mardi 10 février 2009

Quand la journée commence mal

Il y a des jours qui commencent mal. Hier a été une de ces journées.

Voyant la glace qui recouvre les alentours et Will qui est pleurnichard, je décide d'aller chez mes parents. Ça me changera de décor, et mon fils en aura plus grand à mettre à l'envers !

Après avoir préparé son sac et nous être habillés, je m'engouffre dans l'auto et je pars. Quelques kilomètres plus loin, je constate que j'ai oublié de fermer la télé.

"Ah et puis tant pis ! Elle restera allumée toute la journée ! Ça me tente pas de tourner de bord ! " que je me dis.

Bien sûr, la culpabilité m'envahit : dépenses énormes d'électricité en vue et mauvais geste pour l'environnement ! Mais j'ai trop hâte d'arriver chez mes parents, d'autant plus que je compte me laver et travailler sur un projet d'écriture. Il faut que je me depeche, si je veux avoir le temps de tout faire ! J'enfonce donc l'accélérateur et je m'en vais, faisant mon petit bonhomme de chemin.

À ma droite, j'aperçois soudain une voiture de police, en attente de récalcitrants. Aussitôt que je passe à sa hauteur, elle allume les phares.

"Mais qu'est-ce que... ? Mais bon dieu ! Elle coure après moi ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne roulais même pas vite !"

Je ne me range pas tout de suite sur le bord de la route : je veux trouver un endroit plus approprié, un stationnement, par exemple.

"Elle doit penser que je fais un délit de fuite ! que je me dis, exaspérée. Oui, oui, je vais arrêter, relaxe ! Tiens, ce stationnement fera l'affaire."

Je me range donc et j'attends, frustree, que le policier débarque de sa voiture pour venir me voir.


- C'est ça, vous êtes en manque de ticket ! que je lui balance, en guise de bonjour.

- C'est ça... Vous savez pourquoi je vous arrête ? qu'il lance, bête comme ses pieds.

- Mais j'allais même pas vite !

- Vous rouliez à plus de 70 km/h dans une zone de 50, qu'il m'annonce.

- Il y en a qui roulent bien plus vite que moi ! que je me défends.

- Et on les arrête, aussi. Mais là, c'est sur vous que je tombe. Avez-vous votre permis ?


Je farfouille dans mon sac à main, nerveuse, et un éclair de panique me traverse : je ne le trouve pas ! Je tasse fébrilement le paquet de cartes que je possède et je tombe... sur mon ancien permis ! Ah non ! Il n'est plus bon ! Il faut que je trouve mon dernier ! Vite, vite, vite ! Je le sens s'impatienter et s'inquiéter !

Ah ! Enfin ! Le voilà ! Je le lui tends rapidement.


- Avez-vous votre numéro d'enregistrement ? (comprendre, immatriculation)

Je replonge la main dans mon sac, tout aussi nerveuse.

"Pourvu que je le trouve ! Telle que je me connais, j'ai bien pu l'égarer ou le jeter par erreur !"

Je le trouve, avec soulagement.

- Merci.


Il repart vers son véhicule, sans un mot. Je dois attendre.

Je me tourne vers mon fils et lui dis :

"Ça, Willi, ça s'appelle un chien, un cochon."

Il me regarde en souriant.

- Heille ! Comme je suis délinquante ! Je roulais seulement à 20 km/h au-dessus de la limite permise ! En plus, je roule toujours à cette vitesse et je me fais constamment coller ! Ce n'est vraiment pas juste ! C'est excessif !

En guise de réponse, Will lance :

- Sale !

- Oui, Willi, t'as raison, la police, c'est sale ! C'est un chien sale !

Il part à rire.

Je ris également, aussitôt envahie de culpabilité.

"Je n'aurais jamais dû lui dire ça ! Quelle mère indigne, je fais ! Quelle mauvaise mère, je suis !"

Après ce qui me semble un temps interminable, le gros bourru revient :


- Ça va vous coûter 110 $ et 2 points de démérite. Vous avez 30 jours pour payer ou pour contester.

- Ok.

- En tout cas, bonne journée quand même.


Je ne réponds pas et lui monte la vitre dans la face. Non mais... faut le faire ! Il me donne un ticket et me souhaite bonne journée ! Après ça, faudrait que je sois de bonne humeur ! Non, je ne peux être de bonne humeur, pas après un tel début de journée. C'est de ma faute, aussi ! Si j'avais été moins pressée et moins perdue dans mes pensées, jaurais fait plus attention !

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