lundi 17 mai 2010

En quête d'un diagnostic, 1re partie

Ça y est, c'est fait : j'ai pris rendez-vous avec mon médecin pour obtenir un diagnostique de TDAH. Je ne sais pas ce qu'elle va me dire, si elle va me prendre au sérieux et si elle va me regarder d'une manière étrange, mais je prends le risque.

Je pense que cela ne peut que m'aider, dans ma vie personnelle et professionnelle. Ça ne peut que m'ouvrir des portes, que m'orienter vers des solutions et des carrières auxquelles je n'avais peut-être pas songées. Ça ne peut que mieux m'outiller dans mes relations interpersonnelles, dans ma gestion du stress, dans l'organisation de mes tâches, dans ma concentration.

J'en suis arrivée à un point, dans ma vie, où je n'ai pas d'autres choix : je dois chercher un diagnostique. C'est ça ou je passe ma vie à stagner, à rencontrer des obstacles et à faire face à des murs. C'est ça ou je continue d'être victime de mon inattention, de mon impulsivité et de mon hyperactivité. C'est ça ou je continue de pleurer en silence, seule, le soir, de m'apitoyer sur mon sort et de regretter des gestes que j'ai posés. C'est ça ou je continue de connaître échecs par-dessus échecs, déceptions sur déceptions.

J'ai toujours senti que j'étais intelligente mais que je n'atteignais pas mon plein potentiel. Que je n'accomplissais pas autant de choses que les autres, malgré des qualités et des forces évidentes. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à garder un emploi, à me faire des amis, ou à comprendre de simples instructions, alors que je me questionnais sur le sens de l'univers dès l'âge de 8 ans. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à faire cuire des beignes dans un resto, mais que j'arrivais à comprendre la communicabilité d'une scène de cinéma. Pourquoi je n'arrivais pas à compter le change à remettre à des clients, mais que je devenais finaliste pour des concours d'écriture ou que je chantais seule, sur une scène, devant un public captif. Pourquoi je n'arrivais pas à suivre la cadence, sur la chaîne de montage d'une usine, alors que j'avais une intuition exceptionnelle à propos des gens et des événements.

Maintenant, je sais. Maintenant, je comprends. Maintenant, je crois que je suis d'une race à part. D'une race malheureusement méconnue de la société. Quand je parle de mon "déficit", je fais face à des regards sceptiques, à des airs d'incompréhension, à des réponses d'incrédulité. Et j'en ai marre. C'est pourquoi je suis en quête d'un diagnostique. Pour prouver au monde que je n'ai pas inventé cette "chose". Que je ne l'ai pas créée de toute pièce pour justifier mes maladresses, mes changements brusques et mon inactivité.

Sans diagnostique, je ne peux aller bien loin. Car la société ne me reconnaît pas. Ne reconnaît pas la créativité, l'esprit visionnaire, l'auto-apprentissage, la capacité à voir autrement, à aller dans la marge. Je dois montrer que j'ai de la valeur. Mais que je suis juste différente.
Qu'on ne me prescrive pas de médicaments ! C'est contre mes principes. Non, qu'on me donne plutôt des conseils, des trucs, des astuces, des moyens pour arriver à gérer mes humeurs en montagne russe, mes tâches quotidiennes et mon efficacité au travail et ce sera déjà beaucoup.

Si mon médecin ne me prend pas au sérieux, j'irai en voir un autre, puis un autre, et encore un autre, jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.

Bientôt, je montrerai à la face de la terre qui je suis...

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