Il y a de cela quelques mois, j'ai entrepris l'écriture d'un nouveau livre. Mais plus mon projet avance, plus je trouve cela difficile. De m'y atteler, de me discipliner, d'écrire quelque chose... Des auteurs ont déjà dit que pour devenir écrivain, il fallait écrire un minimum de cinq heures par jour. Sinon, même pas la peine d'y penser !
Pour mon premier livre, que je n'ai même pas encore envoyé chez les éditeurs, c'était la même chose. Si bien que mes proches me demandaient :
« Pis, il avance tu, ton livre ? »
« Où en es-tu avec ton livre ? »
« Tu le termines bientôt ? »
« L'as-tu envoyé chez des éditeurs ? »
À chaque fois, je répondais, vaguement, sans grand enthousiasme :
« Ouais... il avance. »
« Oh... J'ai fini d'écrire un chapitre. »
« Je devrais le finir bientôt. »
« Non, je l'ai pas encore envoyé... Il me reste quelques détails à fignoler. »
Ce que je ne disais pas, par contre, c'est que je l'avançais, quoi, de quelques pages par semaine, par mois, que j'avais la nausée juste d'y penser, que j'étais partagée entre l'espoir et le découragement et que je me sentais nulle de ne pas y arriver. Mais j'y suis enfin parvenue. Oui, j'ai finalement terminé d'écrire ce livre car à un moment donné, il faut y mettre un point final.
C'est alors qu'une pensée m'a traversé l'esprit. Écrire un livre, ou entreprendre un long projet, pour quelqu'un qui a le TDAH, c'est comme conquérir l'Everest : c'est long, c'est éprouvant, c'est décourageant. On regarde en haut et on a l'impression qu'on n'y arrivera jamais, notre esprit balance entre le doute et l'espoir, on se demande pourquoi on s'est lancé dans cette aventure, on se dit que ce n'était pas pour nous. On a juste envie de pleurer, tellement l'effort est intense, immense, tellement c'est demandant. On a envie de tout arrêter, même si on est rendu à mi-chemin, de tout abandonner, de faire demi-tour. Les autres regardent notre ascension, suspendus à nos mouvements : Va-t-elle y arriver, trébucher, débouler ? Se relever ou en mourir ? Faire demi-tour et regagner le sol ou atteindre le sommet ? Si oui, quand ? Et là, on sent tous les regards rivés sur nous et ça ne fait que décupler notre peur. On en tremble, on en frissonne, on angoisse et on a peur de décevoir. Si on déçoit, les autres vont nous juger, non ? Et si on y arrive, quelle fierté ! Quel sentiment d'accomplissement ! Quel soulagement !
Alors, par je ne sais quel miracle, peut-être provenant d'en haut, de Lui qui voit tout, sait tout et gère tout, on retrouve la force. Oui, on retrouve l'espoir et une nouvelle énergie nous habite. On se dit qu'arrivé où l'on est, on ne peut pas lâcher, qu'on est bien trop avancé, que si on a fait tout ce chemin, on est capable de continuer. On se remet donc à la tâche et on poursuit notre ascension, petit pas par petit pas, une seconde, une minute, une heure à la fois, et c'est ainsi qu'on avance, c'est ainsi que, progressivement, on atteint notre but. Et peu importe si ça nous prend moins de cinq heures par jour. Car l'important, n'est-il pas d'essayer, d'avancer et de ne pas nous décourager ?
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