dimanche 18 août 2013

L'effet, supposé, des médicaments

15h40. La bibli ferme dans 20 minutes. « J'ai quand même le temps d'aller sur Internet », que je pense. Je roule à la vitesse de l'éclair, je prends le premier stationnement que je vois, je marche à grandes enjambées vers la porte principale, je monte les marches 4 à 4, je m'élance dans le corridor, j'ouvre la porte de la bibli, pour finalement affirmer :

 « Je voudrais aller sur Internet. »

L'employée me regarde d'un drôle d'air en jetant un coup d'œil à l'horloge :

- Ce ne sera pas possible. Il reste 15 minutes et on ferme dans 10, qu'elle me répond bêtement.

J'hésite. Dans ma tête, 10-15 minutes, c'est énorme ! J'ai le temps d'en faire, des recherches, pendant tout ce temps ! (Vous ai-je déjà dit que moi et le temps, ça faisait 2 ?)

- Mais tu peux revenir ce soir (elle me tutoie car je suis une habituée de la place) : on est ouvert de 6 à 9.

- Ouin... peut-être. (Dans le fond, ça ne me tente pas trop trop de revenir. Moi, c'est maintenant que je veux y aller ! Je le sais, c'est enfantin, mais je suis comme ça. Ne dit-on pas, d'ailleurs, que les attentionnels sont de grands enfants ?)

Je m'en vais, déçue. Déçue qu'on ne m'ait pas donné ce que je voulais, mais encore plus de mon attitude. Et là, je réalise combien j'ai été impulsive !

Le lendemain, je vais à la friperie car j'ai besoin d'un nouveau manteau. Je marche dans les allées. Décidément, il n'y a vraiment pas de choix ! Tous les manteaux sont trop grands ! Je traîne dans le coin pendant une bonne quinzaine de minutes... pour finalement me rendre compte que je suis dans la section pour hommes !

Plus tard, dans la journée, je vais au cinéma et comme je n'ai pas dîné, je m'achète une grosse boîte de closettes aux raisins et un petit sac de réglisses. Après avoir payé, je remercie la préposée et je me dirige gaiement vers la salle de projection... et là, je m'arrête devant la porte. « Mais où sont mes affaires ? ». Je regarde sur le dessus de la poubelle devant moi (au cas où je les aurais déposées là!)... mais non, rien. Je tourne ensuite sur moi-même, en faisant un 360 degrés, complètement perdue. Je retourne à la caisse (peut-être que j'ai oublié de payer ???)... pour réaliser que mon lunch était resté là, sur le comptoir !!!

Est-ce que ce sont là les effets supposés de mes médicaments ??? Si oui, il serait peut-être temps de changer !

vendredi 9 août 2013

Quand on devient un rat de laboratoire...

Même si je suis anti-médicaments (je n'aime pas quand des substances chimiques entrent dans mon corps, appelez-ça de la paranoïa si vous voulez mais je suis comme ça), force a été de constater que je n'arrivais pas à fonctionner  « au naturel». J'avais beau faire de l'exercice, aller dehors, manger sainement, éviter le café, me coucher de bonne heure et tout le tralala, rien n'y faisait : j'étais une bombe sur 2 pattes. Je bousillais tout sur mon passage, de l'éducation de mon fils à mes relations avec mes parents, en passant par la gestion de mon quotidien. Mon humeur était en dents de scie, je pouvais décider sur un coup de tête de faire une escapade même si je n'en avais pas le temps, j'explosais à la moindre contrariété, j'arrivais en retard à mes rendez-vous, j'oubliais mes obligations et je relisais sans cesse la même ligne et le même paragraphe!  Bref, ma vie était un enfer ! À bout de ressources et d'espoir, je suis allée voir mon doc pour qu'il me prescrive des médicaments.

Je ne sais pas pourquoi mais dans la tête des médecins, TDAH=Ritalin, alors c'est ce qu'il m'a prescrit :
« On va commencer avec 20 mg, il faut y aller graduellement, et si ça fait pas, on montera la dose ou on changera. Je te réfère en psychiatrie, ils pourront approfondir tout ça. » Rien à redire là-dessus; après tout, c'est lui le spécialiste.

J'étais toute excitée ! Enfin, j'irais mieux ! La journée même où je vais chercher la pilule miracle, je l'avale en vitesse, attendant ses effets. Les minutes et les heures passent et j'attends... J'attends un changement, je ne sais pas lequel, n'importe quoi. Il me semble que je suis plus
« speedy » mais à part ça, pas grand-chose... J'ai toujours autant de misère à me concentrer quand je lis mais... oh! j'ai l'air plus calme ! Je ne me fâche plus pour des riens ! Les journées et les semaines passent et oui, effectivement, mon humeur s'est stabilisée.

1 mois plus tard, je retourne voir mon doc et il me trouve un peu déprimée, ça l'air, car quand je lui dis que le Ritalin ne semble pas fonctionner, il me prescrit du Wellbutrin, un anti-dépresseur. « Ça augmente la concentration », qu'il me lance. Bon, OK, je vais le prendre, au point où j'en suis rendue...

En effet, le Wellbutrin semble améliorer mon humeur, bien que légèrement...avec pas plus de concentration durant la lecture.

En psychiatrie, je parle de ma vie, je raconte mon « cas », et le peu d'effets qu'ont sur moi le Ritalin et le Wellbutrin, et j'en ressors avec une prescription de 60 mg de Stratera (ouin! elle y n'y est pas allée de main morte ! Me semble que ça commence raide !) me croisant les doigts pour que ça marche, ENFIN!

Je me dépêche de me l'envoyer, et je trépigne d'impatience comme une enfant qui attend le Père Noël. Les minutes passent : rien. Les heures passent : rien. Les jours passent : RIEN ! À part des maux de tête, des problèmes de sommeil et une diminution de l'appétit, en même temps que mon poids sur la balance. COMMENT ÇA ?!!! La psychiatre m'avait pourtant prévenue : avant que ça fasse effet, ça peut prendre de 6 à 8 semaines ! Mon Dieu ! Mais pourquoi c'est si long ?! Y a tu vraiment un médicament, là-dedans ?! C'est l'effet Placebo, c'est ça ?! Mais pourquoi vous ne m'avez RIEN DIT ?!

Après environ 6 semaines, oh ! surprise ! Je remarque des résultats ! Mon humeur est plus calme et plus joyeuse, je suis plus posée, plus réfléchie, j'y pense à 2 fois avant de faire quelque chose ! Quand on me parle, je suis vraiment « là », et les gens n'ont pas besoin de répéter. Mais la déception s'installe quand je constate que j'ai encore des oublis, des problèmes de sommeil et autant de difficulté à lire ! J'arrête donc de prendre ma pilule... 2 jours, le temps que je réalise que je suis mieux de la reprendre.

Quand mon doc va être revenu de vacances, je vais prendre rendez-vous avec lui pour lui en parler et pour me faire prescrire du Ritalin à plus forte dose... À moins qu'il ne me prescrive autre chose ?

Ah !!! Maudits médicaments ! Ne suis-je donc qu'un rat de laboratoire ?!!!