lundi 20 décembre 2010

L'enfer des attentionnels : le ménage !!!

S'il y a une chose qui me met les nerfs en boule, dans la vie, c'est bien le ménage ! Cette corvée d'enfer qui n'en finit plus et qui est d'un ennui à vouloir se jeter du haut du 20e ! Cette tâche d'une insignifiance crasse et d'une bassesse inouïe, qui me donne envie de gerber et de tout envoyer par la fenêtre, chiffons, linges, nettoyants et sauts compris !

C'est bien simple : ce n'est jamais assez ! Assez bien lavé, récuré, décrotté, dépoussiéré, moppé, ciré ! Jamais assez brillant, inspecté, bien placé, bien rangé, à sa place. Mon oeil de lynx voit tout, de la poussière qui traîne au bout de tissu pas assez lisse, de la tache tenace qui ne veut pas partir aux graines de biscuits laissées par mon fils !

Et je vois toujours quelque chose à nettoyer : quand ce n'est pas le salon, ce sont les chambres ou la salle de bain, quand ce n'est pas la salle de bain, c'est la cuisine ou le hall d'entrée. Et quand j'ai fini tout un étage, je passe au suivant, quitte à nettoyer la cave au complet ! Et quand j'ai tout lavé, j'inspecte les coins, les dessous et les côtés, pour voir si je n'ai rien laissé au hasard.

Lorsque je fais le ménage, c'est comme si j'avais des yeux au rayon X, qui voient tout, partout, n'importe où, au travers des murs, des étoffes, du plancher, du plafond, du bois comme du béton ! J'ai toujours ce grand angle avec moi, ce qui est vraiment fatigant !

 Après plusieurs heures de cet exercice merdique, fourbue, échevelée, transpirée et crevée, je trouve quand même autre chose à nettoyer, mon oeil de lynx ayant repéré l'inrepérable !  Je me dis alors :

« Quand cet enfer finira-t-il donc ? Aura-t-il seulement une fin ? Si oui, quand ? Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine ? Non, c'est vrai, jamais ! Car tout est toujours à recommencer, surtout quand rien ne peut nous échapper ! ».

J'ai beau mettre de la musique, ça n'apaise pas tellement ma souffrance, à vrai dire. Même si le tout se fait dans une atmosphère plus légère, ça n'enlève pas mon dégoût pour cette tâche débilitante au possible, qui ne me permet pas de créer, d'inventer, de solutionner, d'être une attentionnelle, quoi ! Par-dessus le marché, je me fais dire :

« T'en fais pas assez !!! ».

Évidemement, cette phrase est lancée par un non-attentionnel qui marche aux règles, aux consignes et à l'évident. Qui est organisé, sensé, structuré, qui ne connaît pas la distraction ni l'hyperactivité, et qui fait seulement le strict minimum et ce qui se trouve devant lui.

Et surtout, qui ne s'adonne que très rarement à cet enfer qu'est le ménage !

La procrastination... cette ennemie redoutable !

La procrastination est une seconde nature, pour les attentionnels. Elle nous colle à la peau et ne veut pas s'en aller! On a beau essayer de l'y chasser, elle s'agrippe à nous, désespérément, l'air de dire : « Vous ne vous débarrasserez pas de moi! ».

Écrire est ce que je veux le plus faire au monde. J'adore ça, j'en bave, je m'en délecte les doigts, je m'en pourliche, j'en fais une obsession, j'y pense jour et nuit. Pourtant, et là est le paradoxe, j'ai de la misère à m'y mettre.

Avant de commettre l'acte, je cherche des dérivés, des voies de contournement, des subterfuges, des fabulations, des excuses pour éviter ce face-à-face pénible. Je me perds dans tout un tas de pensées qui m'amènent à la dérive :

« Et si je me faisais un p'tit café ? Des choses qui traînent dans le salon ! Vite, il faut enlever ça de là!  Pourquoi ne pas changer mon fond d'écran ? À moins que j'aille voir mes courriels ?  Un peu de musique va me motiver, allez hop ! Ouvrons la radio ! Il faudrait bien que je prenne rendez-vous avec mon doc ! Depuis le temps que j'attends après ça !  Oh mais pas tout de suite ! Je dois faire une brassée de lavage ! Mais pas avant d'avoir fait le lit ! Et puis le lit attendra : je ne suis quand même pas pour laisser cette vaisselle sale sur le comptoir ! Heille ! Mais j'y pense ! Je ne suis pas allée chercher mon courrier ! Et je n'ai pas écouté les nouvelles !».

Trois heures et une dizaine de choses à faire plus tard, je n'ai toujours pas écrit une foutue ligne ! Je n'ai pas fait ce que, pourtant, j'aime le plus faire au monde ! Et ça, à cause de ma maudite procrastination, cette ennemie redoutable !

mardi 7 décembre 2010

Maudite bougeotte !

Il arrive souvent que mon chum me lance :
« Pourquoi on pourrait pas rester à la maison, aujourd’hui ?»

« Pourquoi il faut toujours qu’on sorte, qu’on aille à quelque part ? »

« On dirait que t’es jamais bien nulle part : t’es toujours partie ! ».


Et mon fils, de continuer :
« On va où, aujourd’hui, maman ? Pis demain, on va aller où ? Pis après-demain ? Pis après après demain ?».


Eh bien, je vais te le dire, pourquoi je ne suis pas capable de rester en place, de mener la vie de pépère pantoufle à laquelle tu aspires tant ! C’est parce que j’ai la bougeotte ! Je suis comme ça et j’ai toujours été comme ça ! Je ne peux pas m’empêcher de prendre l’auto et de partir, comme ça, sur un coup de tête, sans avoir nécessairement de destination précise. J’ai juste besoin de rouler, rouler, rouler ou d’aller au resto, au ciné, au magasin, de voir des amis, mes parents, la terre entière !

J’ai aussi vu une grosse dIfférence dans l’attitude de mon fils quand il est avec moi et quand il est avec son père. Avec moi, il est plus nerveux, agité et excité. Avec Michel, il est plus calme, sage et obéissant. Ça me frustre de voir ça ! Même mon chum a remarqué cette différence. Ça doit être parce que j’ai la bougeotte et que je suis plus active que Michel. Lui, quand il est à la maison, il ne fait pas grand-chose : il s’assoit et regarde la télé, quand il n’est pas en train de dormir. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je m’agite comme une abeille, trouvant toujours quelque chose à faire : tantôt du lavage, tantôt du rangement, tantôt les repas et la vaisselle, tantôt des commissions, ici le placement des draps, là du ménage. Je suis incapable de rester assise, tranquille ! Pas étonnant que je sois si fatiguée à la fin de mes journées !

Bon, c’est sûr que je suis maman au foyer, moi. Je ne travaille pas à l’extérieur 70 heures par semaine. Mais même si c’était le cas, je pense que j’aurais bien du mal à rester assise devant le téléviseur. Mon père est comme moi : il est toujours occupé. Et il travaille quand même un bon 50 heures par semaine ! Quand il a fini son travail, il ne se repose pas, non ! Il fait du ménage, de la comptabilité, des travaux sur son terrain, des commissions, magasiner, jouer au golf ou faire du ski, et j’en passe ! C’est héréditaire, ce goût pour la bougeotte : mes grands-parents paternels étaient comme ça, et mes arrière-grands-parents paternels également. Bon, vous allez me dire que dans l’ancien temps, tout le monde était comme ça et qu’ils n’avaient pas le temps de se reposer. Oui, c’est vrai ! Mais comment expliquer ces commentaires de ma famille : je dois bien avoir quelque chose de particulier !

Quand j’étais petite, ma mère m’appelait « Road Runner ». Oui, vous savez, comme ce personnage de dessin animé ! Ce n’est pas pour rien : j’étais toujours en mouvement ! À 7 heures du matin, je me lançais sur le téléphone pour appeler les petits voisins. Ma journée venait de commencer ! Et je n’arrêtais que quand je tombais de fatigue ! En classe, c’était une vraie torture ! Devant rester assise, je bougeais toujours les mains et les pieds, au grand dam de mes profs et camarades de classe ! Je pense que ça leur tombait royalement sur les nerfs ! Je faisais le pitre, n’en pouvant plus de ce calme plat ! Et ça finissait toujours pareil : dans le bureau du directeur et dans le corridor, avec mon bureau. Mais là j’étais bien : je pouvais bouger !

Non, je pense que de ce côté-là, mon chum et moi on ne s’entendra jamais. Alors que lui n’aspire qu’à se terrer dans le bois avec son chalet, moi je ne rêve qu'à faire le tour du monde. Alors que lui tripe sur les fins de semaine confinées à la maison, moi je capote sur les fins de semaine bien remplies, où on ne voit pas passer le temps et où on se promène à longueur de journée ! Même quand je suis complètement à plat, je trouve quand même de l’énergie pour ramasser quelques bébelles qui traînent à terre ! Lui, quand il est à plat, il s’enfonce dans son divan, et ne le quitte que pour aller dormir.

Moi, quand je passe seulement une journée chez moi, j’ai des fourmis dans les jambes : j’ai besoin de sortir comme ce n’est pas possible ! Rester à la maison pour faire des gougous gagas est une véritable torture ! Idem pour popoter, bricoler ou jouer avec mon fils ! Mon Dieu que je trouve le temps long ! Un enfant, ça ne va pas vite. Alors moi qui ai besoin d’être toujours sur une piste de course, ça me fait vraiment flipper ! C’est comme si je conduisais une bolide sport super puissant et que j’étais ralentie dans ma course par une coccinelle. Ah !!!

Maudite bougeotte !