dimanche 29 mars 2009

Apprécier ce que l'on a

L'autre jour, je suis assise au resto avec des amies et chacune y va de ses problèmes :

- Je ne suis pas patiente avec ma fille, le soir, lorsque je reviens de travailler... Déja qu'il faut que je sois patiente a job, avec les personnes âgées ! (Elle c'est Mélanie, elle est préposée aux bénéficiaires.) Cette semaine, j'en ai pogné une qui était assez spéciale, merci !

- Moi, je commence a être écoeurée d'étudier ! (Elle c'est Anabelle, elle étudie pour être médecin.)

- Mon chum avait les deux yeux sortis de la tête quand je lui ai dit que ce serait mieux de prendre des médicaments pour la malaria ! (Voici Viviane, elle s'en va dans le Sud, avec son chum violent)

A un moment donné, je me dis :

- Au lieu de me torturer l'esprit avec ce que je n'ai pas, pourquoi ne pas apprécier ce que j'ai ?

Oui, j'ai le TDAH, et avec lui, des difficultés relationnelles et dans le travail. Mais j'ai aussi un magnifique petit garçon de 19 mois qui a la chance d'être avec sa maman a tous les jours (je suis mère a la maison). Il est en santé, en plus, et intelligent. J'ai aussi un chum qui m'aime (enfin, je pense) et qui est dévoué et travaillant. J'ai des amies de longue date avec lesquelles je peux être moi-même sans avoir peur d'être jugée. Oui, je suis pauvre et pas a la mode. Mais je suis créative et j'ai un tas de bonnes idées et j'ai un tempérament d'enfant (et croyez-moi, c'est une bonne chose, dans le monde d'aujourd'hui!)

Le travail ne devrait pas être tout, dans la vie. Enfin, ce n'est pas juste ça ! Que fait-on de la santé, de l'amitié, de l'amour, de la spiritualité, des relations parents-enfants ? Que fait-on du beau temps, d'une bonne tasse de café, d'une carte d'anniversaire, d'un gentil mot, des conversations sur tout et rien ?

Pas grand-chose, a ce que je vois, si l'on tient compte de la première question que l'on pose a quelqu'un, après qu'on l'ait salué :

- Et puis, qu'est-ce que tu fais de bon ces temps-ci (ou dans la vie, c'est selon) ?

Ce qui sous-entend :

- Qu'est-ce que tu fais comme travail intéressant et bien rémunéré, comme poste qui te valorises a mes yeux, mais surtout, aux yeux de la société, qui démontre toute ta valeur et ton importance ?

Quand on m'a posé cette question, la dernière fois, vous auriez dû voir la face de mon interlocutrice quand j'ai répondu, vaguement :

- Ah... je m'occupe de lui (en pointant mon fils dans sa poucette)... et a part ça, je ne sais pas ce que je vais faire (ce qui était la stricte vérité et venait du fond du coeur)

Elle m'a alors regardée comme si j'étais une extra-terrestre, avec l'air de dire :

Mais d'ou sort-elle donc ? Pourquoi n'a t-elle pas plus d'ambition que ça ? Comme elle n'est pas intéressante !

Elle m'a lancé un :

Ah, ouin !

lourd de sous-entendus (dont je devine le contenu peu flatteur).

Mais, probablement que sa vie n'est pas mieux que la mienne, après tout. Seulement, elle voulait aller aux nouvelles, comme on dit, chercher l'accro a mon existence, sûrement pour se rassurer sur la sienne.

Mais plus ça va et plus je me fous de tout ça, plus j'apprécie ce que j'ai !

Au fond, c'est peut-être ça, la maturité !

samedi 21 mars 2009

Sauter dans le vide

Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu un livre qui m'a fait réfléchir. Il s'intitulait Plus loin. Ce roman québécois met en scène deux jeunes qui décident de tout quitter pour partir à l'aventure, sur le pouce. Leur destination ? Plus loin, qu'ils répètent inlassablement à leurs lifts. Ceux-ci sont d'ailleurs très diversifiés, allant d'un groupe de spirituels à une jeune famille, en passant par des hippies. Hauts en couleur, ces personnages reflètent bien la société, avec ses joies et ses peines, ses rêves et ses déceptions, ses côtés lumineux comme un peu plus sombres.

La spiritualité imprègne beaucoup le périple de David et Marie, les deux "pouceux". Un de leurs lifts m'a d'ailleurs marqué par ses propos. En gros, il disait qu'il fallait vivre l'instant présent comme si c'était le dernier et agir, plutôt qu'attendre. À notre époque, ce message circule abondamment, surtout dans les ouvrages de psycho-pop, qui n'ont jamais été aussi populaires ! Parallèlement, bon nombre de personnes tombent comme des mouches devant les exigences qui leur sont imposées.

Je me demande donc :

"Vivons-nous chaque instant comme si c'était le dernier ? Agissons-nous au lieu d'attendre ?"

Si la réponse à ces deux questions est "oui", pourquoi tant de détresse ? Force est d'admettre que nous nous sommes sans doute tromper.

Moi je vais vous dire : je rêve de deux choses dans la vie. Voyager, et gagner ma vie comme artiste, puisque c'est ma nature profonde. J'ai partiellement réalisé le premier. Reste le second.

Vous savez quoi ? J'ai envie de me gâter pour mes 30 ans, de m'offrir un cadeau exceptionnel, hors de l'ordinaire ! Vous savez quoi, encore ? J'ai envie de prendre mes économies pour payer une gardienne à mon fils et de consacrer des journées entières à l'écriture.

Ça vous paraît fou ? Et alors ? Ça vous paraît risqué ? Et puis après ? Qu'ai-je à perdre, moi qui ai déjà tant perdu, dans la vie !

Je vais vous confier un secret : les attentionnels, plus que quiconque, adorent le vide, y plonger les deux pieds dedans et ne pas savoir ce qui les attend, en bas. Vous comprenez, c'est le trill !!! Le challenge !!!

Eh bien oui : j'ai une envie folle, celle de prendre plusieurs mois, voire une année entière, à l'écriture de romans, de poèmes, de scénarios ! À la fin de ma période d'écriture, j'enverrai le tout aux éditeurs, en espérant qu'ils me publient ! À défaut de quoi, j'aurai au moins tout tenter pour réaliser mon rêve !