S'il y a une chose qui me met les nerfs en boule, dans la vie, c'est bien le ménage ! Cette corvée d'enfer qui n'en finit plus et qui est d'un ennui à vouloir se jeter du haut du 20e ! Cette tâche d'une insignifiance crasse et d'une bassesse inouïe, qui me donne envie de gerber et de tout envoyer par la fenêtre, chiffons, linges, nettoyants et sauts compris !
C'est bien simple : ce n'est jamais assez ! Assez bien lavé, récuré, décrotté, dépoussiéré, moppé, ciré ! Jamais assez brillant, inspecté, bien placé, bien rangé, à sa place. Mon oeil de lynx voit tout, de la poussière qui traîne au bout de tissu pas assez lisse, de la tache tenace qui ne veut pas partir aux graines de biscuits laissées par mon fils !
Et je vois toujours quelque chose à nettoyer : quand ce n'est pas le salon, ce sont les chambres ou la salle de bain, quand ce n'est pas la salle de bain, c'est la cuisine ou le hall d'entrée. Et quand j'ai fini tout un étage, je passe au suivant, quitte à nettoyer la cave au complet ! Et quand j'ai tout lavé, j'inspecte les coins, les dessous et les côtés, pour voir si je n'ai rien laissé au hasard.
Lorsque je fais le ménage, c'est comme si j'avais des yeux au rayon X, qui voient tout, partout, n'importe où, au travers des murs, des étoffes, du plancher, du plafond, du bois comme du béton ! J'ai toujours ce grand angle avec moi, ce qui est vraiment fatigant !
Après plusieurs heures de cet exercice merdique, fourbue, échevelée, transpirée et crevée, je trouve quand même autre chose à nettoyer, mon oeil de lynx ayant repéré l'inrepérable ! Je me dis alors :
« Quand cet enfer finira-t-il donc ? Aura-t-il seulement une fin ? Si oui, quand ? Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine ? Non, c'est vrai, jamais ! Car tout est toujours à recommencer, surtout quand rien ne peut nous échapper ! ».
J'ai beau mettre de la musique, ça n'apaise pas tellement ma souffrance, à vrai dire. Même si le tout se fait dans une atmosphère plus légère, ça n'enlève pas mon dégoût pour cette tâche débilitante au possible, qui ne me permet pas de créer, d'inventer, de solutionner, d'être une attentionnelle, quoi ! Par-dessus le marché, je me fais dire :
« T'en fais pas assez !!! ».
Évidemement, cette phrase est lancée par un non-attentionnel qui marche aux règles, aux consignes et à l'évident. Qui est organisé, sensé, structuré, qui ne connaît pas la distraction ni l'hyperactivité, et qui fait seulement le strict minimum et ce qui se trouve devant lui.
Et surtout, qui ne s'adonne que très rarement à cet enfer qu'est le ménage !
Dans ce blogue, vous en apprendrez davantage sur le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité), qui est, à mon avis, plus une différence qu'un déficit. À travers mon quotidien d'attentionnelle et sous forme de chroniques, je vous ferai découvrir un univers bien particulier, que partagent seulement 4% des gens.
lundi 20 décembre 2010
La procrastination... cette ennemie redoutable !
La procrastination est une seconde nature, pour les attentionnels. Elle nous colle à la peau et ne veut pas s'en aller! On a beau essayer de l'y chasser, elle s'agrippe à nous, désespérément, l'air de dire : « Vous ne vous débarrasserez pas de moi! ».
Écrire est ce que je veux le plus faire au monde. J'adore ça, j'en bave, je m'en délecte les doigts, je m'en pourliche, j'en fais une obsession, j'y pense jour et nuit. Pourtant, et là est le paradoxe, j'ai de la misère à m'y mettre.
Avant de commettre l'acte, je cherche des dérivés, des voies de contournement, des subterfuges, des fabulations, des excuses pour éviter ce face-à-face pénible. Je me perds dans tout un tas de pensées qui m'amènent à la dérive :
« Et si je me faisais un p'tit café ? Des choses qui traînent dans le salon ! Vite, il faut enlever ça de là! Pourquoi ne pas changer mon fond d'écran ? À moins que j'aille voir mes courriels ? Un peu de musique va me motiver, allez hop ! Ouvrons la radio ! Il faudrait bien que je prenne rendez-vous avec mon doc ! Depuis le temps que j'attends après ça ! Oh mais pas tout de suite ! Je dois faire une brassée de lavage ! Mais pas avant d'avoir fait le lit ! Et puis le lit attendra : je ne suis quand même pas pour laisser cette vaisselle sale sur le comptoir ! Heille ! Mais j'y pense ! Je ne suis pas allée chercher mon courrier ! Et je n'ai pas écouté les nouvelles !».
Trois heures et une dizaine de choses à faire plus tard, je n'ai toujours pas écrit une foutue ligne ! Je n'ai pas fait ce que, pourtant, j'aime le plus faire au monde ! Et ça, à cause de ma maudite procrastination, cette ennemie redoutable !
Écrire est ce que je veux le plus faire au monde. J'adore ça, j'en bave, je m'en délecte les doigts, je m'en pourliche, j'en fais une obsession, j'y pense jour et nuit. Pourtant, et là est le paradoxe, j'ai de la misère à m'y mettre.
Avant de commettre l'acte, je cherche des dérivés, des voies de contournement, des subterfuges, des fabulations, des excuses pour éviter ce face-à-face pénible. Je me perds dans tout un tas de pensées qui m'amènent à la dérive :
« Et si je me faisais un p'tit café ? Des choses qui traînent dans le salon ! Vite, il faut enlever ça de là! Pourquoi ne pas changer mon fond d'écran ? À moins que j'aille voir mes courriels ? Un peu de musique va me motiver, allez hop ! Ouvrons la radio ! Il faudrait bien que je prenne rendez-vous avec mon doc ! Depuis le temps que j'attends après ça ! Oh mais pas tout de suite ! Je dois faire une brassée de lavage ! Mais pas avant d'avoir fait le lit ! Et puis le lit attendra : je ne suis quand même pas pour laisser cette vaisselle sale sur le comptoir ! Heille ! Mais j'y pense ! Je ne suis pas allée chercher mon courrier ! Et je n'ai pas écouté les nouvelles !».
Trois heures et une dizaine de choses à faire plus tard, je n'ai toujours pas écrit une foutue ligne ! Je n'ai pas fait ce que, pourtant, j'aime le plus faire au monde ! Et ça, à cause de ma maudite procrastination, cette ennemie redoutable !
mardi 7 décembre 2010
Maudite bougeotte !
Il arrive souvent que mon chum me lance :
« Pourquoi on pourrait pas rester à la maison, aujourd’hui ?»
« Pourquoi il faut toujours qu’on sorte, qu’on aille à quelque part ? »
« On dirait que t’es jamais bien nulle part : t’es toujours partie ! ».
Et mon fils, de continuer :
« On va où, aujourd’hui, maman ? Pis demain, on va aller où ? Pis après-demain ? Pis après après demain ?».
Eh bien, je vais te le dire, pourquoi je ne suis pas capable de rester en place, de mener la vie de pépère pantoufle à laquelle tu aspires tant ! C’est parce que j’ai la bougeotte ! Je suis comme ça et j’ai toujours été comme ça ! Je ne peux pas m’empêcher de prendre l’auto et de partir, comme ça, sur un coup de tête, sans avoir nécessairement de destination précise. J’ai juste besoin de rouler, rouler, rouler ou d’aller au resto, au ciné, au magasin, de voir des amis, mes parents, la terre entière !
J’ai aussi vu une grosse dIfférence dans l’attitude de mon fils quand il est avec moi et quand il est avec son père. Avec moi, il est plus nerveux, agité et excité. Avec Michel, il est plus calme, sage et obéissant. Ça me frustre de voir ça ! Même mon chum a remarqué cette différence. Ça doit être parce que j’ai la bougeotte et que je suis plus active que Michel. Lui, quand il est à la maison, il ne fait pas grand-chose : il s’assoit et regarde la télé, quand il n’est pas en train de dormir. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je m’agite comme une abeille, trouvant toujours quelque chose à faire : tantôt du lavage, tantôt du rangement, tantôt les repas et la vaisselle, tantôt des commissions, ici le placement des draps, là du ménage. Je suis incapable de rester assise, tranquille ! Pas étonnant que je sois si fatiguée à la fin de mes journées !
Bon, c’est sûr que je suis maman au foyer, moi. Je ne travaille pas à l’extérieur 70 heures par semaine. Mais même si c’était le cas, je pense que j’aurais bien du mal à rester assise devant le téléviseur. Mon père est comme moi : il est toujours occupé. Et il travaille quand même un bon 50 heures par semaine ! Quand il a fini son travail, il ne se repose pas, non ! Il fait du ménage, de la comptabilité, des travaux sur son terrain, des commissions, magasiner, jouer au golf ou faire du ski, et j’en passe ! C’est héréditaire, ce goût pour la bougeotte : mes grands-parents paternels étaient comme ça, et mes arrière-grands-parents paternels également. Bon, vous allez me dire que dans l’ancien temps, tout le monde était comme ça et qu’ils n’avaient pas le temps de se reposer. Oui, c’est vrai ! Mais comment expliquer ces commentaires de ma famille : je dois bien avoir quelque chose de particulier !
Quand j’étais petite, ma mère m’appelait « Road Runner ». Oui, vous savez, comme ce personnage de dessin animé ! Ce n’est pas pour rien : j’étais toujours en mouvement ! À 7 heures du matin, je me lançais sur le téléphone pour appeler les petits voisins. Ma journée venait de commencer ! Et je n’arrêtais que quand je tombais de fatigue ! En classe, c’était une vraie torture ! Devant rester assise, je bougeais toujours les mains et les pieds, au grand dam de mes profs et camarades de classe ! Je pense que ça leur tombait royalement sur les nerfs ! Je faisais le pitre, n’en pouvant plus de ce calme plat ! Et ça finissait toujours pareil : dans le bureau du directeur et dans le corridor, avec mon bureau. Mais là j’étais bien : je pouvais bouger !
Non, je pense que de ce côté-là, mon chum et moi on ne s’entendra jamais. Alors que lui n’aspire qu’à se terrer dans le bois avec son chalet, moi je ne rêve qu'à faire le tour du monde. Alors que lui tripe sur les fins de semaine confinées à la maison, moi je capote sur les fins de semaine bien remplies, où on ne voit pas passer le temps et où on se promène à longueur de journée ! Même quand je suis complètement à plat, je trouve quand même de l’énergie pour ramasser quelques bébelles qui traînent à terre ! Lui, quand il est à plat, il s’enfonce dans son divan, et ne le quitte que pour aller dormir.
Moi, quand je passe seulement une journée chez moi, j’ai des fourmis dans les jambes : j’ai besoin de sortir comme ce n’est pas possible ! Rester à la maison pour faire des gougous gagas est une véritable torture ! Idem pour popoter, bricoler ou jouer avec mon fils ! Mon Dieu que je trouve le temps long ! Un enfant, ça ne va pas vite. Alors moi qui ai besoin d’être toujours sur une piste de course, ça me fait vraiment flipper ! C’est comme si je conduisais une bolide sport super puissant et que j’étais ralentie dans ma course par une coccinelle. Ah !!!
Maudite bougeotte !
« Pourquoi on pourrait pas rester à la maison, aujourd’hui ?»
« Pourquoi il faut toujours qu’on sorte, qu’on aille à quelque part ? »
« On dirait que t’es jamais bien nulle part : t’es toujours partie ! ».
Et mon fils, de continuer :
« On va où, aujourd’hui, maman ? Pis demain, on va aller où ? Pis après-demain ? Pis après après demain ?».
Eh bien, je vais te le dire, pourquoi je ne suis pas capable de rester en place, de mener la vie de pépère pantoufle à laquelle tu aspires tant ! C’est parce que j’ai la bougeotte ! Je suis comme ça et j’ai toujours été comme ça ! Je ne peux pas m’empêcher de prendre l’auto et de partir, comme ça, sur un coup de tête, sans avoir nécessairement de destination précise. J’ai juste besoin de rouler, rouler, rouler ou d’aller au resto, au ciné, au magasin, de voir des amis, mes parents, la terre entière !
J’ai aussi vu une grosse dIfférence dans l’attitude de mon fils quand il est avec moi et quand il est avec son père. Avec moi, il est plus nerveux, agité et excité. Avec Michel, il est plus calme, sage et obéissant. Ça me frustre de voir ça ! Même mon chum a remarqué cette différence. Ça doit être parce que j’ai la bougeotte et que je suis plus active que Michel. Lui, quand il est à la maison, il ne fait pas grand-chose : il s’assoit et regarde la télé, quand il n’est pas en train de dormir. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je m’agite comme une abeille, trouvant toujours quelque chose à faire : tantôt du lavage, tantôt du rangement, tantôt les repas et la vaisselle, tantôt des commissions, ici le placement des draps, là du ménage. Je suis incapable de rester assise, tranquille ! Pas étonnant que je sois si fatiguée à la fin de mes journées !
Bon, c’est sûr que je suis maman au foyer, moi. Je ne travaille pas à l’extérieur 70 heures par semaine. Mais même si c’était le cas, je pense que j’aurais bien du mal à rester assise devant le téléviseur. Mon père est comme moi : il est toujours occupé. Et il travaille quand même un bon 50 heures par semaine ! Quand il a fini son travail, il ne se repose pas, non ! Il fait du ménage, de la comptabilité, des travaux sur son terrain, des commissions, magasiner, jouer au golf ou faire du ski, et j’en passe ! C’est héréditaire, ce goût pour la bougeotte : mes grands-parents paternels étaient comme ça, et mes arrière-grands-parents paternels également. Bon, vous allez me dire que dans l’ancien temps, tout le monde était comme ça et qu’ils n’avaient pas le temps de se reposer. Oui, c’est vrai ! Mais comment expliquer ces commentaires de ma famille : je dois bien avoir quelque chose de particulier !
Quand j’étais petite, ma mère m’appelait « Road Runner ». Oui, vous savez, comme ce personnage de dessin animé ! Ce n’est pas pour rien : j’étais toujours en mouvement ! À 7 heures du matin, je me lançais sur le téléphone pour appeler les petits voisins. Ma journée venait de commencer ! Et je n’arrêtais que quand je tombais de fatigue ! En classe, c’était une vraie torture ! Devant rester assise, je bougeais toujours les mains et les pieds, au grand dam de mes profs et camarades de classe ! Je pense que ça leur tombait royalement sur les nerfs ! Je faisais le pitre, n’en pouvant plus de ce calme plat ! Et ça finissait toujours pareil : dans le bureau du directeur et dans le corridor, avec mon bureau. Mais là j’étais bien : je pouvais bouger !
Non, je pense que de ce côté-là, mon chum et moi on ne s’entendra jamais. Alors que lui n’aspire qu’à se terrer dans le bois avec son chalet, moi je ne rêve qu'à faire le tour du monde. Alors que lui tripe sur les fins de semaine confinées à la maison, moi je capote sur les fins de semaine bien remplies, où on ne voit pas passer le temps et où on se promène à longueur de journée ! Même quand je suis complètement à plat, je trouve quand même de l’énergie pour ramasser quelques bébelles qui traînent à terre ! Lui, quand il est à plat, il s’enfonce dans son divan, et ne le quitte que pour aller dormir.
Moi, quand je passe seulement une journée chez moi, j’ai des fourmis dans les jambes : j’ai besoin de sortir comme ce n’est pas possible ! Rester à la maison pour faire des gougous gagas est une véritable torture ! Idem pour popoter, bricoler ou jouer avec mon fils ! Mon Dieu que je trouve le temps long ! Un enfant, ça ne va pas vite. Alors moi qui ai besoin d’être toujours sur une piste de course, ça me fait vraiment flipper ! C’est comme si je conduisais une bolide sport super puissant et que j’étais ralentie dans ma course par une coccinelle. Ah !!!
Maudite bougeotte !
lundi 25 octobre 2010
Une autre sceptique... mais qui croit en moi !
Comme ma psychiatre me l'avait suggéré, je suis allée voir une psychologue, non sans douter de l'utilité de l'affaire... Après tout, si ni mon médecin, ni ma psychiatre ne croyait que j'avais le TDAH, pourquoi la psychologue le croirait ? J'ai même failli faire demi-tour, une fois à l'hôpital.
« Ça ne servira à rien, me disais-je, encore une fois. À quoi bon ?!»
Après lui avoir déballé une partie de ma vie et mentionné que j'avais sûrement le déficit de l'attention, elle n'hésita pas :
« Je ne pense pas que tu aies un quelconque déficit de l'attention. Durant ma pratique, j'en ai évalué, des gens qui avaient le TDAH, et crois-moi, ils auraient été incapables d'accomplir ce que tu as accompli. Ils n'auraient pas été capables de lire, ne serait-ce qu'un livre et encore moins, d'aller à l'université et d'avoir un bac.
- Oui mais quand je lis, je dois souvent relire 10 fois le même paragraphe parce que je ne sais même pas ce que je viens de lire... Et mon bac, je l'ai eu par la peau des fesses et j'ai même failli être expulsée de mon programme ! J'ai été virée de ma dernière job parce que je faisais trop d'erreurs, bien que j'avais l'impression de faire du bon travail et de donner mon 110 % ! Comment expliquez-vous ça ?!!!
- Eh bien... peut-être que tes lectures étaient plates et que tu manquais de motivation... Peut-être que tu avais moins de capacités que les autres et que n'avais pas les compétences pour faire le travail que tu faisais... Ça ne veut pas dire que tu avais le TDAH. Je vois aussi dans ton dossier que tu as des troubles d'anxiété... Ça affecte souvent la concentration et la performance au travail...
- Oui, je suis anxieuse, c'est vrai, mais quand je travaillais, à mon dernier emploi, j'aimais ce que je faisais et je ne pensais à rien d'autre...
- De toute façon, je trouve que tes patrons ont été très durs avec toi... Tu avais peut-être du mal à faire ton travail mais ils auraient pu te l'expliquer et te le montrer comme il faut... Ils auraient pu prendre des mesures pour te faciliter la tâche... Ils cherchaient peut-être à faire entrer quelqu'un d'autre à ta place ou à sauver des coûts et ils ont pris une personne plus faible comme bouc-émissaire... Comme tu as des troubles d'anxiété et que ça devait paraître, ils t'ont choisi comme mouton noir... Tu sais, le monde du travail est souvent impitoyable...
Voilà. Ça y était. Le chat était de nouveau sorti du sac : l'anxiété était la cause de tous mes problèmes. Je ne pouvais pas avoir le TDAH. Impossible.
- En tout cas, je trouve que tu es quelqu'un de très intéressant, d'articulé, qui a un potentiel et il me fera plaisir de travailler avec toi.
- Ah bon... Ça fait du bien à entendre parce qu'en ce moment, ma confiance en moi est à zéro... Surtout côté travail...
- Eh bien, je vais t'aider à la retrouver ! Je suis sûre que tu peux faire plusieurs choses ! Je serai heureuse de t'aider ! En attendant, prends soin de toi et on doit déjà se dire à la prochaine. On se reverra dans deux semaines.
- Oh, merci ! Merci beaucoup !
En quittant son bureau, j'étais déçue et satisfaite à la fois. Déçue parce qu'elle non plus, ne croyait pas que j'avais le TDAH. Mais satisfaite parce que j'avais rencontré quelqu'un qui croyait en moi ! Et c'était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment-là !
« Ça ne servira à rien, me disais-je, encore une fois. À quoi bon ?!»
Après lui avoir déballé une partie de ma vie et mentionné que j'avais sûrement le déficit de l'attention, elle n'hésita pas :
« Je ne pense pas que tu aies un quelconque déficit de l'attention. Durant ma pratique, j'en ai évalué, des gens qui avaient le TDAH, et crois-moi, ils auraient été incapables d'accomplir ce que tu as accompli. Ils n'auraient pas été capables de lire, ne serait-ce qu'un livre et encore moins, d'aller à l'université et d'avoir un bac.
- Oui mais quand je lis, je dois souvent relire 10 fois le même paragraphe parce que je ne sais même pas ce que je viens de lire... Et mon bac, je l'ai eu par la peau des fesses et j'ai même failli être expulsée de mon programme ! J'ai été virée de ma dernière job parce que je faisais trop d'erreurs, bien que j'avais l'impression de faire du bon travail et de donner mon 110 % ! Comment expliquez-vous ça ?!!!
- Eh bien... peut-être que tes lectures étaient plates et que tu manquais de motivation... Peut-être que tu avais moins de capacités que les autres et que n'avais pas les compétences pour faire le travail que tu faisais... Ça ne veut pas dire que tu avais le TDAH. Je vois aussi dans ton dossier que tu as des troubles d'anxiété... Ça affecte souvent la concentration et la performance au travail...
- Oui, je suis anxieuse, c'est vrai, mais quand je travaillais, à mon dernier emploi, j'aimais ce que je faisais et je ne pensais à rien d'autre...
- De toute façon, je trouve que tes patrons ont été très durs avec toi... Tu avais peut-être du mal à faire ton travail mais ils auraient pu te l'expliquer et te le montrer comme il faut... Ils auraient pu prendre des mesures pour te faciliter la tâche... Ils cherchaient peut-être à faire entrer quelqu'un d'autre à ta place ou à sauver des coûts et ils ont pris une personne plus faible comme bouc-émissaire... Comme tu as des troubles d'anxiété et que ça devait paraître, ils t'ont choisi comme mouton noir... Tu sais, le monde du travail est souvent impitoyable...
Voilà. Ça y était. Le chat était de nouveau sorti du sac : l'anxiété était la cause de tous mes problèmes. Je ne pouvais pas avoir le TDAH. Impossible.
- En tout cas, je trouve que tu es quelqu'un de très intéressant, d'articulé, qui a un potentiel et il me fera plaisir de travailler avec toi.
- Ah bon... Ça fait du bien à entendre parce qu'en ce moment, ma confiance en moi est à zéro... Surtout côté travail...
- Eh bien, je vais t'aider à la retrouver ! Je suis sûre que tu peux faire plusieurs choses ! Je serai heureuse de t'aider ! En attendant, prends soin de toi et on doit déjà se dire à la prochaine. On se reverra dans deux semaines.
- Oh, merci ! Merci beaucoup !
En quittant son bureau, j'étais déçue et satisfaite à la fois. Déçue parce qu'elle non plus, ne croyait pas que j'avais le TDAH. Mais satisfaite parce que j'avais rencontré quelqu'un qui croyait en moi ! Et c'était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment-là !
lundi 18 octobre 2010
Des mères pas ordinaires
Les mères qui ont le déficit de l'attention ne sont pas nécessairement exemplaires aux yeux des autres, de la société, des gens « normales ». Elles se laissent traîner, semblent paresseuses, désorganisées et manquer de motivation. Elles affichent une anxiété et des sautes d'humeur démesurées, ont l'air de manquer totalement de discipline, d'avoir du mal à « suivre une routine » et semblent trop impulsives et irresponsables.
Eh bien, oui, je l'avoue :
« JE SUIS TOUT CELA À LA FOIS ! »
Et... ça ne me dérange pas. Ça l'air de plus déranger les autres, en fait. Et ça finit par me déranger, de déranger les autres. C'est ça qui me dérange le plus, au fond. Comme j'ai l'air dérangée, n'est-ce-pas ?!
MAIS ! Ce qu'on ne dit pas, de nous, les mères attentionnelles, c'est :
- Qu'on n'hésitera pas à rester à la maison pour le bien-être de nos petis!
- Qu'on transformera un module de jeu en bateau ou en vaisseau spatial!
- Qu'on se roulera volontiers par terre, dans l'herbe ou la neige pour les amuser!
- Qu'on prêtera une voix à des objets inanimés!
- Qu'on ira au parc, tard le soir!
- Qu'on amènera nos enfants à l'autre bout de la terre, dans une virée dont ils se souviendront longtemps!
- Qu'on leur achètera une petite babiole ou paiera un repas au resto, comme ça, sur le coup de l'impulsion!
Bref, on est des mères pas ordinaires.
On se fout des conventions et des «qu'en dira-t-on» et on fait comme bon nous semble, en suivant notre instinct et nos « feelings ».
Et vous savez quoi ?
Eh bien, C'EST TANT MIEUX!!!
Eh bien, oui, je l'avoue :
« JE SUIS TOUT CELA À LA FOIS ! »
Et... ça ne me dérange pas. Ça l'air de plus déranger les autres, en fait. Et ça finit par me déranger, de déranger les autres. C'est ça qui me dérange le plus, au fond. Comme j'ai l'air dérangée, n'est-ce-pas ?!
MAIS ! Ce qu'on ne dit pas, de nous, les mères attentionnelles, c'est :
- Qu'on n'hésitera pas à rester à la maison pour le bien-être de nos petis!
- Qu'on transformera un module de jeu en bateau ou en vaisseau spatial!
- Qu'on se roulera volontiers par terre, dans l'herbe ou la neige pour les amuser!
- Qu'on prêtera une voix à des objets inanimés!
- Qu'on ira au parc, tard le soir!
- Qu'on amènera nos enfants à l'autre bout de la terre, dans une virée dont ils se souviendront longtemps!
- Qu'on leur achètera une petite babiole ou paiera un repas au resto, comme ça, sur le coup de l'impulsion!
Bref, on est des mères pas ordinaires.
On se fout des conventions et des «qu'en dira-t-on» et on fait comme bon nous semble, en suivant notre instinct et nos « feelings ».
Et vous savez quoi ?
Eh bien, C'EST TANT MIEUX!!!
mercredi 29 septembre 2010
Ma roue de hamster
Si ma tête était un objet, elle serait certainement une roue de hamster.
Elle n'arrête pas, elle tourne et tourne sans cesse, avec rythme et frénésie. Il n'y a rien pour l'en empêcher, elle est prise d'un mouvement cylindrique infini. Quand ce n'est pas dans un sens, c'est dans l'autre, mais toujours, immanquablement, elle tourne. Elle commence d'abord lentement, puis peu à peu, elle accélère, accélère et accélère, jusqu'à-un-ryhtme-complètement-dément-qui-enchaîne-tour-de-roue-sur-tour-de-roue-à-un-point-tel-que-je-me-demande-si-elle-ne-va-pas-bientôt-me-péter-en-pleine-gueule !
J'aimerais parfois l'arrêter, mais je me demande comment. À chaque fois que j'ai l'heure de lui mettre un bâton dans sa ronde cocaïnomanesque, c'est comme si elle voulait exploser, ne pouvant supporter la moindre interruption. Que voulez-vous ? C'est son rythme naturel, à ma tête, et elle ne connaît rien d'autre ! Ne lui parlez pas de ralentir, voire, d'arrêter : c'est comme si vous demandiez à un oiseau de parler croate ! Jolie perspective !
J'aimerais tellement arrêter de penser, ne serait-ce qu'une minute, une toute petite minute. Arrêter de douter, questionner, remettre en question, soupeser, analyser, décortiquer, synthétiser, décider, changer d'idée, puis redécider à nouveau, pour balayer le tout une nouvelle fois. Toute cette activité mentale est en train de me rendre folle. Toute cette agitation cognitive va bientôt me rendre complètement marteau ! Est-ce que ça existe, le yoga pour le cerveau ? Uniquement pour en détendre les composantes ? Le corps aurait beau être sur un «rush» d'adrénaline, le cerveau serait à «off». Rien ne s'y produirait, niet, nada, le néant, la noirceur, le trou noir, la mort cérébrale. Rien ne le perturberait, traumatiserait, chambarderait, stresserait, agiterait. Ma roue de hamster serait enfin immobilisée ! Ah ! Comme je serais bien !
Bon, je pense que je n'ai pas le choix : je dois prendre mes médicaments ! À nous deux, TDAH !
Elle n'arrête pas, elle tourne et tourne sans cesse, avec rythme et frénésie. Il n'y a rien pour l'en empêcher, elle est prise d'un mouvement cylindrique infini. Quand ce n'est pas dans un sens, c'est dans l'autre, mais toujours, immanquablement, elle tourne. Elle commence d'abord lentement, puis peu à peu, elle accélère, accélère et accélère, jusqu'à-un-ryhtme-complètement-dément-qui-enchaîne-tour-de-roue-sur-tour-de-roue-à-un-point-tel-que-je-me-demande-si-elle-ne-va-pas-bientôt-me-péter-en-pleine-gueule !
J'aimerais parfois l'arrêter, mais je me demande comment. À chaque fois que j'ai l'heure de lui mettre un bâton dans sa ronde cocaïnomanesque, c'est comme si elle voulait exploser, ne pouvant supporter la moindre interruption. Que voulez-vous ? C'est son rythme naturel, à ma tête, et elle ne connaît rien d'autre ! Ne lui parlez pas de ralentir, voire, d'arrêter : c'est comme si vous demandiez à un oiseau de parler croate ! Jolie perspective !
J'aimerais tellement arrêter de penser, ne serait-ce qu'une minute, une toute petite minute. Arrêter de douter, questionner, remettre en question, soupeser, analyser, décortiquer, synthétiser, décider, changer d'idée, puis redécider à nouveau, pour balayer le tout une nouvelle fois. Toute cette activité mentale est en train de me rendre folle. Toute cette agitation cognitive va bientôt me rendre complètement marteau ! Est-ce que ça existe, le yoga pour le cerveau ? Uniquement pour en détendre les composantes ? Le corps aurait beau être sur un «rush» d'adrénaline, le cerveau serait à «off». Rien ne s'y produirait, niet, nada, le néant, la noirceur, le trou noir, la mort cérébrale. Rien ne le perturberait, traumatiserait, chambarderait, stresserait, agiterait. Ma roue de hamster serait enfin immobilisée ! Ah ! Comme je serais bien !
Bon, je pense que je n'ai pas le choix : je dois prendre mes médicaments ! À nous deux, TDAH !
jeudi 23 septembre 2010
Quand l'anxiété est en train de me rendre dingue (suite)
Pour vous montrer jusqu'à quel point l'anxiété peut aller, je vais vous raconter les événements des derniers jours.
Me sentant particulièrement déprimée, j'ai décidé d'aller au cinéma pour me changer les idées. Il est vrai que je n'ai pas choisi le film le plus calmant : Le dernier exorcisme. Toujours est-il que quand est venu le moment, pour le prêtre, de faire son premier exorcisme, je ne sais pas ce qui s'est passé mais je me suis soudainement sentie la tête vide et les pieds dans le béton. Tout à coup, je ne pouvais plus penser à rien et c'est comme si la conscience d'être en vie avait fichue le camp. Une sensation tout--à-fait effrayante, croyez-moi. Mon coeur s'est emballé, ma tête s'est mise à tourner et j'étais sur le bord de perdre connaissance. Donc, ne voulant pas être le spectacle de la soirée (après tout, c'était le film que les gens étaient venus voir, pas moi!), j'ai quitté la salle en deux temps trois mouvements.
Je me foutais des regards de curiosité qu'on me jetait : je devais m'en aller de là au plus vite ! Direction : salle de bain pour me rafraîchir. Là, je me suis jetée de l'eau à la figure, ce qui m'a apaiser quelque peu puis, je suis sortie du cinéma à la grande course : je devais aller à l'hôpital ! Moi qui n'a jamais été folle de vitesse, je n'avais jamais pris la route aussi vite, croyez-moi! Je brûlais les feux rouges, je dépassais en trombe et j'ouvrais les fenêtres, l'air climatisé et la musique. L'ACV et la syncope me guettaient, c'était sûr ! Je risquais même de ne jamais me rendre à l'hôpital ! Je me suis fait bientôt coller au cul : oh non ! La police ! Ne manquait plus que ça ! Ben f*?% ! Qu'ils me donnent un ticket une fois là-bas ! Je ne pouvais plus attendre : c'était ma vie qui était en jeu !
Rendue à l'urgence, je me suis engouffrée dans la salle de triage, en décrivant tous mes symptômes. Elle a pris ma température et ma pression artérielle.
- Vous étiez prise dans du béton ? m'a demandé l'infirmière.
- Non, pas pour vrai ! C'est une façon de parler ! C'était une sensation !
Espère de connasse !
- Plus de tête qui tourne ?
- Ben... c'est moins pire...
- Et les picotements ?
- Encore un peu...
- Dans les deux jambes ?
- Est-ce que c'est un AVC ?
- Non, surtout si les picotements étaient dans les deux jambes. Dormez-vous bien ces temps-ci ?
- Ben, pas vraiment mais...
- C'est de l'hyperventilation.
- Ben là !!! Ça peut pas être dans ma tête : je feelais tellement mal ! J'aimerais qu'on m'hospitalise ! Si c'est dans ma tête, je suis pas en état de sortir ! J'ai trop peur de me sentir comme ça rendue chez moi !
- Ça ne fonctionne pas comme ça, Madame. On n'hospitalise plus autant qu'avant. Vous devez voir le médecin, avant... C'est lui qui va décider ça...
- Ah bon... Ok...
- Allez vous asseoir en attendant et si vous ne vous sentez pas bien, revenez me voir.
- Ok... Merci... Bonjour...
Déçue et frustrée contre l'infirmière, je me suis lentement dirigée vers la salle d'attente. Eh bien ! Croyez-le ou non mais peu à peu, mes symptômes devenaient de moins en moins intenses. Je me sentais soudainement mieux ! Étrange, tout de même ! Je commençais à croire l'infirmière : ça ressemblait à une crise d'anxiété ! Mais comment l'anxiété pouvait-elle me faire sentir ainsi ?!
Manquant d'argent pour payer mon stationnement et voulant juste me coucher, j'ai quitté brusquement l'urgence de l'hôpital, espérant que la sensation de crise cardiaque ne reprenne pas chez moi !
****
Le surlendemain, la même sensation. Avec des crises de larme et d'hystérie en prime. Belle image à mon fils ! Direction : hôpital. L'infirmière, qui est une nouvelle, prend encore ma pression et ma température.
- Est-ce que je fais de la température ? Ma pression est haute ?
- Non, aucune température et la pression est belle. Vous m'avez l'air stressée.
- Oui, un peu, c'est normal ! Je me sentais tellement mal ! J'avais les pieds et les bras qui picotaient, la sensation de la tête qui est vide, plus capable de penser, de parler, étourdie quand je bouge la tête, nausées...
- Pas vomi ?
- Non.
- Avez-vous pris du tilénol ?
- Non.
- Sentais ? C'est moins pire ?
- Ben... un peu...
- Ça a l'air être du stress. Allez vous asseoir : le médecin vous examinera.
- Ok... Merci...
Et je sors encore de là déçue. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me dire que c'est le stress et l'anxiété !!! Je dois bien avoir quelque chose, à me sentir ainsi !!!
Après ce qui m'a paru être une éternité, j'entrais enfin dans le bureau du docteur! Je lui répétai ce que j'avais dit à l'infirmière. Lui, au moins, a eu l'intelligence de me faire faire certains tests ! Tests pour le vertige, l'équilibre, la coordination... Et son verdict :
« Bon ! Je vous ai fait faire certains tests pour vérifier s'il y avait une possible maladie physique et... rien ! Tout est beau ! Vous avez réussi les tests haut la main !
- Mais comment je peux n'avoir rien si je me sens tellement mal ?
- Écoutez ! Je suis urgentologue et les maladies, c'est ma spécialité. Si vous aviez fait un AVC ou un truc du genre, vous n'auriez pas réagi comme vous l'avez fait. Vous seriez entrée dans un mur et vous n'auriez pas pu mettre un pied devant l'autre ! La seule chose qui reste c'est l'IRM.
- Je dois en passer un dans 3 jours. Les picotements et les étourdissements, c'est pas normal, non ? C'est peut-être une tumeur au cerveau, un AVC ou la sclérose en plaques ? Vous pourriez pas me faire passer d'autres tests pour voir mon cerveau ?
- Je ne vous enverrai pas passer des tests avec des machines si je n'en vois pas l'utilité ! À première vue, vous n'avez rien de physique et vous allez passer un IRM dans quelques jours. C'est ça que j'allais vous recommander mais c'est déjà fait. Je vois dans votre dossier que vous avez eu des prises de sang récemment. Qui vous les a recommandées ?
- Mon psychiatre.
- Vous l'avez vu pourquoi ?
- Pour le TDAH et l'anxiété.
- Vous semblez très anxieuse et vous ne présentez pas de symptômes de maladies. Oui, vous ressentez un mal-être mais celui-ci ne semble pas physique. La meilleure chose que je puisse vous dire c'est de cesser de vous en faire et de faire des choses que vous aimez. Allez prendre une marche, écoutez de la musique. Vous allez voir : vous allez vous sentir mieux. La pire chose, c'est d'aller sur Internet pour aller voir les symptômes de maladies.
- C'est ce que je fais.
- Arrêtez de faire ça, surtout si vous êtes anxieuse. C'est un cercle vicieux : vous ne vous sentez pas bien et vous allez sur Internet pour voir ce que vous avez. Vous tombez sur les pires maladies et votre corps réagit comme si vous les aviez, alors qu'il n'en est rien. Cessez donc de vous en faire !
- Ok... Je vais essayer... Merci, docteur, et désolée de vous avoir fait perdre votre temps...
- J'espère vous avoir aidé et prenez soin de vous. Au revoir.
- Au revoir.
En sortant de là, une grosse partie de mon mal-être s'est évaporée ! C'est comme si on m'avait enlevé une tonne de briques de sur les épaules. Je me sentais plus légère, tout à coup ! J'ai suivi son conseil et je suis allée marcher. Ça m'a fait le plus grand bien ! Mais pour un temps, seulement.
*****
3 jours plus tard, l'anxiété me reprenait. C'était le jour J. C'était le jour de mon IRM. Je ne savais pas comment ça allait se passer, si j'allais faire une crise de claustrophobie (ils vous plongent dans un tunnel pendant environ 3/4 d'heure !) et s'ils allaient découvrir quelque chose de grave. J'essayais de me raisonner mais l'angoisse me tordait les entrailles. J'ai flâné quelque temps à la librairie, et Dieu que je serais restée là si j'avais pu ! Mais je me connaissais : si je n'allais pas à mon IRM, je risquais de le regretter et de continuer à m'en faire. De me demander si je n'avais pas perdu l'occasion de me faire trouver une maladie grave et de prolonger mon espérance de vie !
Enfin mon tour arrivait ! Après avoir enfilé une jaquette d'hôpital, je suis allée voir le spécialiste qui passait les examens. Il me lança :
« Ça fait pas mal de bruit, comme un marteau-piqueur qui creuse dans la terre. Alors je tiens à vous en avertir. Vous pouvez prendre des bouchons, si vous voulez.
- J'ai lu, dans le guide qui m'a été remis, que je pouvais écouter de la musique.
- Désolée, on n'en a pas.
- Ok... Je vais prendre les bouchons, d'abord.
- Je peux aussi vous mettre une débarbouillette sur les yeux, pour que vous ne voyiez rien.
- Oui... Je pense que je vais la prendre...
- Ok. Je vais aussi mettre la ventilation au maximum. Vous avez une poire. S'il y a quoi que ce soit, pesez dessus et je vais venir vous voir. Je vais essayer de faire ça le plus vite possible. Dans environ 23 minutes, ça devrait être fini.»
- Ok.
Ouin, 23 minutes, c'est pas si pire... C'est moins long que je pensais... Des bruits de marteau-piqueur ! Seigneur ! Moi qui ai de la misère à supporter le bruit ! Ça va être beau !
Courageusement, je me suis allongée sur la civière, et au moment d'entrer dans le tunnel, j'avais l'impression d'entrer dans ma tombe. Vraiment, belle sensation. Je me suis dit que j'essaierais de penser à de belles choses, à ma vie idéale, mais impossible. J'entendais toutes sortes de bruits, allant de la sirène de police au marteau-piqueur en question, en passant par toute une série d'alarmes. Vraiment, si mon corps déclenchait tout ça, c'était sûrement parce que j'avais une extra grosse tumeur ! Je ne devais pas bouger et il me semblait que mon corps était pris de spasmes musculaires incontrôlables ! J'essayais de ralentir ma respiration mais aussi bien demander à un jeune enfant de ne pas bouger de toute la journée ! Au bout de ce qui m'a paru une éternité, on me sortait du tunnel. L'épreuve était terminée. J'avais l'impression d'avoir escaladé le mont Everest.
Malgré tout ça, mon angoisse demeurait : et si on me diagnostiquait une maladie grave ?
Me sentant particulièrement déprimée, j'ai décidé d'aller au cinéma pour me changer les idées. Il est vrai que je n'ai pas choisi le film le plus calmant : Le dernier exorcisme. Toujours est-il que quand est venu le moment, pour le prêtre, de faire son premier exorcisme, je ne sais pas ce qui s'est passé mais je me suis soudainement sentie la tête vide et les pieds dans le béton. Tout à coup, je ne pouvais plus penser à rien et c'est comme si la conscience d'être en vie avait fichue le camp. Une sensation tout--à-fait effrayante, croyez-moi. Mon coeur s'est emballé, ma tête s'est mise à tourner et j'étais sur le bord de perdre connaissance. Donc, ne voulant pas être le spectacle de la soirée (après tout, c'était le film que les gens étaient venus voir, pas moi!), j'ai quitté la salle en deux temps trois mouvements.
Je me foutais des regards de curiosité qu'on me jetait : je devais m'en aller de là au plus vite ! Direction : salle de bain pour me rafraîchir. Là, je me suis jetée de l'eau à la figure, ce qui m'a apaiser quelque peu puis, je suis sortie du cinéma à la grande course : je devais aller à l'hôpital ! Moi qui n'a jamais été folle de vitesse, je n'avais jamais pris la route aussi vite, croyez-moi! Je brûlais les feux rouges, je dépassais en trombe et j'ouvrais les fenêtres, l'air climatisé et la musique. L'ACV et la syncope me guettaient, c'était sûr ! Je risquais même de ne jamais me rendre à l'hôpital ! Je me suis fait bientôt coller au cul : oh non ! La police ! Ne manquait plus que ça ! Ben f*?% ! Qu'ils me donnent un ticket une fois là-bas ! Je ne pouvais plus attendre : c'était ma vie qui était en jeu !
Rendue à l'urgence, je me suis engouffrée dans la salle de triage, en décrivant tous mes symptômes. Elle a pris ma température et ma pression artérielle.
- Vous étiez prise dans du béton ? m'a demandé l'infirmière.
- Non, pas pour vrai ! C'est une façon de parler ! C'était une sensation !
Espère de connasse !
- Plus de tête qui tourne ?
- Ben... c'est moins pire...
- Et les picotements ?
- Encore un peu...
- Dans les deux jambes ?
- Est-ce que c'est un AVC ?
- Non, surtout si les picotements étaient dans les deux jambes. Dormez-vous bien ces temps-ci ?
- Ben, pas vraiment mais...
- C'est de l'hyperventilation.
- Ben là !!! Ça peut pas être dans ma tête : je feelais tellement mal ! J'aimerais qu'on m'hospitalise ! Si c'est dans ma tête, je suis pas en état de sortir ! J'ai trop peur de me sentir comme ça rendue chez moi !
- Ça ne fonctionne pas comme ça, Madame. On n'hospitalise plus autant qu'avant. Vous devez voir le médecin, avant... C'est lui qui va décider ça...
- Ah bon... Ok...
- Allez vous asseoir en attendant et si vous ne vous sentez pas bien, revenez me voir.
- Ok... Merci... Bonjour...
Déçue et frustrée contre l'infirmière, je me suis lentement dirigée vers la salle d'attente. Eh bien ! Croyez-le ou non mais peu à peu, mes symptômes devenaient de moins en moins intenses. Je me sentais soudainement mieux ! Étrange, tout de même ! Je commençais à croire l'infirmière : ça ressemblait à une crise d'anxiété ! Mais comment l'anxiété pouvait-elle me faire sentir ainsi ?!
Manquant d'argent pour payer mon stationnement et voulant juste me coucher, j'ai quitté brusquement l'urgence de l'hôpital, espérant que la sensation de crise cardiaque ne reprenne pas chez moi !
****
Le surlendemain, la même sensation. Avec des crises de larme et d'hystérie en prime. Belle image à mon fils ! Direction : hôpital. L'infirmière, qui est une nouvelle, prend encore ma pression et ma température.
- Est-ce que je fais de la température ? Ma pression est haute ?
- Non, aucune température et la pression est belle. Vous m'avez l'air stressée.
- Oui, un peu, c'est normal ! Je me sentais tellement mal ! J'avais les pieds et les bras qui picotaient, la sensation de la tête qui est vide, plus capable de penser, de parler, étourdie quand je bouge la tête, nausées...
- Pas vomi ?
- Non.
- Avez-vous pris du tilénol ?
- Non.
- Sentais ? C'est moins pire ?
- Ben... un peu...
- Ça a l'air être du stress. Allez vous asseoir : le médecin vous examinera.
- Ok... Merci...
Et je sors encore de là déçue. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me dire que c'est le stress et l'anxiété !!! Je dois bien avoir quelque chose, à me sentir ainsi !!!
Après ce qui m'a paru être une éternité, j'entrais enfin dans le bureau du docteur! Je lui répétai ce que j'avais dit à l'infirmière. Lui, au moins, a eu l'intelligence de me faire faire certains tests ! Tests pour le vertige, l'équilibre, la coordination... Et son verdict :
« Bon ! Je vous ai fait faire certains tests pour vérifier s'il y avait une possible maladie physique et... rien ! Tout est beau ! Vous avez réussi les tests haut la main !
- Mais comment je peux n'avoir rien si je me sens tellement mal ?
- Écoutez ! Je suis urgentologue et les maladies, c'est ma spécialité. Si vous aviez fait un AVC ou un truc du genre, vous n'auriez pas réagi comme vous l'avez fait. Vous seriez entrée dans un mur et vous n'auriez pas pu mettre un pied devant l'autre ! La seule chose qui reste c'est l'IRM.
- Je dois en passer un dans 3 jours. Les picotements et les étourdissements, c'est pas normal, non ? C'est peut-être une tumeur au cerveau, un AVC ou la sclérose en plaques ? Vous pourriez pas me faire passer d'autres tests pour voir mon cerveau ?
- Je ne vous enverrai pas passer des tests avec des machines si je n'en vois pas l'utilité ! À première vue, vous n'avez rien de physique et vous allez passer un IRM dans quelques jours. C'est ça que j'allais vous recommander mais c'est déjà fait. Je vois dans votre dossier que vous avez eu des prises de sang récemment. Qui vous les a recommandées ?
- Mon psychiatre.
- Vous l'avez vu pourquoi ?
- Pour le TDAH et l'anxiété.
- Vous semblez très anxieuse et vous ne présentez pas de symptômes de maladies. Oui, vous ressentez un mal-être mais celui-ci ne semble pas physique. La meilleure chose que je puisse vous dire c'est de cesser de vous en faire et de faire des choses que vous aimez. Allez prendre une marche, écoutez de la musique. Vous allez voir : vous allez vous sentir mieux. La pire chose, c'est d'aller sur Internet pour aller voir les symptômes de maladies.
- C'est ce que je fais.
- Arrêtez de faire ça, surtout si vous êtes anxieuse. C'est un cercle vicieux : vous ne vous sentez pas bien et vous allez sur Internet pour voir ce que vous avez. Vous tombez sur les pires maladies et votre corps réagit comme si vous les aviez, alors qu'il n'en est rien. Cessez donc de vous en faire !
- Ok... Je vais essayer... Merci, docteur, et désolée de vous avoir fait perdre votre temps...
- J'espère vous avoir aidé et prenez soin de vous. Au revoir.
- Au revoir.
En sortant de là, une grosse partie de mon mal-être s'est évaporée ! C'est comme si on m'avait enlevé une tonne de briques de sur les épaules. Je me sentais plus légère, tout à coup ! J'ai suivi son conseil et je suis allée marcher. Ça m'a fait le plus grand bien ! Mais pour un temps, seulement.
*****
3 jours plus tard, l'anxiété me reprenait. C'était le jour J. C'était le jour de mon IRM. Je ne savais pas comment ça allait se passer, si j'allais faire une crise de claustrophobie (ils vous plongent dans un tunnel pendant environ 3/4 d'heure !) et s'ils allaient découvrir quelque chose de grave. J'essayais de me raisonner mais l'angoisse me tordait les entrailles. J'ai flâné quelque temps à la librairie, et Dieu que je serais restée là si j'avais pu ! Mais je me connaissais : si je n'allais pas à mon IRM, je risquais de le regretter et de continuer à m'en faire. De me demander si je n'avais pas perdu l'occasion de me faire trouver une maladie grave et de prolonger mon espérance de vie !
Enfin mon tour arrivait ! Après avoir enfilé une jaquette d'hôpital, je suis allée voir le spécialiste qui passait les examens. Il me lança :
« Ça fait pas mal de bruit, comme un marteau-piqueur qui creuse dans la terre. Alors je tiens à vous en avertir. Vous pouvez prendre des bouchons, si vous voulez.
- J'ai lu, dans le guide qui m'a été remis, que je pouvais écouter de la musique.
- Désolée, on n'en a pas.
- Ok... Je vais prendre les bouchons, d'abord.
- Je peux aussi vous mettre une débarbouillette sur les yeux, pour que vous ne voyiez rien.
- Oui... Je pense que je vais la prendre...
- Ok. Je vais aussi mettre la ventilation au maximum. Vous avez une poire. S'il y a quoi que ce soit, pesez dessus et je vais venir vous voir. Je vais essayer de faire ça le plus vite possible. Dans environ 23 minutes, ça devrait être fini.»
- Ok.
Ouin, 23 minutes, c'est pas si pire... C'est moins long que je pensais... Des bruits de marteau-piqueur ! Seigneur ! Moi qui ai de la misère à supporter le bruit ! Ça va être beau !
Courageusement, je me suis allongée sur la civière, et au moment d'entrer dans le tunnel, j'avais l'impression d'entrer dans ma tombe. Vraiment, belle sensation. Je me suis dit que j'essaierais de penser à de belles choses, à ma vie idéale, mais impossible. J'entendais toutes sortes de bruits, allant de la sirène de police au marteau-piqueur en question, en passant par toute une série d'alarmes. Vraiment, si mon corps déclenchait tout ça, c'était sûrement parce que j'avais une extra grosse tumeur ! Je ne devais pas bouger et il me semblait que mon corps était pris de spasmes musculaires incontrôlables ! J'essayais de ralentir ma respiration mais aussi bien demander à un jeune enfant de ne pas bouger de toute la journée ! Au bout de ce qui m'a paru une éternité, on me sortait du tunnel. L'épreuve était terminée. J'avais l'impression d'avoir escaladé le mont Everest.
Malgré tout ça, mon angoisse demeurait : et si on me diagnostiquait une maladie grave ?
samedi 18 septembre 2010
Quand l'anxiété est en train de me rendre dingue !
Le TDAH et l'anxiété vont de paire, c'est bien connu. L'un ne va pas sans l'autre et traîne son boulet continuellement.
J'ai toujours été anxieuse, mais depuis quelque temps, c'est devenu infernal, invivable. Je passe mon temps sur Internet, à lire des symptômes de maladies. Évidemment, comme certains symptômes se trouvent dans bien des maladies, mes lectures n'en finissent plus et ça a un effet boule de neige : plus je lis et plus je veux en lire, plus j'en sais et plus je veux en savoir. C'est rendu une véritable obsession. Je crois que j'ai toutes les maladies.
La dernière dans ma mire : la sclérose en plaques (SEP). J'ai l'impression d'en avoir tous les signes : fourmillements et picotements, spasmes musculaires, fréquentes envies d'uriner, fatigue extrême, faiblesses, sensations d'avoir la tête et les jambes dans le béton, sensations de brûlure... Je suis tellement certaine d'avoir la SEP que je ne pense qu'à ça : du matin au soir, 24h/24. Inutile de vous dire que je ne dors pas très bien ! Je passe mes journées à surveiller les moindres signes de mon corps. En plus, j'en ai tous les facteurs de risque :
- Je vis dans l'hémisphère nord;
- Je suis une femme, alors qu'elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à contracter la maladie;
- Je suis dans la tranche d'âge des 20-40 ans, période où l'on diagnostique le plus de cas;
- J'ai attrapé le virus de l'herpès (grâce à une merveilleuse erreur de jeunesse!), qui serait l'un des éléments en cause;
- Je suis la mère d'un petit bonhomme de 3 ans, alors que l'accouchement et la période qui suit seraient des éléments déclencheurs.
Il est vrai que je lis et écoute souvent les nouvelles, ce qui n'a rien pour me rassurer. À force de se faire entrer dans la tête à coup de marteau piqueur des choses alarmistes, on finit par devenir parano, surtout si l'on est moindrement anxieux ! En septembre dernier, j'apprenais la mort de mon propriétaire, ce qui fut pour moi un véritable choc. Celui à qui je dois en partie la vie de mon fils n'était plus de ce monde ! Sa mort a été tellement rapide que ça m'a donné un véritable coup de fouet. En octobre, on me bombardait d'informations au sujet de Nathasha Cournoyer, qui a été enlevée, violée puis battue à mort, avant de nous inquiéter avec la grippe H1N1 en novembre. À la suite de quoi, j'ai dû me faire vacciner pour cette soi-disant épidémie, ce qui m'a amené à stresser sur les effets secondaires de ce vaccin expérimental ! La mort récente du ministre Béchard n'a fait qu'amplifier mes inquiétudes : si un homme aussi jeune que lui peut attraper une maladie grave, je le peux aussi !
Toujours est-il que les maladies et la mort me hantent continuellement et font partie de mon quotidien. Je les fréquente quasiment plus que mon homme et mon enfant ! J'en suis venue à me demander ce qui cloche avec moi. Je serais peut-être en train de devenir schizoprène ou smasmophile ? C'est quoi, déjà, les symptômes ? Je vais aller voir sur Internet !
J'ai toujours été anxieuse, mais depuis quelque temps, c'est devenu infernal, invivable. Je passe mon temps sur Internet, à lire des symptômes de maladies. Évidemment, comme certains symptômes se trouvent dans bien des maladies, mes lectures n'en finissent plus et ça a un effet boule de neige : plus je lis et plus je veux en lire, plus j'en sais et plus je veux en savoir. C'est rendu une véritable obsession. Je crois que j'ai toutes les maladies.
La dernière dans ma mire : la sclérose en plaques (SEP). J'ai l'impression d'en avoir tous les signes : fourmillements et picotements, spasmes musculaires, fréquentes envies d'uriner, fatigue extrême, faiblesses, sensations d'avoir la tête et les jambes dans le béton, sensations de brûlure... Je suis tellement certaine d'avoir la SEP que je ne pense qu'à ça : du matin au soir, 24h/24. Inutile de vous dire que je ne dors pas très bien ! Je passe mes journées à surveiller les moindres signes de mon corps. En plus, j'en ai tous les facteurs de risque :
- Je vis dans l'hémisphère nord;
- Je suis une femme, alors qu'elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à contracter la maladie;
- Je suis dans la tranche d'âge des 20-40 ans, période où l'on diagnostique le plus de cas;
- J'ai attrapé le virus de l'herpès (grâce à une merveilleuse erreur de jeunesse!), qui serait l'un des éléments en cause;
- Je suis la mère d'un petit bonhomme de 3 ans, alors que l'accouchement et la période qui suit seraient des éléments déclencheurs.
Il est vrai que je lis et écoute souvent les nouvelles, ce qui n'a rien pour me rassurer. À force de se faire entrer dans la tête à coup de marteau piqueur des choses alarmistes, on finit par devenir parano, surtout si l'on est moindrement anxieux ! En septembre dernier, j'apprenais la mort de mon propriétaire, ce qui fut pour moi un véritable choc. Celui à qui je dois en partie la vie de mon fils n'était plus de ce monde ! Sa mort a été tellement rapide que ça m'a donné un véritable coup de fouet. En octobre, on me bombardait d'informations au sujet de Nathasha Cournoyer, qui a été enlevée, violée puis battue à mort, avant de nous inquiéter avec la grippe H1N1 en novembre. À la suite de quoi, j'ai dû me faire vacciner pour cette soi-disant épidémie, ce qui m'a amené à stresser sur les effets secondaires de ce vaccin expérimental ! La mort récente du ministre Béchard n'a fait qu'amplifier mes inquiétudes : si un homme aussi jeune que lui peut attraper une maladie grave, je le peux aussi !
Toujours est-il que les maladies et la mort me hantent continuellement et font partie de mon quotidien. Je les fréquente quasiment plus que mon homme et mon enfant ! J'en suis venue à me demander ce qui cloche avec moi. Je serais peut-être en train de devenir schizoprène ou smasmophile ? C'est quoi, déjà, les symptômes ? Je vais aller voir sur Internet !
jeudi 2 septembre 2010
L'art d'être impulsive (suite)
Bon ! Je viens de refaire une demande d'admission en éducation à l'enfance ! D'abord regrettant mon geste, je me suis mise à le considérer d'un tout autre oeil.
Quel meilleur domaine que l'éducation est propice à la transmission de notre vision de la vie, de nos valeurs, de nos croyances et à l'application de notre créativité ? À la transmission de notre unicité, de ce qui nous distingue, de ce qui nous démarque de façon positive ? J'ai le TDAH, soit ! Mais qui dit TDAH dit aussi grande imagination, pensée globale, immense curiosité, esprit jeune et novateur, dynamisme et goût du risque. Depuis que que je sais que j'ai ce "déficit", je me suis forgée ma propre conception de l'éducation. Je pense que le Québec fait fausse route avec ses méthodes d'enseignement et que ce sont ces méthodes qui sont à la base du décrochage que l'on connaît dans nos écoles. Je pense qu'il faut rendre l'apprentissage plus individualisé, plus concret, plus créatif, plus basé sur la vie de tous les jours. Qu'il y ait plus de mise en situations, d'art, de jeux de rôle, de sorties, d'activités physiques et d'intégration de toutes les matières.
Récemment, j'ai reçu un vidéo par courriel, sur les techniques éducatives des Finlandais. Ces derniers se servent beaucoup des cartes mentales dans leurs cours. Les cartes mentales sont des espèces de schéma des notions qu'ils apprennent. Ce ne sont pas des phrases accolées de façon linéaire les unes aux autres, comme on retrouve ici, non ! Ce sont de petits rectangles dans lesquels on retrouve des mots-clés et qui permettent de hiérarchiser, de se constituer une image mentale de la matière. Les enseignants finlandais ne demandent pas non plus de réciter la matière par coeur. Ils demandent plutôt aux étudiants de fournir la réponse aux questions dans leurs propres mots, de synthétiser les éléments appris et retenus à leur façon. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez visionner le vidéo à l'adresse suivante :
http://deficit-attention.com/finlandais/
Je crois qu'il faut donner le goût de l'école aux jeunes. Et pour cela, il faut essayer de nouvelles choses, de nouvelles façons de faire, de nouvelles techniques. Il faut oser braver les interdits, sortir du cadre. Et qui de mieux qu'un attentionnel peut justement sortir de ce cadre ???
Mon impulsivité m'a amené à envoyer le vidéo sur l'éducation des Finlandais au ministère de l'Éducation. Comme ça, sur un coup de tête, après le passage d'une idée-éclair, j'ai décidé de faire un copier-coller du lien du vidéo et de l'envoyer à Madame Beauchamp, la nouvelle ministre de l'Éducation. Grâce à mon impulsivité, l'éducation québécoise changera peut-être, en partie.
Mon inscription en éducation à l'enfance est aussi un geste impulsif. Mais cette impulsivité peut me mener loin, vers des horizons insoupçonnés. Elle peut me permettre de réformer l'éducation des tout-petits, de leur donner le goût d'apprendre, de l'école, de l'éducation, de par mes idées hors du commun, mon esprit visionnaire et global, ma curiosité sans borne, mon amour de la vie. Elle peut me permettre d'utiliser mon imagination à des fins éducatives, en trouvant et en essayant de nouvelles méthodes pour transmettre mon savoir. Elle peut me permettre de créer de nouvelles activités, de me démarquer de mes pairs par mon audace, ma grande empathie, ma capacité de me mettre au niveau des enfants, par mes méthodes de discipline novatrices. Bref, mon impulsivité peut faire de moi une leader en matière d'éducation pré-scolaire.
Mon impulsivité m'a aussi permis de poser un autre beau geste, écologique, celui-là. À la toute dernière minute, j'ai décidé de rédiger un courriel pour sensibiliser le monde à l'importance de l'environnement. J'ai utilisé mon talent en écriture à des fins incitatives. J'ai résumé des événements, fait appel à ce qu'on a de plus précieux, nos enfants, et j'ai proposé des solutions écologiques à nos modes de vie. J'ai présenté des scénarios, dans le cas où nous ignorions ces solutions. Des scénarios, qui, hélas, ne sont pas issus de mon imagination mais bien, de la bouche des plus grands experts. Et j'ai envoyer le tout à mes contacts et au ministère de l'Environnement.
Si mon impulsivité me fait regretter certains faits et gestes, il me permet, en revanche, de poser des actes dont je suis fière. N'est-ce pas cela, après tout, qu'on appelle l'art d'être impulsive ?
Quel meilleur domaine que l'éducation est propice à la transmission de notre vision de la vie, de nos valeurs, de nos croyances et à l'application de notre créativité ? À la transmission de notre unicité, de ce qui nous distingue, de ce qui nous démarque de façon positive ? J'ai le TDAH, soit ! Mais qui dit TDAH dit aussi grande imagination, pensée globale, immense curiosité, esprit jeune et novateur, dynamisme et goût du risque. Depuis que que je sais que j'ai ce "déficit", je me suis forgée ma propre conception de l'éducation. Je pense que le Québec fait fausse route avec ses méthodes d'enseignement et que ce sont ces méthodes qui sont à la base du décrochage que l'on connaît dans nos écoles. Je pense qu'il faut rendre l'apprentissage plus individualisé, plus concret, plus créatif, plus basé sur la vie de tous les jours. Qu'il y ait plus de mise en situations, d'art, de jeux de rôle, de sorties, d'activités physiques et d'intégration de toutes les matières.
Récemment, j'ai reçu un vidéo par courriel, sur les techniques éducatives des Finlandais. Ces derniers se servent beaucoup des cartes mentales dans leurs cours. Les cartes mentales sont des espèces de schéma des notions qu'ils apprennent. Ce ne sont pas des phrases accolées de façon linéaire les unes aux autres, comme on retrouve ici, non ! Ce sont de petits rectangles dans lesquels on retrouve des mots-clés et qui permettent de hiérarchiser, de se constituer une image mentale de la matière. Les enseignants finlandais ne demandent pas non plus de réciter la matière par coeur. Ils demandent plutôt aux étudiants de fournir la réponse aux questions dans leurs propres mots, de synthétiser les éléments appris et retenus à leur façon. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez visionner le vidéo à l'adresse suivante :
http://deficit-attention.com/finlandais/
Je crois qu'il faut donner le goût de l'école aux jeunes. Et pour cela, il faut essayer de nouvelles choses, de nouvelles façons de faire, de nouvelles techniques. Il faut oser braver les interdits, sortir du cadre. Et qui de mieux qu'un attentionnel peut justement sortir de ce cadre ???
Mon impulsivité m'a amené à envoyer le vidéo sur l'éducation des Finlandais au ministère de l'Éducation. Comme ça, sur un coup de tête, après le passage d'une idée-éclair, j'ai décidé de faire un copier-coller du lien du vidéo et de l'envoyer à Madame Beauchamp, la nouvelle ministre de l'Éducation. Grâce à mon impulsivité, l'éducation québécoise changera peut-être, en partie.
Mon inscription en éducation à l'enfance est aussi un geste impulsif. Mais cette impulsivité peut me mener loin, vers des horizons insoupçonnés. Elle peut me permettre de réformer l'éducation des tout-petits, de leur donner le goût d'apprendre, de l'école, de l'éducation, de par mes idées hors du commun, mon esprit visionnaire et global, ma curiosité sans borne, mon amour de la vie. Elle peut me permettre d'utiliser mon imagination à des fins éducatives, en trouvant et en essayant de nouvelles méthodes pour transmettre mon savoir. Elle peut me permettre de créer de nouvelles activités, de me démarquer de mes pairs par mon audace, ma grande empathie, ma capacité de me mettre au niveau des enfants, par mes méthodes de discipline novatrices. Bref, mon impulsivité peut faire de moi une leader en matière d'éducation pré-scolaire.
Mon impulsivité m'a aussi permis de poser un autre beau geste, écologique, celui-là. À la toute dernière minute, j'ai décidé de rédiger un courriel pour sensibiliser le monde à l'importance de l'environnement. J'ai utilisé mon talent en écriture à des fins incitatives. J'ai résumé des événements, fait appel à ce qu'on a de plus précieux, nos enfants, et j'ai proposé des solutions écologiques à nos modes de vie. J'ai présenté des scénarios, dans le cas où nous ignorions ces solutions. Des scénarios, qui, hélas, ne sont pas issus de mon imagination mais bien, de la bouche des plus grands experts. Et j'ai envoyer le tout à mes contacts et au ministère de l'Environnement.
Si mon impulsivité me fait regretter certains faits et gestes, il me permet, en revanche, de poser des actes dont je suis fière. N'est-ce pas cela, après tout, qu'on appelle l'art d'être impulsive ?
lundi 30 août 2010
L'art d'être impulsive
Si l'impulsivité était un art, j'y excellerais, c'est sûr. Je raflerais les premiers prix, on parlerait de moi sur toutes les tribunes et je deviendrais une vedette.
Mais j'essaie d'apprendre de mes erreurs.
Avant de faire un choix, quel qu'il soit, je me fie davantage à mon instinct, à mon ressenti, à mes envies profondes, à mes forces et passions. Je me demande :
"À l'idée de faire cela, est-ce que je me sens bien ?"
Si la réponse est "oui", je fonce. Si j'ai des doutes, je renonce. J'essaie de terminer ce que je commence avant d'entamer autre chose. Pas évident. Vraiment, mais vraiment pas évident. En fait, c'est une véritable torture. J'ai tellement d'intérêts ! La politique, l'écologie, la santé, le cinéma, la littérature, la musique, la relation d'aide, la philosophie, la sociologie... ouf ! Pas étonnant à ce que je ne sache pas où donner de la tête et que je sois tenter d'essayer telle ou telle chose, sans trop réfléchir. Mais je sais une chose : je me sens rapidement débordée et alors je panique. Comme je supporte très mal le stress, j'essaie d'être le moins débordée possible, ce qui implique de faire des choix et des renoncements. Ce qui implique de faire de l'introspection avant d'entreprendre un travail, un loisir ou une implication sociale. Je sais que l'impulsivité est une caractéristique du TDAH et que je dois surveiller cela, du moins, essayer de la contrôler avant de m'aventurer dans des directions néfastes pour moi et avant de prendre des décisions qui seront lourdes de conséquences, tant sur le plan financier, moral que de l'épanouissement personnel.
Prenez seulement le dernier mois. J'ai dû amorcer l'écriture de trois nouveaux projets qui me sont passés par la tête, sans parler de mon inscription à une AEC en éducation à l'enfance et de ma désinscription à un DEC en éducation spécialisée. À la façon dont je me sentais à l'idée de travailler dans ces deux domaines, j'ai rapidement changé d'idée. Ma tête me disait que ces domaines étaient bons pour moi mais mon coeur, lui, avait une toute autre opinion.
Ainsi, dans le passé, j'ai fait beaucoup de choix basés sur la raison et sur ce qui est valorisé dans notre société : l'argent, les possessions, la reconnaissance et un emploi stable dans un secteur en demande. Je me suis laissée influencée par mon entourage, qui me poussait à travailler dans n'importe quel domaine, pourvu que j'aie un emploi. J'ai alors réalisé qu'il ne me connaissait pas vraiment et ne savait pas ce qui me convenait réellement. Mais j'ai réalisé quelque chose de pire : je ne me connaissais pas non plus. Maintenant, avec tout ce que je sais sur le TDAH, j'y pense à deux fois avant d'agir ! J'ai une toute autre vision de moi-même. Sans la passion, je n'ai pas de motivation. Moi plus que quiconque, j'ai besoin d'un travail qui m'anime, qui m'interpelle, qui me passionne. Car si je n'aime pas ce que je fais, je décroche. Si j'aime ce que je fais, par contre, oh là là ! Je peux être concentrée durant des heures et des heures, jusqu'à oublier toute notion du temps et à négliger les miens.
Je dois me regarder aller, ce que j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire. Je dois être vigilante. Surveiller mes pensées spontanées et ce qu'elles me disent de moi, de mes intérêts et de mes dégoûts, de mes joies et de mes peines, de mes forces et de mes faiblesses. Surveiller mes attirances naturelles et ce qui me fait vibrer. S'il le faut, je dois essayer de nouvelles choses, adopter de nouveaux passe-temps et loisirs et m'impliquer dans de nouvelles causes. Mais toujours sous une condition : que cela m'allume !
Mais j'essaie d'apprendre de mes erreurs.
Avant de faire un choix, quel qu'il soit, je me fie davantage à mon instinct, à mon ressenti, à mes envies profondes, à mes forces et passions. Je me demande :
"À l'idée de faire cela, est-ce que je me sens bien ?"
Si la réponse est "oui", je fonce. Si j'ai des doutes, je renonce. J'essaie de terminer ce que je commence avant d'entamer autre chose. Pas évident. Vraiment, mais vraiment pas évident. En fait, c'est une véritable torture. J'ai tellement d'intérêts ! La politique, l'écologie, la santé, le cinéma, la littérature, la musique, la relation d'aide, la philosophie, la sociologie... ouf ! Pas étonnant à ce que je ne sache pas où donner de la tête et que je sois tenter d'essayer telle ou telle chose, sans trop réfléchir. Mais je sais une chose : je me sens rapidement débordée et alors je panique. Comme je supporte très mal le stress, j'essaie d'être le moins débordée possible, ce qui implique de faire des choix et des renoncements. Ce qui implique de faire de l'introspection avant d'entreprendre un travail, un loisir ou une implication sociale. Je sais que l'impulsivité est une caractéristique du TDAH et que je dois surveiller cela, du moins, essayer de la contrôler avant de m'aventurer dans des directions néfastes pour moi et avant de prendre des décisions qui seront lourdes de conséquences, tant sur le plan financier, moral que de l'épanouissement personnel.
Prenez seulement le dernier mois. J'ai dû amorcer l'écriture de trois nouveaux projets qui me sont passés par la tête, sans parler de mon inscription à une AEC en éducation à l'enfance et de ma désinscription à un DEC en éducation spécialisée. À la façon dont je me sentais à l'idée de travailler dans ces deux domaines, j'ai rapidement changé d'idée. Ma tête me disait que ces domaines étaient bons pour moi mais mon coeur, lui, avait une toute autre opinion.
Ainsi, dans le passé, j'ai fait beaucoup de choix basés sur la raison et sur ce qui est valorisé dans notre société : l'argent, les possessions, la reconnaissance et un emploi stable dans un secteur en demande. Je me suis laissée influencée par mon entourage, qui me poussait à travailler dans n'importe quel domaine, pourvu que j'aie un emploi. J'ai alors réalisé qu'il ne me connaissait pas vraiment et ne savait pas ce qui me convenait réellement. Mais j'ai réalisé quelque chose de pire : je ne me connaissais pas non plus. Maintenant, avec tout ce que je sais sur le TDAH, j'y pense à deux fois avant d'agir ! J'ai une toute autre vision de moi-même. Sans la passion, je n'ai pas de motivation. Moi plus que quiconque, j'ai besoin d'un travail qui m'anime, qui m'interpelle, qui me passionne. Car si je n'aime pas ce que je fais, je décroche. Si j'aime ce que je fais, par contre, oh là là ! Je peux être concentrée durant des heures et des heures, jusqu'à oublier toute notion du temps et à négliger les miens.
Je dois me regarder aller, ce que j'ai toujours eu beaucoup de mal à faire. Je dois être vigilante. Surveiller mes pensées spontanées et ce qu'elles me disent de moi, de mes intérêts et de mes dégoûts, de mes joies et de mes peines, de mes forces et de mes faiblesses. Surveiller mes attirances naturelles et ce qui me fait vibrer. S'il le faut, je dois essayer de nouvelles choses, adopter de nouveaux passe-temps et loisirs et m'impliquer dans de nouvelles causes. Mais toujours sous une condition : que cela m'allume !
mercredi 18 août 2010
De deux maux, c'est encore le moindre !
Ça s'est passé plus tôt que prévu : j'ai été évaluée pour mon TDAH. Ça s'est produit après que je sois allée à l'urgence parce que je souffrais de divers maux physiques et psychologiques.
Comme la psy de service a vu dans mon dossier que j'avais rendez-vous pour ça, elle en a profité pour commencé l'évaluation. Après une heure et demie d'entretien et de multiples questions sur ma vie, elle s'est rangée de mon point de vue :
« Tu n'as pas arrêté de bouger les mains et de tortiller sur ta chaise de toute la rencontre. Et après tout ce que tu m'as dit sur toi, je commence à te croire.»
Enfin ! On me prenait au sérieux !
Et là, elle m'a prescrit du Strattera, qui traite aussi les troubles anxieux. (Moi, anxieuse ? Mais voyons donc !) J'étais hyper contente mais voilà : entre deux maux, mon TDAH était encore le moindre. L'état dans lequel il me plongeait me préoccupait encore plus !
Je suis donc retournée la voir le lendemain, à son grand damn, car pour toute question, elle m'avait bien dit de téléphoner. Mais pour moi, il était impérieux qu'on me prescrive des anti-dépresseurs et j'avais peur qu'en l'appelant, je n'en aie que dans quelques jours alors que ça ne pouvait attendre une minute de plus ! Maudite impulsivité !
Elle m'a prescrit de l'Effexor mais je ne voyais pas beaucoup de différence dans mon état. Bon, oui, je devais admettre que j'étais un peu plus calme et que moins de pensées anxieuses m'assaillaient. Que les couleurs avaient l'air plus vives et que le monde m'apparaissait plus beau. Ça devait être une amélioration...
Et j'ai pris une décision : je vais essayer de gagner ma vie comme artiste.
Ben quoi ! Après avoir tourné la question dans tous les sens pendant des années, c'est la seule conclusion à laquelle j'arrive. C'est ma seule option possible. J'ai du mal à suivre les règles et à me faire dire quoi faire, je suis pourrie avec les chiffres et sur le plan relationnel, je me fais toujours menacer de prendre la porte pour mes erreurs et ma lenteur, je suis trop timide, je manque de tact, de patience et de sans-froid dans les situations de crise, je ne tolère pas la routine et je ne suis pas manuelle. Ça en élimine des emplois, ça ! Ne reste que les arts.
De deux maux, c'est encore le moindre !
Comme la psy de service a vu dans mon dossier que j'avais rendez-vous pour ça, elle en a profité pour commencé l'évaluation. Après une heure et demie d'entretien et de multiples questions sur ma vie, elle s'est rangée de mon point de vue :
« Tu n'as pas arrêté de bouger les mains et de tortiller sur ta chaise de toute la rencontre. Et après tout ce que tu m'as dit sur toi, je commence à te croire.»
Enfin ! On me prenait au sérieux !
Et là, elle m'a prescrit du Strattera, qui traite aussi les troubles anxieux. (Moi, anxieuse ? Mais voyons donc !) J'étais hyper contente mais voilà : entre deux maux, mon TDAH était encore le moindre. L'état dans lequel il me plongeait me préoccupait encore plus !
Je suis donc retournée la voir le lendemain, à son grand damn, car pour toute question, elle m'avait bien dit de téléphoner. Mais pour moi, il était impérieux qu'on me prescrive des anti-dépresseurs et j'avais peur qu'en l'appelant, je n'en aie que dans quelques jours alors que ça ne pouvait attendre une minute de plus ! Maudite impulsivité !
Elle m'a prescrit de l'Effexor mais je ne voyais pas beaucoup de différence dans mon état. Bon, oui, je devais admettre que j'étais un peu plus calme et que moins de pensées anxieuses m'assaillaient. Que les couleurs avaient l'air plus vives et que le monde m'apparaissait plus beau. Ça devait être une amélioration...
Et j'ai pris une décision : je vais essayer de gagner ma vie comme artiste.
Ben quoi ! Après avoir tourné la question dans tous les sens pendant des années, c'est la seule conclusion à laquelle j'arrive. C'est ma seule option possible. J'ai du mal à suivre les règles et à me faire dire quoi faire, je suis pourrie avec les chiffres et sur le plan relationnel, je me fais toujours menacer de prendre la porte pour mes erreurs et ma lenteur, je suis trop timide, je manque de tact, de patience et de sans-froid dans les situations de crise, je ne tolère pas la routine et je ne suis pas manuelle. Ça en élimine des emplois, ça ! Ne reste que les arts.
De deux maux, c'est encore le moindre !
lundi 28 juin 2010
La lumière au bout du tunnel
Bonne nouvelle, pour moi, enfin ! J'ai eu un rendez-vous avec un psychiatre dans le réseau public !
Pas besoin de vous dire que j'entrevois la lumière au bout du tunnel pour mon TDAH ! Que je peux espérer que le soleil se lève pour moi, qu'il brille de tous ses feux et qu'il éclaire ma route de ses chauds rayons. Qu'un futur diagnostic règlera bon nombre de mes problèmes, personnels comme professionnels. Que je pourrai sûrement bénéficier de mesures spéciales d'aide à l'emploi, obtenir un éclairage nouveau sur mes qualités et possibilités. Que je pourrai, à l'aide de médicaments s'il le faut, car j'en suis rendue à ce point, mener une vie plus « normale », plus équilibrée, plus heureuse.
Oui, je suis contente d'avoir eu ce rendez-vous : c'est un premier pas dans la bonne direction.
J'espère seulement que le psy me prendra au sérieux, qu'il ne minimisera pas mes difficultés et qu'il ne s'arrêtera pas au calme que j'affiche. Comme on dit : « Méfiez-vous de l'eau qui dort. ». Tant de fois je me suis heurtée à des airs surpris, de doutes, d'incompréhension, de suspicion quand je leur disais que je pensais avoir le TDAH. Parce que je ne suis pas « assise sur des ressorts », parce que je suis capable d'attendre dans une file et parce que je ne parle pas beaucoup. Parce que, en apparence, je suis « comme les autres », que je ne suis pas ce qu'on pourrait appeler « une hyperactive ».
Non, pas en apparence. Mais à l'intérieur ? Mon Dieu ! C'est un vrai volcan qui couvre ! Une piste de course en marche 24h/24, un torrent de doutes, d'indécision, d'anxiété et d'énergie mal canalisée qui s'éparpille dans mille et une directions différentes. Tout cela finit par me faire éclater de colère et me faire poser des gestes impulsifs et irréfléchis, par me déconcentrer de mes tâches, responsabilités et objectifs, ce que rend ma vie des plus infernales.
Si ce n'est pas le TDAH, ça, alors qu'est-ce que c'est, docteur ? Car j'aimerais bien le savoir, une bonne fois pour toutes !
Pas besoin de vous dire que j'entrevois la lumière au bout du tunnel pour mon TDAH ! Que je peux espérer que le soleil se lève pour moi, qu'il brille de tous ses feux et qu'il éclaire ma route de ses chauds rayons. Qu'un futur diagnostic règlera bon nombre de mes problèmes, personnels comme professionnels. Que je pourrai sûrement bénéficier de mesures spéciales d'aide à l'emploi, obtenir un éclairage nouveau sur mes qualités et possibilités. Que je pourrai, à l'aide de médicaments s'il le faut, car j'en suis rendue à ce point, mener une vie plus « normale », plus équilibrée, plus heureuse.
Oui, je suis contente d'avoir eu ce rendez-vous : c'est un premier pas dans la bonne direction.
J'espère seulement que le psy me prendra au sérieux, qu'il ne minimisera pas mes difficultés et qu'il ne s'arrêtera pas au calme que j'affiche. Comme on dit : « Méfiez-vous de l'eau qui dort. ». Tant de fois je me suis heurtée à des airs surpris, de doutes, d'incompréhension, de suspicion quand je leur disais que je pensais avoir le TDAH. Parce que je ne suis pas « assise sur des ressorts », parce que je suis capable d'attendre dans une file et parce que je ne parle pas beaucoup. Parce que, en apparence, je suis « comme les autres », que je ne suis pas ce qu'on pourrait appeler « une hyperactive ».
Non, pas en apparence. Mais à l'intérieur ? Mon Dieu ! C'est un vrai volcan qui couvre ! Une piste de course en marche 24h/24, un torrent de doutes, d'indécision, d'anxiété et d'énergie mal canalisée qui s'éparpille dans mille et une directions différentes. Tout cela finit par me faire éclater de colère et me faire poser des gestes impulsifs et irréfléchis, par me déconcentrer de mes tâches, responsabilités et objectifs, ce que rend ma vie des plus infernales.
Si ce n'est pas le TDAH, ça, alors qu'est-ce que c'est, docteur ? Car j'aimerais bien le savoir, une bonne fois pour toutes !
vendredi 28 mai 2010
En quête d'un diagnostic, 3e partie
C'est bien beau, chercher un diagnostic, mais dans les faits, ça s'avère extrêmement difficile.
Après avoir téléphoné à l'hôpital, avec mon papier du médecin, pour avoir un rendez-vous avec un psychiatre, je me fait dire de poster ou d'aller porter mon papier à l'hôpital... parce que je n'ai pas la bonne couleur de feuille ! Il m'aurait suffit d'un joli papier bleu ou rose, et hop! j'aurais eu un rendez-vous sur-le-champ! Mais non! Avec toutes les lourdeurs administratives du système de santé, il faut que ce soit compliqué !
Donc, je me présente avec mon bout de papier, en personne, au secrétariat de l'entrée principale, pour me faire dire que je dois me rendre au département de psychiatrie ! Je me rue donc vers le département en question, non sans appréhension (Tout d'un coup que je tombe face à face avec un dément! Tout d'un coup qu'on m'attaque au couteau alors que je sors de l'ascenseur! Tout d'un coup que je dois me frayer un chemin entre tous ces types baveux, au regard vitreux et à la démarche étrange?!). Je sais, je sais : j'ai des préjugés vis-à-vis « cette clientèle » ! Mais que voulez-vous ? Personne n'est parfait!
Donc, après ce qui m'a paru être une éternité, j'arrive à la réception dudit département. C'est alors que je demande :
« C'est ici qu'on prend un rendez-vous avec un psychiatre ? »
Une gentille infirmière se tourne alors vers moi, et, incrédule, me questionne :
« C'est pour vous, le rendez-vous? »
Ah ben, c'est pas pire, ça veut dire que je n'ai pas l'air trop bizarre...
- Oui...
- Vous avez un papier du médecin ?
Je le lui tends.
- De quel docteur ?
- Jasmin.
- Ah ok.
Attente.
- J'aime mieux vous le dire tout de suite : ça n'ira pas avant septembre/octobre. Au moins...
- Ouin! La liste est longue...
- Oui, qu'elle me répond, avec un sourire. Je vous rappelle la semaine prochaine pour cela.
- Ah ok, d'accord... Bonjour.
Je m'en vais, un peu découragée :
« 4-5mois ! que je pense. Je ne pourrai pas voir de psychiatre avant 4-5 mois ! Seigneur ! J'ai le temps d'en faire, des gaffes, d'ici là ! J'ai le temps d'en prendre, des décisions impulsives, d'ici là ! J'ai le temps d'en faire, des sauteurs d'humeur vertigineuses, d'ici là ! 4-5 mois à encore attendre pour me trouver du travail ! 4-5 mois à me sentir encore étrange, bizarre, pas comme les autres! Mon Dieu que ça va être long ! »
________________________________
La semaine suivante, comme convenu, l'infirmière m'appelle, alors que Will fait la tornade dans la maison, comme d'habitude :
« Bonjour, Mme. C'est Nicole Tardif, l'infirmière en psychiatrie. Je vous avais dit que je vous rappellerais, la semaine dernière.
- Ok, oui !
- Si vous avez quelques minutes, j'aurais quelques questions à vous poser...
- Ok, je vais essayer de m'arranger (Entre deux surveillances et deux « Heille, ne fais pas ça! Ne touche pas à ça!», ça devrait se faire.) »
Et là, elle enfile question après question, tantôt sur l'état mental des membres de ma famille, tantôt sur mes sautes d'humeur, tantôt, encore, sur mes consommations d'alcool et de drogue. Après que j'aie répondu à bon nombre de celles-ci, elle me demande :
« Pourquoi voulez-vous voir le psychiatre, exactement ? (Tiens, tiens! J'ai l'impression de l'avoir déjà entendue, celle-là ! J'ai aussi l'impression qu'on ne me prend pas au sérieux, grrrrrrr!)
- Ben... parce que j'ai de la misère à garder une job à cause de mes problèmes de concentration.
- Y a-t-il d'autres raisons ?
- C'est assez, je trouve... Ben y a aussi qu'il m'arrive souvent d'agir impulsivement et de le regretter ensuite, que je fais toutes les démarches pour tout quitter, chum et bébé, mais que j'arrête à la toute dernière minute, me disant que ça n'a pas de bon sens, que j'ai des humeurs en montagne russe, que j'ai de la difficulté à me faire des amis....
- Vous arrive-t-il d'avoir des pensées suicidaires ?
- Ben... c'est sûr que des fois, je me dis que les autres se porteraient ben mieux si je n'étais pas là, que je suis juste un maudit paquet de troubles...
- Mais vous n'avez pas de plans ?
- Non.... je n'ai jamais essayé...
- Bon. Comme je vous l'avais dit la semaine dernière, vous ne pourrez pas voir de psychiatre avant septembre/octobre, et là, c'est le minimum. Je vais vous rappeler pour vous fixer la date exacte, ça vous convient ?
- Ok... (Ai-je le choix ???). Bonjour. »
Je parle à l'infirmière en psychiatrie pour la deuxième fois et je n'ai même pas encore de rendez-vous ! Non mais c'est donc bien décourageant ! En plus, elle n'a pas l'air de trouver mon « cas » urgent ! Quoi, il aurait fallu que je lui dise que j'ai déjà essayé de me suicider ?!!! Si c'est ça que ça prend, pour avoir un rendez-vous en psychiatrie, je peux toujours essayer ! Ça paraît qu'elle n'est pas dans ma peau, celle-là !
Après avoir téléphoné à l'hôpital, avec mon papier du médecin, pour avoir un rendez-vous avec un psychiatre, je me fait dire de poster ou d'aller porter mon papier à l'hôpital... parce que je n'ai pas la bonne couleur de feuille ! Il m'aurait suffit d'un joli papier bleu ou rose, et hop! j'aurais eu un rendez-vous sur-le-champ! Mais non! Avec toutes les lourdeurs administratives du système de santé, il faut que ce soit compliqué !
Donc, je me présente avec mon bout de papier, en personne, au secrétariat de l'entrée principale, pour me faire dire que je dois me rendre au département de psychiatrie ! Je me rue donc vers le département en question, non sans appréhension (Tout d'un coup que je tombe face à face avec un dément! Tout d'un coup qu'on m'attaque au couteau alors que je sors de l'ascenseur! Tout d'un coup que je dois me frayer un chemin entre tous ces types baveux, au regard vitreux et à la démarche étrange?!). Je sais, je sais : j'ai des préjugés vis-à-vis « cette clientèle » ! Mais que voulez-vous ? Personne n'est parfait!
Donc, après ce qui m'a paru être une éternité, j'arrive à la réception dudit département. C'est alors que je demande :
« C'est ici qu'on prend un rendez-vous avec un psychiatre ? »
Une gentille infirmière se tourne alors vers moi, et, incrédule, me questionne :
« C'est pour vous, le rendez-vous? »
Ah ben, c'est pas pire, ça veut dire que je n'ai pas l'air trop bizarre...
- Oui...
- Vous avez un papier du médecin ?
Je le lui tends.
- De quel docteur ?
- Jasmin.
- Ah ok.
Attente.
- J'aime mieux vous le dire tout de suite : ça n'ira pas avant septembre/octobre. Au moins...
- Ouin! La liste est longue...
- Oui, qu'elle me répond, avec un sourire. Je vous rappelle la semaine prochaine pour cela.
- Ah ok, d'accord... Bonjour.
Je m'en vais, un peu découragée :
« 4-5mois ! que je pense. Je ne pourrai pas voir de psychiatre avant 4-5 mois ! Seigneur ! J'ai le temps d'en faire, des gaffes, d'ici là ! J'ai le temps d'en prendre, des décisions impulsives, d'ici là ! J'ai le temps d'en faire, des sauteurs d'humeur vertigineuses, d'ici là ! 4-5 mois à encore attendre pour me trouver du travail ! 4-5 mois à me sentir encore étrange, bizarre, pas comme les autres! Mon Dieu que ça va être long ! »
________________________________
La semaine suivante, comme convenu, l'infirmière m'appelle, alors que Will fait la tornade dans la maison, comme d'habitude :
« Bonjour, Mme. C'est Nicole Tardif, l'infirmière en psychiatrie. Je vous avais dit que je vous rappellerais, la semaine dernière.
- Ok, oui !
- Si vous avez quelques minutes, j'aurais quelques questions à vous poser...
- Ok, je vais essayer de m'arranger (Entre deux surveillances et deux « Heille, ne fais pas ça! Ne touche pas à ça!», ça devrait se faire.) »
Et là, elle enfile question après question, tantôt sur l'état mental des membres de ma famille, tantôt sur mes sautes d'humeur, tantôt, encore, sur mes consommations d'alcool et de drogue. Après que j'aie répondu à bon nombre de celles-ci, elle me demande :
« Pourquoi voulez-vous voir le psychiatre, exactement ? (Tiens, tiens! J'ai l'impression de l'avoir déjà entendue, celle-là ! J'ai aussi l'impression qu'on ne me prend pas au sérieux, grrrrrrr!)
- Ben... parce que j'ai de la misère à garder une job à cause de mes problèmes de concentration.
- Y a-t-il d'autres raisons ?
- C'est assez, je trouve... Ben y a aussi qu'il m'arrive souvent d'agir impulsivement et de le regretter ensuite, que je fais toutes les démarches pour tout quitter, chum et bébé, mais que j'arrête à la toute dernière minute, me disant que ça n'a pas de bon sens, que j'ai des humeurs en montagne russe, que j'ai de la difficulté à me faire des amis....
- Vous arrive-t-il d'avoir des pensées suicidaires ?
- Ben... c'est sûr que des fois, je me dis que les autres se porteraient ben mieux si je n'étais pas là, que je suis juste un maudit paquet de troubles...
- Mais vous n'avez pas de plans ?
- Non.... je n'ai jamais essayé...
- Bon. Comme je vous l'avais dit la semaine dernière, vous ne pourrez pas voir de psychiatre avant septembre/octobre, et là, c'est le minimum. Je vais vous rappeler pour vous fixer la date exacte, ça vous convient ?
- Ok... (Ai-je le choix ???). Bonjour. »
Je parle à l'infirmière en psychiatrie pour la deuxième fois et je n'ai même pas encore de rendez-vous ! Non mais c'est donc bien décourageant ! En plus, elle n'a pas l'air de trouver mon « cas » urgent ! Quoi, il aurait fallu que je lui dise que j'ai déjà essayé de me suicider ?!!! Si c'est ça que ça prend, pour avoir un rendez-vous en psychiatrie, je peux toujours essayer ! Ça paraît qu'elle n'est pas dans ma peau, celle-là !
jeudi 20 mai 2010
En quête d'un diagnostic, 2e partie
Il fallait s'y attendre : ma demande d'évaluation en TDAH a suscité de la surprise ! Bien que très gentille, mon médecin s'est montrée cette fois sceptique. Elle me regardait, l'air de dire : « Toi, avoir le TDAH?! Très peu problable! »
Elle m'a dit :
« Pourquoi tu veux avoir un diagnostic de TDAH ?
- Ben... c'est parce que c'est difficile, pour moi, de garder un emploi, à cause de ça, je pense. Tsé, j'ai perdu mon dernier emploi parce que je faisais trop d'erreurs et pourtant, c'était dans mon domaine... Alors je suis tombée sur les symptômes du TDAH, sur Internet, et je me suis tout de suite reconnue ! En ayant un diagnostic officiel, je pourrais avoir accès à des mesures d'aide à l'emploi.... Je suis déjà allée voir le CLE de ma région, à cause de ça, et ils m'ont dit que je devais avoir un papier officiel du médecin.
- Ok... Ça affecte la vie personnelle, aussi, le TDAH... Et toi, t'es plutôt stable, dans ce domaine, non ?
- Ben, pas tant que ça... Ça m'arrive souvent de vouloir laisser mon chum....
- J'ai connu une femme qui es venue me consulter pour ça. Elle étudiait à l'université et elle avait vraiment des difficultés, dans ses cours. La semaine après qu'elle ait commencé à prendre du Ritalin, ses résultats ont monté en flèche : elle a vu une nette amélioration. Toi, tu n'as jamais eu de difficultés, à l'école, me semble...
- Pas vraiment, mais...
- Tu sais, c'est pas une mince affaire, un diagnostic de TDAH. Je ne peux pas t'évaluer en si peu de temps...
- Je sais, mais si vous pourriez m'aider à faire quelques démarches, aujourd'hui... »
Devant mon insistance, elle n'a eu d'autres choix que de me prendre au sérieux. Elle m'a donné un document issu du site d'Annick Vincent, une somité en matière de TDAH au Québec. Ce site, je l'ai déjà consulté. Donc, je n'étais pas impressionnée. Dans ce document, il y avait des questions, que mon médecin m'a posées :
« À quelle fréquence as-tu des difficultés à finaliser les derniers détails d'un projet ?
- Souvent.
- À quelle fréquence as-tu du mal à mettre les choses en ordre, lorsque tu dois faire quelque chose qui demande de l'organisation ?
- Quelques fois.
- À quelle fréquence oublies-tu des rendez-vous ou obligations ?
- Rarement mais... c'est parce que je les note partout !
- À quelle fréquence égares-tu des choses ou as-tu de la difficulté à les retrouver ?
- Quelques fois. (Non ! C'est faut ! Souvent, très souvent, même ! Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai minimisé mes difficultés...)
- À quelle fréquence as-tu de la difficulté à te détendre ?
- Quelques fois. (Non ! C'est encore faut ! Souvent, pour ne pas dire, toujours ! Mais qu'est-ce qui m'a pris de répondre "Quelques fois" ?!)
- À quelle fréquence termines-tu les phrases de tes interlocuteurs avant que ces derniers...?
- Jamais. (Voyons donc, jamais !)
- À quelle fréquence as-tu de la difficulté à te concentrer sur les propos de ton interlocuteur, même s'il s'adresse directement à toi ?
- Quelques fois. (Encore là, souvent !)
Même dans mes réponses à un questionnaire sur le TDAH, je montre de l'impulsivité ! Ou peut-être est-ce parce que je me sentais influencée par l'opinion de mon médecin, ou que je me sentais pressée. Ah, ça, ça se peut : elle avait l'air vraiment pressée d'en finir ! Et je n'ai jamais bien fonctionné sous pression. Non, moi ça me prend du temps pour faire les choses, pour bien les faire, surtout.
Elle a ajouté :
« J'hésite à te prescrire du Ritalin parce que 1, je ne suis pas sûre que tu aies le TDAH ou que tu l'aies de façon sévère, et 2, parce que c'est à prendre toute la vie, donc, c'est sérieux. Mais je peux toujours t'en prescrire et on verrait si ça change quelque chose...
- Hum...
- Écoute. Je sais ce qu'on va faire : je vais te faire un papier pour que tu prennes rendez-vous avec un psychiatre, et un autre, pour tes démarches d'emploi. Après ça, tu reviendras me voir pour ça, OK ?
- OK, oui ! J'aimerais ça !
- Parfait. »
Sur ce, elle me donna mes fameux papiers, que je m'empressai de ranger soigneusement dans mon sac à main. Ils étaient mes passeports pour une nouvelle vie !
Elle m'a dit :
« Pourquoi tu veux avoir un diagnostic de TDAH ?
- Ben... c'est parce que c'est difficile, pour moi, de garder un emploi, à cause de ça, je pense. Tsé, j'ai perdu mon dernier emploi parce que je faisais trop d'erreurs et pourtant, c'était dans mon domaine... Alors je suis tombée sur les symptômes du TDAH, sur Internet, et je me suis tout de suite reconnue ! En ayant un diagnostic officiel, je pourrais avoir accès à des mesures d'aide à l'emploi.... Je suis déjà allée voir le CLE de ma région, à cause de ça, et ils m'ont dit que je devais avoir un papier officiel du médecin.
- Ok... Ça affecte la vie personnelle, aussi, le TDAH... Et toi, t'es plutôt stable, dans ce domaine, non ?
- Ben, pas tant que ça... Ça m'arrive souvent de vouloir laisser mon chum....
- J'ai connu une femme qui es venue me consulter pour ça. Elle étudiait à l'université et elle avait vraiment des difficultés, dans ses cours. La semaine après qu'elle ait commencé à prendre du Ritalin, ses résultats ont monté en flèche : elle a vu une nette amélioration. Toi, tu n'as jamais eu de difficultés, à l'école, me semble...
- Pas vraiment, mais...
- Tu sais, c'est pas une mince affaire, un diagnostic de TDAH. Je ne peux pas t'évaluer en si peu de temps...
- Je sais, mais si vous pourriez m'aider à faire quelques démarches, aujourd'hui... »
Devant mon insistance, elle n'a eu d'autres choix que de me prendre au sérieux. Elle m'a donné un document issu du site d'Annick Vincent, une somité en matière de TDAH au Québec. Ce site, je l'ai déjà consulté. Donc, je n'étais pas impressionnée. Dans ce document, il y avait des questions, que mon médecin m'a posées :
« À quelle fréquence as-tu des difficultés à finaliser les derniers détails d'un projet ?
- Souvent.
- À quelle fréquence as-tu du mal à mettre les choses en ordre, lorsque tu dois faire quelque chose qui demande de l'organisation ?
- Quelques fois.
- À quelle fréquence oublies-tu des rendez-vous ou obligations ?
- Rarement mais... c'est parce que je les note partout !
- À quelle fréquence égares-tu des choses ou as-tu de la difficulté à les retrouver ?
- Quelques fois. (Non ! C'est faut ! Souvent, très souvent, même ! Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai minimisé mes difficultés...)
- À quelle fréquence as-tu de la difficulté à te détendre ?
- Quelques fois. (Non ! C'est encore faut ! Souvent, pour ne pas dire, toujours ! Mais qu'est-ce qui m'a pris de répondre "Quelques fois" ?!)
- À quelle fréquence termines-tu les phrases de tes interlocuteurs avant que ces derniers...?
- Jamais. (Voyons donc, jamais !)
- À quelle fréquence as-tu de la difficulté à te concentrer sur les propos de ton interlocuteur, même s'il s'adresse directement à toi ?
- Quelques fois. (Encore là, souvent !)
Même dans mes réponses à un questionnaire sur le TDAH, je montre de l'impulsivité ! Ou peut-être est-ce parce que je me sentais influencée par l'opinion de mon médecin, ou que je me sentais pressée. Ah, ça, ça se peut : elle avait l'air vraiment pressée d'en finir ! Et je n'ai jamais bien fonctionné sous pression. Non, moi ça me prend du temps pour faire les choses, pour bien les faire, surtout.
Elle a ajouté :
« J'hésite à te prescrire du Ritalin parce que 1, je ne suis pas sûre que tu aies le TDAH ou que tu l'aies de façon sévère, et 2, parce que c'est à prendre toute la vie, donc, c'est sérieux. Mais je peux toujours t'en prescrire et on verrait si ça change quelque chose...
- Hum...
- Écoute. Je sais ce qu'on va faire : je vais te faire un papier pour que tu prennes rendez-vous avec un psychiatre, et un autre, pour tes démarches d'emploi. Après ça, tu reviendras me voir pour ça, OK ?
- OK, oui ! J'aimerais ça !
- Parfait. »
Sur ce, elle me donna mes fameux papiers, que je m'empressai de ranger soigneusement dans mon sac à main. Ils étaient mes passeports pour une nouvelle vie !
lundi 17 mai 2010
En quête d'un diagnostic, 1re partie
Ça y est, c'est fait : j'ai pris rendez-vous avec mon médecin pour obtenir un diagnostique de TDAH. Je ne sais pas ce qu'elle va me dire, si elle va me prendre au sérieux et si elle va me regarder d'une manière étrange, mais je prends le risque.
Je pense que cela ne peut que m'aider, dans ma vie personnelle et professionnelle. Ça ne peut que m'ouvrir des portes, que m'orienter vers des solutions et des carrières auxquelles je n'avais peut-être pas songées. Ça ne peut que mieux m'outiller dans mes relations interpersonnelles, dans ma gestion du stress, dans l'organisation de mes tâches, dans ma concentration.
J'en suis arrivée à un point, dans ma vie, où je n'ai pas d'autres choix : je dois chercher un diagnostique. C'est ça ou je passe ma vie à stagner, à rencontrer des obstacles et à faire face à des murs. C'est ça ou je continue d'être victime de mon inattention, de mon impulsivité et de mon hyperactivité. C'est ça ou je continue de pleurer en silence, seule, le soir, de m'apitoyer sur mon sort et de regretter des gestes que j'ai posés. C'est ça ou je continue de connaître échecs par-dessus échecs, déceptions sur déceptions.
J'ai toujours senti que j'étais intelligente mais que je n'atteignais pas mon plein potentiel. Que je n'accomplissais pas autant de choses que les autres, malgré des qualités et des forces évidentes. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à garder un emploi, à me faire des amis, ou à comprendre de simples instructions, alors que je me questionnais sur le sens de l'univers dès l'âge de 8 ans. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à faire cuire des beignes dans un resto, mais que j'arrivais à comprendre la communicabilité d'une scène de cinéma. Pourquoi je n'arrivais pas à compter le change à remettre à des clients, mais que je devenais finaliste pour des concours d'écriture ou que je chantais seule, sur une scène, devant un public captif. Pourquoi je n'arrivais pas à suivre la cadence, sur la chaîne de montage d'une usine, alors que j'avais une intuition exceptionnelle à propos des gens et des événements.
Maintenant, je sais. Maintenant, je comprends. Maintenant, je crois que je suis d'une race à part. D'une race malheureusement méconnue de la société. Quand je parle de mon "déficit", je fais face à des regards sceptiques, à des airs d'incompréhension, à des réponses d'incrédulité. Et j'en ai marre. C'est pourquoi je suis en quête d'un diagnostique. Pour prouver au monde que je n'ai pas inventé cette "chose". Que je ne l'ai pas créée de toute pièce pour justifier mes maladresses, mes changements brusques et mon inactivité.
Sans diagnostique, je ne peux aller bien loin. Car la société ne me reconnaît pas. Ne reconnaît pas la créativité, l'esprit visionnaire, l'auto-apprentissage, la capacité à voir autrement, à aller dans la marge. Je dois montrer que j'ai de la valeur. Mais que je suis juste différente.
Qu'on ne me prescrive pas de médicaments ! C'est contre mes principes. Non, qu'on me donne plutôt des conseils, des trucs, des astuces, des moyens pour arriver à gérer mes humeurs en montagne russe, mes tâches quotidiennes et mon efficacité au travail et ce sera déjà beaucoup.
Si mon médecin ne me prend pas au sérieux, j'irai en voir un autre, puis un autre, et encore un autre, jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.
Bientôt, je montrerai à la face de la terre qui je suis...
Je pense que cela ne peut que m'aider, dans ma vie personnelle et professionnelle. Ça ne peut que m'ouvrir des portes, que m'orienter vers des solutions et des carrières auxquelles je n'avais peut-être pas songées. Ça ne peut que mieux m'outiller dans mes relations interpersonnelles, dans ma gestion du stress, dans l'organisation de mes tâches, dans ma concentration.
J'en suis arrivée à un point, dans ma vie, où je n'ai pas d'autres choix : je dois chercher un diagnostique. C'est ça ou je passe ma vie à stagner, à rencontrer des obstacles et à faire face à des murs. C'est ça ou je continue d'être victime de mon inattention, de mon impulsivité et de mon hyperactivité. C'est ça ou je continue de pleurer en silence, seule, le soir, de m'apitoyer sur mon sort et de regretter des gestes que j'ai posés. C'est ça ou je continue de connaître échecs par-dessus échecs, déceptions sur déceptions.
J'ai toujours senti que j'étais intelligente mais que je n'atteignais pas mon plein potentiel. Que je n'accomplissais pas autant de choses que les autres, malgré des qualités et des forces évidentes. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à garder un emploi, à me faire des amis, ou à comprendre de simples instructions, alors que je me questionnais sur le sens de l'univers dès l'âge de 8 ans. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à faire cuire des beignes dans un resto, mais que j'arrivais à comprendre la communicabilité d'une scène de cinéma. Pourquoi je n'arrivais pas à compter le change à remettre à des clients, mais que je devenais finaliste pour des concours d'écriture ou que je chantais seule, sur une scène, devant un public captif. Pourquoi je n'arrivais pas à suivre la cadence, sur la chaîne de montage d'une usine, alors que j'avais une intuition exceptionnelle à propos des gens et des événements.
Maintenant, je sais. Maintenant, je comprends. Maintenant, je crois que je suis d'une race à part. D'une race malheureusement méconnue de la société. Quand je parle de mon "déficit", je fais face à des regards sceptiques, à des airs d'incompréhension, à des réponses d'incrédulité. Et j'en ai marre. C'est pourquoi je suis en quête d'un diagnostique. Pour prouver au monde que je n'ai pas inventé cette "chose". Que je ne l'ai pas créée de toute pièce pour justifier mes maladresses, mes changements brusques et mon inactivité.
Sans diagnostique, je ne peux aller bien loin. Car la société ne me reconnaît pas. Ne reconnaît pas la créativité, l'esprit visionnaire, l'auto-apprentissage, la capacité à voir autrement, à aller dans la marge. Je dois montrer que j'ai de la valeur. Mais que je suis juste différente.
Qu'on ne me prescrive pas de médicaments ! C'est contre mes principes. Non, qu'on me donne plutôt des conseils, des trucs, des astuces, des moyens pour arriver à gérer mes humeurs en montagne russe, mes tâches quotidiennes et mon efficacité au travail et ce sera déjà beaucoup.
Si mon médecin ne me prend pas au sérieux, j'irai en voir un autre, puis un autre, et encore un autre, jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.
Bientôt, je montrerai à la face de la terre qui je suis...
mardi 4 mai 2010
Quand on glisse vers la dépression...
Je ne pensais jamais que ça m'arriverait mais ça y est : je fais une dépression. Ou du moins, je pense. J'en ai tous les symptômes, en tout cas. Je suis sans cesse fatiguée, je n'ai le goût de rien, surtout pas de m'occuper de mon fils, je change sans arrêt d'idée, je ne vois que le côté négatif des choses et j'ai plein de maux physiques tous plus mystérieux les uns que les autre. Je me sens oppressée et j'ai de la difficulté à respirer. C'est vraiment horrible. Mon état est horrible.
Ça m'énerve parce que pour moi, dépression égale faiblesse. Quand tu es dépressif, c'est parce que tu te laisses aller et quand tu te laisses aller, c'est parce que tu es paresseux. Il faut seulement se bouger, se botter les fesses, se magner, sortir de son trou et tout ira mieux. Ça, c'est ce que je pensais avant.
Mais là, je n'y arrive tout simplement pas. Je n'arrive pas à prendre d'initiatives, à faire des activités qui me feraient du bien, je ne trouve d'intérêt à rien, même pas à mes amies ! Tout me semble vide de sens. La vie me paraît terne et insipide. Je n'arrive plus à voir la beauté de la vie, à ressentir une étincelle pour les belles et bonnes choses. Mon chum me tombe sur les nerfs, mon fils me tombe sur les nerfs, mes amis me tombent sur les nerfs, la vie me tombe sur les nerfs! Je ne ferais que dormir pendant toute la journée. Mais je dois m'arracher de mon lit et m'occuper de ce petit bout de chair qui est mon enfant. Je lui l'alimenter, l'habiller, le changer de couche, le nettoyer, l'amuser, l'éduquer... et cela me prend un effort surhumain pour tout faire cela.
En apparence, j'ai tout ce qu'il me faut pour être heureuse : une belle maison, un chum beau et responsable, un enfant magnifique, des amies de longue date et des parents encore ensemble qui m'aident quand il le faut. Mais parfois, et de plus en plus souvent, j'ai l'impression de ne pas avoir choisi ma vie. Je ne suis pas sûre d'avoir fait les bons choix : choix de chum, choix de carrière, choix d'avoir un enfant, choix de mon lieu de résidence, choix d'être maman à la maison. Je pense que c'est ça qui me déprime. J'ai l'impression d'être prise au piège dans une vie dont je ne veux pas.
À la pensée de tout quitter, je me sens soudainement mieux et plus légère. Je me sens en paix, sereine. À l'idée de tout plaquer, je me sens libre. Libre de tout recommencer et à ma façon. Je serais libérée de mes chaînes, libérée de mes obligations, libérée de cette routine qui me tue un peu plus chaque jour.
Évidemment, le TDAH et les difficultés qui y sont reliées ne sont pas étrangers à mon état. En effet, les attentionnels auraient 2,7 fois plus de risques de faire une dépression que les gens "normaux", parce que le TDAH est causé par des perturbations des neuro-transmetteurs, lesquels affectent la dopamine et la neurodrénaline, hormones responsables de l'humeur. Cela, c'est sans compter les nombreux obstacles et défis auxquels doivent faire face les personnes ayant le TDAH : difficultés à se concentrer, risques plus élevés de faire des erreurs au travail et d'être congédié, troubles à maintenir et à entretenir des relations saines et satisfaisantes, attirance pour les drogues et alcool et les sensations fortes, l'impulsivité et des problèmes à organiser le travail domestique et à acquitter de ses obligations financières et familiales... Tout cela contribue à miner la qualité de vie des attentionnels, ce qui entraîne, par le fait même, de la dépression et des maladies mentales.
Depuis environ 3 ans, je ne fais que m'occuper de mon enfant, ce qui m'a retiré de la vie professionnelle et sociale. C'est en partie un choix mais ce ne l'est pas vraiment puisque je me suis faite virer de mon dernier emploi de correctrice. Hors, j'ai toujours pensé que j'étais faite pour mon domaine d'études. Cet échec m'a donné un gros coup, tellement que j'ai du mal à me relever et je n'ose plus réintégrer le monde du travail.
Quand je vois du monde, je n'ai rien à dire. Quand les gens me demandent ce que je fais, je leur réponds seulement : "Je m'occupe de mon fils." Ce qui n'est pas tout à fait vrai car je passe des grandes parties de mes journées seule, à lire et écrire. Mais au bout du compte, cela ne me rend pas plus heureuse car je suis seule. Quand Will est là, je me sens moins seule mais ce n'est pas pareil que de parler avec des adultes. Et quand mon chum arrive, le soir, il va vite rejoindre son amant : son fauteuil. Là, il fixe la télé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Autrement dit, je passe la plupart de mes journées seule.
C'est cette solitude qui est la cause de ma dépression. Du moins, je pense.
Hors, la dépression est un signal d'alarme. Le signal qu'il faut changer sa vie, ses habitudes de vie et ses comportements, bref, qu'il faut agir. Et vite. Si l'on ne veut pas s'enfoncer davantage. Si l'on ne veut pas que le pire nous arrive.
C'est du moins la conclusion que j'en tire.
Je dois changer ma vie. Et rapidement.
J'ai donc décidé de retourner à l'école. J'ai fait des demandes d'admission en traduction et en techniques de la documentation et j'ai récemment été convoquée à un test d'aptitude en traduction. Si je le passe, je serai admise dans ce programme.
En attendant, je compte suivre la formation lancement d'une entreprise, histoire de rencontrer du monde et d'apprendre de nouvelles choses.
Je dois me donner un grand coup de pied au *&% si je veux aller mieux, je dois changer des choses.
Sinon, je vais reglisser vers la dépression...
Ça m'énerve parce que pour moi, dépression égale faiblesse. Quand tu es dépressif, c'est parce que tu te laisses aller et quand tu te laisses aller, c'est parce que tu es paresseux. Il faut seulement se bouger, se botter les fesses, se magner, sortir de son trou et tout ira mieux. Ça, c'est ce que je pensais avant.
Mais là, je n'y arrive tout simplement pas. Je n'arrive pas à prendre d'initiatives, à faire des activités qui me feraient du bien, je ne trouve d'intérêt à rien, même pas à mes amies ! Tout me semble vide de sens. La vie me paraît terne et insipide. Je n'arrive plus à voir la beauté de la vie, à ressentir une étincelle pour les belles et bonnes choses. Mon chum me tombe sur les nerfs, mon fils me tombe sur les nerfs, mes amis me tombent sur les nerfs, la vie me tombe sur les nerfs! Je ne ferais que dormir pendant toute la journée. Mais je dois m'arracher de mon lit et m'occuper de ce petit bout de chair qui est mon enfant. Je lui l'alimenter, l'habiller, le changer de couche, le nettoyer, l'amuser, l'éduquer... et cela me prend un effort surhumain pour tout faire cela.
En apparence, j'ai tout ce qu'il me faut pour être heureuse : une belle maison, un chum beau et responsable, un enfant magnifique, des amies de longue date et des parents encore ensemble qui m'aident quand il le faut. Mais parfois, et de plus en plus souvent, j'ai l'impression de ne pas avoir choisi ma vie. Je ne suis pas sûre d'avoir fait les bons choix : choix de chum, choix de carrière, choix d'avoir un enfant, choix de mon lieu de résidence, choix d'être maman à la maison. Je pense que c'est ça qui me déprime. J'ai l'impression d'être prise au piège dans une vie dont je ne veux pas.
À la pensée de tout quitter, je me sens soudainement mieux et plus légère. Je me sens en paix, sereine. À l'idée de tout plaquer, je me sens libre. Libre de tout recommencer et à ma façon. Je serais libérée de mes chaînes, libérée de mes obligations, libérée de cette routine qui me tue un peu plus chaque jour.
Évidemment, le TDAH et les difficultés qui y sont reliées ne sont pas étrangers à mon état. En effet, les attentionnels auraient 2,7 fois plus de risques de faire une dépression que les gens "normaux", parce que le TDAH est causé par des perturbations des neuro-transmetteurs, lesquels affectent la dopamine et la neurodrénaline, hormones responsables de l'humeur. Cela, c'est sans compter les nombreux obstacles et défis auxquels doivent faire face les personnes ayant le TDAH : difficultés à se concentrer, risques plus élevés de faire des erreurs au travail et d'être congédié, troubles à maintenir et à entretenir des relations saines et satisfaisantes, attirance pour les drogues et alcool et les sensations fortes, l'impulsivité et des problèmes à organiser le travail domestique et à acquitter de ses obligations financières et familiales... Tout cela contribue à miner la qualité de vie des attentionnels, ce qui entraîne, par le fait même, de la dépression et des maladies mentales.
Depuis environ 3 ans, je ne fais que m'occuper de mon enfant, ce qui m'a retiré de la vie professionnelle et sociale. C'est en partie un choix mais ce ne l'est pas vraiment puisque je me suis faite virer de mon dernier emploi de correctrice. Hors, j'ai toujours pensé que j'étais faite pour mon domaine d'études. Cet échec m'a donné un gros coup, tellement que j'ai du mal à me relever et je n'ose plus réintégrer le monde du travail.
Quand je vois du monde, je n'ai rien à dire. Quand les gens me demandent ce que je fais, je leur réponds seulement : "Je m'occupe de mon fils." Ce qui n'est pas tout à fait vrai car je passe des grandes parties de mes journées seule, à lire et écrire. Mais au bout du compte, cela ne me rend pas plus heureuse car je suis seule. Quand Will est là, je me sens moins seule mais ce n'est pas pareil que de parler avec des adultes. Et quand mon chum arrive, le soir, il va vite rejoindre son amant : son fauteuil. Là, il fixe la télé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Autrement dit, je passe la plupart de mes journées seule.
C'est cette solitude qui est la cause de ma dépression. Du moins, je pense.
Hors, la dépression est un signal d'alarme. Le signal qu'il faut changer sa vie, ses habitudes de vie et ses comportements, bref, qu'il faut agir. Et vite. Si l'on ne veut pas s'enfoncer davantage. Si l'on ne veut pas que le pire nous arrive.
C'est du moins la conclusion que j'en tire.
Je dois changer ma vie. Et rapidement.
J'ai donc décidé de retourner à l'école. J'ai fait des demandes d'admission en traduction et en techniques de la documentation et j'ai récemment été convoquée à un test d'aptitude en traduction. Si je le passe, je serai admise dans ce programme.
En attendant, je compte suivre la formation lancement d'une entreprise, histoire de rencontrer du monde et d'apprendre de nouvelles choses.
Je dois me donner un grand coup de pied au *&% si je veux aller mieux, je dois changer des choses.
Sinon, je vais reglisser vers la dépression...
lundi 15 février 2010
SPM et TDAH : un mélange explosif !!!
C'est bien connu : le SPM (syndrôme pré-menstruel) en fait voir de toutes les couleurs à l'entourage de la femme qui le vit. Entre ses excès de colère, ses crises de pleurs et ses goûts bizarres, la femme ne sait pas trop où donner de la tête.
Mais pour une attentionnelle... c'est l'enfer !!!
En effet, les symptômes du SPM lui sont décuplés et elle ne se reconnaît absolument pas.
Moi mon SPM a le malheur de durer deux semaines ! Deux semaines de SPM, c'est comme 1 an dans un hôpital psychiatrique !
Deux semaines à vouloir abonner chum, famille et enfant et à envoyer tout balader! Deux semaines à vouloir m'exiler dans une autre ville, un autre pays, voire, un autre continent! Deux semaines à péter ma coche seule dans mon char, devant des automobilistes qui ne mettent pas leur flasheur avant de tourner, qui mettent brusquement leurs freins ou qui me klaxonnent parce que j'avance pas !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je change pas d'amis, pourquoi je continue à voir mes parents, pourquoi j'ai pas tenté ma chance avec tel gars, pourquoi je suis qui je suis, pourquoi je travaille pas, pourquoi je travaillerais, pourquoi je suis maman à la maison, pourquoi je ramasse les affaires de mon homme, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais son lavage, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais les repas, pourquoi je les ferais pas, pourquoi je suis une artiste, pourquoi j'essaierais pas d'être quelqu'un d'autre, pourquoi je suis pas capable de rester motivée, pourquoi je continuerais à l'être, pourquoi je retourne pas à l'école, pourquoi j'y retournerais, pourquoi j'écoute encore les maudites nouvelles qui sont tellement niaiseuses, sans intérêt et toujours, toujours tellement négatives !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferme pas plus souvent cette maudite télé, pourquoi je la fermerais, pourquoi je me fends le cul pour mon enfant, pourquoi je m'en occuperais pas, pourquoi la télé ferait pas la gardienne, pourquoi je le laisserais devant, pourquoi mon fils est aussi pleurnichard, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, pourquoi j'ai fait un foutu enfant !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferais attention à l'environnement, pourquoi j'y ferais pas attention, pourquoi je prends ma voiture si souvent, pourquoi je la prendrais pas pour changer d'air, pourquoi y a des maudits cons qui jettent des déchets par la fenêtre de leur char, pourquoi je me suis reproduit si c'est pour mettre mon rejeton dans un monde pareil, pourquoi m'inquiéter puisque j'ai fait un payeur de taxes, pourquoi j'ai laissé cette foutue lumière allumée alors que c'est pas bon pour l'environnement !!!
Deux semaines à me demander si je devrais pas prendre ce foutu café, oui mais c'est pas bon pour mes nerfs mais c'est bon au goût , pourquoi dépenser cet argent alors que je pourrais le garder, oui mais l'utile c'est plate et on a juste une vie à vivre, pourquoi j'ai laissé mon fils seul pour me faire plaisir, oui mais si je serais resté avec lui je l'aurais étrippé, pourquoi on est rendu si narcissique mais pourquoi on le serait pas puisque les autres se fichent de nous, pourquoi je suis allée ici quand ça me tentait d'aller là oui mais aller là, est-ce que ça me tente ?
Pourquoi je devrais rester pichou quand y a tant de moyens de pas l'être, pourquoi je m'abonne pas à un gym, pourquoi je devrais m'y abonner, ça sert à rien, mais ce n'est pas à rien si c'est pour être plus belle et puis, c'est trop fatigant se mettre belle, pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi vous me foutez pas tous patience !!!
Mais pour une attentionnelle... c'est l'enfer !!!
En effet, les symptômes du SPM lui sont décuplés et elle ne se reconnaît absolument pas.
Moi mon SPM a le malheur de durer deux semaines ! Deux semaines de SPM, c'est comme 1 an dans un hôpital psychiatrique !
Deux semaines à vouloir abonner chum, famille et enfant et à envoyer tout balader! Deux semaines à vouloir m'exiler dans une autre ville, un autre pays, voire, un autre continent! Deux semaines à péter ma coche seule dans mon char, devant des automobilistes qui ne mettent pas leur flasheur avant de tourner, qui mettent brusquement leurs freins ou qui me klaxonnent parce que j'avance pas !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je change pas d'amis, pourquoi je continue à voir mes parents, pourquoi j'ai pas tenté ma chance avec tel gars, pourquoi je suis qui je suis, pourquoi je travaille pas, pourquoi je travaillerais, pourquoi je suis maman à la maison, pourquoi je ramasse les affaires de mon homme, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais son lavage, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais les repas, pourquoi je les ferais pas, pourquoi je suis une artiste, pourquoi j'essaierais pas d'être quelqu'un d'autre, pourquoi je suis pas capable de rester motivée, pourquoi je continuerais à l'être, pourquoi je retourne pas à l'école, pourquoi j'y retournerais, pourquoi j'écoute encore les maudites nouvelles qui sont tellement niaiseuses, sans intérêt et toujours, toujours tellement négatives !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferme pas plus souvent cette maudite télé, pourquoi je la fermerais, pourquoi je me fends le cul pour mon enfant, pourquoi je m'en occuperais pas, pourquoi la télé ferait pas la gardienne, pourquoi je le laisserais devant, pourquoi mon fils est aussi pleurnichard, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, pourquoi j'ai fait un foutu enfant !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferais attention à l'environnement, pourquoi j'y ferais pas attention, pourquoi je prends ma voiture si souvent, pourquoi je la prendrais pas pour changer d'air, pourquoi y a des maudits cons qui jettent des déchets par la fenêtre de leur char, pourquoi je me suis reproduit si c'est pour mettre mon rejeton dans un monde pareil, pourquoi m'inquiéter puisque j'ai fait un payeur de taxes, pourquoi j'ai laissé cette foutue lumière allumée alors que c'est pas bon pour l'environnement !!!
Deux semaines à me demander si je devrais pas prendre ce foutu café, oui mais c'est pas bon pour mes nerfs mais c'est bon au goût , pourquoi dépenser cet argent alors que je pourrais le garder, oui mais l'utile c'est plate et on a juste une vie à vivre, pourquoi j'ai laissé mon fils seul pour me faire plaisir, oui mais si je serais resté avec lui je l'aurais étrippé, pourquoi on est rendu si narcissique mais pourquoi on le serait pas puisque les autres se fichent de nous, pourquoi je suis allée ici quand ça me tentait d'aller là oui mais aller là, est-ce que ça me tente ?
Pourquoi je devrais rester pichou quand y a tant de moyens de pas l'être, pourquoi je m'abonne pas à un gym, pourquoi je devrais m'y abonner, ça sert à rien, mais ce n'est pas à rien si c'est pour être plus belle et puis, c'est trop fatigant se mettre belle, pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi vous me foutez pas tous patience !!!
jeudi 4 février 2010
Sa vie dans les cartes
Depuis quelques semaines, moi et mes amies voulions voir une voyante dont on avait entendu grand bien. Il paraît qu'elle était bonne et que ce qu'elle prédisait se réalisait.
Évidemment, ça m'a donné envie d'aller voir... avec le doute pour toile de fond. J'ai toujours eu de la difficulté à croire à ce genre de choses, même si j'y crois en partie. Bref, quand j'en ai eu l'occasion, j'ai obtenu les coordonnés de la voyante et j'ai dit à mes amies que je l'appellerais pour prendre rendez-vous. Ce que je fis, après plusieurs négociations. La dame m'a paru sèche au téléphone et elle voulait régler ça vite. Finalement, je réussis à obtenir un rendez-vous un samedi matin. On devait y emmener une cassette pour enregistrement.
Entre-temps, mon chum avait réussi à insinuer un doute dans mon esprit :
"Une voyante qui ne prend pas de rendez-vous les soirs de semaine et qui a l'air sec au téléphone, ça fait louche!"
Sur le calendrier, je comptais les jours qui me séparaient de la rencontre. Je n'en pouvais plus d'attendre et Dieu que j'avais hâte d'y aller! La veille, une tempête qui durait depuis deux jours, balayait le Québec. J'ai été prise d'angoisse :
"Et s'il faisait trop mauvais pour m'y rendre ?"
NON ! IL NE FALLAIT PAS !!! Je ferais tout pour y aller quand même.
Le fameux jour était arrivé et j'étais ravie de voir un magnifique soleil dehors, ayant chassé la tempête à grands coups de rayons. J'étais très fébrile à l'idée de rencontrer cette dame spéciale, et un mélange de peur et d'excitation tirait mes entrailles :
"Et si elle était une charlatane qui ne pensait qu'à l'argent? Et si, ce qu'elle me dirait, ne me rejoignait pas du tout? Et si je ne me reconnaissais pas dans sa description?"
Un peu en retard chez mon amie, qui, finalement, était la seule à venir, je me suis réangoissée:
"Et si la voyante refusait de nous voir, parce que nous sommes pas à l'heure?"
NON, IL NE LE FALLAIT PAS! J'AVAIS BESOIN DE LA VOIR!
En chemin, moi et mon amie faisions plein de suppositions, nous décrivions nos attentes, nos craintes, nos possibles surprises. Nous nous révélions notre stress, nos angoisses, notre excitation. Nous nous dirigions vers l'inconnu et cela nous faisait peur. Nous avions peur d'être déçues et de ce que la voyante nous dirait.
Après environ une demi-heure de route, nous trouvâmes enfin la maison. N'en pouvant plus, nous nous précipitâmes vers l'entrée.
À notre grande surprise, nous nous retrouvâmes face à un petit bout de femme d'environ 5 pieds, aux chairs généreuses, à la chevelure courte et bouclée, à la mine souriante et aux manières simples. Elle ne ressemblait en rien à l'image que nous nous faisions d'elle : une grande dame longiligne avec de longs cheveux coiffés en chignon, à la voix douce et discrète.
Aussitôt que nous fumes entrées, la dame nous invita à nous départir de nos bottes, manteaux et gants et à mettre des pantoufles confortables. Après quelques préambules, elle nous dirigea au salon, qui faisait office de salle d'attente. Mon amie voulait être la première consultée, afin que son angoisse se dissipe au plus vite. Elle suivit alors la femme dans une pièce attenante et bientôt, la porte aux mille secrets se referma sur elle.
Assise sur le divan, je me retrouvais face à un vieux film avec Barbara Streisand. J'avais du mal à rester en place et je cherchais quelque chose pour m'occuper. Mon regard tomba alors sur des livres d'astrologie, dont je m'emparai aussitôt. De la pièce mystérieuse, des rires fusaient, ceux de mon amie. Je me disais :
"Ce n'est pas supposé être comique, une séance de voyance. Ça regarde mal! Pourquoi elle fait la bouffonne ? Ça ne fait pas sérieux!"
Mais en même temps, ces rires m'apaisaient. Je savais que la dame ferait tout pour me détendre.
Après ce qui me parut une éternité, mon tour arriva enfin ! Mon amie sortit, le sourire fendu jusqu'aux oreillles.
"Bon signe", me disais-je. "Elle a l'air satisfaite."
Après un détour aux toilettes, je me dirigeai vers la pièce mystérieuse. La voyante m'invita gentiment à entrer.
Elle me fit assoir à son bureau, en me spécifiant qu'elle me ferait lignes de main, cartes et tarot. Elle mit ma cassette dans son magnéto et commença la séance.
Aussitôt que je lui présentai ma main, elle prit un crayon pour en tracer les principales lignes et s'emporta dans un tourbillon de paroles. Bientôt, ce qu'elle me disait me... coupa le souffle ! À plusieurs reprises, je la regardais d'un air sidéré, me demandant comment elle pouvait savoir autant de choses sur ma vie! J'ai même lâché un : "Je capote", tellement je n'en revenais pas de la justesse de sa description. C'est bien simple : "ELLE A LITTÉRALEMENT DÉCRIT MA VIE!" Elle l'a résumée sous tous ses angles, elle a décrit parfaitement mon chum, mon fils et comment je me sentais depuis mois ! C'est comme si elle était entrée dans ma tête et dans mon coeur. Elle m'a même suggéré d'aller voir un psychiatre. C'est drôle parce que j'y pensais, à cause de mon TDAH !
En gros, elle m'a dit est de me donner un coup de pied au derrière car, si je continuais comme ça, je me tapperais une dépression! Que travailler ou suivre des cours me ferait du bien. Que je devais sortir de ma routine, de chez moi et vivre de nouvelles expériences. Que je devais voir du monde, me faire belle, faire des efforts pour me sentir mieux. Que je devais faire attention à mon couple car il ne survivrait pas longtemps. Que je devais amener mon fils à se détacher de moi. Que j'aurais deux maisons et une opération. Que je réaliserais un rêve en fin de vie. Que je ne suis pas riche mais que je ne manquerai pas d'argent. Que j'avais des rêves mais que je ne les réalisais pas. Que je n'ai jamais été vraiment heureuse. Que j'étais une bonne maman pour mon fils et que c'était un grand sensible avec des caprices. Que mon chum avait eu un proche qui avait fait un accident et que son père avait 75 ans et plus. Que celui-ci a failli y passer, et qu'il se sentait très seul mais qu'il voulait vivre. Que je savais prendre ma place quand il le fallait et que j'avais une certaine confiance en moi. Que j'avais déjà travaillé dans les papiers mais qu'elle me voyait avec les enfants.
J'en suis restée complètement bouche-bée, ahurie, ébahie, épatée, sans mots. De ma vie, je n'ai jamais rencontré une étrangère qui m'a aussi bien décrit. De ma vie, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire ce que je pense et que je n'ose dire à personne. De ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a aussi bien cerné, même pas mes amies !
Cette rencontre m'a donné un coup de fouet et je sens qu'un barrage est en train de céder en moi. Le barrage de mes doutes, de mes craintes, de mes incertitudes, de mon manque de confiance. Le barrage des "qu'en dira-t-on", de la culpabilité et des sentiments d'infériorité. Tout d'un coup, après ça, j'ai eu le goût de vivre ma vie et de retrouver l'enfant que j'étais.
Oufff! Ça fait drôle de voir sa vie dans les cartes!
Évidemment, ça m'a donné envie d'aller voir... avec le doute pour toile de fond. J'ai toujours eu de la difficulté à croire à ce genre de choses, même si j'y crois en partie. Bref, quand j'en ai eu l'occasion, j'ai obtenu les coordonnés de la voyante et j'ai dit à mes amies que je l'appellerais pour prendre rendez-vous. Ce que je fis, après plusieurs négociations. La dame m'a paru sèche au téléphone et elle voulait régler ça vite. Finalement, je réussis à obtenir un rendez-vous un samedi matin. On devait y emmener une cassette pour enregistrement.
Entre-temps, mon chum avait réussi à insinuer un doute dans mon esprit :
"Une voyante qui ne prend pas de rendez-vous les soirs de semaine et qui a l'air sec au téléphone, ça fait louche!"
Sur le calendrier, je comptais les jours qui me séparaient de la rencontre. Je n'en pouvais plus d'attendre et Dieu que j'avais hâte d'y aller! La veille, une tempête qui durait depuis deux jours, balayait le Québec. J'ai été prise d'angoisse :
"Et s'il faisait trop mauvais pour m'y rendre ?"
NON ! IL NE FALLAIT PAS !!! Je ferais tout pour y aller quand même.
Le fameux jour était arrivé et j'étais ravie de voir un magnifique soleil dehors, ayant chassé la tempête à grands coups de rayons. J'étais très fébrile à l'idée de rencontrer cette dame spéciale, et un mélange de peur et d'excitation tirait mes entrailles :
"Et si elle était une charlatane qui ne pensait qu'à l'argent? Et si, ce qu'elle me dirait, ne me rejoignait pas du tout? Et si je ne me reconnaissais pas dans sa description?"
Un peu en retard chez mon amie, qui, finalement, était la seule à venir, je me suis réangoissée:
"Et si la voyante refusait de nous voir, parce que nous sommes pas à l'heure?"
NON, IL NE LE FALLAIT PAS! J'AVAIS BESOIN DE LA VOIR!
En chemin, moi et mon amie faisions plein de suppositions, nous décrivions nos attentes, nos craintes, nos possibles surprises. Nous nous révélions notre stress, nos angoisses, notre excitation. Nous nous dirigions vers l'inconnu et cela nous faisait peur. Nous avions peur d'être déçues et de ce que la voyante nous dirait.
Après environ une demi-heure de route, nous trouvâmes enfin la maison. N'en pouvant plus, nous nous précipitâmes vers l'entrée.
À notre grande surprise, nous nous retrouvâmes face à un petit bout de femme d'environ 5 pieds, aux chairs généreuses, à la chevelure courte et bouclée, à la mine souriante et aux manières simples. Elle ne ressemblait en rien à l'image que nous nous faisions d'elle : une grande dame longiligne avec de longs cheveux coiffés en chignon, à la voix douce et discrète.
Aussitôt que nous fumes entrées, la dame nous invita à nous départir de nos bottes, manteaux et gants et à mettre des pantoufles confortables. Après quelques préambules, elle nous dirigea au salon, qui faisait office de salle d'attente. Mon amie voulait être la première consultée, afin que son angoisse se dissipe au plus vite. Elle suivit alors la femme dans une pièce attenante et bientôt, la porte aux mille secrets se referma sur elle.
Assise sur le divan, je me retrouvais face à un vieux film avec Barbara Streisand. J'avais du mal à rester en place et je cherchais quelque chose pour m'occuper. Mon regard tomba alors sur des livres d'astrologie, dont je m'emparai aussitôt. De la pièce mystérieuse, des rires fusaient, ceux de mon amie. Je me disais :
"Ce n'est pas supposé être comique, une séance de voyance. Ça regarde mal! Pourquoi elle fait la bouffonne ? Ça ne fait pas sérieux!"
Mais en même temps, ces rires m'apaisaient. Je savais que la dame ferait tout pour me détendre.
Après ce qui me parut une éternité, mon tour arriva enfin ! Mon amie sortit, le sourire fendu jusqu'aux oreillles.
"Bon signe", me disais-je. "Elle a l'air satisfaite."
Après un détour aux toilettes, je me dirigeai vers la pièce mystérieuse. La voyante m'invita gentiment à entrer.
Elle me fit assoir à son bureau, en me spécifiant qu'elle me ferait lignes de main, cartes et tarot. Elle mit ma cassette dans son magnéto et commença la séance.
Aussitôt que je lui présentai ma main, elle prit un crayon pour en tracer les principales lignes et s'emporta dans un tourbillon de paroles. Bientôt, ce qu'elle me disait me... coupa le souffle ! À plusieurs reprises, je la regardais d'un air sidéré, me demandant comment elle pouvait savoir autant de choses sur ma vie! J'ai même lâché un : "Je capote", tellement je n'en revenais pas de la justesse de sa description. C'est bien simple : "ELLE A LITTÉRALEMENT DÉCRIT MA VIE!" Elle l'a résumée sous tous ses angles, elle a décrit parfaitement mon chum, mon fils et comment je me sentais depuis mois ! C'est comme si elle était entrée dans ma tête et dans mon coeur. Elle m'a même suggéré d'aller voir un psychiatre. C'est drôle parce que j'y pensais, à cause de mon TDAH !
En gros, elle m'a dit est de me donner un coup de pied au derrière car, si je continuais comme ça, je me tapperais une dépression! Que travailler ou suivre des cours me ferait du bien. Que je devais sortir de ma routine, de chez moi et vivre de nouvelles expériences. Que je devais voir du monde, me faire belle, faire des efforts pour me sentir mieux. Que je devais faire attention à mon couple car il ne survivrait pas longtemps. Que je devais amener mon fils à se détacher de moi. Que j'aurais deux maisons et une opération. Que je réaliserais un rêve en fin de vie. Que je ne suis pas riche mais que je ne manquerai pas d'argent. Que j'avais des rêves mais que je ne les réalisais pas. Que je n'ai jamais été vraiment heureuse. Que j'étais une bonne maman pour mon fils et que c'était un grand sensible avec des caprices. Que mon chum avait eu un proche qui avait fait un accident et que son père avait 75 ans et plus. Que celui-ci a failli y passer, et qu'il se sentait très seul mais qu'il voulait vivre. Que je savais prendre ma place quand il le fallait et que j'avais une certaine confiance en moi. Que j'avais déjà travaillé dans les papiers mais qu'elle me voyait avec les enfants.
J'en suis restée complètement bouche-bée, ahurie, ébahie, épatée, sans mots. De ma vie, je n'ai jamais rencontré une étrangère qui m'a aussi bien décrit. De ma vie, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire ce que je pense et que je n'ose dire à personne. De ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a aussi bien cerné, même pas mes amies !
Cette rencontre m'a donné un coup de fouet et je sens qu'un barrage est en train de céder en moi. Le barrage de mes doutes, de mes craintes, de mes incertitudes, de mon manque de confiance. Le barrage des "qu'en dira-t-on", de la culpabilité et des sentiments d'infériorité. Tout d'un coup, après ça, j'ai eu le goût de vivre ma vie et de retrouver l'enfant que j'étais.
Oufff! Ça fait drôle de voir sa vie dans les cartes!
lundi 25 janvier 2010
Nouvelle année, nouveau départ
Chaque nouvelle année apporte son lot d'espoirs, de renouveau, de renaissances. Elle laisse derrière elle des moments, des peines, des joies, des expériences, un bilan.
Le mien en est un doux-amer.
Amer, parce que 2009 a été tentatives, essais et projets avortés. Remplie de doutes, de "pourquoi", de "comment", de "je ne sais pas". Marquée au fer rouge par la peur. La peur des "qu'en dira-t-on", "qu'est-ce qu'il m'arrivera" et "je vais manquer d'argent".
Mais doux parce qu'il m'a permis de savoir qui j'étais, où je voulais aller et quelle vie je voulais mener.
Même si elle contient encore tout plein de "comment", 2010 s'annonce plus claire. Même si elle comporte encore des doutes, elle semble s'afficher sous le signe de l'authenticité.
Pour moi, l'authenticité c'est de ne plus me mettre la tête dans le sable et, au contraire, regarder en face qui je suis et en assumer toutes les conséquences. C'est dire ce que je pense vraiment et non ce que je pense que les autres aimeraient que je dise. C'est rire aux éclats si l'envie m'en prend. C'est prendre la plume quand la tentation est trop forte. C'est délaisser mon quotidien pour me plonger dans un bon livre. C'est chanter si le besoin s'en fait sentir. C'est faire garder mon fils pour écrire. C'est couler mes états d'âme dans un café.
En lisant La force de l'âge, de Simone de Beauvoir (je me suis mis en tête de lire tous les classiques de la littérature), j'y ai découvert une auteure étonnante de ressemblance avec moi. En elle, je retrouve ma soif d'indépendance et de savoir, mon amour dévorant pour les livres et mes difficultés à me lancer dans l'écriture. Elle elle, je me reconnais cette joie sans borne pour les voyages et l'exploration, cette vie de bohème à laquelle j'aspire tant.
Surtout, elle m'a fait réaliser que sa vie, je la voulais impétueusement, impérativement, intensément. Que je désirais plus que tout m'envestir dans les mots, en causant, lisant et écrivant. Fréquenter les musées et les théâtres, fricoter avec l'art et les artistes. Plonger dans la politique et ses frasques. Me discipliner pour lire et écrire tous les jours. Enfin, une bonne fois pour toutes.
Si je ne commence pas cette année et que je reporte sans cesse ma mise en actions, je ne ferai jamais une Simone de Beauvoir de moi.
Mais, comme chaque nouvelle année annonce un nouveau départ, c'est le temps de commencer à garder le cap.
Le mien en est un doux-amer.
Amer, parce que 2009 a été tentatives, essais et projets avortés. Remplie de doutes, de "pourquoi", de "comment", de "je ne sais pas". Marquée au fer rouge par la peur. La peur des "qu'en dira-t-on", "qu'est-ce qu'il m'arrivera" et "je vais manquer d'argent".
Mais doux parce qu'il m'a permis de savoir qui j'étais, où je voulais aller et quelle vie je voulais mener.
Même si elle contient encore tout plein de "comment", 2010 s'annonce plus claire. Même si elle comporte encore des doutes, elle semble s'afficher sous le signe de l'authenticité.
Pour moi, l'authenticité c'est de ne plus me mettre la tête dans le sable et, au contraire, regarder en face qui je suis et en assumer toutes les conséquences. C'est dire ce que je pense vraiment et non ce que je pense que les autres aimeraient que je dise. C'est rire aux éclats si l'envie m'en prend. C'est prendre la plume quand la tentation est trop forte. C'est délaisser mon quotidien pour me plonger dans un bon livre. C'est chanter si le besoin s'en fait sentir. C'est faire garder mon fils pour écrire. C'est couler mes états d'âme dans un café.
En lisant La force de l'âge, de Simone de Beauvoir (je me suis mis en tête de lire tous les classiques de la littérature), j'y ai découvert une auteure étonnante de ressemblance avec moi. En elle, je retrouve ma soif d'indépendance et de savoir, mon amour dévorant pour les livres et mes difficultés à me lancer dans l'écriture. Elle elle, je me reconnais cette joie sans borne pour les voyages et l'exploration, cette vie de bohème à laquelle j'aspire tant.
Surtout, elle m'a fait réaliser que sa vie, je la voulais impétueusement, impérativement, intensément. Que je désirais plus que tout m'envestir dans les mots, en causant, lisant et écrivant. Fréquenter les musées et les théâtres, fricoter avec l'art et les artistes. Plonger dans la politique et ses frasques. Me discipliner pour lire et écrire tous les jours. Enfin, une bonne fois pour toutes.
Si je ne commence pas cette année et que je reporte sans cesse ma mise en actions, je ne ferai jamais une Simone de Beauvoir de moi.
Mais, comme chaque nouvelle année annonce un nouveau départ, c'est le temps de commencer à garder le cap.
mardi 19 janvier 2010
Laisser sa trace
L'autre jour, j'étais allée voir un film au cinéma.
"Rien de bien surprenant là-dedans", me direz-vous.
Hors, quand je suis entrée dans la salle, j'ai seulement vu des personnes du 3e âge ! Pas un être en bas de 50 ans... Seulement des têtes grises-blanches.
Évidemment, vu le propos du film (la vie sentimentale d'un homme dans la cinquantaine), j'aurais dû m'en douter ! Mais non : je pensais qu'il y aurait là des gens de tous âges, enfants et adolescents exclus, bien sûr, mais des êtres de 20, 30, 40, 50, 60 et 70 ans !
En regardant attentivement toutes ces têtes vieillissantes, je me suis mise à songer à ma mort. Je ne voulais pas mourir, tout à coup ! Je ne voulais pas quitter ce monde auquel je suis si attachée, ce monde dont font partie tous ces êtes qui me sont chers, ce monde dans lequel je laisserai plein de souvenirs, ce monde matériel rempli de tant de beauté et de goût de vivre ! Mais surtout, je voulais y laisser ma trace.
Oui, ma trace. Une trace dont je serais fière, qui me ressemblerait en tous points, où mes talents et mes aptitudes seraient célébrés au centuple, où mes qualités flotteraient à la surface, comme une traînée de poudre, dans mon sillage. Une trace qui serait indélébile, ineffaçable, indélogeable, inextricable. Une trace qu'on n'oublierait jamais et qui ferait la fierté de mes descendants. Mais comment la trouver, et surtout, la laisser ?
Peut-être qu'au fin fond de mon âme, de mon être, c'est ce que je voudrais être et vivre le plus. Peut-être est-ce en creusant dans mon moi intime, dans mes valeurs, dans mon essence, dans ma vérité, dans ce à quoi j'attache de l'importance ?
Lorsque je visionnais la rétrospective de cet artiste, de ce réalisateur, qui s'était toujours défoncé à fond de train dans sa vie et sa carrière, qui avait vécu à 100 miles à l'heure, se pliant à ses plus basses et plus viles envies, je me suis dit :
"C'est ça que je devrais faire : laisser mon côté artiste s'exprimer, s'extérioriser, s'enflammer, vivre, comme lui, mes plus folles envies, remplir ma vie de musique, de cinéma, d'écriture, de voyages, de luxure, de délicieuse cuisine et d'intellectuels discours. De vivre ma vie comme s'il ne me restait que quelques années sur cette terre. Que dis-je ?! Quelques mois, quelques semaines, quelques heures, voire quelques minutes!
"Rien de bien surprenant là-dedans", me direz-vous.
Hors, quand je suis entrée dans la salle, j'ai seulement vu des personnes du 3e âge ! Pas un être en bas de 50 ans... Seulement des têtes grises-blanches.
Évidemment, vu le propos du film (la vie sentimentale d'un homme dans la cinquantaine), j'aurais dû m'en douter ! Mais non : je pensais qu'il y aurait là des gens de tous âges, enfants et adolescents exclus, bien sûr, mais des êtres de 20, 30, 40, 50, 60 et 70 ans !
En regardant attentivement toutes ces têtes vieillissantes, je me suis mise à songer à ma mort. Je ne voulais pas mourir, tout à coup ! Je ne voulais pas quitter ce monde auquel je suis si attachée, ce monde dont font partie tous ces êtes qui me sont chers, ce monde dans lequel je laisserai plein de souvenirs, ce monde matériel rempli de tant de beauté et de goût de vivre ! Mais surtout, je voulais y laisser ma trace.
Oui, ma trace. Une trace dont je serais fière, qui me ressemblerait en tous points, où mes talents et mes aptitudes seraient célébrés au centuple, où mes qualités flotteraient à la surface, comme une traînée de poudre, dans mon sillage. Une trace qui serait indélébile, ineffaçable, indélogeable, inextricable. Une trace qu'on n'oublierait jamais et qui ferait la fierté de mes descendants. Mais comment la trouver, et surtout, la laisser ?
Peut-être qu'au fin fond de mon âme, de mon être, c'est ce que je voudrais être et vivre le plus. Peut-être est-ce en creusant dans mon moi intime, dans mes valeurs, dans mon essence, dans ma vérité, dans ce à quoi j'attache de l'importance ?
Lorsque je visionnais la rétrospective de cet artiste, de ce réalisateur, qui s'était toujours défoncé à fond de train dans sa vie et sa carrière, qui avait vécu à 100 miles à l'heure, se pliant à ses plus basses et plus viles envies, je me suis dit :
"C'est ça que je devrais faire : laisser mon côté artiste s'exprimer, s'extérioriser, s'enflammer, vivre, comme lui, mes plus folles envies, remplir ma vie de musique, de cinéma, d'écriture, de voyages, de luxure, de délicieuse cuisine et d'intellectuels discours. De vivre ma vie comme s'il ne me restait que quelques années sur cette terre. Que dis-je ?! Quelques mois, quelques semaines, quelques heures, voire quelques minutes!
mercredi 6 janvier 2010
L'art de tout saccager
Dans l'art de tout saccager, je surpasse n'importe qui de main de maître ! J'en suis devenue une spécialiste, une référence, une somité, une adepte, un modèle ! Je le fais maintenant pratiquement à toutes les semaines, à tous les jours, et à toutes les minutes. Aussitôt que je commence à construire quelque chose, je le défais. Aussitôt après m'avoir engagé, je me désengage.
Je fais une demande d'admission ? Je l'annule. J'envoie mon CV ? Je décline l'offre d'entrevue. J'ai la possibilité de faire un stage artistique ? Je ne me présente pas à la rencontre. Je pense partir mon entreprise? Je fais acte de présence aux deux premiers cours, avant d'arrêter le processus. Le pire, c'est que la semaine d'après, je repars le tout, pour l'arrêter de nouveau la semaine suivante. Comme l'a si bien dit un responsable de programme :
"T'es dure à suivre."
J'espère ! Moi-même, je ne me suis pas. En fait, je passe mon temps à jouer au chat qui coure après sa queue : dès que je l'ai, elle m'échappe. Et dès qu'elle m'échappe, je recoure après. Finalement, je n'avance pas, je ne fais que tourner en rond.
Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée. Il faudrait me psychanalyser, m'évaluer, m'examiner, me tester, me rendre rat de laboratoire. Aucun doute : je suis une tarée, une ratée, une détraquée, une ratatinée, une aparté. Je suis un cas à part, à part entière, entièrement à part, de part en part, une pas rapport.
Même auprès de mon fils, je suis incapable de m'engager. Je peux très bien m'en occuper une journée et celle d'après, le "domper" chez sa grand-mère car c'est tellement plus facile ! Car l'envie m'en prend. Car je ne peux résister à son offre de me "donner du répit". Car ce matin-là, je me suis levée avec l'envie de me faire plaisir, de faire ce qui me plaît, de dire à fiston :"Peux-tu aller voir si j'y suis s'il-te-plaît." Même si je me jure de passer plus de temps avec la chair de ma chair, qui devient bientôt chair à canon dans mon cas, je ne peux suivre mes promesses.
Dans ces circonstances, comment poursuivre mon projet de formation en éducation à l'enfance ? Après avoir annulé maintes et maintes fois mon inscription (c'est dans l'ordre des choses), je me suis finalement réinscrite. Pour combien de temps ? Sûrement pas longtemps. Surtout pas après cette soirée de merde que je viens de passer et où je me suis fait blaster par mon satané de chum, qui est bon pour me faire sentir une mère moche. Pour une fois que j'avais un beau projet de formation, que je voulais me reprendre en main de pied ferme, il a fallu que les doutes se rabattent sur moi, une fois de plus. Mais comment pourrais-je m'occuper des enfants des autres si je peine à m'occuper du mien ??? Durant cette soirée de merde, j'ai craqué, j'ai hurlé, j'ai joué un mélodrame digne des films d'Hollywood, j'ai dit des choses horribles, comme quoi j'avais envie d'en finir avec la vie, avec l'impression d'être inutile, de ne pas avoir ma place nulle part. J'ai sacré, laissé couler toutes les larmes de mon corps, jusqu'à temps que mon fils vienne me voir et lève ses grands yeux purs vers moi et me tende les bras. Ça a mis un baume sur mon coeur. Mon coeur d'estropiée, écrasé, piétiné, déchiré, tordu, violenté, agressé, abîmé et mis de côté.
Je ne l'ai pas eue facile dans la vie, c'est peut-être pour ça. Mon coeur est de plus en plus fragile, peut de moins en moins en supporter. Il s'égratigne d'un rien, déjà fendu de mille et un côtés. Si ça continue, il sera bientôt sous respirateur artificiel. Il n'en peut plus de tous ces échecs, ces sentiments d'impuissance et d'inutilité, de vouloir faire le bien alors que tout ce qui en résulte est le mal. Il n'en peut plus de tous ces écarts de conduite, de tous ces sentiments intenses et de cette impulsivité.
Il n'en peut plus de tout saccager.
Je fais une demande d'admission ? Je l'annule. J'envoie mon CV ? Je décline l'offre d'entrevue. J'ai la possibilité de faire un stage artistique ? Je ne me présente pas à la rencontre. Je pense partir mon entreprise? Je fais acte de présence aux deux premiers cours, avant d'arrêter le processus. Le pire, c'est que la semaine d'après, je repars le tout, pour l'arrêter de nouveau la semaine suivante. Comme l'a si bien dit un responsable de programme :
"T'es dure à suivre."
J'espère ! Moi-même, je ne me suis pas. En fait, je passe mon temps à jouer au chat qui coure après sa queue : dès que je l'ai, elle m'échappe. Et dès qu'elle m'échappe, je recoure après. Finalement, je n'avance pas, je ne fais que tourner en rond.
Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée. Il faudrait me psychanalyser, m'évaluer, m'examiner, me tester, me rendre rat de laboratoire. Aucun doute : je suis une tarée, une ratée, une détraquée, une ratatinée, une aparté. Je suis un cas à part, à part entière, entièrement à part, de part en part, une pas rapport.
Même auprès de mon fils, je suis incapable de m'engager. Je peux très bien m'en occuper une journée et celle d'après, le "domper" chez sa grand-mère car c'est tellement plus facile ! Car l'envie m'en prend. Car je ne peux résister à son offre de me "donner du répit". Car ce matin-là, je me suis levée avec l'envie de me faire plaisir, de faire ce qui me plaît, de dire à fiston :"Peux-tu aller voir si j'y suis s'il-te-plaît." Même si je me jure de passer plus de temps avec la chair de ma chair, qui devient bientôt chair à canon dans mon cas, je ne peux suivre mes promesses.
Dans ces circonstances, comment poursuivre mon projet de formation en éducation à l'enfance ? Après avoir annulé maintes et maintes fois mon inscription (c'est dans l'ordre des choses), je me suis finalement réinscrite. Pour combien de temps ? Sûrement pas longtemps. Surtout pas après cette soirée de merde que je viens de passer et où je me suis fait blaster par mon satané de chum, qui est bon pour me faire sentir une mère moche. Pour une fois que j'avais un beau projet de formation, que je voulais me reprendre en main de pied ferme, il a fallu que les doutes se rabattent sur moi, une fois de plus. Mais comment pourrais-je m'occuper des enfants des autres si je peine à m'occuper du mien ??? Durant cette soirée de merde, j'ai craqué, j'ai hurlé, j'ai joué un mélodrame digne des films d'Hollywood, j'ai dit des choses horribles, comme quoi j'avais envie d'en finir avec la vie, avec l'impression d'être inutile, de ne pas avoir ma place nulle part. J'ai sacré, laissé couler toutes les larmes de mon corps, jusqu'à temps que mon fils vienne me voir et lève ses grands yeux purs vers moi et me tende les bras. Ça a mis un baume sur mon coeur. Mon coeur d'estropiée, écrasé, piétiné, déchiré, tordu, violenté, agressé, abîmé et mis de côté.
Je ne l'ai pas eue facile dans la vie, c'est peut-être pour ça. Mon coeur est de plus en plus fragile, peut de moins en moins en supporter. Il s'égratigne d'un rien, déjà fendu de mille et un côtés. Si ça continue, il sera bientôt sous respirateur artificiel. Il n'en peut plus de tous ces échecs, ces sentiments d'impuissance et d'inutilité, de vouloir faire le bien alors que tout ce qui en résulte est le mal. Il n'en peut plus de tous ces écarts de conduite, de tous ces sentiments intenses et de cette impulsivité.
Il n'en peut plus de tout saccager.
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