer au quotidien, avec mon fils et mes proches. Celle qui me fait hurler à la moindre frustration, celle qui me fait rire comme une enfant, spontanément et fortement, celle qui me fait pleurer devant un film émouvant ou en écoutant une chanson touchante...

Changer mes habitudes de vie m'est aussi difficile. Je me couche encore tard (pas avant 1 heure du mat) et j'ingurgite encore beaucoup de café et de fast food. Mais j'ai peu à peu remplacé le café par le thé vert et j'y pense à deux fois avant d'engouffrer un sac de chips ou une boîte de chocolats parce que je sais que ça va m'empêcher de dormir...

Oui, je pense que le pire, dans mon TDAH, c'est de gérer mes émotions. Parce que sinon... c'est pas pire. Je m'améliore, même. J'écris tout sur le calendrier ou sur des petits papiers que je colle sur le frigidaire, je porte une montre qui me rappelle le temps qui reste et je fais moins de choses dans ma journée pour être sûre de tout faire. Quand je lis, je le fais à voix haute avec mon doigt en dessous de chaque mot, ce qui m'aide à me concentrer, surtout lorsqu'il y a du bruit autour. Même côté achats impulsifs, je fais des progrès ! Avant, quand j'allais dans une librairie, j'en ressortais toujours avec un livre. Maintenant, je peux y aller et en revenir les mains vides ! Quand j'ai beaucoup de choses à faire, je me demande toujours : « est-ce que cette chose peut attendre ? Qu'est-ce qui est le plus urgent ? » Lorsque les gens parlent, j'essaie de moins les interrompre et de plus me concentrer sur ce qu'ils disent. J'essaie aussi de répondre plus souvent à ceux qui m'écrivent.

Je me regarde plus aller. Et j'ai fait une découverte surprenante : je cherche les activités qui bougent. C'est surprenant, pour moi, parce que jusqu'ici, je pensais que j'étais sédentaire. Mais non : c'est le contraire ! J'aime faire le tour des magasins, me promener en voiture et marcher. Lorsque je suis chez moi, je préfère m'activer dans la maison ou jouer avec mon fils. Dehors, j'adore ! Je peux y bouger autant que je veux et j'aime le contact avec la nature ! Quand je lis, je le fais en surface parce que c'est trop long à mon goût ! J'ai même de la misère à lire un article au complet, même s'il m'intéresse ! Pas étonnant à ce que j'aie eu autant de difficulté dans mon domaine (rédaction-révision)! Cette prise de conscience va sûrement m'aider à mieux m'orienter à l'avenir.

Bref, même si ma vie est encore difficile, j'ai espoir. Dans les prochaines semaines, je vais essayer d'autres trucs et je vous tiens au courant...