Ça y est, c'est fait : j'ai pris rendez-vous avec mon médecin pour obtenir un diagnostique de TDAH. Je ne sais pas ce qu'elle va me dire, si elle va me prendre au sérieux et si elle va me regarder d'une manière étrange, mais je prends le risque.
Je pense que cela ne peut que m'aider, dans ma vie personnelle et professionnelle. Ça ne peut que m'ouvrir des portes, que m'orienter vers des solutions et des carrières auxquelles je n'avais peut-être pas songées. Ça ne peut que mieux m'outiller dans mes relations interpersonnelles, dans ma gestion du stress, dans l'organisation de mes tâches, dans ma concentration.
J'en suis arrivée à un point, dans ma vie, où je n'ai pas d'autres choix : je dois chercher un diagnostique. C'est ça ou je passe ma vie à stagner, à rencontrer des obstacles et à faire face à des murs. C'est ça ou je continue d'être victime de mon inattention, de mon impulsivité et de mon hyperactivité. C'est ça ou je continue de pleurer en silence, seule, le soir, de m'apitoyer sur mon sort et de regretter des gestes que j'ai posés. C'est ça ou je continue de connaître échecs par-dessus échecs, déceptions sur déceptions.
J'ai toujours senti que j'étais intelligente mais que je n'atteignais pas mon plein potentiel. Que je n'accomplissais pas autant de choses que les autres, malgré des qualités et des forces évidentes. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à garder un emploi, à me faire des amis, ou à comprendre de simples instructions, alors que je me questionnais sur le sens de l'univers dès l'âge de 8 ans. Je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à faire cuire des beignes dans un resto, mais que j'arrivais à comprendre la communicabilité d'une scène de cinéma. Pourquoi je n'arrivais pas à compter le change à remettre à des clients, mais que je devenais finaliste pour des concours d'écriture ou que je chantais seule, sur une scène, devant un public captif. Pourquoi je n'arrivais pas à suivre la cadence, sur la chaîne de montage d'une usine, alors que j'avais une intuition exceptionnelle à propos des gens et des événements.
Maintenant, je sais. Maintenant, je comprends. Maintenant, je crois que je suis d'une race à part. D'une race malheureusement méconnue de la société. Quand je parle de mon "déficit", je fais face à des regards sceptiques, à des airs d'incompréhension, à des réponses d'incrédulité. Et j'en ai marre. C'est pourquoi je suis en quête d'un diagnostique. Pour prouver au monde que je n'ai pas inventé cette "chose". Que je ne l'ai pas créée de toute pièce pour justifier mes maladresses, mes changements brusques et mon inactivité.
Sans diagnostique, je ne peux aller bien loin. Car la société ne me reconnaît pas. Ne reconnaît pas la créativité, l'esprit visionnaire, l'auto-apprentissage, la capacité à voir autrement, à aller dans la marge. Je dois montrer que j'ai de la valeur. Mais que je suis juste différente.
Qu'on ne me prescrive pas de médicaments ! C'est contre mes principes. Non, qu'on me donne plutôt des conseils, des trucs, des astuces, des moyens pour arriver à gérer mes humeurs en montagne russe, mes tâches quotidiennes et mon efficacité au travail et ce sera déjà beaucoup.
Si mon médecin ne me prend pas au sérieux, j'irai en voir un autre, puis un autre, et encore un autre, jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.
Bientôt, je montrerai à la face de la terre qui je suis...
Dans ce blogue, vous en apprendrez davantage sur le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité), qui est, à mon avis, plus une différence qu'un déficit. À travers mon quotidien d'attentionnelle et sous forme de chroniques, je vous ferai découvrir un univers bien particulier, que partagent seulement 4% des gens.
lundi 17 mai 2010
mardi 4 mai 2010
Quand on glisse vers la dépression...
Je ne pensais jamais que ça m'arriverait mais ça y est : je fais une dépression. Ou du moins, je pense. J'en ai tous les symptômes, en tout cas. Je suis sans cesse fatiguée, je n'ai le goût de rien, surtout pas de m'occuper de mon fils, je change sans arrêt d'idée, je ne vois que le côté négatif des choses et j'ai plein de maux physiques tous plus mystérieux les uns que les autre. Je me sens oppressée et j'ai de la difficulté à respirer. C'est vraiment horrible. Mon état est horrible.
Ça m'énerve parce que pour moi, dépression égale faiblesse. Quand tu es dépressif, c'est parce que tu te laisses aller et quand tu te laisses aller, c'est parce que tu es paresseux. Il faut seulement se bouger, se botter les fesses, se magner, sortir de son trou et tout ira mieux. Ça, c'est ce que je pensais avant.
Mais là, je n'y arrive tout simplement pas. Je n'arrive pas à prendre d'initiatives, à faire des activités qui me feraient du bien, je ne trouve d'intérêt à rien, même pas à mes amies ! Tout me semble vide de sens. La vie me paraît terne et insipide. Je n'arrive plus à voir la beauté de la vie, à ressentir une étincelle pour les belles et bonnes choses. Mon chum me tombe sur les nerfs, mon fils me tombe sur les nerfs, mes amis me tombent sur les nerfs, la vie me tombe sur les nerfs! Je ne ferais que dormir pendant toute la journée. Mais je dois m'arracher de mon lit et m'occuper de ce petit bout de chair qui est mon enfant. Je lui l'alimenter, l'habiller, le changer de couche, le nettoyer, l'amuser, l'éduquer... et cela me prend un effort surhumain pour tout faire cela.
En apparence, j'ai tout ce qu'il me faut pour être heureuse : une belle maison, un chum beau et responsable, un enfant magnifique, des amies de longue date et des parents encore ensemble qui m'aident quand il le faut. Mais parfois, et de plus en plus souvent, j'ai l'impression de ne pas avoir choisi ma vie. Je ne suis pas sûre d'avoir fait les bons choix : choix de chum, choix de carrière, choix d'avoir un enfant, choix de mon lieu de résidence, choix d'être maman à la maison. Je pense que c'est ça qui me déprime. J'ai l'impression d'être prise au piège dans une vie dont je ne veux pas.
À la pensée de tout quitter, je me sens soudainement mieux et plus légère. Je me sens en paix, sereine. À l'idée de tout plaquer, je me sens libre. Libre de tout recommencer et à ma façon. Je serais libérée de mes chaînes, libérée de mes obligations, libérée de cette routine qui me tue un peu plus chaque jour.
Évidemment, le TDAH et les difficultés qui y sont reliées ne sont pas étrangers à mon état. En effet, les attentionnels auraient 2,7 fois plus de risques de faire une dépression que les gens "normaux", parce que le TDAH est causé par des perturbations des neuro-transmetteurs, lesquels affectent la dopamine et la neurodrénaline, hormones responsables de l'humeur. Cela, c'est sans compter les nombreux obstacles et défis auxquels doivent faire face les personnes ayant le TDAH : difficultés à se concentrer, risques plus élevés de faire des erreurs au travail et d'être congédié, troubles à maintenir et à entretenir des relations saines et satisfaisantes, attirance pour les drogues et alcool et les sensations fortes, l'impulsivité et des problèmes à organiser le travail domestique et à acquitter de ses obligations financières et familiales... Tout cela contribue à miner la qualité de vie des attentionnels, ce qui entraîne, par le fait même, de la dépression et des maladies mentales.
Depuis environ 3 ans, je ne fais que m'occuper de mon enfant, ce qui m'a retiré de la vie professionnelle et sociale. C'est en partie un choix mais ce ne l'est pas vraiment puisque je me suis faite virer de mon dernier emploi de correctrice. Hors, j'ai toujours pensé que j'étais faite pour mon domaine d'études. Cet échec m'a donné un gros coup, tellement que j'ai du mal à me relever et je n'ose plus réintégrer le monde du travail.
Quand je vois du monde, je n'ai rien à dire. Quand les gens me demandent ce que je fais, je leur réponds seulement : "Je m'occupe de mon fils." Ce qui n'est pas tout à fait vrai car je passe des grandes parties de mes journées seule, à lire et écrire. Mais au bout du compte, cela ne me rend pas plus heureuse car je suis seule. Quand Will est là, je me sens moins seule mais ce n'est pas pareil que de parler avec des adultes. Et quand mon chum arrive, le soir, il va vite rejoindre son amant : son fauteuil. Là, il fixe la télé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Autrement dit, je passe la plupart de mes journées seule.
C'est cette solitude qui est la cause de ma dépression. Du moins, je pense.
Hors, la dépression est un signal d'alarme. Le signal qu'il faut changer sa vie, ses habitudes de vie et ses comportements, bref, qu'il faut agir. Et vite. Si l'on ne veut pas s'enfoncer davantage. Si l'on ne veut pas que le pire nous arrive.
C'est du moins la conclusion que j'en tire.
Je dois changer ma vie. Et rapidement.
J'ai donc décidé de retourner à l'école. J'ai fait des demandes d'admission en traduction et en techniques de la documentation et j'ai récemment été convoquée à un test d'aptitude en traduction. Si je le passe, je serai admise dans ce programme.
En attendant, je compte suivre la formation lancement d'une entreprise, histoire de rencontrer du monde et d'apprendre de nouvelles choses.
Je dois me donner un grand coup de pied au *&% si je veux aller mieux, je dois changer des choses.
Sinon, je vais reglisser vers la dépression...
Ça m'énerve parce que pour moi, dépression égale faiblesse. Quand tu es dépressif, c'est parce que tu te laisses aller et quand tu te laisses aller, c'est parce que tu es paresseux. Il faut seulement se bouger, se botter les fesses, se magner, sortir de son trou et tout ira mieux. Ça, c'est ce que je pensais avant.
Mais là, je n'y arrive tout simplement pas. Je n'arrive pas à prendre d'initiatives, à faire des activités qui me feraient du bien, je ne trouve d'intérêt à rien, même pas à mes amies ! Tout me semble vide de sens. La vie me paraît terne et insipide. Je n'arrive plus à voir la beauté de la vie, à ressentir une étincelle pour les belles et bonnes choses. Mon chum me tombe sur les nerfs, mon fils me tombe sur les nerfs, mes amis me tombent sur les nerfs, la vie me tombe sur les nerfs! Je ne ferais que dormir pendant toute la journée. Mais je dois m'arracher de mon lit et m'occuper de ce petit bout de chair qui est mon enfant. Je lui l'alimenter, l'habiller, le changer de couche, le nettoyer, l'amuser, l'éduquer... et cela me prend un effort surhumain pour tout faire cela.
En apparence, j'ai tout ce qu'il me faut pour être heureuse : une belle maison, un chum beau et responsable, un enfant magnifique, des amies de longue date et des parents encore ensemble qui m'aident quand il le faut. Mais parfois, et de plus en plus souvent, j'ai l'impression de ne pas avoir choisi ma vie. Je ne suis pas sûre d'avoir fait les bons choix : choix de chum, choix de carrière, choix d'avoir un enfant, choix de mon lieu de résidence, choix d'être maman à la maison. Je pense que c'est ça qui me déprime. J'ai l'impression d'être prise au piège dans une vie dont je ne veux pas.
À la pensée de tout quitter, je me sens soudainement mieux et plus légère. Je me sens en paix, sereine. À l'idée de tout plaquer, je me sens libre. Libre de tout recommencer et à ma façon. Je serais libérée de mes chaînes, libérée de mes obligations, libérée de cette routine qui me tue un peu plus chaque jour.
Évidemment, le TDAH et les difficultés qui y sont reliées ne sont pas étrangers à mon état. En effet, les attentionnels auraient 2,7 fois plus de risques de faire une dépression que les gens "normaux", parce que le TDAH est causé par des perturbations des neuro-transmetteurs, lesquels affectent la dopamine et la neurodrénaline, hormones responsables de l'humeur. Cela, c'est sans compter les nombreux obstacles et défis auxquels doivent faire face les personnes ayant le TDAH : difficultés à se concentrer, risques plus élevés de faire des erreurs au travail et d'être congédié, troubles à maintenir et à entretenir des relations saines et satisfaisantes, attirance pour les drogues et alcool et les sensations fortes, l'impulsivité et des problèmes à organiser le travail domestique et à acquitter de ses obligations financières et familiales... Tout cela contribue à miner la qualité de vie des attentionnels, ce qui entraîne, par le fait même, de la dépression et des maladies mentales.
Depuis environ 3 ans, je ne fais que m'occuper de mon enfant, ce qui m'a retiré de la vie professionnelle et sociale. C'est en partie un choix mais ce ne l'est pas vraiment puisque je me suis faite virer de mon dernier emploi de correctrice. Hors, j'ai toujours pensé que j'étais faite pour mon domaine d'études. Cet échec m'a donné un gros coup, tellement que j'ai du mal à me relever et je n'ose plus réintégrer le monde du travail.
Quand je vois du monde, je n'ai rien à dire. Quand les gens me demandent ce que je fais, je leur réponds seulement : "Je m'occupe de mon fils." Ce qui n'est pas tout à fait vrai car je passe des grandes parties de mes journées seule, à lire et écrire. Mais au bout du compte, cela ne me rend pas plus heureuse car je suis seule. Quand Will est là, je me sens moins seule mais ce n'est pas pareil que de parler avec des adultes. Et quand mon chum arrive, le soir, il va vite rejoindre son amant : son fauteuil. Là, il fixe la télé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Autrement dit, je passe la plupart de mes journées seule.
C'est cette solitude qui est la cause de ma dépression. Du moins, je pense.
Hors, la dépression est un signal d'alarme. Le signal qu'il faut changer sa vie, ses habitudes de vie et ses comportements, bref, qu'il faut agir. Et vite. Si l'on ne veut pas s'enfoncer davantage. Si l'on ne veut pas que le pire nous arrive.
C'est du moins la conclusion que j'en tire.
Je dois changer ma vie. Et rapidement.
J'ai donc décidé de retourner à l'école. J'ai fait des demandes d'admission en traduction et en techniques de la documentation et j'ai récemment été convoquée à un test d'aptitude en traduction. Si je le passe, je serai admise dans ce programme.
En attendant, je compte suivre la formation lancement d'une entreprise, histoire de rencontrer du monde et d'apprendre de nouvelles choses.
Je dois me donner un grand coup de pied au *&% si je veux aller mieux, je dois changer des choses.
Sinon, je vais reglisser vers la dépression...
lundi 15 février 2010
SPM et TDAH : un mélange explosif !!!
C'est bien connu : le SPM (syndrôme pré-menstruel) en fait voir de toutes les couleurs à l'entourage de la femme qui le vit. Entre ses excès de colère, ses crises de pleurs et ses goûts bizarres, la femme ne sait pas trop où donner de la tête.
Mais pour une attentionnelle... c'est l'enfer !!!
En effet, les symptômes du SPM lui sont décuplés et elle ne se reconnaît absolument pas.
Moi mon SPM a le malheur de durer deux semaines ! Deux semaines de SPM, c'est comme 1 an dans un hôpital psychiatrique !
Deux semaines à vouloir abonner chum, famille et enfant et à envoyer tout balader! Deux semaines à vouloir m'exiler dans une autre ville, un autre pays, voire, un autre continent! Deux semaines à péter ma coche seule dans mon char, devant des automobilistes qui ne mettent pas leur flasheur avant de tourner, qui mettent brusquement leurs freins ou qui me klaxonnent parce que j'avance pas !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je change pas d'amis, pourquoi je continue à voir mes parents, pourquoi j'ai pas tenté ma chance avec tel gars, pourquoi je suis qui je suis, pourquoi je travaille pas, pourquoi je travaillerais, pourquoi je suis maman à la maison, pourquoi je ramasse les affaires de mon homme, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais son lavage, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais les repas, pourquoi je les ferais pas, pourquoi je suis une artiste, pourquoi j'essaierais pas d'être quelqu'un d'autre, pourquoi je suis pas capable de rester motivée, pourquoi je continuerais à l'être, pourquoi je retourne pas à l'école, pourquoi j'y retournerais, pourquoi j'écoute encore les maudites nouvelles qui sont tellement niaiseuses, sans intérêt et toujours, toujours tellement négatives !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferme pas plus souvent cette maudite télé, pourquoi je la fermerais, pourquoi je me fends le cul pour mon enfant, pourquoi je m'en occuperais pas, pourquoi la télé ferait pas la gardienne, pourquoi je le laisserais devant, pourquoi mon fils est aussi pleurnichard, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, pourquoi j'ai fait un foutu enfant !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferais attention à l'environnement, pourquoi j'y ferais pas attention, pourquoi je prends ma voiture si souvent, pourquoi je la prendrais pas pour changer d'air, pourquoi y a des maudits cons qui jettent des déchets par la fenêtre de leur char, pourquoi je me suis reproduit si c'est pour mettre mon rejeton dans un monde pareil, pourquoi m'inquiéter puisque j'ai fait un payeur de taxes, pourquoi j'ai laissé cette foutue lumière allumée alors que c'est pas bon pour l'environnement !!!
Deux semaines à me demander si je devrais pas prendre ce foutu café, oui mais c'est pas bon pour mes nerfs mais c'est bon au goût , pourquoi dépenser cet argent alors que je pourrais le garder, oui mais l'utile c'est plate et on a juste une vie à vivre, pourquoi j'ai laissé mon fils seul pour me faire plaisir, oui mais si je serais resté avec lui je l'aurais étrippé, pourquoi on est rendu si narcissique mais pourquoi on le serait pas puisque les autres se fichent de nous, pourquoi je suis allée ici quand ça me tentait d'aller là oui mais aller là, est-ce que ça me tente ?
Pourquoi je devrais rester pichou quand y a tant de moyens de pas l'être, pourquoi je m'abonne pas à un gym, pourquoi je devrais m'y abonner, ça sert à rien, mais ce n'est pas à rien si c'est pour être plus belle et puis, c'est trop fatigant se mettre belle, pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi vous me foutez pas tous patience !!!
Mais pour une attentionnelle... c'est l'enfer !!!
En effet, les symptômes du SPM lui sont décuplés et elle ne se reconnaît absolument pas.
Moi mon SPM a le malheur de durer deux semaines ! Deux semaines de SPM, c'est comme 1 an dans un hôpital psychiatrique !
Deux semaines à vouloir abonner chum, famille et enfant et à envoyer tout balader! Deux semaines à vouloir m'exiler dans une autre ville, un autre pays, voire, un autre continent! Deux semaines à péter ma coche seule dans mon char, devant des automobilistes qui ne mettent pas leur flasheur avant de tourner, qui mettent brusquement leurs freins ou qui me klaxonnent parce que j'avance pas !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je change pas d'amis, pourquoi je continue à voir mes parents, pourquoi j'ai pas tenté ma chance avec tel gars, pourquoi je suis qui je suis, pourquoi je travaille pas, pourquoi je travaillerais, pourquoi je suis maman à la maison, pourquoi je ramasse les affaires de mon homme, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais son lavage, pourquoi je le ferais pas, pourquoi je fais les repas, pourquoi je les ferais pas, pourquoi je suis une artiste, pourquoi j'essaierais pas d'être quelqu'un d'autre, pourquoi je suis pas capable de rester motivée, pourquoi je continuerais à l'être, pourquoi je retourne pas à l'école, pourquoi j'y retournerais, pourquoi j'écoute encore les maudites nouvelles qui sont tellement niaiseuses, sans intérêt et toujours, toujours tellement négatives !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferme pas plus souvent cette maudite télé, pourquoi je la fermerais, pourquoi je me fends le cul pour mon enfant, pourquoi je m'en occuperais pas, pourquoi la télé ferait pas la gardienne, pourquoi je le laisserais devant, pourquoi mon fils est aussi pleurnichard, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, pourquoi j'ai fait un foutu enfant !!!
Deux semaines à me demander pourquoi je ferais attention à l'environnement, pourquoi j'y ferais pas attention, pourquoi je prends ma voiture si souvent, pourquoi je la prendrais pas pour changer d'air, pourquoi y a des maudits cons qui jettent des déchets par la fenêtre de leur char, pourquoi je me suis reproduit si c'est pour mettre mon rejeton dans un monde pareil, pourquoi m'inquiéter puisque j'ai fait un payeur de taxes, pourquoi j'ai laissé cette foutue lumière allumée alors que c'est pas bon pour l'environnement !!!
Deux semaines à me demander si je devrais pas prendre ce foutu café, oui mais c'est pas bon pour mes nerfs mais c'est bon au goût , pourquoi dépenser cet argent alors que je pourrais le garder, oui mais l'utile c'est plate et on a juste une vie à vivre, pourquoi j'ai laissé mon fils seul pour me faire plaisir, oui mais si je serais resté avec lui je l'aurais étrippé, pourquoi on est rendu si narcissique mais pourquoi on le serait pas puisque les autres se fichent de nous, pourquoi je suis allée ici quand ça me tentait d'aller là oui mais aller là, est-ce que ça me tente ?
Pourquoi je devrais rester pichou quand y a tant de moyens de pas l'être, pourquoi je m'abonne pas à un gym, pourquoi je devrais m'y abonner, ça sert à rien, mais ce n'est pas à rien si c'est pour être plus belle et puis, c'est trop fatigant se mettre belle, pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi vous me foutez pas tous patience !!!
jeudi 4 février 2010
Sa vie dans les cartes
Depuis quelques semaines, moi et mes amies voulions voir une voyante dont on avait entendu grand bien. Il paraît qu'elle était bonne et que ce qu'elle prédisait se réalisait.
Évidemment, ça m'a donné envie d'aller voir... avec le doute pour toile de fond. J'ai toujours eu de la difficulté à croire à ce genre de choses, même si j'y crois en partie. Bref, quand j'en ai eu l'occasion, j'ai obtenu les coordonnés de la voyante et j'ai dit à mes amies que je l'appellerais pour prendre rendez-vous. Ce que je fis, après plusieurs négociations. La dame m'a paru sèche au téléphone et elle voulait régler ça vite. Finalement, je réussis à obtenir un rendez-vous un samedi matin. On devait y emmener une cassette pour enregistrement.
Entre-temps, mon chum avait réussi à insinuer un doute dans mon esprit :
"Une voyante qui ne prend pas de rendez-vous les soirs de semaine et qui a l'air sec au téléphone, ça fait louche!"
Sur le calendrier, je comptais les jours qui me séparaient de la rencontre. Je n'en pouvais plus d'attendre et Dieu que j'avais hâte d'y aller! La veille, une tempête qui durait depuis deux jours, balayait le Québec. J'ai été prise d'angoisse :
"Et s'il faisait trop mauvais pour m'y rendre ?"
NON ! IL NE FALLAIT PAS !!! Je ferais tout pour y aller quand même.
Le fameux jour était arrivé et j'étais ravie de voir un magnifique soleil dehors, ayant chassé la tempête à grands coups de rayons. J'étais très fébrile à l'idée de rencontrer cette dame spéciale, et un mélange de peur et d'excitation tirait mes entrailles :
"Et si elle était une charlatane qui ne pensait qu'à l'argent? Et si, ce qu'elle me dirait, ne me rejoignait pas du tout? Et si je ne me reconnaissais pas dans sa description?"
Un peu en retard chez mon amie, qui, finalement, était la seule à venir, je me suis réangoissée:
"Et si la voyante refusait de nous voir, parce que nous sommes pas à l'heure?"
NON, IL NE LE FALLAIT PAS! J'AVAIS BESOIN DE LA VOIR!
En chemin, moi et mon amie faisions plein de suppositions, nous décrivions nos attentes, nos craintes, nos possibles surprises. Nous nous révélions notre stress, nos angoisses, notre excitation. Nous nous dirigions vers l'inconnu et cela nous faisait peur. Nous avions peur d'être déçues et de ce que la voyante nous dirait.
Après environ une demi-heure de route, nous trouvâmes enfin la maison. N'en pouvant plus, nous nous précipitâmes vers l'entrée.
À notre grande surprise, nous nous retrouvâmes face à un petit bout de femme d'environ 5 pieds, aux chairs généreuses, à la chevelure courte et bouclée, à la mine souriante et aux manières simples. Elle ne ressemblait en rien à l'image que nous nous faisions d'elle : une grande dame longiligne avec de longs cheveux coiffés en chignon, à la voix douce et discrète.
Aussitôt que nous fumes entrées, la dame nous invita à nous départir de nos bottes, manteaux et gants et à mettre des pantoufles confortables. Après quelques préambules, elle nous dirigea au salon, qui faisait office de salle d'attente. Mon amie voulait être la première consultée, afin que son angoisse se dissipe au plus vite. Elle suivit alors la femme dans une pièce attenante et bientôt, la porte aux mille secrets se referma sur elle.
Assise sur le divan, je me retrouvais face à un vieux film avec Barbara Streisand. J'avais du mal à rester en place et je cherchais quelque chose pour m'occuper. Mon regard tomba alors sur des livres d'astrologie, dont je m'emparai aussitôt. De la pièce mystérieuse, des rires fusaient, ceux de mon amie. Je me disais :
"Ce n'est pas supposé être comique, une séance de voyance. Ça regarde mal! Pourquoi elle fait la bouffonne ? Ça ne fait pas sérieux!"
Mais en même temps, ces rires m'apaisaient. Je savais que la dame ferait tout pour me détendre.
Après ce qui me parut une éternité, mon tour arriva enfin ! Mon amie sortit, le sourire fendu jusqu'aux oreillles.
"Bon signe", me disais-je. "Elle a l'air satisfaite."
Après un détour aux toilettes, je me dirigeai vers la pièce mystérieuse. La voyante m'invita gentiment à entrer.
Elle me fit assoir à son bureau, en me spécifiant qu'elle me ferait lignes de main, cartes et tarot. Elle mit ma cassette dans son magnéto et commença la séance.
Aussitôt que je lui présentai ma main, elle prit un crayon pour en tracer les principales lignes et s'emporta dans un tourbillon de paroles. Bientôt, ce qu'elle me disait me... coupa le souffle ! À plusieurs reprises, je la regardais d'un air sidéré, me demandant comment elle pouvait savoir autant de choses sur ma vie! J'ai même lâché un : "Je capote", tellement je n'en revenais pas de la justesse de sa description. C'est bien simple : "ELLE A LITTÉRALEMENT DÉCRIT MA VIE!" Elle l'a résumée sous tous ses angles, elle a décrit parfaitement mon chum, mon fils et comment je me sentais depuis mois ! C'est comme si elle était entrée dans ma tête et dans mon coeur. Elle m'a même suggéré d'aller voir un psychiatre. C'est drôle parce que j'y pensais, à cause de mon TDAH !
En gros, elle m'a dit est de me donner un coup de pied au derrière car, si je continuais comme ça, je me tapperais une dépression! Que travailler ou suivre des cours me ferait du bien. Que je devais sortir de ma routine, de chez moi et vivre de nouvelles expériences. Que je devais voir du monde, me faire belle, faire des efforts pour me sentir mieux. Que je devais faire attention à mon couple car il ne survivrait pas longtemps. Que je devais amener mon fils à se détacher de moi. Que j'aurais deux maisons et une opération. Que je réaliserais un rêve en fin de vie. Que je ne suis pas riche mais que je ne manquerai pas d'argent. Que j'avais des rêves mais que je ne les réalisais pas. Que je n'ai jamais été vraiment heureuse. Que j'étais une bonne maman pour mon fils et que c'était un grand sensible avec des caprices. Que mon chum avait eu un proche qui avait fait un accident et que son père avait 75 ans et plus. Que celui-ci a failli y passer, et qu'il se sentait très seul mais qu'il voulait vivre. Que je savais prendre ma place quand il le fallait et que j'avais une certaine confiance en moi. Que j'avais déjà travaillé dans les papiers mais qu'elle me voyait avec les enfants.
J'en suis restée complètement bouche-bée, ahurie, ébahie, épatée, sans mots. De ma vie, je n'ai jamais rencontré une étrangère qui m'a aussi bien décrit. De ma vie, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire ce que je pense et que je n'ose dire à personne. De ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a aussi bien cerné, même pas mes amies !
Cette rencontre m'a donné un coup de fouet et je sens qu'un barrage est en train de céder en moi. Le barrage de mes doutes, de mes craintes, de mes incertitudes, de mon manque de confiance. Le barrage des "qu'en dira-t-on", de la culpabilité et des sentiments d'infériorité. Tout d'un coup, après ça, j'ai eu le goût de vivre ma vie et de retrouver l'enfant que j'étais.
Oufff! Ça fait drôle de voir sa vie dans les cartes!
Évidemment, ça m'a donné envie d'aller voir... avec le doute pour toile de fond. J'ai toujours eu de la difficulté à croire à ce genre de choses, même si j'y crois en partie. Bref, quand j'en ai eu l'occasion, j'ai obtenu les coordonnés de la voyante et j'ai dit à mes amies que je l'appellerais pour prendre rendez-vous. Ce que je fis, après plusieurs négociations. La dame m'a paru sèche au téléphone et elle voulait régler ça vite. Finalement, je réussis à obtenir un rendez-vous un samedi matin. On devait y emmener une cassette pour enregistrement.
Entre-temps, mon chum avait réussi à insinuer un doute dans mon esprit :
"Une voyante qui ne prend pas de rendez-vous les soirs de semaine et qui a l'air sec au téléphone, ça fait louche!"
Sur le calendrier, je comptais les jours qui me séparaient de la rencontre. Je n'en pouvais plus d'attendre et Dieu que j'avais hâte d'y aller! La veille, une tempête qui durait depuis deux jours, balayait le Québec. J'ai été prise d'angoisse :
"Et s'il faisait trop mauvais pour m'y rendre ?"
NON ! IL NE FALLAIT PAS !!! Je ferais tout pour y aller quand même.
Le fameux jour était arrivé et j'étais ravie de voir un magnifique soleil dehors, ayant chassé la tempête à grands coups de rayons. J'étais très fébrile à l'idée de rencontrer cette dame spéciale, et un mélange de peur et d'excitation tirait mes entrailles :
"Et si elle était une charlatane qui ne pensait qu'à l'argent? Et si, ce qu'elle me dirait, ne me rejoignait pas du tout? Et si je ne me reconnaissais pas dans sa description?"
Un peu en retard chez mon amie, qui, finalement, était la seule à venir, je me suis réangoissée:
"Et si la voyante refusait de nous voir, parce que nous sommes pas à l'heure?"
NON, IL NE LE FALLAIT PAS! J'AVAIS BESOIN DE LA VOIR!
En chemin, moi et mon amie faisions plein de suppositions, nous décrivions nos attentes, nos craintes, nos possibles surprises. Nous nous révélions notre stress, nos angoisses, notre excitation. Nous nous dirigions vers l'inconnu et cela nous faisait peur. Nous avions peur d'être déçues et de ce que la voyante nous dirait.
Après environ une demi-heure de route, nous trouvâmes enfin la maison. N'en pouvant plus, nous nous précipitâmes vers l'entrée.
À notre grande surprise, nous nous retrouvâmes face à un petit bout de femme d'environ 5 pieds, aux chairs généreuses, à la chevelure courte et bouclée, à la mine souriante et aux manières simples. Elle ne ressemblait en rien à l'image que nous nous faisions d'elle : une grande dame longiligne avec de longs cheveux coiffés en chignon, à la voix douce et discrète.
Aussitôt que nous fumes entrées, la dame nous invita à nous départir de nos bottes, manteaux et gants et à mettre des pantoufles confortables. Après quelques préambules, elle nous dirigea au salon, qui faisait office de salle d'attente. Mon amie voulait être la première consultée, afin que son angoisse se dissipe au plus vite. Elle suivit alors la femme dans une pièce attenante et bientôt, la porte aux mille secrets se referma sur elle.
Assise sur le divan, je me retrouvais face à un vieux film avec Barbara Streisand. J'avais du mal à rester en place et je cherchais quelque chose pour m'occuper. Mon regard tomba alors sur des livres d'astrologie, dont je m'emparai aussitôt. De la pièce mystérieuse, des rires fusaient, ceux de mon amie. Je me disais :
"Ce n'est pas supposé être comique, une séance de voyance. Ça regarde mal! Pourquoi elle fait la bouffonne ? Ça ne fait pas sérieux!"
Mais en même temps, ces rires m'apaisaient. Je savais que la dame ferait tout pour me détendre.
Après ce qui me parut une éternité, mon tour arriva enfin ! Mon amie sortit, le sourire fendu jusqu'aux oreillles.
"Bon signe", me disais-je. "Elle a l'air satisfaite."
Après un détour aux toilettes, je me dirigeai vers la pièce mystérieuse. La voyante m'invita gentiment à entrer.
Elle me fit assoir à son bureau, en me spécifiant qu'elle me ferait lignes de main, cartes et tarot. Elle mit ma cassette dans son magnéto et commença la séance.
Aussitôt que je lui présentai ma main, elle prit un crayon pour en tracer les principales lignes et s'emporta dans un tourbillon de paroles. Bientôt, ce qu'elle me disait me... coupa le souffle ! À plusieurs reprises, je la regardais d'un air sidéré, me demandant comment elle pouvait savoir autant de choses sur ma vie! J'ai même lâché un : "Je capote", tellement je n'en revenais pas de la justesse de sa description. C'est bien simple : "ELLE A LITTÉRALEMENT DÉCRIT MA VIE!" Elle l'a résumée sous tous ses angles, elle a décrit parfaitement mon chum, mon fils et comment je me sentais depuis mois ! C'est comme si elle était entrée dans ma tête et dans mon coeur. Elle m'a même suggéré d'aller voir un psychiatre. C'est drôle parce que j'y pensais, à cause de mon TDAH !
En gros, elle m'a dit est de me donner un coup de pied au derrière car, si je continuais comme ça, je me tapperais une dépression! Que travailler ou suivre des cours me ferait du bien. Que je devais sortir de ma routine, de chez moi et vivre de nouvelles expériences. Que je devais voir du monde, me faire belle, faire des efforts pour me sentir mieux. Que je devais faire attention à mon couple car il ne survivrait pas longtemps. Que je devais amener mon fils à se détacher de moi. Que j'aurais deux maisons et une opération. Que je réaliserais un rêve en fin de vie. Que je ne suis pas riche mais que je ne manquerai pas d'argent. Que j'avais des rêves mais que je ne les réalisais pas. Que je n'ai jamais été vraiment heureuse. Que j'étais une bonne maman pour mon fils et que c'était un grand sensible avec des caprices. Que mon chum avait eu un proche qui avait fait un accident et que son père avait 75 ans et plus. Que celui-ci a failli y passer, et qu'il se sentait très seul mais qu'il voulait vivre. Que je savais prendre ma place quand il le fallait et que j'avais une certaine confiance en moi. Que j'avais déjà travaillé dans les papiers mais qu'elle me voyait avec les enfants.
J'en suis restée complètement bouche-bée, ahurie, ébahie, épatée, sans mots. De ma vie, je n'ai jamais rencontré une étrangère qui m'a aussi bien décrit. De ma vie, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire ce que je pense et que je n'ose dire à personne. De ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a aussi bien cerné, même pas mes amies !
Cette rencontre m'a donné un coup de fouet et je sens qu'un barrage est en train de céder en moi. Le barrage de mes doutes, de mes craintes, de mes incertitudes, de mon manque de confiance. Le barrage des "qu'en dira-t-on", de la culpabilité et des sentiments d'infériorité. Tout d'un coup, après ça, j'ai eu le goût de vivre ma vie et de retrouver l'enfant que j'étais.
Oufff! Ça fait drôle de voir sa vie dans les cartes!
lundi 25 janvier 2010
Nouvelle année, nouveau départ
Chaque nouvelle année apporte son lot d'espoirs, de renouveau, de renaissances. Elle laisse derrière elle des moments, des peines, des joies, des expériences, un bilan.
Le mien en est un doux-amer.
Amer, parce que 2009 a été tentatives, essais et projets avortés. Remplie de doutes, de "pourquoi", de "comment", de "je ne sais pas". Marquée au fer rouge par la peur. La peur des "qu'en dira-t-on", "qu'est-ce qu'il m'arrivera" et "je vais manquer d'argent".
Mais doux parce qu'il m'a permis de savoir qui j'étais, où je voulais aller et quelle vie je voulais mener.
Même si elle contient encore tout plein de "comment", 2010 s'annonce plus claire. Même si elle comporte encore des doutes, elle semble s'afficher sous le signe de l'authenticité.
Pour moi, l'authenticité c'est de ne plus me mettre la tête dans le sable et, au contraire, regarder en face qui je suis et en assumer toutes les conséquences. C'est dire ce que je pense vraiment et non ce que je pense que les autres aimeraient que je dise. C'est rire aux éclats si l'envie m'en prend. C'est prendre la plume quand la tentation est trop forte. C'est délaisser mon quotidien pour me plonger dans un bon livre. C'est chanter si le besoin s'en fait sentir. C'est faire garder mon fils pour écrire. C'est couler mes états d'âme dans un café.
En lisant La force de l'âge, de Simone de Beauvoir (je me suis mis en tête de lire tous les classiques de la littérature), j'y ai découvert une auteure étonnante de ressemblance avec moi. En elle, je retrouve ma soif d'indépendance et de savoir, mon amour dévorant pour les livres et mes difficultés à me lancer dans l'écriture. Elle elle, je me reconnais cette joie sans borne pour les voyages et l'exploration, cette vie de bohème à laquelle j'aspire tant.
Surtout, elle m'a fait réaliser que sa vie, je la voulais impétueusement, impérativement, intensément. Que je désirais plus que tout m'envestir dans les mots, en causant, lisant et écrivant. Fréquenter les musées et les théâtres, fricoter avec l'art et les artistes. Plonger dans la politique et ses frasques. Me discipliner pour lire et écrire tous les jours. Enfin, une bonne fois pour toutes.
Si je ne commence pas cette année et que je reporte sans cesse ma mise en actions, je ne ferai jamais une Simone de Beauvoir de moi.
Mais, comme chaque nouvelle année annonce un nouveau départ, c'est le temps de commencer à garder le cap.
Le mien en est un doux-amer.
Amer, parce que 2009 a été tentatives, essais et projets avortés. Remplie de doutes, de "pourquoi", de "comment", de "je ne sais pas". Marquée au fer rouge par la peur. La peur des "qu'en dira-t-on", "qu'est-ce qu'il m'arrivera" et "je vais manquer d'argent".
Mais doux parce qu'il m'a permis de savoir qui j'étais, où je voulais aller et quelle vie je voulais mener.
Même si elle contient encore tout plein de "comment", 2010 s'annonce plus claire. Même si elle comporte encore des doutes, elle semble s'afficher sous le signe de l'authenticité.
Pour moi, l'authenticité c'est de ne plus me mettre la tête dans le sable et, au contraire, regarder en face qui je suis et en assumer toutes les conséquences. C'est dire ce que je pense vraiment et non ce que je pense que les autres aimeraient que je dise. C'est rire aux éclats si l'envie m'en prend. C'est prendre la plume quand la tentation est trop forte. C'est délaisser mon quotidien pour me plonger dans un bon livre. C'est chanter si le besoin s'en fait sentir. C'est faire garder mon fils pour écrire. C'est couler mes états d'âme dans un café.
En lisant La force de l'âge, de Simone de Beauvoir (je me suis mis en tête de lire tous les classiques de la littérature), j'y ai découvert une auteure étonnante de ressemblance avec moi. En elle, je retrouve ma soif d'indépendance et de savoir, mon amour dévorant pour les livres et mes difficultés à me lancer dans l'écriture. Elle elle, je me reconnais cette joie sans borne pour les voyages et l'exploration, cette vie de bohème à laquelle j'aspire tant.
Surtout, elle m'a fait réaliser que sa vie, je la voulais impétueusement, impérativement, intensément. Que je désirais plus que tout m'envestir dans les mots, en causant, lisant et écrivant. Fréquenter les musées et les théâtres, fricoter avec l'art et les artistes. Plonger dans la politique et ses frasques. Me discipliner pour lire et écrire tous les jours. Enfin, une bonne fois pour toutes.
Si je ne commence pas cette année et que je reporte sans cesse ma mise en actions, je ne ferai jamais une Simone de Beauvoir de moi.
Mais, comme chaque nouvelle année annonce un nouveau départ, c'est le temps de commencer à garder le cap.
mardi 19 janvier 2010
Laisser sa trace
L'autre jour, j'étais allée voir un film au cinéma.
"Rien de bien surprenant là-dedans", me direz-vous.
Hors, quand je suis entrée dans la salle, j'ai seulement vu des personnes du 3e âge ! Pas un être en bas de 50 ans... Seulement des têtes grises-blanches.
Évidemment, vu le propos du film (la vie sentimentale d'un homme dans la cinquantaine), j'aurais dû m'en douter ! Mais non : je pensais qu'il y aurait là des gens de tous âges, enfants et adolescents exclus, bien sûr, mais des êtres de 20, 30, 40, 50, 60 et 70 ans !
En regardant attentivement toutes ces têtes vieillissantes, je me suis mise à songer à ma mort. Je ne voulais pas mourir, tout à coup ! Je ne voulais pas quitter ce monde auquel je suis si attachée, ce monde dont font partie tous ces êtes qui me sont chers, ce monde dans lequel je laisserai plein de souvenirs, ce monde matériel rempli de tant de beauté et de goût de vivre ! Mais surtout, je voulais y laisser ma trace.
Oui, ma trace. Une trace dont je serais fière, qui me ressemblerait en tous points, où mes talents et mes aptitudes seraient célébrés au centuple, où mes qualités flotteraient à la surface, comme une traînée de poudre, dans mon sillage. Une trace qui serait indélébile, ineffaçable, indélogeable, inextricable. Une trace qu'on n'oublierait jamais et qui ferait la fierté de mes descendants. Mais comment la trouver, et surtout, la laisser ?
Peut-être qu'au fin fond de mon âme, de mon être, c'est ce que je voudrais être et vivre le plus. Peut-être est-ce en creusant dans mon moi intime, dans mes valeurs, dans mon essence, dans ma vérité, dans ce à quoi j'attache de l'importance ?
Lorsque je visionnais la rétrospective de cet artiste, de ce réalisateur, qui s'était toujours défoncé à fond de train dans sa vie et sa carrière, qui avait vécu à 100 miles à l'heure, se pliant à ses plus basses et plus viles envies, je me suis dit :
"C'est ça que je devrais faire : laisser mon côté artiste s'exprimer, s'extérioriser, s'enflammer, vivre, comme lui, mes plus folles envies, remplir ma vie de musique, de cinéma, d'écriture, de voyages, de luxure, de délicieuse cuisine et d'intellectuels discours. De vivre ma vie comme s'il ne me restait que quelques années sur cette terre. Que dis-je ?! Quelques mois, quelques semaines, quelques heures, voire quelques minutes!
"Rien de bien surprenant là-dedans", me direz-vous.
Hors, quand je suis entrée dans la salle, j'ai seulement vu des personnes du 3e âge ! Pas un être en bas de 50 ans... Seulement des têtes grises-blanches.
Évidemment, vu le propos du film (la vie sentimentale d'un homme dans la cinquantaine), j'aurais dû m'en douter ! Mais non : je pensais qu'il y aurait là des gens de tous âges, enfants et adolescents exclus, bien sûr, mais des êtres de 20, 30, 40, 50, 60 et 70 ans !
En regardant attentivement toutes ces têtes vieillissantes, je me suis mise à songer à ma mort. Je ne voulais pas mourir, tout à coup ! Je ne voulais pas quitter ce monde auquel je suis si attachée, ce monde dont font partie tous ces êtes qui me sont chers, ce monde dans lequel je laisserai plein de souvenirs, ce monde matériel rempli de tant de beauté et de goût de vivre ! Mais surtout, je voulais y laisser ma trace.
Oui, ma trace. Une trace dont je serais fière, qui me ressemblerait en tous points, où mes talents et mes aptitudes seraient célébrés au centuple, où mes qualités flotteraient à la surface, comme une traînée de poudre, dans mon sillage. Une trace qui serait indélébile, ineffaçable, indélogeable, inextricable. Une trace qu'on n'oublierait jamais et qui ferait la fierté de mes descendants. Mais comment la trouver, et surtout, la laisser ?
Peut-être qu'au fin fond de mon âme, de mon être, c'est ce que je voudrais être et vivre le plus. Peut-être est-ce en creusant dans mon moi intime, dans mes valeurs, dans mon essence, dans ma vérité, dans ce à quoi j'attache de l'importance ?
Lorsque je visionnais la rétrospective de cet artiste, de ce réalisateur, qui s'était toujours défoncé à fond de train dans sa vie et sa carrière, qui avait vécu à 100 miles à l'heure, se pliant à ses plus basses et plus viles envies, je me suis dit :
"C'est ça que je devrais faire : laisser mon côté artiste s'exprimer, s'extérioriser, s'enflammer, vivre, comme lui, mes plus folles envies, remplir ma vie de musique, de cinéma, d'écriture, de voyages, de luxure, de délicieuse cuisine et d'intellectuels discours. De vivre ma vie comme s'il ne me restait que quelques années sur cette terre. Que dis-je ?! Quelques mois, quelques semaines, quelques heures, voire quelques minutes!
mercredi 6 janvier 2010
L'art de tout saccager
Dans l'art de tout saccager, je surpasse n'importe qui de main de maître ! J'en suis devenue une spécialiste, une référence, une somité, une adepte, un modèle ! Je le fais maintenant pratiquement à toutes les semaines, à tous les jours, et à toutes les minutes. Aussitôt que je commence à construire quelque chose, je le défais. Aussitôt après m'avoir engagé, je me désengage.
Je fais une demande d'admission ? Je l'annule. J'envoie mon CV ? Je décline l'offre d'entrevue. J'ai la possibilité de faire un stage artistique ? Je ne me présente pas à la rencontre. Je pense partir mon entreprise? Je fais acte de présence aux deux premiers cours, avant d'arrêter le processus. Le pire, c'est que la semaine d'après, je repars le tout, pour l'arrêter de nouveau la semaine suivante. Comme l'a si bien dit un responsable de programme :
"T'es dure à suivre."
J'espère ! Moi-même, je ne me suis pas. En fait, je passe mon temps à jouer au chat qui coure après sa queue : dès que je l'ai, elle m'échappe. Et dès qu'elle m'échappe, je recoure après. Finalement, je n'avance pas, je ne fais que tourner en rond.
Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée. Il faudrait me psychanalyser, m'évaluer, m'examiner, me tester, me rendre rat de laboratoire. Aucun doute : je suis une tarée, une ratée, une détraquée, une ratatinée, une aparté. Je suis un cas à part, à part entière, entièrement à part, de part en part, une pas rapport.
Même auprès de mon fils, je suis incapable de m'engager. Je peux très bien m'en occuper une journée et celle d'après, le "domper" chez sa grand-mère car c'est tellement plus facile ! Car l'envie m'en prend. Car je ne peux résister à son offre de me "donner du répit". Car ce matin-là, je me suis levée avec l'envie de me faire plaisir, de faire ce qui me plaît, de dire à fiston :"Peux-tu aller voir si j'y suis s'il-te-plaît." Même si je me jure de passer plus de temps avec la chair de ma chair, qui devient bientôt chair à canon dans mon cas, je ne peux suivre mes promesses.
Dans ces circonstances, comment poursuivre mon projet de formation en éducation à l'enfance ? Après avoir annulé maintes et maintes fois mon inscription (c'est dans l'ordre des choses), je me suis finalement réinscrite. Pour combien de temps ? Sûrement pas longtemps. Surtout pas après cette soirée de merde que je viens de passer et où je me suis fait blaster par mon satané de chum, qui est bon pour me faire sentir une mère moche. Pour une fois que j'avais un beau projet de formation, que je voulais me reprendre en main de pied ferme, il a fallu que les doutes se rabattent sur moi, une fois de plus. Mais comment pourrais-je m'occuper des enfants des autres si je peine à m'occuper du mien ??? Durant cette soirée de merde, j'ai craqué, j'ai hurlé, j'ai joué un mélodrame digne des films d'Hollywood, j'ai dit des choses horribles, comme quoi j'avais envie d'en finir avec la vie, avec l'impression d'être inutile, de ne pas avoir ma place nulle part. J'ai sacré, laissé couler toutes les larmes de mon corps, jusqu'à temps que mon fils vienne me voir et lève ses grands yeux purs vers moi et me tende les bras. Ça a mis un baume sur mon coeur. Mon coeur d'estropiée, écrasé, piétiné, déchiré, tordu, violenté, agressé, abîmé et mis de côté.
Je ne l'ai pas eue facile dans la vie, c'est peut-être pour ça. Mon coeur est de plus en plus fragile, peut de moins en moins en supporter. Il s'égratigne d'un rien, déjà fendu de mille et un côtés. Si ça continue, il sera bientôt sous respirateur artificiel. Il n'en peut plus de tous ces échecs, ces sentiments d'impuissance et d'inutilité, de vouloir faire le bien alors que tout ce qui en résulte est le mal. Il n'en peut plus de tous ces écarts de conduite, de tous ces sentiments intenses et de cette impulsivité.
Il n'en peut plus de tout saccager.
Je fais une demande d'admission ? Je l'annule. J'envoie mon CV ? Je décline l'offre d'entrevue. J'ai la possibilité de faire un stage artistique ? Je ne me présente pas à la rencontre. Je pense partir mon entreprise? Je fais acte de présence aux deux premiers cours, avant d'arrêter le processus. Le pire, c'est que la semaine d'après, je repars le tout, pour l'arrêter de nouveau la semaine suivante. Comme l'a si bien dit un responsable de programme :
"T'es dure à suivre."
J'espère ! Moi-même, je ne me suis pas. En fait, je passe mon temps à jouer au chat qui coure après sa queue : dès que je l'ai, elle m'échappe. Et dès qu'elle m'échappe, je recoure après. Finalement, je n'avance pas, je ne fais que tourner en rond.
Pourquoi je suis comme ça ? Aucune idée. Il faudrait me psychanalyser, m'évaluer, m'examiner, me tester, me rendre rat de laboratoire. Aucun doute : je suis une tarée, une ratée, une détraquée, une ratatinée, une aparté. Je suis un cas à part, à part entière, entièrement à part, de part en part, une pas rapport.
Même auprès de mon fils, je suis incapable de m'engager. Je peux très bien m'en occuper une journée et celle d'après, le "domper" chez sa grand-mère car c'est tellement plus facile ! Car l'envie m'en prend. Car je ne peux résister à son offre de me "donner du répit". Car ce matin-là, je me suis levée avec l'envie de me faire plaisir, de faire ce qui me plaît, de dire à fiston :"Peux-tu aller voir si j'y suis s'il-te-plaît." Même si je me jure de passer plus de temps avec la chair de ma chair, qui devient bientôt chair à canon dans mon cas, je ne peux suivre mes promesses.
Dans ces circonstances, comment poursuivre mon projet de formation en éducation à l'enfance ? Après avoir annulé maintes et maintes fois mon inscription (c'est dans l'ordre des choses), je me suis finalement réinscrite. Pour combien de temps ? Sûrement pas longtemps. Surtout pas après cette soirée de merde que je viens de passer et où je me suis fait blaster par mon satané de chum, qui est bon pour me faire sentir une mère moche. Pour une fois que j'avais un beau projet de formation, que je voulais me reprendre en main de pied ferme, il a fallu que les doutes se rabattent sur moi, une fois de plus. Mais comment pourrais-je m'occuper des enfants des autres si je peine à m'occuper du mien ??? Durant cette soirée de merde, j'ai craqué, j'ai hurlé, j'ai joué un mélodrame digne des films d'Hollywood, j'ai dit des choses horribles, comme quoi j'avais envie d'en finir avec la vie, avec l'impression d'être inutile, de ne pas avoir ma place nulle part. J'ai sacré, laissé couler toutes les larmes de mon corps, jusqu'à temps que mon fils vienne me voir et lève ses grands yeux purs vers moi et me tende les bras. Ça a mis un baume sur mon coeur. Mon coeur d'estropiée, écrasé, piétiné, déchiré, tordu, violenté, agressé, abîmé et mis de côté.
Je ne l'ai pas eue facile dans la vie, c'est peut-être pour ça. Mon coeur est de plus en plus fragile, peut de moins en moins en supporter. Il s'égratigne d'un rien, déjà fendu de mille et un côtés. Si ça continue, il sera bientôt sous respirateur artificiel. Il n'en peut plus de tous ces échecs, ces sentiments d'impuissance et d'inutilité, de vouloir faire le bien alors que tout ce qui en résulte est le mal. Il n'en peut plus de tous ces écarts de conduite, de tous ces sentiments intenses et de cette impulsivité.
Il n'en peut plus de tout saccager.
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