Des fois, je me demande : Et si les livres étaient des histoires d'amour ?
Il y a quelques mois de cela, j'ai démarré un autre projet d'écriture. Un roman, cette fois. Super idée, la motivation y était, j'étais toute excitée, toutes les conditions étaient réunies. La première journée, je prends des notes, les idées coulent à flot, tout beigne. La deuxième, je suis sur ma lancée, une vraie fusée. Les jours suivants, c'est une avalanche de mots qui déferle sur le papier, je suis sur un élan pas possible. Une dizaine de pages plus tard, toujours aussi gonflée. Puis un jour, je me lève, je veux continuer mais... le goût n'y est pas. Les personnages sont bien définis, l'intrigue aussi, le décor est planté et j'ai commencé à raconter. Je bloque. Je ne sais plus quoi faire. La ferveur n'y est plus. La routine se fait sentir et je déteste. Je me force, je jette des mots sur le papier, mais le tracé n'est plus aussi vif, aussi assuré. Je continue quand même parce que je suis insécure. Je n'aime pas le vide, l'incertain, l'absence, il me faut remplir tout cela au plus vite. De n'importe quoi, sauf du vide. La page blanche, pas capable.
J'aime ce qui est nouveau, original, qui sort de la masse, qui se démarque et j'ai des idées. Mais quand j'ai sorti l'idée, que je l'ai caressée, que je l'ai tenue au bout de mes doigts, que je l'ai faite mienne, je m'en désintéresse. Je l'ai prise pour acquise et elle a perdu ses couleurs. Elle ne brille plus, ne m'enchante plus, ne me subjugue plus. J'ai juste envie de la laisser et de l'abandonner. Et je l'abandonne. Comme j'ai fait pour mon premier livre.
Mais pour combler ce manque, je me jette dans un autre projet, dans une autre écriture, à tête et à corps perdus. Comme un accro à la drogue, je dois prendre ma dose. Sinon c'est le délire. Un nouveau feu couve en moi, une nouvelle passion prend vie et je ne porte plus à terre pendant des jours... jusqu'à ce que la réalité me rattrape. Jusqu'à ce que je retombe sur terre et que je me rende compte de l'ampleur de la tâche. De tout ce qu'investir implique. Des sacrifiques que l'on doit faire, de la liberté coupée et des tourments qui n'en finissent plus. Alors je prends la clé des champs et j'abandonne à nouveau. Comme je l'ai fait pour mon deuxième livre.
Puis la culpabilité me gagne. Une voix me dit : « T'es juste une salope, une pas fiable, une enfant dans un corps de grande. Tu aimes t'amuser et quand ça devient sérieux, tu fuis, tu prends les jambes à ton cou. T'aimes pas les efforts et pourtant... les efforts rapportent. Ils te donnent de la fierté, ils te font grandir, ils te donnent de la valeur. Mais toi, tu t'en fous, c'est toujours à recommencer. Le travail te fait peur, tu la veux facile. Mais rien n'est facile dans la vie. Pour arriver là où on veut arriver, faut travailler à la sueur de son front, ne jamais lâcher, ne jamais abandonner, même si c'est dur, même si c'est décourageant. »
Alors je me replonge dans mon premier coup de foudre, et la passion se réinstalle, petit à petit, au fur et à mesure que je me rénvestis... jusqu'à ce qu'une autre idée m'allume, m'interpelle, m'emballe, me prenne aux tripes. Comme pour les deux premières, je recommence le même processus... jusqu'à ce que je me remette à penser à mon deuxième manuscrit, que j'ai laissé tomber si cruellement, si injustement, sans l'ombre d'un avertissement. Ma petite voix refait des siennes et je retourne vers lui.
Toujours, et toujours, comme si un livre, c'était un amour.
Dans ce blogue, vous en apprendrez davantage sur le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité), qui est, à mon avis, plus une différence qu'un déficit. À travers mon quotidien d'attentionnelle et sous forme de chroniques, je vous ferai découvrir un univers bien particulier, que partagent seulement 4% des gens.
lundi 3 octobre 2011
mardi 4 janvier 2011
La ponctualité... c'est quoi ça ?
Demander à un attentionnel d'être ponctuel, c'est comme demander à un éléphant de faire du ballet : c'est impossible.
Depuis que mon fils va à la pré-maternelle, je peux compter sur les doigts d'une main les fois où il est arrivé à l'heure. Oui, oui, c'est de ma faute, je le sais ! Le pire, c'est que je demande à mon chum de mettre le cadran, histoire de ne pas manquer le bateau...
Et je trouve quand même moyen de le manquer !
Je me lève de peine et de misère (c'est bien connu : les attentionnels sont des oiseaux de nuit), je prends mon p'tit café et oh! qu'il est bon, ce p'tit café ! à tel point que je le sirote jusqu'à la dernière goutte, regardant avec angoisse l'heure s'égrenner. Je sais que je dois réveiller Will. Je le sais et pourtant, je n'ose pas. Comme il a l'air bien, avec son air paisible et sa respiration régulière qui soulève sa poitrine juvénile ! Et je me dis : « j'ai encore le temps », j'ai encore une grosse heure devant moi. Mais 1 heure pour le réveiller, préparer et donner son déjeuner, lui mettre une couche propre, s'habiller, se brosser les dents, lui mettre ses vêtements d'extérieur et quand le temps est maussade, pour déneiger et déglacer les vitres de l'auto... Ouf ! Je pense que je surestime le temps qu'il me reste !
Alors là, poussée par la peur d'arriver en retard, je pédale. Je file réveiller Will, je lui sers son déjeuner, je le change de couche, l'habille, lui fais brosser ses dents et je le pousse jusqu'à l'auto à la vitesse de l'éclair . Là, je démarre en trombe (oui, oui, c'est dangereux, je le sais, surtout avec un gosse dans l'auto mais quand je suis pressée, je ne pense plus), je pèse sur l'accélérateur et je sacre devant chaque têteux qui me bloque le chemin, le coeur battant la chamade. Finalement, une fois devant l'immeuble, je tire Will par la manche et m'engouffre à l'intérieur à toute allure. Coup d'oeil à l'horloge : 8h35. Oh non ! Je suis encore arrivée en retard (faut être là pour 8h30)! Je me sens mal et me dépêche de déshabiller mon fils et de l'envoyer dans le local, n'osant pas trop regarder son éducatrice.
Je le sais qu'elle doit penser : « Elle n'est pas capable d'arriver à l'heure, celle-là! ». Eh non ! La ponctualité, connais pas. Au fait, c'est quoi ça ?
Depuis que mon fils va à la pré-maternelle, je peux compter sur les doigts d'une main les fois où il est arrivé à l'heure. Oui, oui, c'est de ma faute, je le sais ! Le pire, c'est que je demande à mon chum de mettre le cadran, histoire de ne pas manquer le bateau...
Et je trouve quand même moyen de le manquer !
Je me lève de peine et de misère (c'est bien connu : les attentionnels sont des oiseaux de nuit), je prends mon p'tit café et oh! qu'il est bon, ce p'tit café ! à tel point que je le sirote jusqu'à la dernière goutte, regardant avec angoisse l'heure s'égrenner. Je sais que je dois réveiller Will. Je le sais et pourtant, je n'ose pas. Comme il a l'air bien, avec son air paisible et sa respiration régulière qui soulève sa poitrine juvénile ! Et je me dis : « j'ai encore le temps », j'ai encore une grosse heure devant moi. Mais 1 heure pour le réveiller, préparer et donner son déjeuner, lui mettre une couche propre, s'habiller, se brosser les dents, lui mettre ses vêtements d'extérieur et quand le temps est maussade, pour déneiger et déglacer les vitres de l'auto... Ouf ! Je pense que je surestime le temps qu'il me reste !
Alors là, poussée par la peur d'arriver en retard, je pédale. Je file réveiller Will, je lui sers son déjeuner, je le change de couche, l'habille, lui fais brosser ses dents et je le pousse jusqu'à l'auto à la vitesse de l'éclair . Là, je démarre en trombe (oui, oui, c'est dangereux, je le sais, surtout avec un gosse dans l'auto mais quand je suis pressée, je ne pense plus), je pèse sur l'accélérateur et je sacre devant chaque têteux qui me bloque le chemin, le coeur battant la chamade. Finalement, une fois devant l'immeuble, je tire Will par la manche et m'engouffre à l'intérieur à toute allure. Coup d'oeil à l'horloge : 8h35. Oh non ! Je suis encore arrivée en retard (faut être là pour 8h30)! Je me sens mal et me dépêche de déshabiller mon fils et de l'envoyer dans le local, n'osant pas trop regarder son éducatrice.
Je le sais qu'elle doit penser : « Elle n'est pas capable d'arriver à l'heure, celle-là! ». Eh non ! La ponctualité, connais pas. Au fait, c'est quoi ça ?
lundi 20 décembre 2010
L'enfer des attentionnels : le ménage !!!
S'il y a une chose qui me met les nerfs en boule, dans la vie, c'est bien le ménage ! Cette corvée d'enfer qui n'en finit plus et qui est d'un ennui à vouloir se jeter du haut du 20e ! Cette tâche d'une insignifiance crasse et d'une bassesse inouïe, qui me donne envie de gerber et de tout envoyer par la fenêtre, chiffons, linges, nettoyants et sauts compris !
C'est bien simple : ce n'est jamais assez ! Assez bien lavé, récuré, décrotté, dépoussiéré, moppé, ciré ! Jamais assez brillant, inspecté, bien placé, bien rangé, à sa place. Mon oeil de lynx voit tout, de la poussière qui traîne au bout de tissu pas assez lisse, de la tache tenace qui ne veut pas partir aux graines de biscuits laissées par mon fils !
Et je vois toujours quelque chose à nettoyer : quand ce n'est pas le salon, ce sont les chambres ou la salle de bain, quand ce n'est pas la salle de bain, c'est la cuisine ou le hall d'entrée. Et quand j'ai fini tout un étage, je passe au suivant, quitte à nettoyer la cave au complet ! Et quand j'ai tout lavé, j'inspecte les coins, les dessous et les côtés, pour voir si je n'ai rien laissé au hasard.
Lorsque je fais le ménage, c'est comme si j'avais des yeux au rayon X, qui voient tout, partout, n'importe où, au travers des murs, des étoffes, du plancher, du plafond, du bois comme du béton ! J'ai toujours ce grand angle avec moi, ce qui est vraiment fatigant !
Après plusieurs heures de cet exercice merdique, fourbue, échevelée, transpirée et crevée, je trouve quand même autre chose à nettoyer, mon oeil de lynx ayant repéré l'inrepérable ! Je me dis alors :
« Quand cet enfer finira-t-il donc ? Aura-t-il seulement une fin ? Si oui, quand ? Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine ? Non, c'est vrai, jamais ! Car tout est toujours à recommencer, surtout quand rien ne peut nous échapper ! ».
J'ai beau mettre de la musique, ça n'apaise pas tellement ma souffrance, à vrai dire. Même si le tout se fait dans une atmosphère plus légère, ça n'enlève pas mon dégoût pour cette tâche débilitante au possible, qui ne me permet pas de créer, d'inventer, de solutionner, d'être une attentionnelle, quoi ! Par-dessus le marché, je me fais dire :
« T'en fais pas assez !!! ».
Évidemement, cette phrase est lancée par un non-attentionnel qui marche aux règles, aux consignes et à l'évident. Qui est organisé, sensé, structuré, qui ne connaît pas la distraction ni l'hyperactivité, et qui fait seulement le strict minimum et ce qui se trouve devant lui.
Et surtout, qui ne s'adonne que très rarement à cet enfer qu'est le ménage !
C'est bien simple : ce n'est jamais assez ! Assez bien lavé, récuré, décrotté, dépoussiéré, moppé, ciré ! Jamais assez brillant, inspecté, bien placé, bien rangé, à sa place. Mon oeil de lynx voit tout, de la poussière qui traîne au bout de tissu pas assez lisse, de la tache tenace qui ne veut pas partir aux graines de biscuits laissées par mon fils !
Et je vois toujours quelque chose à nettoyer : quand ce n'est pas le salon, ce sont les chambres ou la salle de bain, quand ce n'est pas la salle de bain, c'est la cuisine ou le hall d'entrée. Et quand j'ai fini tout un étage, je passe au suivant, quitte à nettoyer la cave au complet ! Et quand j'ai tout lavé, j'inspecte les coins, les dessous et les côtés, pour voir si je n'ai rien laissé au hasard.
Lorsque je fais le ménage, c'est comme si j'avais des yeux au rayon X, qui voient tout, partout, n'importe où, au travers des murs, des étoffes, du plancher, du plafond, du bois comme du béton ! J'ai toujours ce grand angle avec moi, ce qui est vraiment fatigant !
Après plusieurs heures de cet exercice merdique, fourbue, échevelée, transpirée et crevée, je trouve quand même autre chose à nettoyer, mon oeil de lynx ayant repéré l'inrepérable ! Je me dis alors :
« Quand cet enfer finira-t-il donc ? Aura-t-il seulement une fin ? Si oui, quand ? Demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l'année prochaine ? Non, c'est vrai, jamais ! Car tout est toujours à recommencer, surtout quand rien ne peut nous échapper ! ».
J'ai beau mettre de la musique, ça n'apaise pas tellement ma souffrance, à vrai dire. Même si le tout se fait dans une atmosphère plus légère, ça n'enlève pas mon dégoût pour cette tâche débilitante au possible, qui ne me permet pas de créer, d'inventer, de solutionner, d'être une attentionnelle, quoi ! Par-dessus le marché, je me fais dire :
« T'en fais pas assez !!! ».
Évidemement, cette phrase est lancée par un non-attentionnel qui marche aux règles, aux consignes et à l'évident. Qui est organisé, sensé, structuré, qui ne connaît pas la distraction ni l'hyperactivité, et qui fait seulement le strict minimum et ce qui se trouve devant lui.
Et surtout, qui ne s'adonne que très rarement à cet enfer qu'est le ménage !
La procrastination... cette ennemie redoutable !
La procrastination est une seconde nature, pour les attentionnels. Elle nous colle à la peau et ne veut pas s'en aller! On a beau essayer de l'y chasser, elle s'agrippe à nous, désespérément, l'air de dire : « Vous ne vous débarrasserez pas de moi! ».
Écrire est ce que je veux le plus faire au monde. J'adore ça, j'en bave, je m'en délecte les doigts, je m'en pourliche, j'en fais une obsession, j'y pense jour et nuit. Pourtant, et là est le paradoxe, j'ai de la misère à m'y mettre.
Avant de commettre l'acte, je cherche des dérivés, des voies de contournement, des subterfuges, des fabulations, des excuses pour éviter ce face-à-face pénible. Je me perds dans tout un tas de pensées qui m'amènent à la dérive :
« Et si je me faisais un p'tit café ? Des choses qui traînent dans le salon ! Vite, il faut enlever ça de là! Pourquoi ne pas changer mon fond d'écran ? À moins que j'aille voir mes courriels ? Un peu de musique va me motiver, allez hop ! Ouvrons la radio ! Il faudrait bien que je prenne rendez-vous avec mon doc ! Depuis le temps que j'attends après ça ! Oh mais pas tout de suite ! Je dois faire une brassée de lavage ! Mais pas avant d'avoir fait le lit ! Et puis le lit attendra : je ne suis quand même pas pour laisser cette vaisselle sale sur le comptoir ! Heille ! Mais j'y pense ! Je ne suis pas allée chercher mon courrier ! Et je n'ai pas écouté les nouvelles !».
Trois heures et une dizaine de choses à faire plus tard, je n'ai toujours pas écrit une foutue ligne ! Je n'ai pas fait ce que, pourtant, j'aime le plus faire au monde ! Et ça, à cause de ma maudite procrastination, cette ennemie redoutable !
Écrire est ce que je veux le plus faire au monde. J'adore ça, j'en bave, je m'en délecte les doigts, je m'en pourliche, j'en fais une obsession, j'y pense jour et nuit. Pourtant, et là est le paradoxe, j'ai de la misère à m'y mettre.
Avant de commettre l'acte, je cherche des dérivés, des voies de contournement, des subterfuges, des fabulations, des excuses pour éviter ce face-à-face pénible. Je me perds dans tout un tas de pensées qui m'amènent à la dérive :
« Et si je me faisais un p'tit café ? Des choses qui traînent dans le salon ! Vite, il faut enlever ça de là! Pourquoi ne pas changer mon fond d'écran ? À moins que j'aille voir mes courriels ? Un peu de musique va me motiver, allez hop ! Ouvrons la radio ! Il faudrait bien que je prenne rendez-vous avec mon doc ! Depuis le temps que j'attends après ça ! Oh mais pas tout de suite ! Je dois faire une brassée de lavage ! Mais pas avant d'avoir fait le lit ! Et puis le lit attendra : je ne suis quand même pas pour laisser cette vaisselle sale sur le comptoir ! Heille ! Mais j'y pense ! Je ne suis pas allée chercher mon courrier ! Et je n'ai pas écouté les nouvelles !».
Trois heures et une dizaine de choses à faire plus tard, je n'ai toujours pas écrit une foutue ligne ! Je n'ai pas fait ce que, pourtant, j'aime le plus faire au monde ! Et ça, à cause de ma maudite procrastination, cette ennemie redoutable !
mardi 7 décembre 2010
Maudite bougeotte !
Il arrive souvent que mon chum me lance :
« Pourquoi on pourrait pas rester à la maison, aujourd’hui ?»
« Pourquoi il faut toujours qu’on sorte, qu’on aille à quelque part ? »
« On dirait que t’es jamais bien nulle part : t’es toujours partie ! ».
Et mon fils, de continuer :
« On va où, aujourd’hui, maman ? Pis demain, on va aller où ? Pis après-demain ? Pis après après demain ?».
Eh bien, je vais te le dire, pourquoi je ne suis pas capable de rester en place, de mener la vie de pépère pantoufle à laquelle tu aspires tant ! C’est parce que j’ai la bougeotte ! Je suis comme ça et j’ai toujours été comme ça ! Je ne peux pas m’empêcher de prendre l’auto et de partir, comme ça, sur un coup de tête, sans avoir nécessairement de destination précise. J’ai juste besoin de rouler, rouler, rouler ou d’aller au resto, au ciné, au magasin, de voir des amis, mes parents, la terre entière !
J’ai aussi vu une grosse dIfférence dans l’attitude de mon fils quand il est avec moi et quand il est avec son père. Avec moi, il est plus nerveux, agité et excité. Avec Michel, il est plus calme, sage et obéissant. Ça me frustre de voir ça ! Même mon chum a remarqué cette différence. Ça doit être parce que j’ai la bougeotte et que je suis plus active que Michel. Lui, quand il est à la maison, il ne fait pas grand-chose : il s’assoit et regarde la télé, quand il n’est pas en train de dormir. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je m’agite comme une abeille, trouvant toujours quelque chose à faire : tantôt du lavage, tantôt du rangement, tantôt les repas et la vaisselle, tantôt des commissions, ici le placement des draps, là du ménage. Je suis incapable de rester assise, tranquille ! Pas étonnant que je sois si fatiguée à la fin de mes journées !
Bon, c’est sûr que je suis maman au foyer, moi. Je ne travaille pas à l’extérieur 70 heures par semaine. Mais même si c’était le cas, je pense que j’aurais bien du mal à rester assise devant le téléviseur. Mon père est comme moi : il est toujours occupé. Et il travaille quand même un bon 50 heures par semaine ! Quand il a fini son travail, il ne se repose pas, non ! Il fait du ménage, de la comptabilité, des travaux sur son terrain, des commissions, magasiner, jouer au golf ou faire du ski, et j’en passe ! C’est héréditaire, ce goût pour la bougeotte : mes grands-parents paternels étaient comme ça, et mes arrière-grands-parents paternels également. Bon, vous allez me dire que dans l’ancien temps, tout le monde était comme ça et qu’ils n’avaient pas le temps de se reposer. Oui, c’est vrai ! Mais comment expliquer ces commentaires de ma famille : je dois bien avoir quelque chose de particulier !
Quand j’étais petite, ma mère m’appelait « Road Runner ». Oui, vous savez, comme ce personnage de dessin animé ! Ce n’est pas pour rien : j’étais toujours en mouvement ! À 7 heures du matin, je me lançais sur le téléphone pour appeler les petits voisins. Ma journée venait de commencer ! Et je n’arrêtais que quand je tombais de fatigue ! En classe, c’était une vraie torture ! Devant rester assise, je bougeais toujours les mains et les pieds, au grand dam de mes profs et camarades de classe ! Je pense que ça leur tombait royalement sur les nerfs ! Je faisais le pitre, n’en pouvant plus de ce calme plat ! Et ça finissait toujours pareil : dans le bureau du directeur et dans le corridor, avec mon bureau. Mais là j’étais bien : je pouvais bouger !
Non, je pense que de ce côté-là, mon chum et moi on ne s’entendra jamais. Alors que lui n’aspire qu’à se terrer dans le bois avec son chalet, moi je ne rêve qu'à faire le tour du monde. Alors que lui tripe sur les fins de semaine confinées à la maison, moi je capote sur les fins de semaine bien remplies, où on ne voit pas passer le temps et où on se promène à longueur de journée ! Même quand je suis complètement à plat, je trouve quand même de l’énergie pour ramasser quelques bébelles qui traînent à terre ! Lui, quand il est à plat, il s’enfonce dans son divan, et ne le quitte que pour aller dormir.
Moi, quand je passe seulement une journée chez moi, j’ai des fourmis dans les jambes : j’ai besoin de sortir comme ce n’est pas possible ! Rester à la maison pour faire des gougous gagas est une véritable torture ! Idem pour popoter, bricoler ou jouer avec mon fils ! Mon Dieu que je trouve le temps long ! Un enfant, ça ne va pas vite. Alors moi qui ai besoin d’être toujours sur une piste de course, ça me fait vraiment flipper ! C’est comme si je conduisais une bolide sport super puissant et que j’étais ralentie dans ma course par une coccinelle. Ah !!!
Maudite bougeotte !
« Pourquoi on pourrait pas rester à la maison, aujourd’hui ?»
« Pourquoi il faut toujours qu’on sorte, qu’on aille à quelque part ? »
« On dirait que t’es jamais bien nulle part : t’es toujours partie ! ».
Et mon fils, de continuer :
« On va où, aujourd’hui, maman ? Pis demain, on va aller où ? Pis après-demain ? Pis après après demain ?».
Eh bien, je vais te le dire, pourquoi je ne suis pas capable de rester en place, de mener la vie de pépère pantoufle à laquelle tu aspires tant ! C’est parce que j’ai la bougeotte ! Je suis comme ça et j’ai toujours été comme ça ! Je ne peux pas m’empêcher de prendre l’auto et de partir, comme ça, sur un coup de tête, sans avoir nécessairement de destination précise. J’ai juste besoin de rouler, rouler, rouler ou d’aller au resto, au ciné, au magasin, de voir des amis, mes parents, la terre entière !
J’ai aussi vu une grosse dIfférence dans l’attitude de mon fils quand il est avec moi et quand il est avec son père. Avec moi, il est plus nerveux, agité et excité. Avec Michel, il est plus calme, sage et obéissant. Ça me frustre de voir ça ! Même mon chum a remarqué cette différence. Ça doit être parce que j’ai la bougeotte et que je suis plus active que Michel. Lui, quand il est à la maison, il ne fait pas grand-chose : il s’assoit et regarde la télé, quand il n’est pas en train de dormir. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je m’agite comme une abeille, trouvant toujours quelque chose à faire : tantôt du lavage, tantôt du rangement, tantôt les repas et la vaisselle, tantôt des commissions, ici le placement des draps, là du ménage. Je suis incapable de rester assise, tranquille ! Pas étonnant que je sois si fatiguée à la fin de mes journées !
Bon, c’est sûr que je suis maman au foyer, moi. Je ne travaille pas à l’extérieur 70 heures par semaine. Mais même si c’était le cas, je pense que j’aurais bien du mal à rester assise devant le téléviseur. Mon père est comme moi : il est toujours occupé. Et il travaille quand même un bon 50 heures par semaine ! Quand il a fini son travail, il ne se repose pas, non ! Il fait du ménage, de la comptabilité, des travaux sur son terrain, des commissions, magasiner, jouer au golf ou faire du ski, et j’en passe ! C’est héréditaire, ce goût pour la bougeotte : mes grands-parents paternels étaient comme ça, et mes arrière-grands-parents paternels également. Bon, vous allez me dire que dans l’ancien temps, tout le monde était comme ça et qu’ils n’avaient pas le temps de se reposer. Oui, c’est vrai ! Mais comment expliquer ces commentaires de ma famille : je dois bien avoir quelque chose de particulier !
Quand j’étais petite, ma mère m’appelait « Road Runner ». Oui, vous savez, comme ce personnage de dessin animé ! Ce n’est pas pour rien : j’étais toujours en mouvement ! À 7 heures du matin, je me lançais sur le téléphone pour appeler les petits voisins. Ma journée venait de commencer ! Et je n’arrêtais que quand je tombais de fatigue ! En classe, c’était une vraie torture ! Devant rester assise, je bougeais toujours les mains et les pieds, au grand dam de mes profs et camarades de classe ! Je pense que ça leur tombait royalement sur les nerfs ! Je faisais le pitre, n’en pouvant plus de ce calme plat ! Et ça finissait toujours pareil : dans le bureau du directeur et dans le corridor, avec mon bureau. Mais là j’étais bien : je pouvais bouger !
Non, je pense que de ce côté-là, mon chum et moi on ne s’entendra jamais. Alors que lui n’aspire qu’à se terrer dans le bois avec son chalet, moi je ne rêve qu'à faire le tour du monde. Alors que lui tripe sur les fins de semaine confinées à la maison, moi je capote sur les fins de semaine bien remplies, où on ne voit pas passer le temps et où on se promène à longueur de journée ! Même quand je suis complètement à plat, je trouve quand même de l’énergie pour ramasser quelques bébelles qui traînent à terre ! Lui, quand il est à plat, il s’enfonce dans son divan, et ne le quitte que pour aller dormir.
Moi, quand je passe seulement une journée chez moi, j’ai des fourmis dans les jambes : j’ai besoin de sortir comme ce n’est pas possible ! Rester à la maison pour faire des gougous gagas est une véritable torture ! Idem pour popoter, bricoler ou jouer avec mon fils ! Mon Dieu que je trouve le temps long ! Un enfant, ça ne va pas vite. Alors moi qui ai besoin d’être toujours sur une piste de course, ça me fait vraiment flipper ! C’est comme si je conduisais une bolide sport super puissant et que j’étais ralentie dans ma course par une coccinelle. Ah !!!
Maudite bougeotte !
lundi 25 octobre 2010
Une autre sceptique... mais qui croit en moi !
Comme ma psychiatre me l'avait suggéré, je suis allée voir une psychologue, non sans douter de l'utilité de l'affaire... Après tout, si ni mon médecin, ni ma psychiatre ne croyait que j'avais le TDAH, pourquoi la psychologue le croirait ? J'ai même failli faire demi-tour, une fois à l'hôpital.
« Ça ne servira à rien, me disais-je, encore une fois. À quoi bon ?!»
Après lui avoir déballé une partie de ma vie et mentionné que j'avais sûrement le déficit de l'attention, elle n'hésita pas :
« Je ne pense pas que tu aies un quelconque déficit de l'attention. Durant ma pratique, j'en ai évalué, des gens qui avaient le TDAH, et crois-moi, ils auraient été incapables d'accomplir ce que tu as accompli. Ils n'auraient pas été capables de lire, ne serait-ce qu'un livre et encore moins, d'aller à l'université et d'avoir un bac.
- Oui mais quand je lis, je dois souvent relire 10 fois le même paragraphe parce que je ne sais même pas ce que je viens de lire... Et mon bac, je l'ai eu par la peau des fesses et j'ai même failli être expulsée de mon programme ! J'ai été virée de ma dernière job parce que je faisais trop d'erreurs, bien que j'avais l'impression de faire du bon travail et de donner mon 110 % ! Comment expliquez-vous ça ?!!!
- Eh bien... peut-être que tes lectures étaient plates et que tu manquais de motivation... Peut-être que tu avais moins de capacités que les autres et que n'avais pas les compétences pour faire le travail que tu faisais... Ça ne veut pas dire que tu avais le TDAH. Je vois aussi dans ton dossier que tu as des troubles d'anxiété... Ça affecte souvent la concentration et la performance au travail...
- Oui, je suis anxieuse, c'est vrai, mais quand je travaillais, à mon dernier emploi, j'aimais ce que je faisais et je ne pensais à rien d'autre...
- De toute façon, je trouve que tes patrons ont été très durs avec toi... Tu avais peut-être du mal à faire ton travail mais ils auraient pu te l'expliquer et te le montrer comme il faut... Ils auraient pu prendre des mesures pour te faciliter la tâche... Ils cherchaient peut-être à faire entrer quelqu'un d'autre à ta place ou à sauver des coûts et ils ont pris une personne plus faible comme bouc-émissaire... Comme tu as des troubles d'anxiété et que ça devait paraître, ils t'ont choisi comme mouton noir... Tu sais, le monde du travail est souvent impitoyable...
Voilà. Ça y était. Le chat était de nouveau sorti du sac : l'anxiété était la cause de tous mes problèmes. Je ne pouvais pas avoir le TDAH. Impossible.
- En tout cas, je trouve que tu es quelqu'un de très intéressant, d'articulé, qui a un potentiel et il me fera plaisir de travailler avec toi.
- Ah bon... Ça fait du bien à entendre parce qu'en ce moment, ma confiance en moi est à zéro... Surtout côté travail...
- Eh bien, je vais t'aider à la retrouver ! Je suis sûre que tu peux faire plusieurs choses ! Je serai heureuse de t'aider ! En attendant, prends soin de toi et on doit déjà se dire à la prochaine. On se reverra dans deux semaines.
- Oh, merci ! Merci beaucoup !
En quittant son bureau, j'étais déçue et satisfaite à la fois. Déçue parce qu'elle non plus, ne croyait pas que j'avais le TDAH. Mais satisfaite parce que j'avais rencontré quelqu'un qui croyait en moi ! Et c'était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment-là !
« Ça ne servira à rien, me disais-je, encore une fois. À quoi bon ?!»
Après lui avoir déballé une partie de ma vie et mentionné que j'avais sûrement le déficit de l'attention, elle n'hésita pas :
« Je ne pense pas que tu aies un quelconque déficit de l'attention. Durant ma pratique, j'en ai évalué, des gens qui avaient le TDAH, et crois-moi, ils auraient été incapables d'accomplir ce que tu as accompli. Ils n'auraient pas été capables de lire, ne serait-ce qu'un livre et encore moins, d'aller à l'université et d'avoir un bac.
- Oui mais quand je lis, je dois souvent relire 10 fois le même paragraphe parce que je ne sais même pas ce que je viens de lire... Et mon bac, je l'ai eu par la peau des fesses et j'ai même failli être expulsée de mon programme ! J'ai été virée de ma dernière job parce que je faisais trop d'erreurs, bien que j'avais l'impression de faire du bon travail et de donner mon 110 % ! Comment expliquez-vous ça ?!!!
- Eh bien... peut-être que tes lectures étaient plates et que tu manquais de motivation... Peut-être que tu avais moins de capacités que les autres et que n'avais pas les compétences pour faire le travail que tu faisais... Ça ne veut pas dire que tu avais le TDAH. Je vois aussi dans ton dossier que tu as des troubles d'anxiété... Ça affecte souvent la concentration et la performance au travail...
- Oui, je suis anxieuse, c'est vrai, mais quand je travaillais, à mon dernier emploi, j'aimais ce que je faisais et je ne pensais à rien d'autre...
- De toute façon, je trouve que tes patrons ont été très durs avec toi... Tu avais peut-être du mal à faire ton travail mais ils auraient pu te l'expliquer et te le montrer comme il faut... Ils auraient pu prendre des mesures pour te faciliter la tâche... Ils cherchaient peut-être à faire entrer quelqu'un d'autre à ta place ou à sauver des coûts et ils ont pris une personne plus faible comme bouc-émissaire... Comme tu as des troubles d'anxiété et que ça devait paraître, ils t'ont choisi comme mouton noir... Tu sais, le monde du travail est souvent impitoyable...
Voilà. Ça y était. Le chat était de nouveau sorti du sac : l'anxiété était la cause de tous mes problèmes. Je ne pouvais pas avoir le TDAH. Impossible.
- En tout cas, je trouve que tu es quelqu'un de très intéressant, d'articulé, qui a un potentiel et il me fera plaisir de travailler avec toi.
- Ah bon... Ça fait du bien à entendre parce qu'en ce moment, ma confiance en moi est à zéro... Surtout côté travail...
- Eh bien, je vais t'aider à la retrouver ! Je suis sûre que tu peux faire plusieurs choses ! Je serai heureuse de t'aider ! En attendant, prends soin de toi et on doit déjà se dire à la prochaine. On se reverra dans deux semaines.
- Oh, merci ! Merci beaucoup !
En quittant son bureau, j'étais déçue et satisfaite à la fois. Déçue parce qu'elle non plus, ne croyait pas que j'avais le TDAH. Mais satisfaite parce que j'avais rencontré quelqu'un qui croyait en moi ! Et c'était exactement ce dont j'avais besoin à ce moment-là !
lundi 18 octobre 2010
Des mères pas ordinaires
Les mères qui ont le déficit de l'attention ne sont pas nécessairement exemplaires aux yeux des autres, de la société, des gens « normales ». Elles se laissent traîner, semblent paresseuses, désorganisées et manquer de motivation. Elles affichent une anxiété et des sautes d'humeur démesurées, ont l'air de manquer totalement de discipline, d'avoir du mal à « suivre une routine » et semblent trop impulsives et irresponsables.
Eh bien, oui, je l'avoue :
« JE SUIS TOUT CELA À LA FOIS ! »
Et... ça ne me dérange pas. Ça l'air de plus déranger les autres, en fait. Et ça finit par me déranger, de déranger les autres. C'est ça qui me dérange le plus, au fond. Comme j'ai l'air dérangée, n'est-ce-pas ?!
MAIS ! Ce qu'on ne dit pas, de nous, les mères attentionnelles, c'est :
- Qu'on n'hésitera pas à rester à la maison pour le bien-être de nos petis!
- Qu'on transformera un module de jeu en bateau ou en vaisseau spatial!
- Qu'on se roulera volontiers par terre, dans l'herbe ou la neige pour les amuser!
- Qu'on prêtera une voix à des objets inanimés!
- Qu'on ira au parc, tard le soir!
- Qu'on amènera nos enfants à l'autre bout de la terre, dans une virée dont ils se souviendront longtemps!
- Qu'on leur achètera une petite babiole ou paiera un repas au resto, comme ça, sur le coup de l'impulsion!
Bref, on est des mères pas ordinaires.
On se fout des conventions et des «qu'en dira-t-on» et on fait comme bon nous semble, en suivant notre instinct et nos « feelings ».
Et vous savez quoi ?
Eh bien, C'EST TANT MIEUX!!!
Eh bien, oui, je l'avoue :
« JE SUIS TOUT CELA À LA FOIS ! »
Et... ça ne me dérange pas. Ça l'air de plus déranger les autres, en fait. Et ça finit par me déranger, de déranger les autres. C'est ça qui me dérange le plus, au fond. Comme j'ai l'air dérangée, n'est-ce-pas ?!
MAIS ! Ce qu'on ne dit pas, de nous, les mères attentionnelles, c'est :
- Qu'on n'hésitera pas à rester à la maison pour le bien-être de nos petis!
- Qu'on transformera un module de jeu en bateau ou en vaisseau spatial!
- Qu'on se roulera volontiers par terre, dans l'herbe ou la neige pour les amuser!
- Qu'on prêtera une voix à des objets inanimés!
- Qu'on ira au parc, tard le soir!
- Qu'on amènera nos enfants à l'autre bout de la terre, dans une virée dont ils se souviendront longtemps!
- Qu'on leur achètera une petite babiole ou paiera un repas au resto, comme ça, sur le coup de l'impulsion!
Bref, on est des mères pas ordinaires.
On se fout des conventions et des «qu'en dira-t-on» et on fait comme bon nous semble, en suivant notre instinct et nos « feelings ».
Et vous savez quoi ?
Eh bien, C'EST TANT MIEUX!!!
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