lundi 25 octobre 2010

Une autre sceptique... mais qui croit en moi !

Comme ma psychiatre me l'avait suggéré, je suis allée voir une psychologue, non sans douter de l'utilité de l'affaire... Après tout, si ni mon médecin, ni ma psychiatre ne croyait que j'avais le TDAH, pourquoi la psychologue le croirait ? J'ai même failli faire demi-tour, une fois à l'hôpital.

« Ça ne servira à rien, me disais-je, encore une fois. À quoi bon ?!»

Après lui avoir déballé une partie de ma vie et mentionné que j'avais sûrement le déficit de l'attention, elle n'hésita pas :

« Je ne pense pas que tu aies un quelconque déficit de l'attention. Durant ma pratique, j'en ai évalué, des gens qui avaient le TDAH, et crois-moi, ils auraient été incapables d'accomplir ce que tu as accompli. Ils n'auraient pas été capables de lire, ne serait-ce qu'un livre et encore moins, d'aller à l'université et d'avoir un bac.
- Oui mais quand je lis, je dois souvent relire 10 fois le même paragraphe parce que je ne sais même pas ce que je viens de lire... Et mon bac, je l'ai eu par la peau des fesses et j'ai même failli être expulsée de mon programme ! J'ai été virée de ma dernière job parce que je faisais trop d'erreurs, bien que j'avais l'impression de faire du bon travail et de donner mon 110 % ! Comment expliquez-vous ça ?!!!
- Eh bien... peut-être que tes lectures étaient plates et que tu manquais de motivation... Peut-être que tu avais moins de capacités que les autres et que n'avais pas les compétences pour faire le travail que tu faisais... Ça ne veut pas dire que tu avais le TDAH. Je vois aussi dans ton dossier que tu as des troubles d'anxiété... Ça affecte souvent la concentration et la performance au travail...
- Oui, je suis anxieuse, c'est vrai, mais quand je travaillais, à mon dernier emploi, j'aimais ce que je faisais et je ne pensais à rien d'autre...
- De toute façon, je trouve que tes patrons ont été très durs avec toi... Tu avais peut-être du mal à faire ton travail mais ils auraient pu te l'expliquer et te le montrer comme il faut... Ils auraient pu prendre des mesures pour te faciliter la tâche... Ils cherchaient peut-être à faire entrer quelqu'un d'autre à ta place ou à sauver des coûts et ils ont pris une personne plus faible comme bouc-émissaire... Comme tu as des troubles d'anxiété et que ça devait paraître, ils t'ont choisi comme mouton noir... Tu sais, le monde du travail est souvent impitoyable...

Voilà. Ça y était. Le chat était de nouveau sorti du sac : l'anxiété était la cause de tous mes problèmes. Je ne pouvais pas avoir le TDAH. Impossible.

- En tout cas, je trouve que tu es quelqu'un de très intéressant, d'articulé, qui a un potentiel et il me fera plaisir de travailler avec toi.
- Ah bon... Ça fait du bien à entendre parce qu'en ce moment, ma confiance en moi est à zéro... Surtout côté travail...
- Eh bien, je vais t'aider à la retrouver ! Je suis sûre que tu peux faire plusieurs choses ! Je serai heureuse de t'aider ! En attendant, prends soin de toi et on doit déjà se dire à la prochaine. On se reverra dans deux semaines.
- Oh, merci ! Merci beaucoup !

En quittant son bureau, j'étais déçue et satisfaite à la fois. Déçue parce qu'elle non plus, ne croyait pas que j'avais le TDAH. Mais satisfaite parce que j'avais rencontré quelqu'un qui croyait en moi ! Et c'était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment-là !

lundi 18 octobre 2010

Des mères pas ordinaires

Les mères qui ont le déficit de l'attention ne sont pas nécessairement exemplaires aux yeux des autres, de la société, des gens « normales ». Elles se laissent traîner, semblent paresseuses, désorganisées et manquer de motivation. Elles affichent une anxiété et des sautes d'humeur démesurées, ont l'air de manquer totalement de discipline, d'avoir du mal à « suivre une routine » et semblent trop impulsives et irresponsables.

Eh bien, oui, je l'avoue :

« JE SUIS TOUT CELA À LA FOIS ! »

Et... ça ne me dérange pas. Ça l'air de plus déranger les autres, en fait. Et ça finit par me déranger, de déranger les autres. C'est ça qui me dérange le plus, au fond. Comme j'ai l'air dérangée, n'est-ce-pas ?!


MAIS ! Ce qu'on ne dit pas, de nous, les mères attentionnelles, c'est :


- Qu'on n'hésitera pas à rester à la maison pour le bien-être de nos petis!
- Qu'on transformera un module de jeu en bateau ou en vaisseau spatial!
- Qu'on se roulera volontiers par terre, dans l'herbe ou la neige pour les amuser!
- Qu'on prêtera une voix à des objets inanimés!
- Qu'on ira au parc, tard le soir!
- Qu'on amènera nos enfants à l'autre bout de la terre, dans une virée dont ils se souviendront longtemps!
- Qu'on leur achètera une petite babiole ou paiera un repas au resto, comme ça, sur le coup de l'impulsion!


 Bref, on est des mères pas ordinaires.

On se fout des conventions et des «qu'en dira-t-on» et on fait comme bon nous semble, en suivant notre instinct et nos « feelings ».

Et vous savez quoi ?

Eh bien, C'EST TANT MIEUX!!!