mardi 18 mars 2014

Ritalin, Strattera, Concerta, blablabla...





4e médicament que je prends pour mon déficit de l'attention. Après avoir essayé le Ritalin, le Wellbutrin, le Strattera, me voici avec... Tadam ! Le Concerta !

J'ose, j'espère, je souhaite, je me croise les doigts pour que celui-ci fonctionne mais à bien y penser... je n'y crois plus vraiment. Avec chaque molécule, il y a toujours quelque chose qui cloche : pas assez de concentration ou de sommeil, trop agitée, assommée ou impulsive-obsessive-compulsive... C'est décourageant à la fin !

Mettent-ils vraiment quelque chose là-dedans ?!!! C'est à se poser la question... Avec le Ritalin, je me sentais plus agitée, mais je n'étais pas plus concentrée en lisant. Même chose pour le Wellbutrin. Le Strattera? J'en parle même pas ! En plus de ne pas agir sur ma concentration, il m'empêchait de dormir et me faisait sentir un zombie!

Des fois, je me demande si c'est pas l'effet placebo : juste à penser que je prends une pilule, ça fait effet.
Au début, ça l'air d'agir, mais c'est drôle : au bout de quelques jours ou de quelques semaines, paf ! l'effet s'en va.

Il y a une chose, par contre, qu'ils ont en commun : ils me calment. Je fais moins de crises de nerf. Et ça me fait un bien fou, surtout avec mon fils !

Pour ce qui est du Concerta, il me semble agir sur ma concentration. Je dis bien : il me SEMBLE. Car ça ne fait que 2 semaines que je le prends. Mais encore, j'arrive en retard. Encore, je me lève trop tard. Et je suis plus agitée que jamais ! Une vraie queue de vaux ! Mais quand mon fils me parle, je suis là. Je veux dire : vraiment là. Et quand j'ouvre un livre ou le journal, je me souviens de ce que je viens de lire. Et mon moral semble meilleur.

Mais bon... Pour la vraie conclusion... on repassera.


samedi 25 janvier 2014

Analyser son passé pour mieux rebondir

Je l'avoue : j'étais devenue pessimiste. J'avais du mal à faire confiance à l'avenir. Lorsque, comme moi, on a essuyé des échecs plus souvent qu'à son tour, on devient craintif. Je n'osais plus rien, ne risquais plus rien, ne voulais plus prendre de décision. J'en étais certaine : l'échec me pendait au bout du nez.

Mais à bien y regarder, ce n'est pas vrai. J'ai eu mes bons coups, moi aussi. J'ai vécu mes réussites, moi aussi. Je ne suis pas un complet échec.

Alors que faire pour éviter que ça ne se reproduise ? Analyser mon passé pour éviter de répéter les mêmes erreurs. Et même là, l'échec me guette parce qu'essayer implique d'échouer. Mais si on n'essaie pas, on ne réussit pas. On garde le statut quo. Et ça, ce n'est pas dans la nature d'un attentionnel. Il n'y a rien de pire pour nous que de ne rien faire, de ne pas bouger, de ne rien tenter, même si tout nous pousse à le faire.

Par nature, on a besoin de bouger, de risquer, d'oser.

Mais pas n'importe comment.

On a besoin de s'arrêter et de réfléchir à ce que l'on va faire, même si c'est dur.




C'est ce que j'ai décidé de faire pour une fois. J'ai mis ma vie sur pause. J'ai analysé mon passé, avec ses bons coups et ses moins bons. J'ai essayé de cerner mes talents et mes forces, mes défauts et mes faiblesses. J'ai tout mis ça dans un tableau. Et j'en suis venue à la conclusion suivante :

Je dois faire quelque chose de créatif, que je peux faire à mon rythme, à ma façon et qui me passionne. Je suis meilleure dans mes propres projets que dans ceux des autres. Je suis très intuitive et j'apprends mieux par moi-même, en autodidacte, sans m'en rendre compte.

Il y a environ 1 an, je suis tombée sur mon bulletin de maternelle en fouillant dans de vieilles boîtes. Ma prof avait écrit : « A de bonnes idées, est très curieuse, très chercheuse, surtout pour la dramatisation. » Ça m'a jetée par terre.  « J'avais ce talent, moi ??? » Et là, je me suis mise à réfléchir à ma vie, à ce que j'aimais faire comme jeux ou dans mes temps libres : écrire, lire, aller au cinéma, écouter de la musique, inventer des histoires. Leur point commun : les mots. Et toujours, la création. De mondes, de personnages, d'intrigues, d'états d'âmes.

Depuis un bon bout de temps, la création littéraire me hante. Les idées de sujets affluent de façon exponentielle. Je regarde plein de films et lis plein de romans. J'aimerais être plongée dans cet imaginaire à coeur de jour.

Donc, j'ai décidé de me lancer là-dedans.

Non, ce ne sera pas facile. Non, ce n'est pas conventionnel. Oui, je vais me heurter au jugement des gens. Mais il ne faut pas oublier une chose : mon cerveau fonctionne différemment. Alors je dois faire les choses différemment.

Ça se peut que j'échoue, comme ça se peut que je réussisse. Et si j'échoue, je ferai autre chose, car j'aurai appris du passé.

samedi 18 janvier 2014

Pour le bien de mon fils

J'ai dû, quoi... arrêter le Strattera pendant 1 mois, 1 mois 1/2 ? Et pendant cette période, je me suis sentie renaître à la vie, pousser des ailes, vibrer, exaltée, passionnée... et perdre le contrôle de moi-même. Lorsque je me suis vue en train de serrer mon fils par les épaules tout en lui hurlant dessus, je me suis dit : « Bon, là, ça va faire ! Je reprends mes médicaments! ».

Mais ça n'a pas été de gaieté de coeur. Car malgré tous ses bons côtés, le Strattera me fait perdre ma joie de vivre, ma vitalité, mes élans, ma spontanéité, bref, tout ce que j'aime de mon TDAH.

Mais force m'a été de constater que pour le bien de mon fils, je n'ai pas le choix : je dois être médicamentée. Parce que sinon, je ne réponds plus de ma personne. Parce que sinon, je ne suis plus capable de me contrôler et la moindre vétille devient une montagne, la moindre frustration devient une explosion de colère. Mille et une idées m'accaparent : de l'envie de tout foutre en l'air à ce que je veux faire dans la vie et elles détruisent ma routine et les objectifs que je m'étais fixés. Je crie, je hurle, je fais des menaces, lance des objets sur les murs, claque les portes... Je suis l'enfer.

« Est-ce ce genre de mère que je veux être pour mon fils ? », me suis-je demandé.    « Est-ce ce genre de modèle que je veux lui donner ? ». « Et qu'arriverait-il si ma main partait ? Si je lui disais des choses tellement méchantes que ça bousillerait son estime de lui, que ça le déprimerait et lui donnerait envie d'en finir ? S'il devenait comme moi ? ». Ça n'aurait pas de bon sens et j'aurais l'impression d'avoir raté mon rôle de mère
(comme si je n'avais pas raté assez de choses comme ça dans ma vie !).

Alors j'ai repris du Strattera. 80 mg. La dose maximale.

Et depuis, je suis plus calme, plus maître de moi-même, plus disciplinée, plus focus dans mes actions. Mais plus zombie aussi... mais bon, on ne peut pas tout avoir !

samedi 30 novembre 2013

Repérer les gens qui ont le TDAH : un nouveau passe-temps !

Depuis environ 1 an, j'ai développé un nouveau passe-temps : j'observe les gens pour déceler chez eux un possible TDAH.

Je fixe leurs mouvements, en particulier ceux des maints et pieds, leur regard, leurs allées et venues. J'écoute leur voix, leur débit et leur intonation. Je les regarde s'agiter ou non, changer de sujet ou non, parler trop rapidement ou non, questionner, s'animer, se passionner, pleurer, s'esclaffer, se taper sur les cuisses, faire le bout-en-train.... ou non. Manquer des détails, oublier, gaffer, s'emporter... ou non.

Bien sûr, tout le monde agit ainsi au moins 1 fois dans sa vie ou de temps à autre. Ces agissements en eux-mêmes ne veulent rien dire, pris isolément. Ce sont des comportements typiquement humains. Il arrive à n'importe qui d'être agité, distrait, colérique, de faire des erreurs, d'avoir l'air ridicule, enfermé dans sa bulle, les nerfs à vif.

Mais là où se creuse la différence, c'est dans l'intensité et la fréquence de ces comportements, d'où la difficulté, pour moi, de distinguer les gens « normaux » des attentionnels. Je ne les vois pas agir à tous les jours et je n'entre-aperçois qu'une esquisse, qu'une parcelle, qu'un morceau de leur être à un certain moment de leur vie.

Mais si je les observe assez longtemps, disons, durant 1 heure, lors d'une prestation, d'une entrevue ou d'une participation quelconque à la télé, je peux oser me prononcer. Je ne serai jamais certaine à 100% de ce que j'avance, mais j'ai des chances de ne pas me tromper.

En plus des médias, les lieux publics n'échappent pas à mon analyse. Restos, commerces, routes et centres de formation et de divertissement sont des cibles parfaites.

À ces endroits, mine de rien, j'épie les tambourinements, les mouvements rapides, les gestes d'impatience et les voix un peu trop fortes qui en disent un peu trop. Je scrute les regards fixes, perdus, rêveurs, les questions à des réponses déjà données, les chahuts, les pas de course, les paroles blessantes et les gestes gauches. Je note les habillements singuliers, les paires dépareillées, les cheveux en bataille, les chemises à moitié sorties, les lacets défaits, les cravates mal ajustées.

Et depuis peu, je sonde les regards. Car les yeux des attentionnels me semblent différents de ceux des autres. Alors que ceux des seconds sont symétriques, ceux des premiers ont l'air plus écartés, l'un regardant légèrement plus à gauche ou à droite de l'autre, plus mobiles ou, au contraire, plus figés.

Ou peut-être est-ce une idée que je me fais à force de trop vouloir me chercher une communauté ou un sentiment d'appartenance.

La vie sans médicaments : dur, mais intense !

Il y a environ 1 semaine, j'ai délaissé les médicaments. Je les ai jetés comme de vieilles chaussettes. Non, plutôt, comme des vêtements qu'on met au rancart mais qu'on garde sous la main, au cas où.

J'avoue qu'ils ne me manquent pas.

Sans eux, je suis plus pétillante, la vie est plus belle, plus colorée. Sans eux, je me sens plus fonceuse, plus téméraire, j'ai du soleil dans le coeur. Sans eux, la vie est moins sombre, plus excitante.

Mais aussi, plus stressante et plus dure à gérer.

Oh ! Pour ce qui est de l'organisation, je ne m'en sors pas trop mal. J'écris tout partout : sur le frigidaire, dans mon calendrier, dans l'agenda de mon fils. Je laisse des notes sur le bureau, dans ma sacoche, dans le coffre à gants. Je mets les choses toujours à la même place, dans la même poche, le même sac, la même tablette, le même compartiment. J'évalue de plus en plus le temps que ça me prend pour faire les choses et je m'y prends à l'avance.

Oui, côté organisation, ça va.

Là où le bat blesse, c'est dans ma discipline, la maîtrise de moi et dans ma concentration.

J'ai bien commencé à modifier mon alimentation en mangeant plus de fruits et légumes et en remplaçant le café par le thé vert. Je m'assure de faire de l'exercice et de prendre un bol d'air frais chaque jour.

Mais j'ai cédé devant le sucre. De même que pour le café. Et parfois, je pèche et je ne vais pas prendre ma marche journalière et je me couche toujours vers les minuit et demie/ 1 heure du matin.

Bien que je me sois fixée quelques objectifs, je les perds rapidement de vue, aveuglée par tous ces artifices, ces offres alléchantes et ces propositions qui me sont faites.

De plus, j'ai toujours du mal à me concentrer lorsque je lis, mais les médicaments n'y changeaient rien de toute façon.

En ce qui concerne la gestion de mes émotions, je suis toujours une bombe à retardement. Mais j'ai développé un nouveau truc : je prends 3-4 grandes respirations lorsque la tension monte et ça me calme. Mais parfois, j'explose quand même. Et ce n'est pas beau. Surtout avec mon fils qui m'en fait voir de toutes les couleurs. Je me sens plus à fleur de peau et je suis portée à agir sans réfléchir. Quoique changer mon mode de vie m'y aide grandement !

Non, la vie n'est pas facile pour moi sans médicaments. Mais elle est plus intense. Et quoi de mieux pour quelqu'un qui carbure à l'émotion ?

mercredi 20 novembre 2013

SEE : l'antidote aux médicaments ?

Je dois l'avouer : depuis que je prends 60 mg de Strattera par jour, je fonctionne mieux. Peut-être même trop. Je fais ce que j'ai à faire, je suis plus calme, moins impulsive, j'ai moins de montagnes russes, je suis posée. En fait, j'ai l'impression d'être un robot qui ne fait que penser mais qui ne ressent plus.

J'ai perdu mon entrain, ma joie de vivre, je me sens engourdie. Au contraire, d'habitude, je suis plus émotive, plus expressive, je danse, je chante, je ris, je souris, je virevolte, je fais le bout-en-train, JE VIS, QUOI !!! Et le pire, dans tout ça, c'est que mon médecin veut augmenter ma dose à 80 mg par jour, soit le maximum. Ça va être quoi ?! Je vais être une morte vivante ?!!!

Alors j'ai décidé d'arrêter les pilules. Juste pour quelque temps. Pour voir. À la place, je vais miser sur le programme du docteur Ned Hallowell, psychiatre spécialisé en TDAH, que j'appelle SEE : Structure, Emotion, Energy. La structure, c'est le fait de se créer des limites de temps, grâce à des calendriers, des rappels, des alarmes. L'émotion, c'est ce qui nous permet de nous sentir connecté, notre sweet spot , l'espace qui relie ce qu'on aime faire à nos talents et à notre mission. Et l'énergie, c'est l'état de bien-être qui nous permet d'atteindre nos buts et nos objectifs. Pour maximiser notre énergie, on doit dormir au moins 7h de sommeil par nuit, faire de l'exercice et de la méditation chaque jour, bien se nourrir (de fruits, légumes, fibres, protéines et d'OMEGA 3 (qu'on trouve dans les huiles, les noix et le poisson) et stimuler notre cerveau.

Est-ce que ça fonctionnera ? Je l'ignore, mais une chose est sûre : je vais tout faire pour éviter cet état de robot causé par les médicaments !

Savoir remplir son réservoir

Il est important, et encore plus pour un attentionnel, de savoir remplir son réservoir. Et ceci, pour plusieurs raisons : cela nous évite de disjoncter (trop souvent), cela nous recentre sur nos priorités, cela nous permet d'être créatif et cela nous calme. En effet, selon le psychiatre Russell A. Barkley, une personne qui a une différence de l'attention doit remplir son réservoir 6 fois plus souvent que les autres (dits
« normaux»).

Bien sûr, votre entourage vous regardera d'un drôle d'air. Il se pourrait même qu'il pousse des commentaires du genre : « Tu sors encore?! », « Tu fais encore de la peinture ? », « Tu vas encore au cinéma ? « Tu vas encore prendre une marche ? » «Tu médites encore ? » « Pourquoi tu ne restes pas tranquille à la maison?».

Pourquoi je ne reste pas tranquille à la maison ? Eh bien, je vais vous le dire, pourquoi! Parce que si je reste 1 minute de plus entre ces 4 murs à endurer toute cette pression et cette tension, à me faire reprocher toutes sortes de choses, que ce soit verbalement ou par un soupir, un air bête ou un silence, des cris ou un air découragé, alors je vais passer mes journées à angoisser et à courir sans arrêt et à essayer de tout faire en même temps alors que les journées devraient avoir 48h au lieu de 24 ! Je vais alors me mettre à parler de plus en plus fort et impatiemment dans un CRESCENDO AHURISSANT JUSQU'À HURLER ET À LANCER TOUTES SORTES D'OBJETS QUI SE TROUVENT À MA PORTÉE TOUT EN CRIANT UN PAQUET DE BÊTISES ET EN MENAÇANT LES ÊTRES LES PLUS CHERS DE MA VIE ! Évidemment, je regretterai de m'être autant emportée et je m'enfermerai dans une pièce pour pleurer toutes les larmes de mon corps en me maudissant de n'être qu'un paquet de trouble qui ne devrait pas être sur Terre et qu'on devrait enfermer à l'asile ou en prison ! Évidemment, je m'excuserai à mes proches, ajoutant que mes paroles avaient dépassé mes pensées ou me justifiant d'avoir agi ainsi. Mais, évidemment, le mal sera fait et on ne me regardera plus jamais de la même manière ! Désormais, on se méfiera de moi et on craindra mes réactions, épiant mes moindres faits et gestes dans une peur grandissante, marchant sur des oeufs, tendu, se demandant si on devrait dire ceci ou faire cela ou pire... on me fuira.... toutes des situations qui auraient été évitées si j'avais su remplir mon réservoir.