mardi 22 décembre 2009

Près de la nature

Saviez-vous que les attentionnels étaient des gens très près de la nature ?

Si non, je vous l'apprends !

Vous allez me dire :

 « Tout le monde aime être dans la nature ! »

Oui, c'est vrai, mais c'est encore plus vrai quand il s'agit des gens ayant le déficit de l'attention.

Je me souviens que dès le primaire, je m'assoyais à côté d'une fenêtre, dans la classe. J'avais besoin de ce contact avec les oiseaux, le ciel, les arbres, la ligne d'horizon... J'avais besoin de m'évader à quelque part, pas seulement mentalement, mais aussi, physiquement. J'avais besoin d'avoir un pied dans ces vastes étendues à perte de vue. Je ne pouvais supporter d'être seulement entourée de gens : ça me rendait folle !

Au secondaire, toujours la même chose. À cela s'est ajouté de longues marches : je marchais pour me rendre à l'école et en revenir, je marchais pour mettre de l'ordre dans mes pensées, pour prendre des décisions cruciales. J'en avais plus que besoin, moi qui était constamment en train de penser, à des idées, à des projets, à des rêves, à des espoirs. Une vraie piste de course mentale !

Au cégep et à l'université, je me promenais le long des cours d'eau et ça m'apaisait. Je pouvais entendre le bruit des oiseaux, accompagné du son des chutes et du vent qui sifflait et je me sentais connectée à une puissance supérieure. Je me sentais connectée avec mon vrai Moi, mes vrais désirs. Quand je prenais une décision dans la nature, j'étais certaine de ne pas me tromper.

J'ai toujours rêvé d'avoir un chalet triangulaire tout vitré, avec vue sur un lac et entouré d'arbres, isolé du reste du monde. Là, je m'imagine pagayer dans un canot, avec pour seuls compagnons le cri des oiseaux et le bruit des vagues sous le coup des rames. J'ai d'ailleurs toujours ce rêve.

La dimension écologique m'a toujours préoccupée. Je recycle tout ce que je peux, je roule plus lentement en voiture et j'éteins les lumières et les termostats quand je suis absente. Oh ! J'ai encore du chemin à faire, c'est certain ! Mais je suis fière des actions que j'ai posées en ce sens jusqu'à maintenant et particulièrement, la signature de deux pétitions en faveur de mesures pour protéger l'environnement et destinées au gouvernement fédéral. Je songe même à ne plus avoir de voiture, lorsque la mienne sera hors d'usage ! Ouch ! Ça va faire mal !

Depuis quelques années, je songe à un Noël tout différent de ce que j'ai toujours connu. Au lieu d'offrir des objets que je prends des jours et des semaines à choisir, sous le coup du stress, je compte plutôt offrir ma présence et mes services, cette année. Eh oui, vous avez bien lu : présence et services ! Pour mon chum, une journée complète, avec bain moussant et petites chandelles. Pour mon fils, un week-end entier, agrémenté d'histoires, de chansons, de fous rires et de baisers ! Pour mes parents, une corvée de ménage et de lavage, en plus de la vaisselle et de repas. En plus de faire du bien à mon porte-feuille, qui est déjà assez rachétique, merci, ça va faire du bien aux gens que j'aime et sûrement plus que quelques objets quelconques et inutiles !

Qui veut me suivre ?

lundi 14 décembre 2009

L'autre bout de l'entonnoir

Sur le coup de l'impulsion, j'ai décidé d'aller faire un tour à la librairie des livres usagés.

En me promenant dans les allées, je n'en revenais pas de la quantité de livres à bas prix qu'on y trouvait ! Il y en avait de tous les genres : romans, biographies, livres rares et de poche, d'horticulture et de croissance personnelle... Je regardais vitement les titres, tel un scanner.... Mais au fait, je SUIS un SCANNER (voir blogue sur le sujet) ! Mais là, je m'éparpille... (Tiens, tiens, comme c'est surprenant !) Et là, je suis tombée sur un livre dont je n'aurais jamais, mais au grand jamais, soupçonné la présence !

Quelques mois auparavant, en effet, en visitant un site Internet sur le TDAH, j'étais tombée sur la mention d'un livre destiné aux gens ayant des difficultés à trouver et garder un emploi (ce qui est mon cas!). Aussi très recommandé pour les attentionnels, il avait pour titre : What color is your parachute, de Richard Nelson Bolles. J'avais tapé le titre dans Google et j'étais immédiatement tombée sur le site Web de l'auteur. Sur celui-ci, j'avais aperçu la page-titre, ainsi qu'une courte description du livre. Ça m'avait mis l'eau à la bouche, à un point tel que je le voulais, là, sur-le-champ, tout de suite ! Mais comme il datait de 1995 et qu'il était d'origine, c'est-à-dire, non traduit de l'américain, je devais le commander en ligne. Mais voilà : je n'avais pas de carte de crédit. C'était bien une des rares fois où je regrettais de ne pas en avoir une ! Il avait bien fallu que je titre un trait dessus !

Ça, c'était il y a quelques mois.

Oui, vous avez bien deviné : le livre que j'avais repéré à la librairie était bel et bien celui que j'ai tant désiré sur Internet ! Aujourd'hui, alors que je raconte cette anecdote, les larmes me viennent aux yeux tellement je suis touchée par cette synchronicité (série de coïncidences qui prennent un sens particulier pour celui qui en est témoin). En effet, il ne fait aucun doute que ce fait n'était pas que pure coïncidence à mes yeux. Quelles étaient les chances pour que je tombe sur ce livre ??? Très minces, je pense. Non, il n'y avait aucun doute : on voulait me lancer un message. Forte de cette certitude, je l'ai donc acheté.

Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'étais charmée par l'originalité du propos. Dans ce best-sellers vendu à environ 25 000 copies par semaine, Bolles donne des trucs novateurs pour se trouver un emploi, des encouragements lors de la période de chômage et des tests pour un changement de carrière, en plus des références pour consulter un orienteur. Bref, c'est un livre très complet.

Cela, jumelé aux connaissances que j'ai acquises sur le TDAH, me donne de l'espoir sur le plan professionnel. Plus ça va, plus je serai capable de mieux cibler les emplois qui misent sur mes points forts, à savoir : ma grande créativité, mon goût pour le mouvement, mon esprit novateur et visionnaire et ma capacité à résoudre les problèmes, pour n'en nommer que quelques-uns.

Nul doute que le pire est derrière moi, côté travail, j'en suis persuadée. Je ne dis pas que je ne connaîtrai pas d'autres échecs ni d'autres congédiements. Je ne dis pas que je n'aurai plus de défis et d'obstacles à surmonter. Cela pourrait très bien m'arriver. Mais plus le temps passera et plus je me trouverai à l'autre bout de l'entonnoir : celui qui rapetisse. Et ce, à un point tel que je me retrouverai un jour face à l'emploi parfait pour moi.

Ce ne sera peut-être pas facile de gagner ma vie dans cet emploi car je crois de plus en plus que ma place, dans le monde du travail, se trouve dans un secteur non conventionnel. Je dirais même que l'emploi idéal pour moi n'existe peut-être pas et que je devrai l'inventer. Mais qu'importe : quand j'aurai enfin trouvé ma place et que tous mes doutes seront tombés, je perséverai coûte que coûte.

Après tout, ne dit-on pas que quand on fait quelque chose avec passion, le succès ne peut qu'arriver ?

mercredi 9 décembre 2009

Impulsivité et... argent

Il m'arrive de prendre des décisions sur un coup de tête, sans trop penser aux conséquences que cela pourrait entraîner...  surtout en ce qui a trait à l'argent.

J'ai toujours eu horreur des dettes. Surprenant, n'est-ce pas ? C'est pour ça que j'avais refusé toutes les propositions de crédit qu'on m'avait faites à ce jour, avec, à l'autre bout, un regard ou un ton estomaqué : comment fonctionner sans crédit ???

Toujours est-il que je me suis laissée prendre dans l'engrenage du "achetez maintenant, payez plus tard".

Comme j'avais fait une demande d'admission en orthopédagogie et que j'ai trop attendu avant de donner une réponse, l'administration m'a facturé des frais d'inscription, que j'ai décidé de payer une autre fois. En effet, dans ma tête, rien ne pressait car c'était une chose pratique, et les choses pratiques, je les ai en horreur ! Cling! Cling ! 46 $ me pendaient au bout du nez.

Après une fin de semaine de cours en éducation spécialisée à un réputé collège, j'ai décidé que ce domaine n'était pas pour moi. Évidemment, aussitôt qu'on faisait acte de présence, le cours nous était facturé. Cling, cling ! Une beau 309$.

Quelques mois plus tard, je suivais quelques cours de création littéraire à l'université, avant de les abandonner... juste le lendemain de la date limite de non pénalité. Cling! Cling! Un très honorable 525$ me suivait partout.

Durant la même période, parce que je n'ai pu éviter une faucheuse qui me barrait la route, je me suis retrouvée dans le fossé. Pour m'en tirer, j'ai dû faire affaire avec une remorqueuse pour la modique somme de... cling! cling! 80$, lequel montant demeurait fictif dans ma tête.

Donc, si je faisais le décompte de tous ces jolis chiffres, j'en arrivais à une dette de 964$, alors qu'il ne me restait même pas ce montant dans mon compte. L'argent ne m'avait jamais stressé mais là, j'avoue que je commençais à avoir chaud, surtout depuis que le collège m'avait dit qu'une entreprise de récupération d'argent allait s'occuper de "mon cas" et qu'eux étaient un peu moins gentils (comprendre violents?).

Donc, toujours impulsivement, j'ai décidé de payer la moitité de mes dettes dans la même journée. Je vous jure que je n'ai jamais été aussi contente de faire des chèques ! Bon, c'est vrai, il me reste toujours 525$ à payer mais ça, ça attendra...

mercredi 2 décembre 2009

Quand le couple va mal...

Tout le monde sait que la vie de couple n'est pas facile. Hors, quand nous avons le TDAH, elle peut devenir une sacré montagne russe, avec des hauts vertigineux et des bas à s'en casser la gueule!

Depuis le début de nos fréquentations, je sais que mon chum n'est pas l'homme de ma vie. Ou plutôt, je le sens. Parce que les attentionnels ne pensent pas rationnellement (ou si c'est le cas, c'est très rare), ils pensent intuitivement. C'est l'intuition et le coeur qui guident leurs décisions. Dans ce cas, pourtant, j'ai écouté la voix de la raison, que mon père avait si bien exprimée. Alors que j'avais de gros doutes sur mon choix amoureux, il m'a lancé :

"Dans un couple, ce n'est pas toujours rose et il faut faire des compromis."

Voilà, ça y était : la voix de la raison avait parlé. Et après une série de déboires amoureux guidés par mes hormones, j'ai décidé de l'écouter. Juste pour voir...

Eh bien, pour voir, j'ai vu. J'ai vu qu'entre mon chum et moi, il n'y avait pas de réelle connexion. J'ai vu qu'il était souvent dans son petit monde, à ne pas se préoccuper de ce qu'il y avait autour. J'ai vu qu'il s'intéressait davantage à lui qu'aux autres, incluant moi. J'ai vu que bien souvent, il n'en avait rien à foutre, de ce que je lui disais. J'ai vu qu'il n'y avait pas de flamme dans ses yeux, quand il me voyait. J'ai vu qu'il devenait méchant quand il s'engageait un peu plus avec moi. J'ai vu qu'il n'avait pas de rêves, ou que s'il en avait, il ne faisait rien pour les réaliser. J'ai vu qu'il s'emportait pour ce que je jugeais, des peccadilles. J'ai vu qu'il ne tolérait pas beaucoup les travers des gens. J'ai vu qu'il était plus ou moins humain, mais qu'il était plus comme une machine qui ne faisait que travailler jour et nuit et que, quand il ne travaillait pas, il était couché. J'ai vu que ce qui m'intéresse ne lui faisait pas un pli. J'ai vu que ce qui l'intéresse, lui, me laissait complètement indifférente. J'ai vu qu'il fallait toujours lui demander de s'occuper de son fils, sinon, il ne le faisait pas.

Et j'ai vu que je pensais souvent à un homme pour qui j'ai eu le coup de foudre.

J'ai vu que ses yeux s'éclairaient lorsqu'il voyait une belle fille et qu'il semblait parfois perdu dans ses pensées.

Bref, j'ai vu qu'entre lui et moi, ce n'était pas rose rose.

Alors pourquoi être restée avec lui ? vous demandez-vous.

Parce que dans la vie, il faut faire des compromis.

J'ai écouté la voix de mon père, la voix de la raison. Et aujourd'hui, je le regrette amèrement. Oh ! que j'aurais dû m'écouter ! Ma petite voix intérieure était la bonne mais, manquant de confiance en moi, je ne l'ai pas écoutée. J'ai écouté les autres, à la place. Comme d'habitude. Plus sécurisant, sans doute !

Il faut dire aussi que Michel et moi avions parfois de bons moments remplis de rire, de tendresse et de complicité, ce qui me faisait douter de moi. Et comme le doute et l'anxiété occupent souvent les pensées des attentionnels, je changeais constamment d'idée. Un jour je voulais me séparer et l'autre d'après, non. Un jour, ça allait bien entre nous, et le suivant, on se boudait. C'est peut-être à cause de mon TDAH mais je pense que mon chum a aussi sa part de responsabilité.

Aujourd'hui, je suis en couple avec un homme que j'aime de moins en moins et avec qui j'ai eu un enfant. Je ne travaille pas et, à cause de mon TDAH, j'ai énormément de difficulté à garder un emploi. Je me sens littéralement PRISONNIÈRE de ma situation et je trouve ça carrément insupportable ! J'ai de la difficulté à dormir la nuit et j'ai le cerveau comme la roue d'un hamster, à force de penser.

J'essaie de trouver une solution mais tout me paraît sans issue. Je ne peux pas le quitter car je serai dans la dèche et comme je ne vois pas mon fils vivre avec son père, je devrai le faire vivre. Comment le faire vivre alors que j'ai du mal à assurer ma propre subsistance ? Il n'est pas question de retourner chez mes parents. Si je suis partie de là, c'est que je n'avais plus envie d'y vivre et je n'ai pas plus envie d'y vivre maintenant. Et si je le faisais, je ne serais pas fière de moi, de ma personne, je me sentirais encore comme une enfant qui a besoin de papa et maman alors que j'ai... 30 ans ! On me dit intelligente, en plus, faudrait que je le prouve ! Je sais que tous mes problèmes proviennent du déficit de l'attention. Je ne le sais que trop. Mais au moins, je sais pourquoi, maintenant. J'ai bien fait des démarches pour m'en sortir mais toutes se sont soldées par un échec. J'ai contacté des organismes pour gens à besoins particuliers et je n'étais pas admissible à leurs services. J'ai vu une intervenante du CLE pour des services spécialisés mais je dois recevoir un diagnostic officiel. J'ai essayé de prendre rendez-vous avec mon médecin mais son horaire est toujours complet.

Hier, quand j'ai vu l'attitude de mon chum, il y a quelque chose qui s'est brisé au fond de moi. Je n'ai plus le goût qu'il vienne dans ma famille, pour les Fêtes. Je n'ai plus le goût d'essayer que ça marche, plus le goût d'investir en notre couple, plus le goût de lui parler de moi et de ma vie, plus le goût de lui. J'ai juste le goût de me reprendre en main et de faire de 2010 une année de changement. Une année où je prendrai mes responsabilités, pour mon bien et celui de mon enfant. Une année où je m'écouterai. Une année où je penserai davantage à moi et où je partirai à neuf.

lundi 23 novembre 2009

La mèche courte... et puis après ?

On dit que les attentionnels ont du mal à maîtriser leurs émotions et qu'ils ont la mèche courte. J'en suis la preuve vivante.

Le week-end dernier, j'appelle une de mes amies pour l'inviter chez moi. Elle me dit :

"Oui, ce serait une bonne idée ! Moi et Nelly, on se demandait justement quoi faire et je voulais passer la soirée tranquille...
- Oui, ce serait l'fun ! Vous êtes pas venues souvent en plus et Will aimerait sûrement vous voir. Mais ne venez pas trop tard parce que Will va être fatigué et ça va être l'enfer. Si je le couche avant que vous arriviez, il risque de se réveiller, de toute façon."
-J'en parle à Nelly et Sandra et je te rappelle !"
- Ok, ça marche !"

Sur ce, je raccroche et l'excitation me gagne : que la soirée s'annonce plaisante ! Enfin, je vais pouvoir sortir de ma petite routine ! que je pense.

Tout en jouant avec mon fils, je guette l'horlogue et vois passer les minutes, les demi-heures, et bientôt les heures. Mon excitation s'évanouit peu à peu pour faire place à  l'anxiété et à une déception naissante. Je sens qu'ils ne viendront pas... encore une fois !

Finalement, vers 21h, le téléphone sort de son silence :

"Ah salut ! fait Nathalie, sur un ton un peu mois enjoué que la première fois. Ouin, j'en ai parlé aux filles et Sandra peut pas parce qu'il faut qu'elle s'occupe de la petite et Nelly aimerait mieux aller voir l'hommage à Pink Floyd, à l'Entre-Gens.
- Ah... ok...
- S'il avait été plus de bonne heure, ça aurait été différent mais là....
- Comme ça, vous viendrez pas ! que je lui explose. Crime, je ne sais pas combien de fois je suis allée chez vous pis vous autres, vous venez presque jamais ! Quand je restais à mon appart, c'était la même chose : vous êtes peut-être venues 2-3 fois en 3 ans ! Pourtant, je restais juste à 20 minutes de chez vous ! ... Vous vous trouvez toujours des excuses pour pas venir pis j'commence à être vraiment tannée, là !
- ...
- ...
- Je vais t'appeller demain pis on se reprendra. Fais-tu quelque chose, demain ?
- Je sais pas encore ce que je vais faire, demain... Ça se peut que je sois pas là fait que si t'appelle, surprends-toi pas si tu tombes sur le répondeur, que je lui envoie, sur un ton on ne peut moins amical.
- En tout cas, je vais t'appeller pareil.
- C'est ça, bye !

Nathalie a su ma façon de penser, c'est le moins qu'on puisse dire ! Mon chum trouve que je m'en fais pour rien, que je ne devrais pas voir les choses de cette manière, qu'il y a des gens qui aiment mieux recevoir qu'être reçus. Ok, je veux bien le croire, mais qu'est-ce qui arrive si je veux recevoir, moi, justement ? Si je n'ai plus envie d'être reçue et si je veux que mes amies fassent l'effort de me rendre visite ? Comment pourrais-je bien prendre le fait que j'ai fait, moi, l'effort de sortir de chez moi pour aller les voir, alors que mes supposées "amies" ne me rendent pas la pareille ? Peut-être que beaucoup de gens ne s'en feraient pas avec ça mais moi oui. Pour moi, la réciproque est importante et démontre un intérêt certain. Et tant pis si on m'étiquette un mauvais caractère !

lundi 16 novembre 2009

Les scanners

L'autre jour, j'arrive à un feu rouge et je me surprends à balayer des yeux mon environnement. C'est alors que surgit une pensée :

"Est-ce que je suis comme ça parce que j'ai le TDAH ou bien est-ce que tout le monde est comme moi ?"

Pour tester mon raisonnement, je jette un coup d'oeil à mes voisins, de chaque côté, et je constate une chose frappante : ils ont tous les yeux rivés droit devant eux. Je me demande :

"Est-ce qu'ils agissent ainsi parce qu'ils sont égoïstes ou parce qu'ils n'ont pas le TDAH ?"

Je pousse plus loin mes réflexions :

"Si les gens sont surtout concentrés sur ce qui les attend devant eux, comment pourraient-ils voir ce qui existe en parallèle, les possibilités inexploitées, sortir du chemin tout tracé ?"

Bon, je l'avoue, c'est songé, mon affaire, mais je me sentais un brin philosophe, ce jour-là, mais cette pensée m'a taraudé l'esprit un bon moment.

En effet, comment cette situation pourrait être un inconvénient pour les attentionnels, à part peut-être, le risque d'accident que cela pourrait causer, ou un avantage quelconque pour les gens "normaux" ? Alors que ces derniers se contentent de suivre le mouvement de masse, ce qui va de l'avant, les attentionnels, eux, par leur capacité à "scanner" ce qui les entoure, peuvent déceler des avenues intéressantes auxquels ne pensent pas les "autres". Ce n'est peut-être pas pour rien que les plus éminents personnages de l'histoire avaient le TDAH : Thomas Edison, Albert Einstein, John F. Kennedy, Elvis Prestley...

Loin de moi l'idée de déniger les gens "normaux", car je les envie de ne pas avoir le "trouble". Ils peuvent ainsi gagner leur vie de façon régulière, avoir un grand cercle d'amis et être respectés par leurs pairs.

Mais, et c'est un fait important à garder à l'esprit, quand on veut faire avancer la société, ne vaut-il pas mieux faire comme les "scanners" et regarder autour de soi, plutôt que devant soi ?

mardi 10 novembre 2009

La folie des grandeurs (2e partie)

Il y a des jours où l'on est vraiment à bout. Hier en était un. Alors je lance à mon chum, aussitôt qu'il arrive :

"Peux-tu amener Will dehors ? Je m'en vais me changer les idées, j'en peux plus !"

J'embarque alors dans mon char et je file prendre un café, tout en lisant le journal, un de mes moments préférés. Mais cette fois-ci, je n'ai pas la tête à ça. Je n'ai qu'une envie : aller voir un bon film au Clap. Ça faisait un bail que je n'y étais pas allée et j'adore son ambiance ! Tout est intime, feutré, bref, propice à l'évasion et à la rencontre avec de grands auteurs.

Arrivée à l'endroit en question, je regarde l'horaire des films et, après avoir fait mon choix, je constate que j'ai un bon 20 minutes devant moi. Je m'engouffre donc dans la librairie d'à côté, où je ne vois pas passer les heures.

Sur les tablettes et les présentoirs, plusieurs petits bijoux m'attendent, tous plus tentants les uns que les autres. À défaut d'en acheter (mon budget ne me le permet guère!), je me contente d'en lire quelques pages. Quelques-unes de celui-ci, quelques-unes de celui-là... Puis, je tombe sur un bouquin français qui ne me donne qu'une envie : m'envoler pour Paris pour travailler dans les mots. Entre deux pages, je me demande combien peut bien valoir un billet, comment j'y arriverais, si ce geste gâcherait la vie de mon fils, etc.

Quand l'une de ces folies des grandeurs me prend, j'ai peur, j'ai terriblement peur de moi. Je sais qu'entre la pensée et l'action, le fil est mince, très mince, même. J'ai un guts immense, je le sais, je le sens, et si je le laisse prendre le dessus sur la raison, bye bye tout le monde ! Je suis partie vivre mes rêves ! Je suis une impulsive et je sais que je suis capable de tout faire ce qui me passe par la tête. Je sais que si l'envie m'en prend, je peux partir pour un nowhere sur les chapeaux de roues et laisser tout en plan : ma famille, mes amis, ma maison, mes racines.

Plus je passais de livre en livre, plus je me disais :

" C'est ça que je veux faire, c'est la vie que je veux mener ! "

Je veux passer mes journées devant le papier ou l'ordi, avec une bonne tasse de café à côté, et faire aller les mots et mon imagination. Je veux devenir une auteure célèbre et voyager et signer des autographes. Je veux vivre la vie de bohème, d'artiste à l'état pur, et savoir ce que c'est que de ne vivre de rien d'autre que de son art, quand bien même je crèverais de faim pendant des jours, voire des semaines.

Oui, c'est ça que je veux faire. Pourtant, la peur de manquer d'argent me fait sans cesse retarder mon rêve. Je le remets toujours à plus tard, en me disant que je dois être raisonnable, réaliste, penser à ma sécurité financière et à celle de mon fils, que je dois prendre mes responsabilités. Ce qui m'amène à m'inscrire à plein de cours qui ne me passionnent guère, au fond. Évidemment, comme mon entourage se répète à me le dire, l'un n'empêche pas l'autre mais je suis une passionnée, une entière et, quand je me lance dans quelque chose, je le fais intensément, de telle sorte que je ne peux faire autre chose.

Ces derniers temps, voulant satisfaire à la fois mes désirs et ceux des autres, j'ai réalisé que j'en faisais trop et que je me dirigeais dans plusieurs directions différentes, ce qui me menait à l'épuisement et à la frustration. C'est typique des attentionnels. On est comme ça : on commence plusieurs choses sans en finir aucune, soit par manque de temps, par manque de motivation, bien souvent les deux. Beaucoup de spécialistes conseillent cependant d'en faire moins mais de le faire mieux et de nous concentrer sur ce qui est vraiment important pour nous.

En ce qui me concerne, ce dont je rêve le plus, c'est de devenir une auteure de best-sellers. Eh oui, rien de moins ! Je le sais, je vise haut. Mais je sens que je peux y arriver, avec beaucoup de travail et de discipline ! J'ai peut-être la folie des grandeurs comme bon nombre d'attentionnels mais sans folie, que serait le monde ? Bien terne, n'est-ce pas ?

lundi 2 novembre 2009

La folie des grandeurs ! (1re partie)

Cest temps-ci, j'ai plusieurs projets en tête et celle-ci est à veille de me sauter ! Et mon plus fambloyant est certainement celui de m'implanter dans la grosse pomme (comprendre New-York). Eh oui ! Rien de moins !

En fait, je rêve de cette reine ville depuis que je suis ado, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'y ai vécu dans une vie antérieure... Ne riez pas ! Ça se peut, des vies antérieures ! Sinon, comment expliquer ces sentiments de "déjà vu" qu'on ressent en passant devant certains lieux ou en croisant certaines personnes ? Je vous explique.

J'ai vécu quelque chose de très étrange en revenant du Maine, où j'étais allée faire un stage de perfectionnement professionnel. J'y ai passé le mois 1/2 le plus extraordinaire de ma vie ! Je me sentais comme dans un film, tellement cette visite en sol américain me paraissait une aventure ! Là-bas, tout était relax, le monde était souriant, je découvrais de nouveaux lieux, etc. Tout m'y paraissait plus beau. C'est vrai que lorsque j'ai quitté mon coin de pays, je me sentais triste, déprimée et je vivais des difficultés personnelles importantes. Toujours est-il que quand j'ai refranchi la frontière canadienne, à mon retour, toutes les larmes de mon corps se sont mises à couler ! Je pleurais comme un veau et ça n'arrêtait plus ! Même Madeleine, dans l'expression "pleurer comme une Madeleine", avait l'air d'un désert à côté de moi ! Même si je serais restée dans le Maine toute ma vie et que le Québec était pour moi synonyme de problèmes, je ne comprenais pas toute cette nostalgie, ce sentiment de perte immense, cette impression de quitter mes racines, puisque mes véritables racines se trouvaient au Québec. C'est pourquoi je pense que j'ai déjà habité aux États-Unis dans une vie antérieure.

Je me sens aussi attirée par New-York depuis longtemps, peut-être à cause de cette fameuse autre "vie". Mais ces derniers temps, cette attirance s'est intensifiée, à un point tel que je me suis demandée :

"Qu'est-ce que je pourrais bien faire, comme travail, pour y gagner ma vie ? Prof de français, traductrice, journaliste ?"

Je me suis donc mise à faire mes petites recherches sur le net. À ma grande surprise, il y avait des demandes pour des profs de français ! On y disait même que les exigences n'étaient pas très grandes, surtout pour enseigner aux adultes ! J'ai aussi cherché des offres d'emploi comme rédactrice. Et comme traductrice anglais-français. Wow ! Il y en avait beaucoup ! Et un bon nombre pour des sites Web ! Oh ! les tarifs n'étaient pas énormes ! Mais, je me suis dit, si je travaille pour 3-4 médias, je réussirai sûrement à gagner ma vie !

Depuis ces découvertes, l'idée de m'établir à New-York me titille franchement l'esprit ! C'en est déconcertant ! Surtout que j'ai un enfant de 2 ans ! Que ferais-je de lui ? L'emmener là-bas ? Le laisser à son père ? Il va bien faire une dépression, lui qui n'est pas capable de me voir partir pour la salle de bain ! L'idée de l'emmener avec moi est tentante mais soyons réaliste : New-York est-elle vraiment faite pour les enfants ??? Et son père ? S'en ennuirait-il ? Et l'inverse ? Et l'argent ? Je n'en ai presque pas; comment ferais-je pour survivre les premiers mois ? À force de me poser toutes ces questions, je finis par me ramasser dans un cul de sac.

L'autre projet à part celui, bien connu, de devenir auteure, est de partir à mon compte comme rédactrice-réviseure, lequel me démange depuis belle lurette ! Mais à l'idée de me vendre et de faire du service à la clientèle, je décroche un tantinet. Je ne suis pas sûre non plus d'avoir toutes les connaissances pour le faire, surtout en ce qui concerne la mise en pages. Mon non-bilinguisme risque-t-il aussi de me nuire ?

C'est certain que si je laisse uniquement parler mon coeur, le projet d'être auteure l'emporte haut la main, suivie de mon implantation dans la grosse pomme. Mais je dois être réaliste : j'ai besoin d'argent et travailler à mon compte m'en procurerait, même si ce n'est que peu au début.

Je ne sais pas quel projet je réaliserai mais je sais une chose : je dois en réaliser un !

mardi 20 octobre 2009

Un mal pour un bien ?

Exit, les voix de Dieu ! Je ne les ai pas écoutées et je m'en veux.

Comme je me déteste, comme j'ai honte d'être moi, comme j'haïs ce TDAH qui me fait la vie dure !

Évidemment, il a fallu que je réanule tous mes cours de création littéraire ! Il a fallu que je bullshit mes rêves !

C'est que, voyez-vous, l'anxiété a eu raison de moi. Eh oui, encore une fois !

Comme mon chum n'a plus sa carte d'assurance sociale et que ça la prend pour que l'aide financière évalue mon dossier, je me suis dit :

«Le gouvernement est tellement fermé, autant oublier ça!»

Et puis, depuis le début de mes cours, je ne me sens pas la bienvenue. Je ne sais pas pourquoi mais on m'ignore, on ne me regarde pas, on ne m'adresse même pas la parole, comme si je n'étais pas là, comme si j'étais un fantôme ! Peut-être que c'est moi le problème, au fond. Peut-être que je n'agis ou ne parle pas comme il le faudrait. Mais... comment devrais-je agir, justement ??? Je ne le sais pas. Toutes ces règles sociales, je ne les comprends pas, ne les maîtrise pas.  Pourtant, je leur parle, aux autres, je les regarde, même, je leur dis mon opinion... alors c'est quoi, le problème ???

À vrai dire, je me suis toujours sentie exclue des groupes, même dans ma propre famille, même avec mes propres amis.

Autre source de démotivation : la pollution. Ça peut paraître dingue mais moi, ça me préoccupe. Qu'est-ce que ça a à voir avec mes études ? Eh bien ! À l'idée de parcourir 4h de route deux fois par semaine pour aller à mes cours, ça m'horripile ! Avec toutes ces catastrophes dont on entend parler, je me dis que c'est assez ! Que je ne veux surtout pas y contribuer ! La situation est assez épouvantable, merci ! Je ne veux pas que mon fils hérite de toutes ces vidanges qu'on est en train de laisser aux générations futures ! Je ne veux pas qu'il ait de la difficulté à respirer, qu'il perde tous ses biens à cause d'inondations ou d'ouragans ou même, qu'il risque sa vie ! Ça ne me tente pas qu'il mette un croix sur l'idée d'avoir des enfants parce qu'il ne voudra pas les voir souffrir à leur tour !

Je dois avouer que j'ai aussi peur que mon bazou me lâche, à force de parcourir tous ces kilomètres. Et ça, je ne le veux surtout pas ! Je veux le toffer le plus longtemps possible. C'est bien simple : mon bazou, c'est ma deuxième maison ! Je suis souvent dedans et à l'idée d'être confinée chez moi par manque de transport, je capote ! Si tel était le cas, je pense que je ferais une dépression, rien de moins !

Pourtant, et c'est paradoxal, ce serait un bon moyen pour préserver l'environnement ! Je suis prête à faire ma part écolo mais je l'avoue : l'auto est mon péché mignon. J'aime tellement ça faire de la route !

Une autre cause de mon désintérêt sont les livres référés par les profs. J'ai eu à lire un roman qui n'était pas, mais là, vraiment pas, dans mes goûts ! En fait, chaque page que je lisais était une vraie torture ! J'aimerais mieux, à la place, lire ce que j'ai envie, les auteurs dont j'ai envie, les genres dont j'ai envie et les sujets dont j'ai envie.

Avec un jeune enfant à m'occuper, je manquais également de temps pour faire et remettre mes travaux.

Bref, ces derniers temps, je me suis fait tout un tas de scénarios qui m'ont emmené à abandonner la création littéraire.

...

Mais qui a dit que pour écrire, il fallait suivre une formation ? Après tout, plein de gens écrivent sans jamais avoir suivi de cours ! Si eux en sont capables, alors que j'ai quand même un bac en langue française et rédaction, je pourrais certainement l'être aussi !

Si j'essayais de devenir auteure par mes propres moyens, en me faisant moi-même ma formation, en lisant les classiques qui me plaisent et en écrivant ce que je veux, au rythme que je veux ? Peut-être y parviendrais-je autant, sinon plus qu'en suivant le parcours traditionnel ? Surtout que les attentionnels apprennent souvent mieux par eux-même que dans une classe avec un professeur.

Finalement, le geste que je regrettais plus tôt est peut-être un mal pour un bien ?

lundi 5 octobre 2009

Les voix de Dieu

La vie peut parfois être bizarre, surprenante de synchronicités. Quand ça arrive, on ne peut ignorer ce qui se produit, considérer ça comme du pur hasard. Quand cela arrive, un message nous est adressé, il ne peut en être autrement. J'appelle ça : les voix de Dieu.

Avec beaucoup de doutes, j'ai commencé mon certificat en création littéraire. Doutes sur moi, sur mes capacités, sur ce que cela va me donner car, il faut bien l'admettre, il est difficile de vivre de son art. C'est pourtant, et je dois être masochiste, naïve, ou inconsciente, mon rêve le plus cher.

À mes doutes personnels s'est ajouté le manque d'argent. Il n'en fallait pas plus pour que j'annule tous mes cours. Eh oui ! Vous avez bien lu ! Certains doivent se dire :

" Ça ne lui prend pas grand-chose pour abandonner, celle-là ! "

Mais si vous étiez dans ma tête, vous comprendriez !

Toujours est-il que, la mort dans l'âme, j'ai mis une croix sur mon rêve, du moins, en partie.

Quand j'ai annoncé ça à une de mes connaissances, elle s'est exclamée :

" Comment ça ?! C'est ce que tu voulais faire ! Quand on veut vraiment quelque chose, on essaie de vaincre les obstacles !"

Ça m'a fait réfléchir...

J'en ai aussi parlé à ma gardienne, qui en a remis :

" Oh non ! T'as pas fait ça ! Tu vas peut-être finir par avoir des prêts et bourses ! Et puis, ton chum peut t'aider ! Un couple, c'est fait pour ça ! Et tu ne sais pas ce que la vie te réserve, avec cette formation...Je trouve ça vraiment dommage, car tu avais un beau projet et t'avais l'air d'aimer ça ! "

Quelques jours plus tard, je suis tombée sur une émission de développement personnel et un conférencier en a rajouté :

" C'est important de faire un travail que l'on aime parce que ça contribue à notre bonheur et ça améliore notre relation avec nos proches..."

La journée suivante, à la même émission, il était question d'oser, de ne pas s'arrêter aux obstacles, de les prendre pour en faire un tremplin.

Plus tard, dans le journal, j'ai vu l'annonce du spectacle de Jean-Marc Chaput, Maintenant ou jamais.

À chaque fois que je vivais ces expériences pour le moins étranges, lourdes de sens, la création littéraire apparaissait dans mon esprit, avec le désir vibrant d'être auteure.

À un moment donné, je me suis dit :

" C'est Dieu qui me parle, ça ne peut être que lui. Tout ça a tellement de sens pour moi, tous ces messages tombent tellement à point pour moi ! J'avais des doutes, je ne savais plus où aller ni quoi faire mais là, c'est vraiment clair dans ma tête. Dieu essaie de m'indiquer le chemin à prendre, mon itinéraire, ma destinée, la voie qui m'est réservée et je vais la prendre sinon, je vais le regretter, je le sens. Et la vie est tellement courte; aussi bien en profiter pour réaliser mes rêves !"

Forte de toutes ces voix de Dieu, j'ai contacté ma direction de programme pour lui demander si je pouvais me réinscrire. Après avoir eu l'accord de celle-ci, l'idée que Dieu se manifestait à moi par ses voix est devenue une certitude.

samedi 19 septembre 2009

Deviner le temps

Il m'arrive parfois des choses étranges liées aux temps.

Prenez aujourd'hui, par exemple...

J'étais au parc avec mon petit garçon et je le balançais. Un enfant d'à peu près 10-11 ans vient me voir et me demande :

"Excusez-moi, madame (oh là là ! je suis donc rendue vieille !), mais avez-vous  l'heure ?"

- Non, désolée... que je lui réponds, avec un sourire.


Je regarde le ciel et me dis en moi-même :

"D'après la lumière du jour, il doit être à peu près 10h30."

Quelques minutes plus tard, son ami lui crie :

"Il est 10h34 !"

Oh my god ! J'avais vu juste !


Souvent, en effet, je devine l'heure. Je n'ai pas de montre, je ne demande pas l'heure aux passants, rien. Je ne fais que lever la tête dans les airs pour, après avoir regardé le ciel, "sentir" l'heure.


Autre chose étrange.

Il m'arrive souvent d'arrêter de faire les choses sous l'influence de l'intuition, ce qui s'avère juste, la plupart de temps.

Un exemple.

Je fais garder mon fils pour relaxer, ce qui signifie, lire,penser, me promener dans la nature et les librairies. Le temps file et pourtant, je ne me sens pas stressée ni pressée. Je n'arrête pas ma lecture. Je "sens" que ce n'est pas le temps, c'est tout.

Chose que j'ai faite hier.

Mon chum est avec moi et, malgré que je sens que ce n'est pas le bon moment, je vais chercher fiston chez ma mère. Il faut dire que je sens la pression de mon homme !

Rendue chez ma mère, donc, je constate que la maison est silencieuse.

Mon fils dort.

Si j'avais attendu encore un peu avant d'aller le chercher, ça aurait été le bon moment, j'en suis certaine.

Mais je ne me suis pas écoutée.

Donc, ce n'était pas le temps.


Toutes ces expériences sont vraiment bizarres et je me demande si elles sont liées au TDAH...

dimanche 19 juillet 2009

On ne peut échapper à sa vocation

Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu une phrase qui m'a marquée. Cela disait :

"Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire mais plutôt, ce que vous VOULEZ faire!"

J'ai donc pensé à tous les domaines dans lesquels j'excellais à l'école et où je pourrais peut-être mieux réussir que dans mon domaine actuel : sociologie, psychologie, travail social, éducation spécialisée, histoire de l'art... Je me suis alors demandé :

"Est-ce vraiment ce que je VEUX faire ?"

Et puis, à force de m'interroger, de me questionner, d'être honnête envers moi-même, force m'a été d'admettre que non, que tout cela ne m'intéressait pas, ou à peine, en tout cas, pas pour être une passion, pas même un germe de passion. Force m'a été d'admettre que mes intérêts étaient vraiment ailleurs et que ma personnalité solitaire, rêveuse, instable, distraite et à la recherche d' un idéal concordait davantage avec l'art.

J'ai beau vouloir être comme tout le monde, vouloir m'y intégrer, vouloir agir comme lui, penser comme lui, ça ne fonctionne pas. Il n'y a rien à faire.

C'est vraiment une passion pour moi. Lire et écrire passent avant tout. Même (et j'ai honte de l'écrire) avant mon fils ! Je ne fais que penser aux moments de sommeil de celui-ci, pendant lesquels je pourrai m'imprégner, aller à la découverte des mots, m'en imbiber, m'en entourer, m'enrouler avec... m'en réconforter, quoi !

Car grâce aux mots, je retrouve mon équilibre. Avec eux, je peux extirper toute la douleur, la folie et l'extase qui m'habitent, qui me rongent à l'intérieur et les sortir de mon être pour les déposer, tout en douceur, avec amour, même, sur le papier. Après, enfin, je peux respirer librement, l'air passe mieux, je suis plus détendue, plus sereine.

Plus le temps passe et plus j'ai l'intime conviction d'avoir une vocation : celle d'auteur. Mais j'ai tellement peur des regards, des jugements qui se porteraient sur moi si je le disais, mais aussi, des échecs (car j'en ai eus tellement!), que je n'ose m'aventurer plus avant dans cette passion qui est la mienne.

Cette dernière arrive bien avant l'intérêt que je porte à mon chum et mon enfant, dans la liste de mes priorités, ce qui n'est pas peu dire ! Comment expliquer cela à mon homme, à mes parents, à mes amis ??? J'ai peine à me l'expliquer moi-même.

Le soir venu, quand le soleil se couche derrière la ville pour faire place à l'ombre de la nuit, au lieu de courir dans les bras de mon homme, je coure ouvrir un livre. Si les écrits avaient des bras, comme je m'y sentirais bien !

Sûrement que cette passion coure à ma perte : la perte de ma vie intime, de ma vie de famille. Mais je m'en fiche : c'est la seule chose qui ne m'est jamais déçue, laissée de côté, laissée tomber. J'aime mieux me retrouver seule mais passionnée qu'entourée mais éteinte ! Hélas ! combien de gens préfèrent cette dernière situation : elle est tellement plus rassurante !

Le problème est que si être auteur est vraiment ma vocation, c'en est aussi une totalement risquée, en plus d'être dévalorisée par la société et plus particulièrement, par mon entourage. En effet, bien des membres de ma famille n'en ont que faire des écrivains, qu'ils considèrent comme des pelleteurs de nuages qui ne foutent rien et donc, qui sont sans intérêt. Pourtant, dans un numéro du magazine L'Actualité, on y mentionnait que bon nombre des technologies qui font partie de notre vie ont d'abord été pensées par des écrivains de science-fiction. Alors les écrivains sont inutiles, vraiment ?

Combien de fois, aussi, mon entourage m'a-t-il poussé, et me pousse encore, par des moyens détournés, à me trouver un "vrai" travail, autrement dit, un statut de salariée pour une entreprise X dans laquelle il y a une hiérarchie et des fonctions bien précises données par un supérieur, à un taux horaire enviable et dont la réputation n'est plus à faire ? Comme j'ai dû les décevoir, tous ces gens qui m'entourent (en fait il y en a peu), moi qui, plus souvent qu'autrement, ai occupé le statut précaire et très peu enviable de "pigiste", à faire quelque besogne douteuse à des tarifs plus que dérisoires ! Pour eux, cela est synonyme d'une totale immaturité dont il faudrait bien que je me départisse un jour !

Mais peut-on vraiment passer outre une vocation et la sortir d'une personne pour en faire un être que la plupart considèrent comme "normal" ? Que doit faire cette même personne quand, au beau milieu d'une activité routinière, telle le ménage ou le lavage, elle est assaillie par un sujet, une phrase, une idée ? Quand elle en est tellement absorbée qu'elle en oublie de manger et de se laver ? De porter attention à chum et enfant(s) ? Quand l'envie de lire et d'écrire est tellement forte qu'elle est heureuse seulement quand elle peut le faire ? Ne devrait-elle pas se lancer à fond dans cette vocation, à ses risques et périls, sans savoir où cela la conduira mais qui, elle en est sûr, la rendra infiniment heureuse ?

vendredi 19 juin 2009

L'art d'avoir l'air folle

Dans l'art d'avoir l'air folle, je dois être dans les meilleures, sinon, LA meilleure ! Oui, il m'arrive, hélas, toutes sortes de situations où je ne donne pas une image disons... très flatteuse de moi.

Hier en est un merveilleux exemple.

Avant d'aller chercher mon fils à la garderie, je vais porter un sac dans la poubelle. En revenant sur mes pas, je me fais «accrochée» par ma propriétaire (J'habite un minuscule 3 1/2... mais plus pour longtemps, hihi !) :

«La poubelle était-tu pleine ?»

Sans réfléchir (comme j'en ai l'habitude), je réponds :

«Oui!»

- Ah bon... le camion à vidanges est pas passé ?

- Euh... oui, mais c'est à soir.

- Ce soir ? Je pensais que c'était à matin.

- Euh... non, d'habitude, c'est le jeudi matin.

- Mais on est jeudi !

- Ah oui, c'est vrai ! Pour dire vrai, je n'ai pas vraiment regardé si la poubelle était pleine...

- Ah ! T'as pas regardé ! Ok !

- Attendez, je vais aller voir !

En ouvrant le couvercle, je vois que la poubelle est effectivement vide.

- Ben oui, elle est vide !



Plus tard, je suis à la garderie pour y prendre mon fils, mais je jase avec sa gardienne avant :

- Comment ça s'est passé ?

- Super bien ! Ce matin, on est allé au parc et William adorait ça, surtout qu'il y avait plein d'amis des autres garderies ! Après, il a tout mangé son dîner mais il a pas touché à sa collation. Il a dormi presque 2h et ça fait pas longtemps que je lui ai changé de couche... Je lui ai mis beaucoup de crème parce que ses fesses... c'est pas beau.

- Je sais, elles sont rouges... Pourtant, je lui change de couche assez souvent.

- Tu peux lui mettre de la farine de maïs : c'est très efficace contre l'irritation des fesses.

- Ok... (Je fronce les sourcils : je ne connais pas ça)

On continue de parler un peu et à la fin de la conversation, je lance :

- Donc, si j'ai bien compris, je lui mets de l'huile de maïs sur les fesses.

- Non ! De la FARINE de maïs ! En poudre.

Elle me regarde d'un drôle d'air, comme si je venais d'une autre planète.

- Ok... Et où je trouve ça ?

- Dans les épiceries.

Avant de m'en aller avec mon fils, je me dis :

«Comme elle doit me trouver tarte!»



Le soir, je discute avec un ancien collègue de classe sur Messenger. On parle de tout et de rien et je lui demande :

«Tu fais quoi, demain ?

- Des boîtes. Je fais toujours des boîtes durant la journée :) (il travaille comme technicien en documentation pour un ministère)

- Des boîtes ? Tu fais encore des boîtes le samedi ? Chez vous ?

- Non...

Je me rends alors compte de mon erreur. Où avais-je la tête, encore ?!

- Scuse ! Je pensais que demain était samedi...

- Hey non !

- J'étais perdue... pour faire changement.

- Pas grave.


Non, ce n'est pas grave d'avoir l'air folle, mais bon Dieu qu'on se sent mal !

jeudi 4 juin 2009

Folle ou... sensible?

Hier soir, mon chum revient du travail, comme d'habitude. Aussitôt que je le vois dans le cadre de porte, je remarque immédiatement son "air bête". C'est plus fort que moi, je ne peux faire autrement. Je lui demande :

"Ça va ?
- Ouais.
- Qu'est-ce qu'y a ?
- J'suis fatigué."

Bon, je peux comprendre qu'il soit fatigué avec ses trois jobs. Mais pour moi qui passe ses journées avec un bébé à faire des "gougougagas" et qui est enfin contente de parler à un adulte, le soir, c'est frustrant. Surtout qu'il me fait cette face là trop souvent à mon goût.

Il s'assoit comme d'habitude devant la télé et la fixe, muet, sombre et renfermé. N'en pouvant plus, je soupire. Alerté par mon comportement, il dit :

"Quoi ?
- Je suis tannée que tu aies l'air bête, en arrivant ici.
- J'avais pas l'air bête.
- Ça paraît que tu t'es pas vu la face !
- Bon ! Encore la scène à soir ! T'es à veille d'être "patchée", c'est ça ?
- Pourquoi faut que je sois à veille d'être "patchée" pour vouloir un sourire ?!!!
- Il faudrait que je saute au plafond, peut-être, comme un mongol ?!
- Ben là, p'tête pas mais au moins, tu pourrais sourire...
- T'as ben l'air bête, toi, quand j'arrive !
- Parce que tu l'as, toi !
- Tu cherches à avoir raison là, hein ?
- Non, je veux juste avoir quelqu'un de bonne humeur ! J'étais contente de te voir mais là, quand je t'ai vu la face, ça m'a déprimé ben raide.
- T'aurais pu me demander ce que j'avais!
- Ben je te l'ai demandé, aussi !!!
- Pis qu'est-ce que j'ai répondu ?
- Que t'étais fatigué !
- Bon...
- T'es peut-être fatigué mais mais semble que je demande pas la lune, avec un sourire !!!
- Va te faire soigner, t'as un problème !

Ah ! J'ai un problème de vouloir que mon chum sourie ! Elle est bonne celle-là ! Il est vrai que nous, les attentionnels, sommes reconnus pour être de grands hypersensibles. C'est pourquoi nous faisons preuve d'une empathie exceptionnelle et que nous "sentons" des choses que les autres ne "sentent" pas. Mais est-ce de la folie ? Ou de la sensibilité ? Et une telle folie (ou sensibilité) peut-elle être une bonne chose, finalement ? Oui, si les gens étaient plus sensibles aux autres au lieu d'être concentrés sur leur petit nombril, il y aurait sûrement moins de déprimés et de suicidaires.

Encore une fois, la sensibilité, ou la folie selon certains, est mal vue. On la regarde comme une bête rare, on l'évite, on ne veut surtout pas la voir, elle dérange trop. Oui, la sensibilité est mal vue, de nos jours. Elle porte un coup à ce monde froid, calculateur, nombriliste, pensant juste à l'argent. Elle amène à regarder ses tares, ses travers et le pire de tout, ses sentiments, qu'on veut fuir, car ceux-ci font sans doute trop mal. Elle amène les gens à se remettre en question et ça, il ne le faut surtout pas. Trop dur, trop compliqué, on veut dominer, détenir le pouvoir. On préfère continuer à courir comme des poules pas de tête, quitte à foncer dans un mur.

lundi 18 mai 2009

Retomber dans ses vieux « patterns »

Il y a quelque temps, je reçois un appel d'une jeune femme :

« Bonjour. Mon nom est Natasha Dubé (nom fictif) et je suis la rédactrice en chef du magazine Oser (nom également changé). On cherche un réviseur pour notre publication jeunesse, laquelle paraîtra 4 autres fois durant l'année. C'est un contrat se terminant en 2010. Une conseillère en emploi du CJE (Carrefour jeunesse-emploi) m'a référé ton nom et m'a donné ton CV. Ton profil est très intéressant et je me demandais si ça pouvait t'intéresser...

- Ah ben vous êtes tombée sur la bonne personne ! que je m'exclame, toute excitée à la perspective d'avoir un emploi, même à la pige. Justement, je commençais à désespérer à seulement faire la mère au foyer. (Ça, je ne l'ai pas dit, bien sûr...)

- Un comité révise les textes et il est très exigeant. Ses membres veulent que ce soit impeccable et la réviseure qui a travaillé sur le premier numéro a reçu des critiques... On veut aussi que le travail respecte les délais, sans faute­. Tu aurais 4-5 jours pour corriger sur PDF. Tu aurais tes textes le 16 et tu devras les remettre le 19. La conseillère m'a dit que t'étais maman à temps plein alors je me demandais si ça pouvait poser problème...

- Ah mais je peux toujours m'organiser, vous savez ! J'ai du monde pour garder mon fils alors je pense que je pourrais y arriver... (En fait, j'ai la halte-garderie mais une journée par semaine et la santé de ma mère ne lui permet pas de le garder à tous les jours...)

- Et côté tarifs, qu'est-ce que tu demandes ?

- Heu... À vrai dire, je ne sais pas trop... Je n'ai jamais été réviseure pigiste... J'ai surtout été rédactrice...

- Nous on offre entre 400 et 550 par numéro... dépendamment du temps que ça prend. Est ce que ça te convient ?

- Oui, oui, aucun problème ! (Et comment ! Ça me paraît très appréciable, comme montant !)

- OK. Je vais en parler aux autres et je t'en redonne des nouvelles.

- OK !!! Tu m'écriras la date de tombée dans ton courriel, parce que sinon, je vais l'oublier (Eh, eh ! J'apprends des choses, du TDAH!)

- Bye bye !

- Bye ! »


Je raccroche, le coeur léger. Mais peu à peu, l'excitation fait place à la peur et à l'angoisse et je me demande :

« Ayant le TDAH, je devrais maintenant savoir que les jobs de détails, ce n'est pas pour moi ! À preuve, j'ai déçu énormément mon dernier employeur, à un point tel qu'il m'a foutu dehors ! Et j'occupais un poste de correctrice, justement ! »

« Et si je ne faisais pas la job à temps ? »

« Et si je me retrouvais avec un autre échec, très probable, d'ailleurs, comment je pourrais me regarder dans le miroir et être fière de moi, après ça ?!!! »

J'en parle à un de mes bons vieux copains du net et il me conseille de foncer, même si ça me mène à l'échec. Je trouve qu'il a raison.

Je me rends alors compte que je viens de retomber dans un vieux « pattern » : accepter des emplois qui ne me conviennent pas (Du moins, c'est ce que je pense.). C'est d'autant pire que je sais, maintenant, que j'ai le TDAH !!! Avant, comme je ne le savais pas, ça pouvait toujours passer mais là... Je suis sado-maso ou quoi ?!!! Cependant, c'est le test ultime : si ça ne fonctionne pas, je change de domaine !

Quelques jours plus tard, après m'avoir appelé pour me dire qu'on hésitait entre faire affaire avec un particulier (moi) ou une agence, on m'annonce que j'ai le contrat.

« Super !!! », que je pense (Et ce n'est pas de l'ironie).

Je mets toutes les chances de mon côté et je me prépare car je veux garder le contrat. Pour savoir comment corriger un PDF, j'enregistre un texte dans ce format et j'essaie les outils de correction. Après quelques tentatives, je constate que je me débrouille pas trop mal ! Je vais aussi voir l'exemple de corrections qu'a faites l'autre réviseure et que m'a envoyé Natasha.

Quelque temps après, un jeudi, Natasha m'envoit les fameux textes et je trouve qu'il y en a vraiment beaucoup... Mon angoisse refait surface : vais-je pouvoir tout remettre à temps ?

Ça tombe bien : je vais porter mon fils à la halte-garderie, le jeudi ! Je vais donc avoir une gardienne pour mon premier jour de correction ! Et le lendemain, je demanderai à ma mère ! (En espérant qu'elle ne soit pas malade!)

Jeudi, donc, tout se passe très bien. Je chasse toutes les sources de distraction possible et je m'attaque à l'ouvrage. Je travaille plus vite et je suis plus productive que je le pensais ! J'arrive à en corriger la moitié à l'écran.

Vendredi, ma mère est disponible. Je me discipline fort et ne me concentre que sur mon travail. J'en corrige presque... la totalité. Je dis bien « presque ». Puisqu'une tuile me tombe sur la tête. Évidemment. Ma souris fait la morte. J'ai beau redémarrer 3-4 fois mon ordi, le curseur ne veut pas bouger. Et il me reste 4 pages à corriger à l'écran ! Je rage! Je décide de les réviser sur papier, ainsi que les fautes que j'aurais pu laisser passer, et si je ne règle pas mon problème de souris, j'irai porter la copie papier à Natasha. Elle aura ainsi toutes mes corrections ! Direction : bibli. J'imprime le magazine et commence la correction papier.

Samedi, je me souviens que ma mère doit partir pour Ottawa pendant 2-3 jours ! Oh non ! Et mon chum qui doit faire des travaux dans notre maison ! Pas de gardienne pour mon fils ! Je décide donc de corriger pendant que le petit dort. Je finis cette deuxième correction chez moi. Ça se passe assez bien, malgré tout !

Dimanche, ma souris ne fonctionnant toujours pas, je pars en flèche au magasin pour la faire vérifier. Elle fait la morte encore là-bas. Donc, c'est vraiment elle, le problème, pas mon ordi. J'en achète alors une nouvelle.

De retour chez moi, je me dépêche de la brancher : ouf ! Mon curseur bouge ! Je pourrai entrer mes corrections à l'ordi !

Mon fils ne se comprenant plus, je décide de le coucher à 16h30. Je regrette aussitôt mon geste : plus je le couche tard, plus il se lève tard et plus je risque de faire mes corrections tard ! Je panique à cette pensée : « Vais-je avoir le temps de finir mon travail ?!!! » Rien n'est moins sûr.

Heureusement, il se réveille à 19h30 et à 21h30, je le recouche et ne l'entends plus. Je prends donc mon courage à deux mains et entreprends ma dernière étape de correction. À 2h30 du mat, je termine le tout et envoie ma version corrigée à Natasha.

Je retiens alors mon souffle, espérant la satisfaire...

samedi 4 avril 2009

Les pieds dans les plats

L'impulsivité est une caractéristique des attentionnels. Et je n'y échappe pas.

Tiens, ça me fait penser...


Il n'y a pas si longtemps, j'étais assise dans la cuisine, avec des amies, quand l'une d'elles lance :

"Ça m'a coûté 436 $ d'électricité à ma dernière facture !"

Je fais un rapide calcul : 200 et quelques dollars par mois. Cette constatation me révolte, moi qui me soucie tant de l'environnement (même si, en pratique, je ne suis pas nécessairement un modèle, à ma grande honte...). Évidemment, je ne peux m'empêcher d'en faire la remarque à ma copine :

"Ayoye ! ça te coûte ben cher ! C'est pas toi qui fais attention à l'environnement ? (C'est elle-même qui se dit écolo.)"

Le regard qu'elle me jette alors !

Je regrette aussitôt mes paroles mais, trop tard ! Elles sont déja sorties, comme tout droit de l'enfer !

Pourtant, je ne voulais pas l'accuser ni la critiquer : je voulais juste la taquiner ! Mais de la façon que ça a sorti, il y a de quoi se vexer !

Je me suis alors sentie mal toute la soirée !


L'autre fois où j'ai voulu disparaître dans le plancher, c'était à la réception qu'on avait organisée pour le baptême de mon fils. La petite fête s'étirait à sa fin et ma tante s'apprêtait à partir. Je lui placote un peu, entourée de mon chum et de mes parents :

"Encore merci d'être venue... J'aurais bien invité les autres, mais je me suis dit qu'ils habitaient loin et qu'ils travaillaient le lendemain. Mais comme t'es à ta retraite, j'ai pensé à toi..."

Maudite épaisse !!! C'est comme si je lui avais dit :

"Toi, on sait ben : t'as juste ça à faire, venir à des baptêmes ! Tu as en masse le temps ! Tu te tournes les pouces à (la) longueur de journée !"

Une chance qu'elle est partie à rire ! J'étais assez mal à l'aise comme ça, merci !

J'ai essayé de m'en sortir, bafouillant des :

"Ben, je voulais pas dire que... Ben, tu sais ce que je voulais dire..."

Tout ça, sous les yeux de ma famille ! J'aurais voulu mourir !


Le pire, c'est que ces situations ne sont que quelques gouttes dans l'océan de ma bêtise ! Que quelques infimes gouttelettes dans une mer d'ignominies, de choses niaiseuses, inutiles et embarrassantes !

Toute ma vie a été marquée par ces paroles et gestes honteux ! Alors, au fil du temps, j'ai décidé de me taire. Je me suis repliée sur moi-même comme une huître. Je me suis faite toute petite, quitte à ce qu'on ne me voit pas et qu'on me confonde au mur. Après tout, un mur, ça ne parle pas ! Et si j'ai à parler, j'essaie d'en dire le moins possible. Le comble, c'est que je trouve quand même le moyen de me mettre les pieds dans les plats !





dimanche 29 mars 2009

Apprécier ce que l'on a

L'autre jour, je suis assise au resto avec des amies et chacune y va de ses problèmes :

- Je ne suis pas patiente avec ma fille, le soir, lorsque je reviens de travailler... Déja qu'il faut que je sois patiente a job, avec les personnes âgées ! (Elle c'est Mélanie, elle est préposée aux bénéficiaires.) Cette semaine, j'en ai pogné une qui était assez spéciale, merci !

- Moi, je commence a être écoeurée d'étudier ! (Elle c'est Anabelle, elle étudie pour être médecin.)

- Mon chum avait les deux yeux sortis de la tête quand je lui ai dit que ce serait mieux de prendre des médicaments pour la malaria ! (Voici Viviane, elle s'en va dans le Sud, avec son chum violent)

A un moment donné, je me dis :

- Au lieu de me torturer l'esprit avec ce que je n'ai pas, pourquoi ne pas apprécier ce que j'ai ?

Oui, j'ai le TDAH, et avec lui, des difficultés relationnelles et dans le travail. Mais j'ai aussi un magnifique petit garçon de 19 mois qui a la chance d'être avec sa maman a tous les jours (je suis mère a la maison). Il est en santé, en plus, et intelligent. J'ai aussi un chum qui m'aime (enfin, je pense) et qui est dévoué et travaillant. J'ai des amies de longue date avec lesquelles je peux être moi-même sans avoir peur d'être jugée. Oui, je suis pauvre et pas a la mode. Mais je suis créative et j'ai un tas de bonnes idées et j'ai un tempérament d'enfant (et croyez-moi, c'est une bonne chose, dans le monde d'aujourd'hui!)

Le travail ne devrait pas être tout, dans la vie. Enfin, ce n'est pas juste ça ! Que fait-on de la santé, de l'amitié, de l'amour, de la spiritualité, des relations parents-enfants ? Que fait-on du beau temps, d'une bonne tasse de café, d'une carte d'anniversaire, d'un gentil mot, des conversations sur tout et rien ?

Pas grand-chose, a ce que je vois, si l'on tient compte de la première question que l'on pose a quelqu'un, après qu'on l'ait salué :

- Et puis, qu'est-ce que tu fais de bon ces temps-ci (ou dans la vie, c'est selon) ?

Ce qui sous-entend :

- Qu'est-ce que tu fais comme travail intéressant et bien rémunéré, comme poste qui te valorises a mes yeux, mais surtout, aux yeux de la société, qui démontre toute ta valeur et ton importance ?

Quand on m'a posé cette question, la dernière fois, vous auriez dû voir la face de mon interlocutrice quand j'ai répondu, vaguement :

- Ah... je m'occupe de lui (en pointant mon fils dans sa poucette)... et a part ça, je ne sais pas ce que je vais faire (ce qui était la stricte vérité et venait du fond du coeur)

Elle m'a alors regardée comme si j'étais une extra-terrestre, avec l'air de dire :

Mais d'ou sort-elle donc ? Pourquoi n'a t-elle pas plus d'ambition que ça ? Comme elle n'est pas intéressante !

Elle m'a lancé un :

Ah, ouin !

lourd de sous-entendus (dont je devine le contenu peu flatteur).

Mais, probablement que sa vie n'est pas mieux que la mienne, après tout. Seulement, elle voulait aller aux nouvelles, comme on dit, chercher l'accro a mon existence, sûrement pour se rassurer sur la sienne.

Mais plus ça va et plus je me fous de tout ça, plus j'apprécie ce que j'ai !

Au fond, c'est peut-être ça, la maturité !

samedi 21 mars 2009

Sauter dans le vide

Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu un livre qui m'a fait réfléchir. Il s'intitulait Plus loin. Ce roman québécois met en scène deux jeunes qui décident de tout quitter pour partir à l'aventure, sur le pouce. Leur destination ? Plus loin, qu'ils répètent inlassablement à leurs lifts. Ceux-ci sont d'ailleurs très diversifiés, allant d'un groupe de spirituels à une jeune famille, en passant par des hippies. Hauts en couleur, ces personnages reflètent bien la société, avec ses joies et ses peines, ses rêves et ses déceptions, ses côtés lumineux comme un peu plus sombres.

La spiritualité imprègne beaucoup le périple de David et Marie, les deux "pouceux". Un de leurs lifts m'a d'ailleurs marqué par ses propos. En gros, il disait qu'il fallait vivre l'instant présent comme si c'était le dernier et agir, plutôt qu'attendre. À notre époque, ce message circule abondamment, surtout dans les ouvrages de psycho-pop, qui n'ont jamais été aussi populaires ! Parallèlement, bon nombre de personnes tombent comme des mouches devant les exigences qui leur sont imposées.

Je me demande donc :

"Vivons-nous chaque instant comme si c'était le dernier ? Agissons-nous au lieu d'attendre ?"

Si la réponse à ces deux questions est "oui", pourquoi tant de détresse ? Force est d'admettre que nous nous sommes sans doute tromper.

Moi je vais vous dire : je rêve de deux choses dans la vie. Voyager, et gagner ma vie comme artiste, puisque c'est ma nature profonde. J'ai partiellement réalisé le premier. Reste le second.

Vous savez quoi ? J'ai envie de me gâter pour mes 30 ans, de m'offrir un cadeau exceptionnel, hors de l'ordinaire ! Vous savez quoi, encore ? J'ai envie de prendre mes économies pour payer une gardienne à mon fils et de consacrer des journées entières à l'écriture.

Ça vous paraît fou ? Et alors ? Ça vous paraît risqué ? Et puis après ? Qu'ai-je à perdre, moi qui ai déjà tant perdu, dans la vie !

Je vais vous confier un secret : les attentionnels, plus que quiconque, adorent le vide, y plonger les deux pieds dedans et ne pas savoir ce qui les attend, en bas. Vous comprenez, c'est le trill !!! Le challenge !!!

Eh bien oui : j'ai une envie folle, celle de prendre plusieurs mois, voire une année entière, à l'écriture de romans, de poèmes, de scénarios ! À la fin de ma période d'écriture, j'enverrai le tout aux éditeurs, en espérant qu'ils me publient ! À défaut de quoi, j'aurai au moins tout tenter pour réaliser mon rêve !

samedi 28 février 2009

Les signes

Souvent on se pose des questions sur notre destin, sur notre voie à suivre, sur les choix que nous devrions faire. On peut ainsi passer des jours, des semaines, voire des mois paralysé, à hésiter, à ne pas agir, de peur de se tromper.

Les attentionnels sont, paraît-il, des êtres très intuitifs. Et je le crois. Moi-même, de plus en plus, je fonde mes décisions sur mon intuition, ma petite voix, mes sentiments. De cette façon, si je me sens bien face à telle décision, je la prends. Je veux dire par là, si je me sens légère et pleine d'énergie. Mais si, au contraire, je me sens mal, étouffée, inconfortable à l'idée de prendre telle décision, eh bien, je ne la prends tout simplement pas !

Il y a aussi les signes qu'il faut surveiller. Viennent-ils de mon inconscient, d'une puissance supérieure, de Dieu ? Je n'en sais rien. Ce que je sais, en revanche, c'est que ceux-ci nous indiquent bien souvent la voie à suivre. C'est un peu un complément de nos sentiments, ce qui vient les valider. Ce sont des événements extérieurs qui, pris isolément, ne veulent rien dire mais qui, mis bout à bout, prennent un sens tout particulier et viennent même apporter une réponse à une question que l'on se pose depuis longtemps !

Par exemple, il n'y a pas si longtemps, je me demande où est ma place sur le marché du travail. Comme j'aime la psychologie et les relations humaines depuis toujours, je pense m'inscrire en éducation spécialisée. Mais voilà : je ne peux assister aux cours, comme vous le savez déjà (voir blog Dur pour l'estime de soi !). Un signe ?

Après, je m'inscris en adaptation scolaire, profil secondaire-adulte. Je m'interroge sur la pertinence de mon choix. Hors, quand je veux aller à la bibli (qui se trouve dans une polyvalente) et que j'y vois des ados, je prends aussitôt la poutre d'escampette, comme si j'avais vu des extra-terrestres ! Je me dis alors : mais comment vais-je faire pour être en relation avec eux à longueur de journée ?! Un autre signe ?

Plus tard, je veux m'inscrire en travail social mais un message apparaît sur mon écran, me disant que je ne peux pas faire de demande d'admission à plus d'un programme ! Un signe, sûrement.

Une autre fois, je pense m'inscrire en éducation à l'enfance et je doute de mon intention. Quelques jours plus tard, je me surprends à crier après mon fils et à penser à le laisser à son père pour toujours, tellement je suis découragée ! Conclusion : si je peine à m'occuper d'un seul enfant, qu'est-ce que ce serait, tout un groupe ! Encore un signe.

Et puis, il y a tous ces moments, quand je m'y attends le moins, où des idées de textes affluent, surgies de nulle part... Et ces fois où je préfère flâner pour lire et écrire que passer chez la couturière ou faire l'épicerie... Serait-ce le signe que ma place est là ?

Quand je parle de signes, c'est de cela dont je parle : de toutes les embûches qu'on peut croiser sur son chemin, de tous les bâtons qui semblent se mettre dans nos roues, de tous les obstacles qui semblent vouloir nous empêcher d'atteindre nos objectis. Ces signes-là ne sont pas là pour rien : ils nous aident à y voir plus clair dans nos vies, quitte à prendre une toute autre direction ! Mais nous ne voulons souvent rien voir, peur que nous avons de l'inconnu et de l'insécurité.

samedi 21 février 2009

Joindre les rangs... pourquoi ???

Voilà, c'est fait : je me suis inscrite en adaptation scolaire. Si vous aimez mieux, orthopédagogie.

Comme le TDAH a mené toute ma vie, pourquoi ne pas m'en servir pour aider les autres ? Plus ça va et plus je m'intéresse au potentiel surprenant et extraordinaire des attentionnels. Je me suis donc demandée comment je pourrais étudier ce trouble d'apprentissage spécial, comment je pourrais gagner ma vie confortablement dans ce domaine. C'est là que l'idée de l'orthopédagogie a fait son chemin, d'autant plus que le secteur affiche d'excellentes perspectives d'emploi ! Il paraît que les employeurs approchent même les étudiants dès leur première année d'études !

Oui, c'est vrai : je me serais peut-être davantage vue informer les gens que les aider. Mais l'insécurité me fait peur, en particulier l'insécurité financière, encore plus depuis que j'ai un enfant ! L'ortho s'est alors avérée toute désignée pour apaiser ma peur, tout en me permettant de me former dans un domaine qui m'intéresse. Bah... oui. Je l'avoue. J'aimerais "entrer" dans le rang. Faire une job normale, être salariée, ne pas avoir peur de manquer d'argent.

Parfois, et de plus en plus souvent, même, à force de vouloir "entrer" dans le rang, je me dégoûte. Oui, oui, je me dégoûte ! Je n'aurais jamais pensé ça : être dégoûtée de ressembler aux autres. Que c'était mieux d'être attentionnel. Que c'était mieux d'être différent, moi qui ai toujours associé la différence au harcèlement et au rejet. Que l'originalité avait plus de valeur que la conformité.

Mais plus le temps passe et plus je me dis que c'est plate être comme la masse, que les gens en général n'apportent rien de nouveau à ce monde. Normal : ils suivent le troupeau à l'aveuglette, sans se poser de questions ! C'est peut-être pour ça qu'il a autant de burn-out et de dépressions ! On peut bien trouver la vie terne et ennuyante si on ne lui apporte jamais sa touche unique, personnelle, son regard neuf ! En effet, la plupart se contentent de faire des études pratiques, et de choisir rapidement un travail, en autant qu'il soit "acceptable", pour s'acheter autos, maison, chalet, piscine et de fonder une famille avec deux enfants, tout en menant une petite vie rangée avec fonds de pension et de retraite en vue, en attendant que la mort vienne les chercher et mette un terme à cette existence vide de sens.

Ouin ! Tant qu'à ça, j'aime aussi bien être attentionnelle, avec toutes ses aventures et ses intensités, ses débordements et ses coups de blues, ses oublis et ses erreurs, ses tics et ses névroses ! Car si ce n'est pas ça, la vie, je me demande bien ce que c'est ! Ce n'est certainement pas ce que connaissent les gens "normaux". La preuve : il n'y a jamais eu autant de maladies mentales, d'endettement et de faillites personnelles, de pertes d'emploi et de suicides !

Avoir une job "normale" n'assure même plus l'avenir ! Peut-être parce que, justement, la société ne veut pas changer sa manière de vivre et de penser ! Et qui de mieux placés que les attentionnels pour amorcer ce changement, eux qui ne font jamais comme les autres, qui tendent à penser "hors du cadre"et qui ont une imagination et une créativité débordantes ?!!!

mardi 10 février 2009

Quand la journée commence mal

Il y a des jours qui commencent mal. Hier a été une de ces journées.

Voyant la glace qui recouvre les alentours et Will qui est pleurnichard, je décide d'aller chez mes parents. Ça me changera de décor, et mon fils en aura plus grand à mettre à l'envers !

Après avoir préparé son sac et nous être habillés, je m'engouffre dans l'auto et je pars. Quelques kilomètres plus loin, je constate que j'ai oublié de fermer la télé.

"Ah et puis tant pis ! Elle restera allumée toute la journée ! Ça me tente pas de tourner de bord ! " que je me dis.

Bien sûr, la culpabilité m'envahit : dépenses énormes d'électricité en vue et mauvais geste pour l'environnement ! Mais j'ai trop hâte d'arriver chez mes parents, d'autant plus que je compte me laver et travailler sur un projet d'écriture. Il faut que je me depeche, si je veux avoir le temps de tout faire ! J'enfonce donc l'accélérateur et je m'en vais, faisant mon petit bonhomme de chemin.

À ma droite, j'aperçois soudain une voiture de police, en attente de récalcitrants. Aussitôt que je passe à sa hauteur, elle allume les phares.

"Mais qu'est-ce que... ? Mais bon dieu ! Elle coure après moi ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne roulais même pas vite !"

Je ne me range pas tout de suite sur le bord de la route : je veux trouver un endroit plus approprié, un stationnement, par exemple.

"Elle doit penser que je fais un délit de fuite ! que je me dis, exaspérée. Oui, oui, je vais arrêter, relaxe ! Tiens, ce stationnement fera l'affaire."

Je me range donc et j'attends, frustree, que le policier débarque de sa voiture pour venir me voir.


- C'est ça, vous êtes en manque de ticket ! que je lui balance, en guise de bonjour.

- C'est ça... Vous savez pourquoi je vous arrête ? qu'il lance, bête comme ses pieds.

- Mais j'allais même pas vite !

- Vous rouliez à plus de 70 km/h dans une zone de 50, qu'il m'annonce.

- Il y en a qui roulent bien plus vite que moi ! que je me défends.

- Et on les arrête, aussi. Mais là, c'est sur vous que je tombe. Avez-vous votre permis ?


Je farfouille dans mon sac à main, nerveuse, et un éclair de panique me traverse : je ne le trouve pas ! Je tasse fébrilement le paquet de cartes que je possède et je tombe... sur mon ancien permis ! Ah non ! Il n'est plus bon ! Il faut que je trouve mon dernier ! Vite, vite, vite ! Je le sens s'impatienter et s'inquiéter !

Ah ! Enfin ! Le voilà ! Je le lui tends rapidement.


- Avez-vous votre numéro d'enregistrement ? (comprendre, immatriculation)

Je replonge la main dans mon sac, tout aussi nerveuse.

"Pourvu que je le trouve ! Telle que je me connais, j'ai bien pu l'égarer ou le jeter par erreur !"

Je le trouve, avec soulagement.

- Merci.


Il repart vers son véhicule, sans un mot. Je dois attendre.

Je me tourne vers mon fils et lui dis :

"Ça, Willi, ça s'appelle un chien, un cochon."

Il me regarde en souriant.

- Heille ! Comme je suis délinquante ! Je roulais seulement à 20 km/h au-dessus de la limite permise ! En plus, je roule toujours à cette vitesse et je me fais constamment coller ! Ce n'est vraiment pas juste ! C'est excessif !

En guise de réponse, Will lance :

- Sale !

- Oui, Willi, t'as raison, la police, c'est sale ! C'est un chien sale !

Il part à rire.

Je ris également, aussitôt envahie de culpabilité.

"Je n'aurais jamais dû lui dire ça ! Quelle mère indigne, je fais ! Quelle mauvaise mère, je suis !"

Après ce qui me semble un temps interminable, le gros bourru revient :


- Ça va vous coûter 110 $ et 2 points de démérite. Vous avez 30 jours pour payer ou pour contester.

- Ok.

- En tout cas, bonne journée quand même.


Je ne réponds pas et lui monte la vitre dans la face. Non mais... faut le faire ! Il me donne un ticket et me souhaite bonne journée ! Après ça, faudrait que je sois de bonne humeur ! Non, je ne peux être de bonne humeur, pas après un tel début de journée. C'est de ma faute, aussi ! Si j'avais été moins pressée et moins perdue dans mes pensées, jaurais fait plus attention !

lundi 2 février 2009

Dur pour l'estime de soi !

Il y a quelque temps de cela, j'ai décidé de prendre un nouveau tournant. Je me suis inscrite en éducation spécialisée pour avoir une bonne job, une vraie job. Je ne suis pourtant pas allée au premier cours, indécise que j'étais.

Après en avoir discuté avec Michel, je planifie de me rendre à la 2e moitié du cours. Il obtient l'accord de sa boss pour revenir plus tôt de sa nuit de travail cette fin de semaine-là. C'est que les cours se donnent une fin de semaine sur deux, dans un collège privé. Pratique, quand on a un enfant !

Donc, le fameux samedi, je me lève plus tôt qu'à l'habitude pour me préparer. Je vais pelleter car il y a quand même beaucoup de neige derrière mon auto ! Ah, l'hiver ! Que je joies !

Je pratique mon cardio pendant une bonne heure, juste à temps pour le retour de Michel. Après avoir donné le biberon du matin à mon fils, je m'habille en vitesse, j'agrippe mon sac d'école, je donne des bisous à ma petite famille et hop ! je pars en direction du collège, toute excitée ! Le beau soleil m'accompagne en plus; je ne peux être plus heureuse !

Je suis contente : j'arrive à l'heure à mon cours ! Ça peut paraître bizarre, mais pour moi, c'est un exploit ! Je mets de l'argent dans le parcomètre (elles ont le tour d'en faire, de l'argent, les écoles privées !), vais me stationner et m'engouffre à l'intérieur.

Oups ! J'ai oublié le numéro de local où se donne le cours ! Je regarde sur la porte d'entrée, où sont associés les cours aux locaux, essayant de me souvenir... pas moyen ! Je demande donc à la réceptionniste :

- Euh... je ne suis pas allée à la première partie du premier cours, qui s'est donné il y a deux semaines, et j'ai décidé d'assister à la deuxième... mais je ne sais pas où il se donne.

- ...

- Le premier cours est pratique et éthique professionnelle, c'est au local 204, me lance une apparente camarade de classe.

- Ok, merci !

Elle me regarde d'un air perplexe.

Je le sais, je suis bizarre ! Pas besoin de me le rappeler ! Ah et puis tant pis ! Je suis habituée par ces regards ! Pas besoin de m'en faire !

Je me rends alors au fameux local, après avoir failli de me perdre... Je croise la fille de tout à l'heure : j'ai envie de rentrer sous le plancher !

Rendue au cours, je regarde tout autour de moi. Je ne vois pas de prof. J'attends. On me jette de curieux regards. J'observe timidement les autres et j'enlève tranquillement mon manteau.

Après ce qui m'a paru une éternité, la prof s'amène. Je fais des pieds de nez pour qu'elle me remarque, puis, n'y tenant plus, je m'avance et lui résume mon cas. Elle me répond :

- Ça ne te donnera rien de rester si tu ne t'es pas présentée au premier cours car tu as une mention d'échec.

- Je sais mais je voulais rester pour voir de quoi a l'air le programme ...

- Ça ne te servira à rien, qu'elle répète. Tu serais mieux de te présenter au prochain cours et de refaire celui-ci à la fin du programme.

Je deviens mal à l'aise et je pense :

"Ouais ! sympathique, la prof ! En plus, les autres doivent me regarder et se bidonner !"

- Je vais regarder si tu es sur une des listes.

J'attends.

- Hum... non ! Tu n'es sur aucune liste !

- Je ne comprends pas ! J'ai pourtant envoyé ma demande d'admission, j'ai été acceptée et j'ai même payé mes frais d'inscription !

- Il faudrait que tu contactes la responsable du programme.

- Ok.

Terriblement déçue, je prends mes affaires et quitte rapidement la pièce.

Ma journée vient d'être subitement ternie.

Comme j'ai fait presque une heure de route, je décide de rester à Québec et d'aller au centre commercial. Je serais tellement mal à l'aise de retourner tout de suite chez moi ! Michel me poserait mille et une questions et serait déçu de moi, j'en suis sûre. Alors autant faire croire que je suis à mon cours !

Après avoir acheté le journal, je me rends à la halte-bouffe pour déjeuner et lire tranquillement. Je jette un coup d'oeil rapide aux restos ouverts et en choisis un réputé pour son bon café ! Je regarde furtivement le présentoir et commande un muffin et un café, tout ce qu'il y a de plus simple ! Plus ce sera simple, mieux ce sera ! De toute façon, je n'ai plus une grosse faim...

Une fois mon plateau en main, je me dirige vers ma table, sous le regard de plusieurs personnes. Oh non ! J'ai oublié le lait et le sucre ! Je retourne au resto et demande :

- Comment ça marche pour le lait ? (Elle doit me prendre pour une vraie conne !)

- Il est sur la table, là (elle pointe derrière moi).

- Ah ok... merci ! que je réponds, un rire nerveux dans la voix.


Je me bats un peu avec la peinte de métal (voyons, comment ça fonctionne, ce machin-là ?!!!) sous l'oeil pressant d'un client qui attend. Stressée, je file vers ma table.

Oh non ! J'ai oublié le bâtonnet qui brasse ! Je retourne au resto, vraiment mal à l'aise et sentant le regard de tous ces gens. Je vais le chercher en vitesse grand V et reviens à ma table. Je brasse, bois et trouve la boisson trop amère. Je me relève donc pour aller chercher du sucre. Ce que les gens doivent penser !

Après une accalmie d'environ 1/2 heure, je fais du lèche-vitrine. L'image que que menvoient les miroirs me donne envie de pleurer : comme je suis laide ! Je regarde les autres femmes et je les trouve si belles ! En plus d'être bonne à rien, je suis laide ! Vraiment, je ne suis pas gâtée par la nature ! Je me demande vraiment ce que mon chum me trouve. Comme il doit regretter d'être avec moi ! Vous voyez le genre de discours que je me tiens !

Au fait, qu'est-ce que je lui dis à Michel, au retour ? Que je suis allée au cours et que ça été vraiment plaisant mais que ça a fini plus tôt ? Que je me suis présentée mais que j'ai dû faire demi-tour ? La vérité ? Un mensonge ? Qu'est-ce qui est le mieux pour moi, pour mon estime ?
J'opte finalement pour la vérité : au point où j'en suis, je ne peux pas descendre ben ben plus bas !

lundi 26 janvier 2009

Si j'étais en politique... (2e partie)

2) En économie :

- Exiger des gens riches qu'ils donnent un certain pourcentage de leurs revenus à l'impôt (par vérification d'inspecteurs) et leur interdire l'utilisation de paradis fiscaux (par des enquêtes, amendes et peines d'emprisonnement);

- Supprimer le libre-échange au profit d'un commerce plus régional afin de stimuler l'économie de chez nous et d'être moins dépendants de l'économie mondiale;

- Rétrécir grandement l'appareil gouvernemental pour ne garder que les décideurs, vérificateurs et principaux administrateurs;

- Maintenir uniquement le système d'assurance-maladie pour les plus démunis (handicapés physiques et mentaux, enfants, personnes âgées, pauvres, sans abris et personnes ayant des troubles mentaux).


3) Dans le domaine politique :

- Redonner vie aux églises en les transformant en lieu de rassemblements. On pourrait ainsi y organiser des assemblées pour définir les orientations des villes et villages dans tous les secteurs. Les gens seraient amenés à y faire des propositions, lesquelles seraient votées par les villageois et citoyens et applicables par les élus locaux;

- Abolir le système des partis pour lui préférer les individus et leurs idées.


4) Dans les services sociaux :

- Les églises pourraient également servir de parcs intérieurs pour les touts-petits. Particulièrement utiles en hiver, ils permettraient aux parents et jeunes enfants de 0 à 5 ans de socialiser et de s'occuper à faible coût. Les bâtiments seraient divisés en aires de jeux selon l'âge;

- Créer plus de centres d'aides pour les hommes.


5) Dans le milieu médiatique :

- Interdire la pub superficielle et inutile, pour la remplacer par de la pub intelligente, axée sur l'économie locale et des valeurs spirituelles et communautaires.


6) Au niveau de l'écologie :

- Supprimer, ou du moins limiter, la vente d'automobiles et les moyens de transport polluants, et encourager, par de l'aide financière, la production de véhicules écologiques.


7) Dans la santé :

- Prioriser, par de l'appui financier, la médecine naturelle et préventive, au détriment de la médecine curative (surtout pour les troubles mineurs).

mardi 20 janvier 2009

Si j'étais en politique... (1ère partie)

L'élection de Barack Obama comme premier président noir des États-Unis donne de l'espoir. Oui, de l'espoir en l'homme, en l'humanité et en la politique. Il est clair que les Américains avaient envie d'un changement majeur à la tête de leur gouvernement et ce changement est maintenant rendu réalité en ce jour d'investiture d'Obama (20 janvier 2009). Ce moment historique me donne aussi l'envie de suivre dorénavant la politique et peut-être, même, de m'y impliquer un jour.

On dit d'ailleurs que les attentionnels sont des visionnaires, des novateurs, des gens qui pensent autrement. Des gens faits pour la politique, quoi. Il y a des jours où je me verrais diriger une ville, une province, mais pas pour faire comme les autres. Non, j'aimerais m'engager pour virer à l'envers toute la société québécoise !

Tout cela, dans le but :

- De favoriser l'autonomie des citoyens au lieu de l'intervention de l'État;

- D'abolir les structures administratives lourdes et inutiles;

- De développer l'économie locale plutôt que mondiale;

- De créer un enrichissement collectif et spirituel;

- De rendre la province plus écologique et en santé.


Ainsi, je proposerais :


1) Dans le domaine du travail :

- D'abolir le système de l'éducation pour le remplacer par l'auto-apprentissage;

- De supprimer l'exigence des diplômes comme critère d'embauche pour miser davantage sur la motivation, les qualités des candidats et les connaissances acquises (par la télé, Internet, les expériences de vie, etc.)

- De vérifier rigoureusement, par des enquêtes, des tests d'aptitudes et de personnalité, la capacité de travail des assistés sociaux et de les intégrer au travail selon leur profil d'employabilité;

- De créer et de faciliter l'accès aux programmes de prêts et de subventions pour la mise sur pied d'entreprises;

- De reconnaître la reconnaissance des acquis des immigrants pour les différents corps de métier;

- D'obliger toutes les personnes aptes au travail à produire des déclarations de revenus et de les vérifier.

lundi 12 janvier 2009

Visite, quand tu me stresses

Je déteste recevoir de la visite ! Pas parce que je suis sauvage, non, bien que j'aime ma solitude. Je déteste la visite parce que ça me stresse. Je pense alors à tout ce qui m'attend et ça me décourage ! Mon chum m'aide pourtant, mais rien à faire : j'ai les nerfs en boule...

Prenez dimanche dernier. On reçoit à dîner le beau-père et le beau-frère. Quand Michel me dit ça, la veille, je me mets un masque de bonne humeur sur la face.

Ah oui ! Quelle bonne idée !

Mais en dedans, je sens l'angoisse monter. Recevoir = faire le ménage, un gros repas, la vaisselle de la veille, me mettre sur mon 36 et tout ça, avec un jeune enfant qui demande constamment de l'attention ! Recevoir signifie également, bien souvent, des tensions entre moi et mon chum. On est stressé, on est pressé, on devient impatient et nerveux et le ton monte.

Dimanche matin, donc, le stress m'accompagne à mon réveil. À penser à tout ce qui m'attend, je suis découragée ! Je me dis :

"Il va falloir laver les planchers et toute cette vaisselle qui traîne... ouf !Je ne suis pas sortie du bois !"

Après y avoir bien pensé, je décide de ne pas les nettoyer, justement, ces satanés planchers ! De toute façon, je les ai lavés il y a 1 semaine, il ne faut pas virer fou ! Et pour la vaisselle, je peux seulement en faire une partie. Juste à cette idée, je me sens tellement plus légère !

Je me mets à la tâche. Je commence à faire la vaisselle mais Michel arrive de sa nuit de travail et me dit :

- Je pourrais faire la vaisselle pendant que tu fais le ménage ?

- Ok, ouin, c'est une idée.

J'accepte la proposition, me disant que ce n'est pas ça qui va faire baisser ma nervosité !

Je mets Willi dans son parc. Comme ça, j'aurai (plus ou moins) la paix pour faire mes tâches et je ne l'aurai pas dans les jambes. Il met son nez partout et je n'ai pas le temps de le changer toujours de place !

Je m'attaque à la salle de bain, puisque c'est la pièce la plus salle. Je nettoie le lavabo, ça va bien, je fais ça en deux temps trois mouvements.

Je passe au bain : maudit que j'haïs laver le bain ! C'est tellement long et il y a plein de coins et de recoins ! J'astique le robinet, les murs, le pourtour, le dedans, le dehors... C'est encore sale ! C'est bien trop sale ! Crime que je suis poche dans le ménage ! Et l'heure qui tourne, vite ! Faut que je me dépêche !

Une éternité plus tard, il me semble, je suis assez satisfaite. Je termine avec la toilette. Là aussi, ça va bien.

Je décide de passer un coup de chiffon sur le meuble de l'ordi, la télé et le bord de la fenêtre du salon. Willi me regarde, babillant. Une chance qu'il est tranquille ! Sinon, j'aurais vraiment les nerfs à vif !

- Maudit que j'haïs faire le ménage !

- Ça va pas ben ! me répond Michel.

- T'aimes ça, toi, faire le ménage ?

- Pas ben ben.

- Bon.

- Je vois toujours de la saleté partout, même quand ça fait 15 fois que je nettoie à la même place !

- T'as juste à en faire un peu à chaque jour !

- Comme si j'ai juste ça à faire, du ménage, avec Will !

- Tu peux sûrement trouver 5-10 minutes, je peux pas croire !

Ah, lui ! Il voudrait que je sois Miss Ménage ! Il voudrait que je sois la parfaite petite femme au foyer des années 50 ! Eh bien, désolée de te décevoir, mon chéri, mais je ne suis pas, et ne serai jamais, une telle femme !

Pensant avoir fini mon époussetage, je remarque des taches sous la fenêtre. Ah ! Moi qui pensais être prête pour le balai ! Je frotte, frotte et refrotte et... ça ne veut pas partir !!! Évidemment, il faut que ça arrive alors qu'on reçoit de la visite ! Ma pression commence à monter ! Je remets du Fantastik sur mon chiffon mouillé et je frotte de toute mes forces, quitte à décaper le mur : il faut que ça soit propre !!!

Bon, enfin, je peux passer le balai !

Avant de commencer, je jette un coup d'oeil à Will en passant. Gaffe à ne pas faire ! Le voilà qui commence à pleurer. Ah non !

Je me jette sur le balai à grands coups rapides pour que ça aille plus vite. Balaie, balaie, balaie !

Ouiiinnnn !

Ah qu'il est fatigant, celui-là ! Il ne fait que me stresser encore plus !

Vite ! Après ça, il faut que j'aille me changer et me maquiller et me coiffer ! Tout ça, accompagnée des pleurs de Will !

Y a pas à dire : ça me stresse ben trop, recevoir !