samedi 4 avril 2009

Les pieds dans les plats

L'impulsivité est une caractéristique des attentionnels. Et je n'y échappe pas.

Tiens, ça me fait penser...


Il n'y a pas si longtemps, j'étais assise dans la cuisine, avec des amies, quand l'une d'elles lance :

"Ça m'a coûté 436 $ d'électricité à ma dernière facture !"

Je fais un rapide calcul : 200 et quelques dollars par mois. Cette constatation me révolte, moi qui me soucie tant de l'environnement (même si, en pratique, je ne suis pas nécessairement un modèle, à ma grande honte...). Évidemment, je ne peux m'empêcher d'en faire la remarque à ma copine :

"Ayoye ! ça te coûte ben cher ! C'est pas toi qui fais attention à l'environnement ? (C'est elle-même qui se dit écolo.)"

Le regard qu'elle me jette alors !

Je regrette aussitôt mes paroles mais, trop tard ! Elles sont déja sorties, comme tout droit de l'enfer !

Pourtant, je ne voulais pas l'accuser ni la critiquer : je voulais juste la taquiner ! Mais de la façon que ça a sorti, il y a de quoi se vexer !

Je me suis alors sentie mal toute la soirée !


L'autre fois où j'ai voulu disparaître dans le plancher, c'était à la réception qu'on avait organisée pour le baptême de mon fils. La petite fête s'étirait à sa fin et ma tante s'apprêtait à partir. Je lui placote un peu, entourée de mon chum et de mes parents :

"Encore merci d'être venue... J'aurais bien invité les autres, mais je me suis dit qu'ils habitaient loin et qu'ils travaillaient le lendemain. Mais comme t'es à ta retraite, j'ai pensé à toi..."

Maudite épaisse !!! C'est comme si je lui avais dit :

"Toi, on sait ben : t'as juste ça à faire, venir à des baptêmes ! Tu as en masse le temps ! Tu te tournes les pouces à (la) longueur de journée !"

Une chance qu'elle est partie à rire ! J'étais assez mal à l'aise comme ça, merci !

J'ai essayé de m'en sortir, bafouillant des :

"Ben, je voulais pas dire que... Ben, tu sais ce que je voulais dire..."

Tout ça, sous les yeux de ma famille ! J'aurais voulu mourir !


Le pire, c'est que ces situations ne sont que quelques gouttes dans l'océan de ma bêtise ! Que quelques infimes gouttelettes dans une mer d'ignominies, de choses niaiseuses, inutiles et embarrassantes !

Toute ma vie a été marquée par ces paroles et gestes honteux ! Alors, au fil du temps, j'ai décidé de me taire. Je me suis repliée sur moi-même comme une huître. Je me suis faite toute petite, quitte à ce qu'on ne me voit pas et qu'on me confonde au mur. Après tout, un mur, ça ne parle pas ! Et si j'ai à parler, j'essaie d'en dire le moins possible. Le comble, c'est que je trouve quand même le moyen de me mettre les pieds dans les plats !