Chaque nouvelle année apporte son lot d'espoirs, de renouveau, de renaissances. Elle laisse derrière elle des moments, des peines, des joies, des expériences, un bilan.
Le mien en est un doux-amer.
Amer, parce que 2009 a été tentatives, essais et projets avortés. Remplie de doutes, de "pourquoi", de "comment", de "je ne sais pas". Marquée au fer rouge par la peur. La peur des "qu'en dira-t-on", "qu'est-ce qu'il m'arrivera" et "je vais manquer d'argent".
Mais doux parce qu'il m'a permis de savoir qui j'étais, où je voulais aller et quelle vie je voulais mener.
Même si elle contient encore tout plein de "comment", 2010 s'annonce plus claire. Même si elle comporte encore des doutes, elle semble s'afficher sous le signe de l'authenticité.
Pour moi, l'authenticité c'est de ne plus me mettre la tête dans le sable et, au contraire, regarder en face qui je suis et en assumer toutes les conséquences. C'est dire ce que je pense vraiment et non ce que je pense que les autres aimeraient que je dise. C'est rire aux éclats si l'envie m'en prend. C'est prendre la plume quand la tentation est trop forte. C'est délaisser mon quotidien pour me plonger dans un bon livre. C'est chanter si le besoin s'en fait sentir. C'est faire garder mon fils pour écrire. C'est couler mes états d'âme dans un café.
En lisant La force de l'âge, de Simone de Beauvoir (je me suis mis en tête de lire tous les classiques de la littérature), j'y ai découvert une auteure étonnante de ressemblance avec moi. En elle, je retrouve ma soif d'indépendance et de savoir, mon amour dévorant pour les livres et mes difficultés à me lancer dans l'écriture. Elle elle, je me reconnais cette joie sans borne pour les voyages et l'exploration, cette vie de bohème à laquelle j'aspire tant.
Surtout, elle m'a fait réaliser que sa vie, je la voulais impétueusement, impérativement, intensément. Que je désirais plus que tout m'envestir dans les mots, en causant, lisant et écrivant. Fréquenter les musées et les théâtres, fricoter avec l'art et les artistes. Plonger dans la politique et ses frasques. Me discipliner pour lire et écrire tous les jours. Enfin, une bonne fois pour toutes.
Si je ne commence pas cette année et que je reporte sans cesse ma mise en actions, je ne ferai jamais une Simone de Beauvoir de moi.
Mais, comme chaque nouvelle année annonce un nouveau départ, c'est le temps de commencer à garder le cap.
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