À cause de mon impulsivité et de ma distraction, je suis sûrement vue comme une mauvaise mère... Je m'explique.
Jeudi dernier, je décide d'aller faire des emplettes avec mon fils. Pas question que je reste enfermée toute la journée, surtout avec un bébé ! Ayant des mitaines qui ne tiennent pas, il ne peut sortir dehors et comme ça ne me tente pas de passer l'hiver en dedans, je me mets en tête de lui en acheter au plus vite. Je me presse de l'habiller avant de l'engouffrer dans la voiture et de décoller, direction, centre commercial.
Dans le stationnement du centre d'achat, je m'arrange pour lui remettre ses mitaines dans la poussette, qu'il avait évidemment enlevées dans l'auto. Comme elles tiennent tant bien que mal, je me dépêche de les lui remettre avant de filer comme l'éclair vers la porte d'entrée, espérant qu'il ne les perde pas en cours de route et que je ne me fasse pas regarder de travers par les gens. Rendue à l'intérieur, je lui enlève ses pelures avant de me diriger vers l'ascenseur, où de charmantes dames s'y trouvent déjà. Aussitôt qu'elles voient Will, elles s'exclament :
"Oh, le beau bébé ! Il est blond, à part ça ! ... Ah, il a les bottes à l'envers !"
Je me penche pour regarder ses bottes... Je trouve qu'elles sont correctes alors je regarde les deux dames, perplexe. Elles répètent :
"Oui, oui, elles sont à l'envers, regardez !"
Non mais de quoi elles se mêlent, celles-là ! Je me penche à nouveau pour regarder attentivement... et oui, les bottes de mon fils sont bel et bien à l'envers ! Je me contente de leur répondre :
"Ça se peut !"
Je sors de l'ascenceur en trombe, entendant les rires des deux commères dans mon dos.
Comme je suis étourdie ! Comme elles doivent me trouver bizarre ! Je ne suis quand même pas pour me promener dans le centre d'achat comme ça ! Le monde va penser que mon fils est un cas de DPJ !
Ça me fait penser à cet après-midi, très mémorable, où il faut absolument que je photocopie des feuilles sur les métiers et professions. Ne voulant pas trop abuser de la gentillesse légendaire de ma mère pour faire garder le petit, je décide de l'emmener avec moi. Une fois dans le stationnement, je me dis :
"Je ne suis quand même pas pour entrer à la bibli avec lui ! Je ne serai jamais capable de photocopier mes maudites feuilles ! Et si je le mets par terre, il va faire du grabuge, c'est certain ! Et les employées ont autre chose à faire que de le garder ! Après tout, elles ne sont pas là pour ça !"
C'est, encore une fois, si pressant, si urgent de faire mes photocopies, que ça passe avant tout le reste. Impulsivement, je laisse mon bébé dans l'auto, me disant que ça ne me prendra que 5 minutes et qu'il est habillé chaudement.
Je vais donc faire mes photocopies, traînant de la patte, comme toujours. Voyant l'heure filer sur l'horloge, je range le tout en vitesse et me dirige rapidement vers ma voiture, me sentant légèrement coupable.
Quelle n'est pas ma surprise de voir un troupeau de femmes autour de l'auto, souriant à mon Willi !
"C'est votre bébé ?
- Oui...
- On a appelé la police.
- !!!
- Car d'habitude, ça ne se fait pas."
Je les fixe, abasourdie, et mal à l'aise, je rentre aussitôt dans mon véhicule. Le malaise vient vite cotoyer la colère et j'enfonce alors l'accélérateur. Comment osent-elles insinuer que... ! Mais pour qui se prennent-elles ! Je n'aurais jamais, au grand jamais, laisser mon bébé là une demi-heure ou plus ! Je ne l'ai laissé que 5 minutes, après tout ! Il y a toujours des limites à paranoyer !
Légère auparavant, ma culpabilité est maintenant décuplée. C'est vrai : comme je suis une mauvaise mère ! Comme je n'ai pas d'allure ! Je suis un cas de DPJ, c'est sûr. Emmenez-moi les menottes aux poings, quelqu'un, je suis un monstre ! Tout ça à cause de ma maudite impulsivité !
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