lundi 30 août 2010

L'art d'être impulsive

Si l'impulsivité était un art, j'y excellerais, c'est sûr. Je raflerais les premiers prix, on parlerait de moi sur toutes les tribunes et je deviendrais une vedette.

Mais j'essaie d'apprendre de mes erreurs.

Avant de faire un choix, quel qu'il soit, je me fie davantage à mon instinct, à mon ressenti, à mes envies profondes, à mes forces et passions. Je me demande :

"À l'idée de faire cela, est-ce que je me sens bien ?"

Si la réponse est "oui", je fonce. Si j'ai des doutes, je renonce. J'essaie de terminer ce que je commence avant d'entamer autre chose. Pas évident. Vraiment, mais vraiment pas évident. En fait, c'est une véritable torture. J'ai tellement d'intérêts ! La politique, l'écologie, la santé, le cinéma, la littérature, la musique, la relation d'aide, la philosophie, la sociologie... ouf ! Pas étonnant à ce que je ne sache pas où donner de la tête et que je sois tenter d'essayer telle ou telle chose, sans trop réfléchir. Mais je sais une chose : je me sens rapidement débordée et alors je panique. Comme je supporte très mal le stress, j'essaie d'être le moins débordée possible, ce qui implique de faire des choix et des renoncements. Ce qui implique de faire de l'introspection avant d'entreprendre un travail, un loisir ou une implication sociale. Je sais que l'impulsivité est une caractéristique du TDAH et que je dois surveiller cela, du moins, essayer de la contrôler avant de m'aventurer dans des directions néfastes pour moi et avant de prendre des décisions qui seront lourdes de conséquences, tant sur le plan financier, moral que de l'épanouissement personnel.

Prenez seulement le dernier mois. J'ai dû amorcer l'écriture de trois nouveaux projets qui me sont passés par la tête, sans parler de mon inscription à une AEC en éducation à l'enfance et de ma désinscription à un DEC en éducation spécialisée. À la façon dont je me sentais à l'idée de travailler dans ces deux domaines, j'ai rapidement changé d'idée. Ma tête me disait que ces domaines étaient bons pour moi mais mon coeur, lui, avait une toute autre opinion.

Ainsi, dans le passé, j'ai fait beaucoup de choix basés sur la raison et sur ce qui est valorisé dans notre société : l'argent, les possessions, la reconnaissance et un emploi stable dans un secteur en demande. Je me suis laissée influencée par mon entourage, qui me poussait à travailler dans n'importe quel domaine, pourvu que j'aie un emploi. J'ai alors réalisé qu'il ne me connaissait pas vraiment et ne savait pas ce qui me convenait réellement. Mais j'ai réalisé quelque chose de pire : je ne me connaissais pas non plus. Maintenant, avec tout ce que je sais sur le TDAH, j'y pense à deux fois avant d'agir ! J'ai une toute autre vision de moi-même. Sans la passion, je n'ai pas de motivation. Moi plus que quiconque, j'ai besoin d'un travail qui m'anime, qui m'interpelle, qui me passionne. Car si je n'aime pas ce que je fais, je décroche. Si j'aime ce que je fais, par contre, oh là là ! Je peux être concentrée durant des heures et des heures, jusqu'à oublier toute notion du temps et à négliger les miens.

Je dois me regarder aller, ce que j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire. Je dois être vigilante. Surveiller mes pensées spontanées et ce qu'elles me disent de moi, de mes intérêts et de mes dégoûts, de mes joies et de mes peines, de mes forces et de mes faiblesses. Surveiller mes attirances naturelles et ce qui me fait vibrer. S'il le faut, je dois essayer de nouvelles choses, adopter de nouveaux passe-temps et loisirs et m'impliquer dans de nouvelles causes. Mais toujours sous une condition : que cela m'allume !

mercredi 18 août 2010

De deux maux, c'est encore le moindre !

Ça s'est passé plus tôt que prévu : j'ai été évaluée pour mon TDAH. Ça s'est produit après que je sois allée à l'urgence parce que je souffrais de divers maux physiques et psychologiques.

Comme la psy de service a vu dans mon dossier que j'avais rendez-vous pour ça, elle en a profité pour commencé l'évaluation. Après une heure et demie d'entretien et de multiples questions sur ma vie, elle s'est rangée de mon point de vue :

« Tu n'as pas arrêté de bouger les mains et de tortiller sur ta chaise de toute la rencontre. Et après tout ce que tu m'as dit sur toi, je commence à te croire.»

Enfin ! On me prenait au sérieux !

Et là, elle m'a prescrit du Strattera, qui traite aussi les troubles anxieux. (Moi, anxieuse ? Mais voyons donc !) J'étais hyper contente mais voilà : entre deux maux, mon TDAH était encore le moindre. L'état dans lequel il me plongeait me préoccupait encore plus !

Je suis donc retournée la voir le lendemain, à son grand damn, car pour toute question, elle m'avait bien dit de téléphoner. Mais pour moi, il était impérieux qu'on me prescrive des anti-dépresseurs et j'avais peur qu'en l'appelant, je n'en aie que dans quelques jours alors que ça ne pouvait attendre une minute de plus ! Maudite impulsivité !

Elle m'a prescrit de l'Effexor mais je ne voyais pas beaucoup de différence dans mon état. Bon, oui, je devais admettre que j'étais un peu plus calme et que moins de pensées anxieuses m'assaillaient. Que les couleurs avaient l'air plus vives et que le monde m'apparaissait plus beau. Ça devait être une amélioration...

Et j'ai pris une décision : je vais essayer de gagner ma vie comme artiste.

Ben quoi ! Après avoir tourné la question dans tous les sens pendant des années, c'est la seule conclusion à laquelle j'arrive. C'est ma seule option possible. J'ai du mal à suivre les règles et à me faire dire quoi faire, je suis pourrie avec les chiffres et sur le plan relationnel, je me fais toujours menacer de prendre la porte pour mes erreurs et ma lenteur, je suis trop timide, je manque de tact, de patience et de sans-froid dans les situations de crise, je ne tolère pas la routine et je ne suis pas manuelle. Ça en élimine des emplois, ça ! Ne reste que les arts.

De deux maux, c'est encore le moindre !