mercredi 29 septembre 2010

Ma roue de hamster

Si ma tête était un objet, elle serait certainement une roue de hamster.

Elle n'arrête pas, elle tourne et tourne sans cesse, avec rythme et frénésie. Il n'y a rien pour l'en empêcher, elle est prise d'un mouvement cylindrique infini. Quand ce n'est pas dans un sens, c'est dans l'autre, mais toujours, immanquablement, elle tourne. Elle commence d'abord lentement, puis peu à peu, elle accélère, accélère et accélère, jusqu'à-un-ryhtme-complètement-dément-qui-enchaîne-tour-de-roue-sur-tour-de-roue-à-un-point-tel-que-je-me-demande-si-elle-ne-va-pas-bientôt-me-péter-en-pleine-gueule !

J'aimerais parfois l'arrêter, mais je me demande comment. À chaque fois que j'ai l'heure de lui mettre un bâton dans sa ronde cocaïnomanesque, c'est comme si elle voulait exploser, ne pouvant supporter la moindre interruption. Que voulez-vous ? C'est son rythme naturel, à ma tête, et elle ne connaît rien d'autre ! Ne lui parlez pas de ralentir, voire, d'arrêter : c'est comme si vous demandiez à un oiseau de parler croate ! Jolie perspective !

J'aimerais tellement arrêter de penser, ne serait-ce qu'une minute, une toute petite minute. Arrêter de douter, questionner, remettre en question, soupeser, analyser, décortiquer, synthétiser, décider, changer d'idée, puis redécider à nouveau, pour balayer le tout une nouvelle fois. Toute cette activité mentale est en train de me rendre folle. Toute cette agitation cognitive va bientôt me rendre complètement marteau ! Est-ce que ça existe, le yoga pour le cerveau ? Uniquement pour en détendre les composantes ? Le corps aurait beau être sur un «rush» d'adrénaline, le cerveau serait à «off». Rien ne s'y produirait, niet, nada, le néant, la noirceur, le trou noir, la mort cérébrale. Rien ne le perturberait, traumatiserait, chambarderait, stresserait, agiterait. Ma roue de hamster serait enfin immobilisée ! Ah ! Comme je serais bien !

Bon, je pense que je n'ai pas le choix : je dois prendre mes médicaments ! À nous deux, TDAH !

jeudi 23 septembre 2010

Quand l'anxiété est en train de me rendre dingue (suite)

Pour vous montrer jusqu'à quel point l'anxiété peut aller, je vais vous raconter les événements des derniers jours.

Me sentant particulièrement déprimée, j'ai décidé d'aller au cinéma pour me changer les idées. Il est vrai que je n'ai pas choisi le film le plus calmant : Le dernier exorcisme. Toujours est-il que quand est venu le moment, pour le prêtre, de faire son premier exorcisme, je ne sais pas ce qui s'est passé mais je me suis soudainement sentie la tête vide et les pieds dans le béton. Tout à coup, je ne pouvais plus penser à rien et c'est comme si la conscience d'être en vie avait fichue le camp. Une sensation tout--à-fait effrayante, croyez-moi. Mon coeur s'est emballé, ma tête s'est mise à tourner et j'étais sur le bord de perdre connaissance. Donc, ne voulant pas être le spectacle de la soirée (après tout, c'était le film que les gens étaient venus voir, pas moi!), j'ai quitté la salle en deux temps trois mouvements.

Je me foutais des regards de curiosité qu'on me jetait : je devais m'en aller de là au plus vite ! Direction : salle de bain pour me rafraîchir. Là, je me suis jetée de l'eau à la figure, ce qui m'a apaiser quelque peu puis, je suis sortie du cinéma à la grande course : je devais aller à l'hôpital ! Moi qui n'a jamais été folle de vitesse, je n'avais jamais pris la route aussi vite, croyez-moi! Je brûlais les feux rouges, je dépassais en trombe et j'ouvrais les fenêtres, l'air climatisé et la musique. L'ACV et la syncope me guettaient, c'était sûr ! Je risquais même de ne jamais me rendre à l'hôpital ! Je me suis fait bientôt coller au cul : oh non ! La police ! Ne manquait plus que ça ! Ben f*?% ! Qu'ils me donnent un ticket une fois là-bas ! Je ne pouvais plus attendre : c'était ma vie qui était en jeu !

Rendue à l'urgence, je me suis engouffrée dans la salle de triage, en décrivant tous mes symptômes. Elle a pris ma température et ma pression artérielle.

- Vous étiez prise dans du béton ? m'a demandé l'infirmière.
- Non, pas pour vrai ! C'est une façon de parler ! C'était une sensation !

Espère de connasse !

- Plus de tête qui tourne ?
- Ben... c'est moins pire...
- Et les picotements ?
- Encore un peu...
- Dans les deux jambes ?
- Est-ce que c'est un AVC ?
- Non, surtout si les picotements étaient dans les deux jambes. Dormez-vous bien ces temps-ci ?
- Ben, pas vraiment mais...
- C'est de l'hyperventilation.
- Ben là !!! Ça peut pas être dans ma tête : je feelais tellement mal ! J'aimerais qu'on m'hospitalise ! Si c'est dans ma tête, je suis pas en état de sortir ! J'ai trop peur de me sentir comme ça rendue chez moi !
- Ça ne fonctionne pas comme ça, Madame. On n'hospitalise plus autant qu'avant. Vous devez voir le médecin, avant... C'est lui qui va décider ça...
- Ah bon... Ok...
- Allez vous asseoir en attendant et si vous ne vous sentez pas bien, revenez me voir.
- Ok... Merci... Bonjour...

Déçue et frustrée contre l'infirmière, je me suis lentement dirigée vers la salle d'attente. Eh bien ! Croyez-le ou non mais peu à peu, mes symptômes devenaient de moins en moins intenses. Je me sentais soudainement mieux ! Étrange, tout de même ! Je commençais à croire l'infirmière : ça ressemblait à une crise d'anxiété ! Mais comment l'anxiété pouvait-elle me faire sentir ainsi ?!

Manquant d'argent pour payer mon stationnement et voulant juste me coucher, j'ai quitté brusquement l'urgence de l'hôpital, espérant que la sensation de crise cardiaque ne reprenne pas chez moi !

                                                                  ****

Le surlendemain, la même sensation. Avec des crises de larme et d'hystérie en prime. Belle image à mon fils ! Direction : hôpital. L'infirmière, qui est une nouvelle, prend encore ma pression et ma température.

- Est-ce que je fais de la température ? Ma pression est haute ?
- Non, aucune température et la pression est belle. Vous m'avez l'air stressée.
- Oui, un peu, c'est normal ! Je me sentais tellement mal ! J'avais les pieds et les bras qui picotaient, la sensation de la tête qui est vide, plus capable de penser, de parler, étourdie quand je bouge la tête, nausées...
- Pas vomi ?
- Non.
- Avez-vous pris du tilénol ?
- Non.
- Sentais ? C'est moins pire ?
- Ben... un peu...
- Ça a l'air être du stress. Allez vous asseoir : le médecin vous examinera.
- Ok... Merci...

Et je sors encore de là déçue. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me dire que c'est le stress et l'anxiété !!! Je dois bien avoir quelque chose, à me sentir ainsi !!!

Après ce qui m'a paru être une éternité, j'entrais enfin dans le bureau du docteur! Je lui répétai ce que j'avais dit à l'infirmière. Lui, au moins, a eu l'intelligence de me faire faire certains tests ! Tests pour le vertige, l'équilibre, la coordination... Et son verdict :

« Bon ! Je vous ai fait faire certains tests pour vérifier s'il y avait une possible maladie physique et... rien ! Tout est beau ! Vous avez réussi les tests haut la main !
- Mais comment je peux n'avoir rien si je me sens tellement mal ?
- Écoutez ! Je suis urgentologue et les maladies, c'est ma spécialité. Si vous aviez fait un AVC ou un truc du genre, vous n'auriez pas réagi comme vous l'avez fait. Vous seriez entrée dans un mur et vous n'auriez pas pu mettre un pied devant l'autre ! La seule chose qui reste c'est l'IRM.
- Je dois en passer un dans 3 jours. Les picotements et les étourdissements, c'est pas normal, non ? C'est peut-être une tumeur au cerveau, un AVC ou la sclérose en plaques ? Vous pourriez pas me faire passer d'autres tests pour voir mon cerveau ?
- Je ne vous enverrai pas passer des tests avec des machines si je n'en vois pas l'utilité ! À première vue, vous n'avez rien de physique et vous allez passer un IRM dans quelques jours. C'est ça que j'allais vous recommander mais c'est déjà fait. Je vois dans votre dossier que vous avez eu des prises de sang récemment. Qui vous les a recommandées ?
- Mon psychiatre.
- Vous l'avez vu pourquoi ?
- Pour le TDAH et l'anxiété.
- Vous semblez très anxieuse et vous ne présentez pas de symptômes de maladies. Oui, vous ressentez un mal-être mais celui-ci ne semble pas physique. La meilleure chose que je puisse vous dire c'est de cesser de vous en faire et de faire des choses que vous aimez. Allez prendre une marche, écoutez de la musique. Vous allez voir : vous allez vous sentir mieux. La pire chose, c'est d'aller sur Internet pour aller voir les symptômes de maladies.
- C'est ce que je fais.
- Arrêtez de faire ça, surtout si vous êtes anxieuse. C'est un cercle vicieux : vous ne vous sentez pas bien et vous allez sur Internet pour voir ce que vous avez. Vous tombez sur les pires maladies et votre corps réagit comme si vous les aviez, alors qu'il n'en est rien. Cessez donc de vous en faire !
- Ok... Je vais essayer... Merci, docteur, et désolée de vous avoir fait perdre votre temps...
- J'espère vous avoir aidé et prenez soin de vous. Au revoir.
- Au revoir.

En sortant de là, une grosse partie de mon mal-être s'est évaporée ! C'est comme si on m'avait enlevé une tonne de briques de sur les épaules. Je me sentais plus légère, tout à coup ! J'ai suivi son conseil et je suis allée marcher. Ça m'a fait le plus grand bien ! Mais pour un temps, seulement.

                                                                  *****

3 jours plus tard, l'anxiété me reprenait. C'était le jour J. C'était le jour de mon IRM. Je ne savais pas comment ça allait se passer, si j'allais faire une crise de claustrophobie (ils vous plongent dans un tunnel pendant environ 3/4 d'heure !) et s'ils allaient découvrir quelque chose de grave. J'essayais de me raisonner mais l'angoisse me tordait les entrailles. J'ai flâné quelque temps à la librairie, et Dieu que je serais restée là si j'avais pu ! Mais je me connaissais : si je n'allais pas à mon IRM, je risquais de le regretter et de continuer à m'en faire. De me demander si je n'avais pas perdu l'occasion de me faire trouver une maladie grave et de prolonger mon espérance de vie !

Enfin mon tour arrivait ! Après avoir enfilé une jaquette d'hôpital, je suis allée voir le spécialiste qui passait les examens. Il me lança :
« Ça fait pas mal de bruit, comme un marteau-piqueur qui creuse dans la terre. Alors je tiens à vous en avertir. Vous pouvez prendre des bouchons, si vous voulez.
- J'ai lu, dans le guide qui m'a été remis, que je pouvais écouter de la musique.
- Désolée, on n'en a pas.
- Ok... Je vais prendre les bouchons, d'abord.
- Je peux aussi vous mettre une débarbouillette sur les yeux, pour que vous ne voyiez rien.
- Oui... Je pense que je vais la prendre...
- Ok. Je vais aussi mettre la ventilation au maximum. Vous avez une poire. S'il y a quoi que ce soit, pesez dessus et je vais venir vous voir. Je vais essayer de faire ça le plus vite possible. Dans environ 23 minutes, ça devrait être fini.»
- Ok.

Ouin, 23 minutes, c'est pas si pire... C'est moins long que je pensais... Des bruits de marteau-piqueur ! Seigneur ! Moi qui ai de la misère à supporter le bruit ! Ça va être beau !
Courageusement, je me suis allongée sur la civière, et au moment d'entrer dans le tunnel, j'avais l'impression d'entrer dans ma tombe. Vraiment, belle sensation. Je me suis dit que j'essaierais de penser à de belles choses, à ma vie idéale, mais impossible. J'entendais toutes sortes de bruits, allant de la sirène de police au marteau-piqueur en question, en passant par toute une série d'alarmes. Vraiment, si mon corps déclenchait tout ça, c'était sûrement parce que j'avais une extra grosse tumeur ! Je ne devais pas bouger et il me semblait que mon corps était pris de spasmes musculaires incontrôlables ! J'essayais de ralentir ma respiration mais aussi bien demander à un jeune enfant de ne pas bouger de toute la journée ! Au bout de ce qui m'a paru une éternité, on me sortait du tunnel. L'épreuve était terminée. J'avais l'impression d'avoir escaladé le mont Everest.

Malgré tout ça, mon angoisse demeurait : et si on me diagnostiquait une maladie grave ?

samedi 18 septembre 2010

Quand l'anxiété est en train de me rendre dingue !

Le TDAH et l'anxiété vont de paire, c'est bien connu. L'un ne va pas sans l'autre et traîne son boulet continuellement.

J'ai toujours été anxieuse, mais depuis quelque temps, c'est devenu infernal, invivable. Je passe mon temps sur Internet, à lire des symptômes de maladies. Évidemment, comme certains symptômes se trouvent dans bien des maladies, mes lectures n'en finissent plus et ça a un effet boule de neige : plus je lis et plus je veux en lire, plus j'en sais et plus je veux en savoir. C'est rendu une véritable obsession. Je crois que j'ai toutes les maladies.

La dernière dans ma mire : la sclérose en plaques (SEP). J'ai l'impression d'en avoir tous les signes : fourmillements et picotements, spasmes musculaires, fréquentes envies d'uriner, fatigue extrême, faiblesses, sensations d'avoir la tête et les jambes dans le béton, sensations de brûlure... Je suis tellement certaine d'avoir la SEP que je ne pense qu'à ça : du matin au soir, 24h/24. Inutile de vous dire que je ne dors pas très bien ! Je passe mes journées à surveiller les moindres signes de mon corps. En plus, j'en ai tous les facteurs de risque :

- Je vis dans l'hémisphère nord;
- Je suis une femme, alors qu'elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à contracter la maladie;
- Je suis dans la tranche d'âge des 20-40 ans, période où l'on diagnostique le plus de cas;
- J'ai attrapé le virus de l'herpès (grâce à une merveilleuse erreur de jeunesse!), qui serait l'un des éléments en cause;
- Je suis la mère d'un petit bonhomme de 3 ans, alors que l'accouchement et la période qui suit seraient des éléments déclencheurs.

Il est vrai que je lis et écoute souvent les nouvelles, ce qui n'a rien pour me rassurer. À force de se faire entrer dans la tête à coup de marteau piqueur des choses alarmistes, on finit par devenir parano, surtout si l'on est moindrement anxieux ! En septembre dernier, j'apprenais la mort de mon propriétaire, ce qui fut pour moi un véritable choc. Celui à qui je dois en partie la vie de mon fils n'était plus de ce monde ! Sa mort a été tellement rapide que ça m'a donné un véritable coup de fouet. En octobre, on me bombardait d'informations au sujet de Nathasha Cournoyer, qui a été enlevée, violée puis battue à mort, avant de nous inquiéter avec la grippe H1N1 en novembre. À la suite de quoi, j'ai dû me faire vacciner pour cette soi-disant épidémie, ce qui m'a amené à stresser sur les effets secondaires de ce vaccin expérimental ! La mort récente du ministre Béchard n'a fait qu'amplifier mes inquiétudes : si un homme aussi jeune que lui peut attraper une maladie grave, je le peux aussi ! 

Toujours est-il que les maladies et la mort me hantent continuellement et font partie de mon quotidien. Je les fréquente quasiment plus que mon homme et mon enfant !  J'en suis venue à me demander ce qui cloche avec moi. Je serais peut-être en train de devenir schizoprène ou smasmophile ? C'est quoi, déjà, les symptômes ? Je vais aller voir sur Internet !

jeudi 2 septembre 2010

L'art d'être impulsive (suite)

Bon ! Je viens de refaire une demande d'admission en éducation à l'enfance ! D'abord regrettant mon geste, je me suis mise à le considérer d'un tout autre oeil.

Quel meilleur domaine que l'éducation est propice à la transmission de notre vision de la vie, de nos valeurs, de nos croyances et à l'application de notre créativité ? À la transmission de notre unicité, de ce qui nous distingue, de ce qui nous démarque de façon positive ? J'ai le TDAH, soit ! Mais qui dit TDAH dit aussi grande imagination, pensée globale, immense curiosité, esprit jeune et novateur, dynamisme et goût du risque. Depuis que que je sais que j'ai ce "déficit", je me suis forgée ma propre conception de l'éducation. Je pense que le Québec fait fausse route avec ses méthodes d'enseignement et que ce sont ces méthodes qui sont à la base du décrochage que l'on connaît dans nos écoles. Je pense qu'il faut rendre l'apprentissage plus individualisé, plus concret, plus créatif, plus basé sur la vie de tous les jours. Qu'il y ait plus de mise en situations, d'art, de jeux de rôle, de sorties, d'activités physiques et d'intégration de toutes les matières.

 Récemment, j'ai reçu un vidéo par courriel, sur les techniques éducatives des Finlandais. Ces derniers se servent beaucoup des cartes mentales dans leurs cours. Les cartes mentales sont des espèces de schéma des notions qu'ils apprennent. Ce ne sont pas des phrases accolées de façon linéaire les unes aux autres, comme on retrouve ici, non ! Ce sont de petits rectangles dans lesquels on retrouve des mots-clés et qui permettent de hiérarchiser, de se constituer une image mentale de la matière. Les enseignants finlandais ne demandent pas non plus de réciter la matière par coeur. Ils demandent plutôt aux étudiants de fournir la réponse aux questions dans leurs propres mots, de synthétiser les éléments appris et retenus à leur façon. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez visionner le vidéo à l'adresse suivante :

http://deficit-attention.com/finlandais/


 Je crois qu'il faut donner le goût de l'école aux jeunes. Et pour cela, il faut essayer de nouvelles choses, de nouvelles façons  de faire, de nouvelles techniques. Il faut oser braver les interdits, sortir du cadre. Et qui de mieux qu'un attentionnel peut justement sortir de ce cadre ???

Mon impulsivité m'a amené à envoyer le vidéo sur l'éducation des Finlandais au ministère de l'Éducation. Comme ça, sur un coup de tête, après le passage d'une idée-éclair, j'ai décidé de faire un copier-coller du lien du vidéo et de l'envoyer à Madame Beauchamp, la nouvelle ministre de l'Éducation. Grâce à mon impulsivité, l'éducation québécoise changera peut-être, en partie.

Mon inscription en éducation à l'enfance est aussi un geste impulsif. Mais cette impulsivité peut me mener loin, vers des horizons insoupçonnés. Elle peut me permettre de réformer l'éducation des tout-petits, de leur donner le goût d'apprendre, de l'école, de l'éducation, de par mes idées hors du commun, mon esprit visionnaire et global, ma curiosité sans borne, mon amour de la vie. Elle peut me permettre d'utiliser mon imagination à des fins éducatives, en trouvant et en essayant de nouvelles méthodes pour transmettre mon savoir. Elle peut me permettre de créer de nouvelles activités, de me démarquer de mes pairs par mon audace, ma grande empathie, ma capacité de me mettre au niveau des enfants, par mes méthodes de discipline novatrices. Bref, mon impulsivité peut faire de moi une leader en matière d'éducation pré-scolaire.

Mon impulsivité m'a aussi permis de poser un autre beau geste, écologique, celui-là. À la toute dernière minute, j'ai décidé de rédiger un courriel pour sensibiliser le monde à l'importance de l'environnement. J'ai utilisé mon talent en écriture à des fins incitatives. J'ai résumé des événements, fait appel à ce qu'on a de plus précieux, nos enfants, et j'ai proposé des solutions écologiques à nos modes de vie. J'ai présenté des scénarios, dans le cas où nous ignorions ces solutions. Des scénarios, qui, hélas, ne sont pas issus de mon imagination mais bien, de la bouche des plus grands experts. Et j'ai envoyer le tout à mes contacts et au ministère de l'Environnement.

Si mon impulsivité me fait regretter certains faits et gestes, il me permet, en revanche, de poser des actes dont je suis fière. N'est-ce pas cela, après tout, qu'on appelle l'art d'être impulsive ?