Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu une phrase qui m'a marquée. Cela disait :
"Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire mais plutôt, ce que vous VOULEZ faire!"
J'ai donc pensé à tous les domaines dans lesquels j'excellais à l'école et où je pourrais peut-être mieux réussir que dans mon domaine actuel : sociologie, psychologie, travail social, éducation spécialisée, histoire de l'art... Je me suis alors demandé :
"Est-ce vraiment ce que je VEUX faire ?"
Et puis, à force de m'interroger, de me questionner, d'être honnête envers moi-même, force m'a été d'admettre que non, que tout cela ne m'intéressait pas, ou à peine, en tout cas, pas pour être une passion, pas même un germe de passion. Force m'a été d'admettre que mes intérêts étaient vraiment ailleurs et que ma personnalité solitaire, rêveuse, instable, distraite et à la recherche d' un idéal concordait davantage avec l'art.
J'ai beau vouloir être comme tout le monde, vouloir m'y intégrer, vouloir agir comme lui, penser comme lui, ça ne fonctionne pas. Il n'y a rien à faire.
C'est vraiment une passion pour moi. Lire et écrire passent avant tout. Même (et j'ai honte de l'écrire) avant mon fils ! Je ne fais que penser aux moments de sommeil de celui-ci, pendant lesquels je pourrai m'imprégner, aller à la découverte des mots, m'en imbiber, m'en entourer, m'enrouler avec... m'en réconforter, quoi !
Car grâce aux mots, je retrouve mon équilibre. Avec eux, je peux extirper toute la douleur, la folie et l'extase qui m'habitent, qui me rongent à l'intérieur et les sortir de mon être pour les déposer, tout en douceur, avec amour, même, sur le papier. Après, enfin, je peux respirer librement, l'air passe mieux, je suis plus détendue, plus sereine.
Plus le temps passe et plus j'ai l'intime conviction d'avoir une vocation : celle d'auteur. Mais j'ai tellement peur des regards, des jugements qui se porteraient sur moi si je le disais, mais aussi, des échecs (car j'en ai eus tellement!), que je n'ose m'aventurer plus avant dans cette passion qui est la mienne.
Cette dernière arrive bien avant l'intérêt que je porte à mon chum et mon enfant, dans la liste de mes priorités, ce qui n'est pas peu dire ! Comment expliquer cela à mon homme, à mes parents, à mes amis ??? J'ai peine à me l'expliquer moi-même.
Le soir venu, quand le soleil se couche derrière la ville pour faire place à l'ombre de la nuit, au lieu de courir dans les bras de mon homme, je coure ouvrir un livre. Si les écrits avaient des bras, comme je m'y sentirais bien !
Sûrement que cette passion coure à ma perte : la perte de ma vie intime, de ma vie de famille. Mais je m'en fiche : c'est la seule chose qui ne m'est jamais déçue, laissée de côté, laissée tomber. J'aime mieux me retrouver seule mais passionnée qu'entourée mais éteinte ! Hélas ! combien de gens préfèrent cette dernière situation : elle est tellement plus rassurante !
Le problème est que si être auteur est vraiment ma vocation, c'en est aussi une totalement risquée, en plus d'être dévalorisée par la société et plus particulièrement, par mon entourage. En effet, bien des membres de ma famille n'en ont que faire des écrivains, qu'ils considèrent comme des pelleteurs de nuages qui ne foutent rien et donc, qui sont sans intérêt. Pourtant, dans un numéro du magazine L'Actualité, on y mentionnait que bon nombre des technologies qui font partie de notre vie ont d'abord été pensées par des écrivains de science-fiction. Alors les écrivains sont inutiles, vraiment ?
Combien de fois, aussi, mon entourage m'a-t-il poussé, et me pousse encore, par des moyens détournés, à me trouver un "vrai" travail, autrement dit, un statut de salariée pour une entreprise X dans laquelle il y a une hiérarchie et des fonctions bien précises données par un supérieur, à un taux horaire enviable et dont la réputation n'est plus à faire ? Comme j'ai dû les décevoir, tous ces gens qui m'entourent (en fait il y en a peu), moi qui, plus souvent qu'autrement, ai occupé le statut précaire et très peu enviable de "pigiste", à faire quelque besogne douteuse à des tarifs plus que dérisoires ! Pour eux, cela est synonyme d'une totale immaturité dont il faudrait bien que je me départisse un jour !
Mais peut-on vraiment passer outre une vocation et la sortir d'une personne pour en faire un être que la plupart considèrent comme "normal" ? Que doit faire cette même personne quand, au beau milieu d'une activité routinière, telle le ménage ou le lavage, elle est assaillie par un sujet, une phrase, une idée ? Quand elle en est tellement absorbée qu'elle en oublie de manger et de se laver ? De porter attention à chum et enfant(s) ? Quand l'envie de lire et d'écrire est tellement forte qu'elle est heureuse seulement quand elle peut le faire ? Ne devrait-elle pas se lancer à fond dans cette vocation, à ses risques et périls, sans savoir où cela la conduira mais qui, elle en est sûr, la rendra infiniment heureuse ?
Dans ce blogue, vous en apprendrez davantage sur le TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec/sans hyperactivité), qui est, à mon avis, plus une différence qu'un déficit. À travers mon quotidien d'attentionnelle et sous forme de chroniques, je vous ferai découvrir un univers bien particulier, que partagent seulement 4% des gens.
dimanche 19 juillet 2009
vendredi 19 juin 2009
L'art d'avoir l'air folle
Dans l'art d'avoir l'air folle, je dois être dans les meilleures, sinon, LA meilleure ! Oui, il m'arrive, hélas, toutes sortes de situations où je ne donne pas une image disons... très flatteuse de moi.
Hier en est un merveilleux exemple.
Avant d'aller chercher mon fils à la garderie, je vais porter un sac dans la poubelle. En revenant sur mes pas, je me fais «accrochée» par ma propriétaire (J'habite un minuscule 3 1/2... mais plus pour longtemps, hihi !) :
«La poubelle était-tu pleine ?»
Sans réfléchir (comme j'en ai l'habitude), je réponds :
«Oui!»
- Ah bon... le camion à vidanges est pas passé ?
- Euh... oui, mais c'est à soir.
- Ce soir ? Je pensais que c'était à matin.
- Euh... non, d'habitude, c'est le jeudi matin.
- Mais on est jeudi !
- Ah oui, c'est vrai ! Pour dire vrai, je n'ai pas vraiment regardé si la poubelle était pleine...
- Ah ! T'as pas regardé ! Ok !
- Attendez, je vais aller voir !
En ouvrant le couvercle, je vois que la poubelle est effectivement vide.
- Ben oui, elle est vide !
Plus tard, je suis à la garderie pour y prendre mon fils, mais je jase avec sa gardienne avant :
- Comment ça s'est passé ?
- Super bien ! Ce matin, on est allé au parc et William adorait ça, surtout qu'il y avait plein d'amis des autres garderies ! Après, il a tout mangé son dîner mais il a pas touché à sa collation. Il a dormi presque 2h et ça fait pas longtemps que je lui ai changé de couche... Je lui ai mis beaucoup de crème parce que ses fesses... c'est pas beau.
- Je sais, elles sont rouges... Pourtant, je lui change de couche assez souvent.
- Tu peux lui mettre de la farine de maïs : c'est très efficace contre l'irritation des fesses.
- Ok... (Je fronce les sourcils : je ne connais pas ça)
On continue de parler un peu et à la fin de la conversation, je lance :
- Donc, si j'ai bien compris, je lui mets de l'huile de maïs sur les fesses.
- Non ! De la FARINE de maïs ! En poudre.
Elle me regarde d'un drôle d'air, comme si je venais d'une autre planète.
- Ok... Et où je trouve ça ?
- Dans les épiceries.
Avant de m'en aller avec mon fils, je me dis :
«Comme elle doit me trouver tarte!»
Le soir, je discute avec un ancien collègue de classe sur Messenger. On parle de tout et de rien et je lui demande :
«Tu fais quoi, demain ?
- Des boîtes. Je fais toujours des boîtes durant la journée :) (il travaille comme technicien en documentation pour un ministère)
- Des boîtes ? Tu fais encore des boîtes le samedi ? Chez vous ?
- Non...
Je me rends alors compte de mon erreur. Où avais-je la tête, encore ?!
- Scuse ! Je pensais que demain était samedi...
- Hey non !
- J'étais perdue... pour faire changement.
- Pas grave.
Non, ce n'est pas grave d'avoir l'air folle, mais bon Dieu qu'on se sent mal !
Hier en est un merveilleux exemple.
Avant d'aller chercher mon fils à la garderie, je vais porter un sac dans la poubelle. En revenant sur mes pas, je me fais «accrochée» par ma propriétaire (J'habite un minuscule 3 1/2... mais plus pour longtemps, hihi !) :
«La poubelle était-tu pleine ?»
Sans réfléchir (comme j'en ai l'habitude), je réponds :
«Oui!»
- Ah bon... le camion à vidanges est pas passé ?
- Euh... oui, mais c'est à soir.
- Ce soir ? Je pensais que c'était à matin.
- Euh... non, d'habitude, c'est le jeudi matin.
- Mais on est jeudi !
- Ah oui, c'est vrai ! Pour dire vrai, je n'ai pas vraiment regardé si la poubelle était pleine...
- Ah ! T'as pas regardé ! Ok !
- Attendez, je vais aller voir !
En ouvrant le couvercle, je vois que la poubelle est effectivement vide.
- Ben oui, elle est vide !
Plus tard, je suis à la garderie pour y prendre mon fils, mais je jase avec sa gardienne avant :
- Comment ça s'est passé ?
- Super bien ! Ce matin, on est allé au parc et William adorait ça, surtout qu'il y avait plein d'amis des autres garderies ! Après, il a tout mangé son dîner mais il a pas touché à sa collation. Il a dormi presque 2h et ça fait pas longtemps que je lui ai changé de couche... Je lui ai mis beaucoup de crème parce que ses fesses... c'est pas beau.
- Je sais, elles sont rouges... Pourtant, je lui change de couche assez souvent.
- Tu peux lui mettre de la farine de maïs : c'est très efficace contre l'irritation des fesses.
- Ok... (Je fronce les sourcils : je ne connais pas ça)
On continue de parler un peu et à la fin de la conversation, je lance :
- Donc, si j'ai bien compris, je lui mets de l'huile de maïs sur les fesses.
- Non ! De la FARINE de maïs ! En poudre.
Elle me regarde d'un drôle d'air, comme si je venais d'une autre planète.
- Ok... Et où je trouve ça ?
- Dans les épiceries.
Avant de m'en aller avec mon fils, je me dis :
«Comme elle doit me trouver tarte!»
Le soir, je discute avec un ancien collègue de classe sur Messenger. On parle de tout et de rien et je lui demande :
«Tu fais quoi, demain ?
- Des boîtes. Je fais toujours des boîtes durant la journée :) (il travaille comme technicien en documentation pour un ministère)
- Des boîtes ? Tu fais encore des boîtes le samedi ? Chez vous ?
- Non...
Je me rends alors compte de mon erreur. Où avais-je la tête, encore ?!
- Scuse ! Je pensais que demain était samedi...
- Hey non !
- J'étais perdue... pour faire changement.
- Pas grave.
Non, ce n'est pas grave d'avoir l'air folle, mais bon Dieu qu'on se sent mal !
jeudi 4 juin 2009
Folle ou... sensible?
Hier soir, mon chum revient du travail, comme d'habitude. Aussitôt que je le vois dans le cadre de porte, je remarque immédiatement son "air bête". C'est plus fort que moi, je ne peux faire autrement. Je lui demande :
"Ça va ?
- Ouais.
- Qu'est-ce qu'y a ?
- J'suis fatigué."
Bon, je peux comprendre qu'il soit fatigué avec ses trois jobs. Mais pour moi qui passe ses journées avec un bébé à faire des "gougougagas" et qui est enfin contente de parler à un adulte, le soir, c'est frustrant. Surtout qu'il me fait cette face là trop souvent à mon goût.
Il s'assoit comme d'habitude devant la télé et la fixe, muet, sombre et renfermé. N'en pouvant plus, je soupire. Alerté par mon comportement, il dit :
"Quoi ?
- Je suis tannée que tu aies l'air bête, en arrivant ici.
- J'avais pas l'air bête.
- Ça paraît que tu t'es pas vu la face !
- Bon ! Encore la scène à soir ! T'es à veille d'être "patchée", c'est ça ?
- Pourquoi faut que je sois à veille d'être "patchée" pour vouloir un sourire ?!!!
- Il faudrait que je saute au plafond, peut-être, comme un mongol ?!
- Ben là, p'tête pas mais au moins, tu pourrais sourire...
- T'as ben l'air bête, toi, quand j'arrive !
- Parce que tu l'as, toi !
- Tu cherches à avoir raison là, hein ?
- Non, je veux juste avoir quelqu'un de bonne humeur ! J'étais contente de te voir mais là, quand je t'ai vu la face, ça m'a déprimé ben raide.
- T'aurais pu me demander ce que j'avais!
- Ben je te l'ai demandé, aussi !!!
- Pis qu'est-ce que j'ai répondu ?
- Que t'étais fatigué !
- Bon...
- T'es peut-être fatigué mais mais semble que je demande pas la lune, avec un sourire !!!
- Va te faire soigner, t'as un problème !
Ah ! J'ai un problème de vouloir que mon chum sourie ! Elle est bonne celle-là ! Il est vrai que nous, les attentionnels, sommes reconnus pour être de grands hypersensibles. C'est pourquoi nous faisons preuve d'une empathie exceptionnelle et que nous "sentons" des choses que les autres ne "sentent" pas. Mais est-ce de la folie ? Ou de la sensibilité ? Et une telle folie (ou sensibilité) peut-elle être une bonne chose, finalement ? Oui, si les gens étaient plus sensibles aux autres au lieu d'être concentrés sur leur petit nombril, il y aurait sûrement moins de déprimés et de suicidaires.
Encore une fois, la sensibilité, ou la folie selon certains, est mal vue. On la regarde comme une bête rare, on l'évite, on ne veut surtout pas la voir, elle dérange trop. Oui, la sensibilité est mal vue, de nos jours. Elle porte un coup à ce monde froid, calculateur, nombriliste, pensant juste à l'argent. Elle amène à regarder ses tares, ses travers et le pire de tout, ses sentiments, qu'on veut fuir, car ceux-ci font sans doute trop mal. Elle amène les gens à se remettre en question et ça, il ne le faut surtout pas. Trop dur, trop compliqué, on veut dominer, détenir le pouvoir. On préfère continuer à courir comme des poules pas de tête, quitte à foncer dans un mur.
"Ça va ?
- Ouais.
- Qu'est-ce qu'y a ?
- J'suis fatigué."
Bon, je peux comprendre qu'il soit fatigué avec ses trois jobs. Mais pour moi qui passe ses journées avec un bébé à faire des "gougougagas" et qui est enfin contente de parler à un adulte, le soir, c'est frustrant. Surtout qu'il me fait cette face là trop souvent à mon goût.
Il s'assoit comme d'habitude devant la télé et la fixe, muet, sombre et renfermé. N'en pouvant plus, je soupire. Alerté par mon comportement, il dit :
"Quoi ?
- Je suis tannée que tu aies l'air bête, en arrivant ici.
- J'avais pas l'air bête.
- Ça paraît que tu t'es pas vu la face !
- Bon ! Encore la scène à soir ! T'es à veille d'être "patchée", c'est ça ?
- Pourquoi faut que je sois à veille d'être "patchée" pour vouloir un sourire ?!!!
- Il faudrait que je saute au plafond, peut-être, comme un mongol ?!
- Ben là, p'tête pas mais au moins, tu pourrais sourire...
- T'as ben l'air bête, toi, quand j'arrive !
- Parce que tu l'as, toi !
- Tu cherches à avoir raison là, hein ?
- Non, je veux juste avoir quelqu'un de bonne humeur ! J'étais contente de te voir mais là, quand je t'ai vu la face, ça m'a déprimé ben raide.
- T'aurais pu me demander ce que j'avais!
- Ben je te l'ai demandé, aussi !!!
- Pis qu'est-ce que j'ai répondu ?
- Que t'étais fatigué !
- Bon...
- T'es peut-être fatigué mais mais semble que je demande pas la lune, avec un sourire !!!
- Va te faire soigner, t'as un problème !
Ah ! J'ai un problème de vouloir que mon chum sourie ! Elle est bonne celle-là ! Il est vrai que nous, les attentionnels, sommes reconnus pour être de grands hypersensibles. C'est pourquoi nous faisons preuve d'une empathie exceptionnelle et que nous "sentons" des choses que les autres ne "sentent" pas. Mais est-ce de la folie ? Ou de la sensibilité ? Et une telle folie (ou sensibilité) peut-elle être une bonne chose, finalement ? Oui, si les gens étaient plus sensibles aux autres au lieu d'être concentrés sur leur petit nombril, il y aurait sûrement moins de déprimés et de suicidaires.
Encore une fois, la sensibilité, ou la folie selon certains, est mal vue. On la regarde comme une bête rare, on l'évite, on ne veut surtout pas la voir, elle dérange trop. Oui, la sensibilité est mal vue, de nos jours. Elle porte un coup à ce monde froid, calculateur, nombriliste, pensant juste à l'argent. Elle amène à regarder ses tares, ses travers et le pire de tout, ses sentiments, qu'on veut fuir, car ceux-ci font sans doute trop mal. Elle amène les gens à se remettre en question et ça, il ne le faut surtout pas. Trop dur, trop compliqué, on veut dominer, détenir le pouvoir. On préfère continuer à courir comme des poules pas de tête, quitte à foncer dans un mur.
lundi 18 mai 2009
Retomber dans ses vieux « patterns »
Il y a quelque temps, je reçois un appel d'une jeune femme :
« Bonjour. Mon nom est Natasha Dubé (nom fictif) et je suis la rédactrice en chef du magazine Oser (nom également changé). On cherche un réviseur pour notre publication jeunesse, laquelle paraîtra 4 autres fois durant l'année. C'est un contrat se terminant en 2010. Une conseillère en emploi du CJE (Carrefour jeunesse-emploi) m'a référé ton nom et m'a donné ton CV. Ton profil est très intéressant et je me demandais si ça pouvait t'intéresser...
- Ah ben vous êtes tombée sur la bonne personne ! que je m'exclame, toute excitée à la perspective d'avoir un emploi, même à la pige. Justement, je commençais à désespérer à seulement faire la mère au foyer. (Ça, je ne l'ai pas dit, bien sûr...)
- Un comité révise les textes et il est très exigeant. Ses membres veulent que ce soit impeccable et la réviseure qui a travaillé sur le premier numéro a reçu des critiques... On veut aussi que le travail respecte les délais, sans faute. Tu aurais 4-5 jours pour corriger sur PDF. Tu aurais tes textes le 16 et tu devras les remettre le 19. La conseillère m'a dit que t'étais maman à temps plein alors je me demandais si ça pouvait poser problème...
- Ah mais je peux toujours m'organiser, vous savez ! J'ai du monde pour garder mon fils alors je pense que je pourrais y arriver... (En fait, j'ai la halte-garderie mais une journée par semaine et la santé de ma mère ne lui permet pas de le garder à tous les jours...)
- Et côté tarifs, qu'est-ce que tu demandes ?
- Heu... À vrai dire, je ne sais pas trop... Je n'ai jamais été réviseure pigiste... J'ai surtout été rédactrice...
- Nous on offre entre 400 et 550 par numéro... dépendamment du temps que ça prend. Est ce que ça te convient ?
- Oui, oui, aucun problème ! (Et comment ! Ça me paraît très appréciable, comme montant !)
- OK. Je vais en parler aux autres et je t'en redonne des nouvelles.
- OK !!! Tu m'écriras la date de tombée dans ton courriel, parce que sinon, je vais l'oublier (Eh, eh ! J'apprends des choses, du TDAH!)
- Bye bye !
- Bye ! »
Je raccroche, le coeur léger. Mais peu à peu, l'excitation fait place à la peur et à l'angoisse et je me demande :
« Ayant le TDAH, je devrais maintenant savoir que les jobs de détails, ce n'est pas pour moi ! À preuve, j'ai déçu énormément mon dernier employeur, à un point tel qu'il m'a foutu dehors ! Et j'occupais un poste de correctrice, justement ! »
« Et si je ne faisais pas la job à temps ? »
« Et si je me retrouvais avec un autre échec, très probable, d'ailleurs, comment je pourrais me regarder dans le miroir et être fière de moi, après ça ?!!! »
J'en parle à un de mes bons vieux copains du net et il me conseille de foncer, même si ça me mène à l'échec. Je trouve qu'il a raison.
Je me rends alors compte que je viens de retomber dans un vieux « pattern » : accepter des emplois qui ne me conviennent pas (Du moins, c'est ce que je pense.). C'est d'autant pire que je sais, maintenant, que j'ai le TDAH !!! Avant, comme je ne le savais pas, ça pouvait toujours passer mais là... Je suis sado-maso ou quoi ?!!! Cependant, c'est le test ultime : si ça ne fonctionne pas, je change de domaine !
Quelques jours plus tard, après m'avoir appelé pour me dire qu'on hésitait entre faire affaire avec un particulier (moi) ou une agence, on m'annonce que j'ai le contrat.
« Super !!! », que je pense (Et ce n'est pas de l'ironie).
Je mets toutes les chances de mon côté et je me prépare car je veux garder le contrat. Pour savoir comment corriger un PDF, j'enregistre un texte dans ce format et j'essaie les outils de correction. Après quelques tentatives, je constate que je me débrouille pas trop mal ! Je vais aussi voir l'exemple de corrections qu'a faites l'autre réviseure et que m'a envoyé Natasha.
Quelque temps après, un jeudi, Natasha m'envoit les fameux textes et je trouve qu'il y en a vraiment beaucoup... Mon angoisse refait surface : vais-je pouvoir tout remettre à temps ?
Ça tombe bien : je vais porter mon fils à la halte-garderie, le jeudi ! Je vais donc avoir une gardienne pour mon premier jour de correction ! Et le lendemain, je demanderai à ma mère ! (En espérant qu'elle ne soit pas malade!)
Jeudi, donc, tout se passe très bien. Je chasse toutes les sources de distraction possible et je m'attaque à l'ouvrage. Je travaille plus vite et je suis plus productive que je le pensais ! J'arrive à en corriger la moitié à l'écran.
Vendredi, ma mère est disponible. Je me discipline fort et ne me concentre que sur mon travail. J'en corrige presque... la totalité. Je dis bien « presque ». Puisqu'une tuile me tombe sur la tête. Évidemment. Ma souris fait la morte. J'ai beau redémarrer 3-4 fois mon ordi, le curseur ne veut pas bouger. Et il me reste 4 pages à corriger à l'écran ! Je rage! Je décide de les réviser sur papier, ainsi que les fautes que j'aurais pu laisser passer, et si je ne règle pas mon problème de souris, j'irai porter la copie papier à Natasha. Elle aura ainsi toutes mes corrections ! Direction : bibli. J'imprime le magazine et commence la correction papier.
Samedi, je me souviens que ma mère doit partir pour Ottawa pendant 2-3 jours ! Oh non ! Et mon chum qui doit faire des travaux dans notre maison ! Pas de gardienne pour mon fils ! Je décide donc de corriger pendant que le petit dort. Je finis cette deuxième correction chez moi. Ça se passe assez bien, malgré tout !
Dimanche, ma souris ne fonctionnant toujours pas, je pars en flèche au magasin pour la faire vérifier. Elle fait la morte encore là-bas. Donc, c'est vraiment elle, le problème, pas mon ordi. J'en achète alors une nouvelle.
De retour chez moi, je me dépêche de la brancher : ouf ! Mon curseur bouge ! Je pourrai entrer mes corrections à l'ordi !
Mon fils ne se comprenant plus, je décide de le coucher à 16h30. Je regrette aussitôt mon geste : plus je le couche tard, plus il se lève tard et plus je risque de faire mes corrections tard ! Je panique à cette pensée : « Vais-je avoir le temps de finir mon travail ?!!! » Rien n'est moins sûr.
Heureusement, il se réveille à 19h30 et à 21h30, je le recouche et ne l'entends plus. Je prends donc mon courage à deux mains et entreprends ma dernière étape de correction. À 2h30 du mat, je termine le tout et envoie ma version corrigée à Natasha.
Je retiens alors mon souffle, espérant la satisfaire...
« Bonjour. Mon nom est Natasha Dubé (nom fictif) et je suis la rédactrice en chef du magazine Oser (nom également changé). On cherche un réviseur pour notre publication jeunesse, laquelle paraîtra 4 autres fois durant l'année. C'est un contrat se terminant en 2010. Une conseillère en emploi du CJE (Carrefour jeunesse-emploi) m'a référé ton nom et m'a donné ton CV. Ton profil est très intéressant et je me demandais si ça pouvait t'intéresser...
- Ah ben vous êtes tombée sur la bonne personne ! que je m'exclame, toute excitée à la perspective d'avoir un emploi, même à la pige. Justement, je commençais à désespérer à seulement faire la mère au foyer. (Ça, je ne l'ai pas dit, bien sûr...)
- Un comité révise les textes et il est très exigeant. Ses membres veulent que ce soit impeccable et la réviseure qui a travaillé sur le premier numéro a reçu des critiques... On veut aussi que le travail respecte les délais, sans faute. Tu aurais 4-5 jours pour corriger sur PDF. Tu aurais tes textes le 16 et tu devras les remettre le 19. La conseillère m'a dit que t'étais maman à temps plein alors je me demandais si ça pouvait poser problème...
- Ah mais je peux toujours m'organiser, vous savez ! J'ai du monde pour garder mon fils alors je pense que je pourrais y arriver... (En fait, j'ai la halte-garderie mais une journée par semaine et la santé de ma mère ne lui permet pas de le garder à tous les jours...)
- Et côté tarifs, qu'est-ce que tu demandes ?
- Heu... À vrai dire, je ne sais pas trop... Je n'ai jamais été réviseure pigiste... J'ai surtout été rédactrice...
- Nous on offre entre 400 et 550 par numéro... dépendamment du temps que ça prend. Est ce que ça te convient ?
- Oui, oui, aucun problème ! (Et comment ! Ça me paraît très appréciable, comme montant !)
- OK. Je vais en parler aux autres et je t'en redonne des nouvelles.
- OK !!! Tu m'écriras la date de tombée dans ton courriel, parce que sinon, je vais l'oublier (Eh, eh ! J'apprends des choses, du TDAH!)
- Bye bye !
- Bye ! »
Je raccroche, le coeur léger. Mais peu à peu, l'excitation fait place à la peur et à l'angoisse et je me demande :
« Ayant le TDAH, je devrais maintenant savoir que les jobs de détails, ce n'est pas pour moi ! À preuve, j'ai déçu énormément mon dernier employeur, à un point tel qu'il m'a foutu dehors ! Et j'occupais un poste de correctrice, justement ! »
« Et si je ne faisais pas la job à temps ? »
« Et si je me retrouvais avec un autre échec, très probable, d'ailleurs, comment je pourrais me regarder dans le miroir et être fière de moi, après ça ?!!! »
J'en parle à un de mes bons vieux copains du net et il me conseille de foncer, même si ça me mène à l'échec. Je trouve qu'il a raison.
Je me rends alors compte que je viens de retomber dans un vieux « pattern » : accepter des emplois qui ne me conviennent pas (Du moins, c'est ce que je pense.). C'est d'autant pire que je sais, maintenant, que j'ai le TDAH !!! Avant, comme je ne le savais pas, ça pouvait toujours passer mais là... Je suis sado-maso ou quoi ?!!! Cependant, c'est le test ultime : si ça ne fonctionne pas, je change de domaine !
Quelques jours plus tard, après m'avoir appelé pour me dire qu'on hésitait entre faire affaire avec un particulier (moi) ou une agence, on m'annonce que j'ai le contrat.
« Super !!! », que je pense (Et ce n'est pas de l'ironie).
Je mets toutes les chances de mon côté et je me prépare car je veux garder le contrat. Pour savoir comment corriger un PDF, j'enregistre un texte dans ce format et j'essaie les outils de correction. Après quelques tentatives, je constate que je me débrouille pas trop mal ! Je vais aussi voir l'exemple de corrections qu'a faites l'autre réviseure et que m'a envoyé Natasha.
Quelque temps après, un jeudi, Natasha m'envoit les fameux textes et je trouve qu'il y en a vraiment beaucoup... Mon angoisse refait surface : vais-je pouvoir tout remettre à temps ?
Ça tombe bien : je vais porter mon fils à la halte-garderie, le jeudi ! Je vais donc avoir une gardienne pour mon premier jour de correction ! Et le lendemain, je demanderai à ma mère ! (En espérant qu'elle ne soit pas malade!)
Jeudi, donc, tout se passe très bien. Je chasse toutes les sources de distraction possible et je m'attaque à l'ouvrage. Je travaille plus vite et je suis plus productive que je le pensais ! J'arrive à en corriger la moitié à l'écran.
Vendredi, ma mère est disponible. Je me discipline fort et ne me concentre que sur mon travail. J'en corrige presque... la totalité. Je dis bien « presque ». Puisqu'une tuile me tombe sur la tête. Évidemment. Ma souris fait la morte. J'ai beau redémarrer 3-4 fois mon ordi, le curseur ne veut pas bouger. Et il me reste 4 pages à corriger à l'écran ! Je rage! Je décide de les réviser sur papier, ainsi que les fautes que j'aurais pu laisser passer, et si je ne règle pas mon problème de souris, j'irai porter la copie papier à Natasha. Elle aura ainsi toutes mes corrections ! Direction : bibli. J'imprime le magazine et commence la correction papier.
Samedi, je me souviens que ma mère doit partir pour Ottawa pendant 2-3 jours ! Oh non ! Et mon chum qui doit faire des travaux dans notre maison ! Pas de gardienne pour mon fils ! Je décide donc de corriger pendant que le petit dort. Je finis cette deuxième correction chez moi. Ça se passe assez bien, malgré tout !
Dimanche, ma souris ne fonctionnant toujours pas, je pars en flèche au magasin pour la faire vérifier. Elle fait la morte encore là-bas. Donc, c'est vraiment elle, le problème, pas mon ordi. J'en achète alors une nouvelle.
De retour chez moi, je me dépêche de la brancher : ouf ! Mon curseur bouge ! Je pourrai entrer mes corrections à l'ordi !
Mon fils ne se comprenant plus, je décide de le coucher à 16h30. Je regrette aussitôt mon geste : plus je le couche tard, plus il se lève tard et plus je risque de faire mes corrections tard ! Je panique à cette pensée : « Vais-je avoir le temps de finir mon travail ?!!! » Rien n'est moins sûr.
Heureusement, il se réveille à 19h30 et à 21h30, je le recouche et ne l'entends plus. Je prends donc mon courage à deux mains et entreprends ma dernière étape de correction. À 2h30 du mat, je termine le tout et envoie ma version corrigée à Natasha.
Je retiens alors mon souffle, espérant la satisfaire...
samedi 4 avril 2009
Les pieds dans les plats
L'impulsivité est une caractéristique des attentionnels. Et je n'y échappe pas.
Tiens, ça me fait penser...
Il n'y a pas si longtemps, j'étais assise dans la cuisine, avec des amies, quand l'une d'elles lance :
"Ça m'a coûté 436 $ d'électricité à ma dernière facture !"
Je fais un rapide calcul : 200 et quelques dollars par mois. Cette constatation me révolte, moi qui me soucie tant de l'environnement (même si, en pratique, je ne suis pas nécessairement un modèle, à ma grande honte...). Évidemment, je ne peux m'empêcher d'en faire la remarque à ma copine :
"Ayoye ! ça te coûte ben cher ! C'est pas toi qui fais attention à l'environnement ? (C'est elle-même qui se dit écolo.)"
Le regard qu'elle me jette alors !
Je regrette aussitôt mes paroles mais, trop tard ! Elles sont déja sorties, comme tout droit de l'enfer !
Pourtant, je ne voulais pas l'accuser ni la critiquer : je voulais juste la taquiner ! Mais de la façon que ça a sorti, il y a de quoi se vexer !
Je me suis alors sentie mal toute la soirée !
L'autre fois où j'ai voulu disparaître dans le plancher, c'était à la réception qu'on avait organisée pour le baptême de mon fils. La petite fête s'étirait à sa fin et ma tante s'apprêtait à partir. Je lui placote un peu, entourée de mon chum et de mes parents :
"Encore merci d'être venue... J'aurais bien invité les autres, mais je me suis dit qu'ils habitaient loin et qu'ils travaillaient le lendemain. Mais comme t'es à ta retraite, j'ai pensé à toi..."
Maudite épaisse !!! C'est comme si je lui avais dit :
"Toi, on sait ben : t'as juste ça à faire, venir à des baptêmes ! Tu as en masse le temps ! Tu te tournes les pouces à (la) longueur de journée !"
Une chance qu'elle est partie à rire ! J'étais assez mal à l'aise comme ça, merci !
J'ai essayé de m'en sortir, bafouillant des :
"Ben, je voulais pas dire que... Ben, tu sais ce que je voulais dire..."
Tout ça, sous les yeux de ma famille ! J'aurais voulu mourir !
Le pire, c'est que ces situations ne sont que quelques gouttes dans l'océan de ma bêtise ! Que quelques infimes gouttelettes dans une mer d'ignominies, de choses niaiseuses, inutiles et embarrassantes !
Toute ma vie a été marquée par ces paroles et gestes honteux ! Alors, au fil du temps, j'ai décidé de me taire. Je me suis repliée sur moi-même comme une huître. Je me suis faite toute petite, quitte à ce qu'on ne me voit pas et qu'on me confonde au mur. Après tout, un mur, ça ne parle pas ! Et si j'ai à parler, j'essaie d'en dire le moins possible. Le comble, c'est que je trouve quand même le moyen de me mettre les pieds dans les plats !
Tiens, ça me fait penser...
Il n'y a pas si longtemps, j'étais assise dans la cuisine, avec des amies, quand l'une d'elles lance :
"Ça m'a coûté 436 $ d'électricité à ma dernière facture !"
Je fais un rapide calcul : 200 et quelques dollars par mois. Cette constatation me révolte, moi qui me soucie tant de l'environnement (même si, en pratique, je ne suis pas nécessairement un modèle, à ma grande honte...). Évidemment, je ne peux m'empêcher d'en faire la remarque à ma copine :
"Ayoye ! ça te coûte ben cher ! C'est pas toi qui fais attention à l'environnement ? (C'est elle-même qui se dit écolo.)"
Le regard qu'elle me jette alors !
Je regrette aussitôt mes paroles mais, trop tard ! Elles sont déja sorties, comme tout droit de l'enfer !
Pourtant, je ne voulais pas l'accuser ni la critiquer : je voulais juste la taquiner ! Mais de la façon que ça a sorti, il y a de quoi se vexer !
Je me suis alors sentie mal toute la soirée !
L'autre fois où j'ai voulu disparaître dans le plancher, c'était à la réception qu'on avait organisée pour le baptême de mon fils. La petite fête s'étirait à sa fin et ma tante s'apprêtait à partir. Je lui placote un peu, entourée de mon chum et de mes parents :
"Encore merci d'être venue... J'aurais bien invité les autres, mais je me suis dit qu'ils habitaient loin et qu'ils travaillaient le lendemain. Mais comme t'es à ta retraite, j'ai pensé à toi..."
Maudite épaisse !!! C'est comme si je lui avais dit :
"Toi, on sait ben : t'as juste ça à faire, venir à des baptêmes ! Tu as en masse le temps ! Tu te tournes les pouces à (la) longueur de journée !"
Une chance qu'elle est partie à rire ! J'étais assez mal à l'aise comme ça, merci !
J'ai essayé de m'en sortir, bafouillant des :
"Ben, je voulais pas dire que... Ben, tu sais ce que je voulais dire..."
Tout ça, sous les yeux de ma famille ! J'aurais voulu mourir !
Le pire, c'est que ces situations ne sont que quelques gouttes dans l'océan de ma bêtise ! Que quelques infimes gouttelettes dans une mer d'ignominies, de choses niaiseuses, inutiles et embarrassantes !
Toute ma vie a été marquée par ces paroles et gestes honteux ! Alors, au fil du temps, j'ai décidé de me taire. Je me suis repliée sur moi-même comme une huître. Je me suis faite toute petite, quitte à ce qu'on ne me voit pas et qu'on me confonde au mur. Après tout, un mur, ça ne parle pas ! Et si j'ai à parler, j'essaie d'en dire le moins possible. Le comble, c'est que je trouve quand même le moyen de me mettre les pieds dans les plats !
dimanche 29 mars 2009
Apprécier ce que l'on a
L'autre jour, je suis assise au resto avec des amies et chacune y va de ses problèmes :
- Je ne suis pas patiente avec ma fille, le soir, lorsque je reviens de travailler... Déja qu'il faut que je sois patiente a job, avec les personnes âgées ! (Elle c'est Mélanie, elle est préposée aux bénéficiaires.) Cette semaine, j'en ai pogné une qui était assez spéciale, merci !
- Moi, je commence a être écoeurée d'étudier ! (Elle c'est Anabelle, elle étudie pour être médecin.)
- Mon chum avait les deux yeux sortis de la tête quand je lui ai dit que ce serait mieux de prendre des médicaments pour la malaria ! (Voici Viviane, elle s'en va dans le Sud, avec son chum violent)
A un moment donné, je me dis :
- Au lieu de me torturer l'esprit avec ce que je n'ai pas, pourquoi ne pas apprécier ce que j'ai ?
Oui, j'ai le TDAH, et avec lui, des difficultés relationnelles et dans le travail. Mais j'ai aussi un magnifique petit garçon de 19 mois qui a la chance d'être avec sa maman a tous les jours (je suis mère a la maison). Il est en santé, en plus, et intelligent. J'ai aussi un chum qui m'aime (enfin, je pense) et qui est dévoué et travaillant. J'ai des amies de longue date avec lesquelles je peux être moi-même sans avoir peur d'être jugée. Oui, je suis pauvre et pas a la mode. Mais je suis créative et j'ai un tas de bonnes idées et j'ai un tempérament d'enfant (et croyez-moi, c'est une bonne chose, dans le monde d'aujourd'hui!)
Le travail ne devrait pas être tout, dans la vie. Enfin, ce n'est pas juste ça ! Que fait-on de la santé, de l'amitié, de l'amour, de la spiritualité, des relations parents-enfants ? Que fait-on du beau temps, d'une bonne tasse de café, d'une carte d'anniversaire, d'un gentil mot, des conversations sur tout et rien ?
Pas grand-chose, a ce que je vois, si l'on tient compte de la première question que l'on pose a quelqu'un, après qu'on l'ait salué :
- Et puis, qu'est-ce que tu fais de bon ces temps-ci (ou dans la vie, c'est selon) ?
Ce qui sous-entend :
- Qu'est-ce que tu fais comme travail intéressant et bien rémunéré, comme poste qui te valorises a mes yeux, mais surtout, aux yeux de la société, qui démontre toute ta valeur et ton importance ?
Quand on m'a posé cette question, la dernière fois, vous auriez dû voir la face de mon interlocutrice quand j'ai répondu, vaguement :
- Ah... je m'occupe de lui (en pointant mon fils dans sa poucette)... et a part ça, je ne sais pas ce que je vais faire (ce qui était la stricte vérité et venait du fond du coeur)
Elle m'a alors regardée comme si j'étais une extra-terrestre, avec l'air de dire :
Mais d'ou sort-elle donc ? Pourquoi n'a t-elle pas plus d'ambition que ça ? Comme elle n'est pas intéressante !
Elle m'a lancé un :
Ah, ouin !
lourd de sous-entendus (dont je devine le contenu peu flatteur).
Mais, probablement que sa vie n'est pas mieux que la mienne, après tout. Seulement, elle voulait aller aux nouvelles, comme on dit, chercher l'accro a mon existence, sûrement pour se rassurer sur la sienne.
Mais plus ça va et plus je me fous de tout ça, plus j'apprécie ce que j'ai !
Au fond, c'est peut-être ça, la maturité !
- Je ne suis pas patiente avec ma fille, le soir, lorsque je reviens de travailler... Déja qu'il faut que je sois patiente a job, avec les personnes âgées ! (Elle c'est Mélanie, elle est préposée aux bénéficiaires.) Cette semaine, j'en ai pogné une qui était assez spéciale, merci !
- Moi, je commence a être écoeurée d'étudier ! (Elle c'est Anabelle, elle étudie pour être médecin.)
- Mon chum avait les deux yeux sortis de la tête quand je lui ai dit que ce serait mieux de prendre des médicaments pour la malaria ! (Voici Viviane, elle s'en va dans le Sud, avec son chum violent)
A un moment donné, je me dis :
- Au lieu de me torturer l'esprit avec ce que je n'ai pas, pourquoi ne pas apprécier ce que j'ai ?
Oui, j'ai le TDAH, et avec lui, des difficultés relationnelles et dans le travail. Mais j'ai aussi un magnifique petit garçon de 19 mois qui a la chance d'être avec sa maman a tous les jours (je suis mère a la maison). Il est en santé, en plus, et intelligent. J'ai aussi un chum qui m'aime (enfin, je pense) et qui est dévoué et travaillant. J'ai des amies de longue date avec lesquelles je peux être moi-même sans avoir peur d'être jugée. Oui, je suis pauvre et pas a la mode. Mais je suis créative et j'ai un tas de bonnes idées et j'ai un tempérament d'enfant (et croyez-moi, c'est une bonne chose, dans le monde d'aujourd'hui!)
Le travail ne devrait pas être tout, dans la vie. Enfin, ce n'est pas juste ça ! Que fait-on de la santé, de l'amitié, de l'amour, de la spiritualité, des relations parents-enfants ? Que fait-on du beau temps, d'une bonne tasse de café, d'une carte d'anniversaire, d'un gentil mot, des conversations sur tout et rien ?
Pas grand-chose, a ce que je vois, si l'on tient compte de la première question que l'on pose a quelqu'un, après qu'on l'ait salué :
- Et puis, qu'est-ce que tu fais de bon ces temps-ci (ou dans la vie, c'est selon) ?
Ce qui sous-entend :
- Qu'est-ce que tu fais comme travail intéressant et bien rémunéré, comme poste qui te valorises a mes yeux, mais surtout, aux yeux de la société, qui démontre toute ta valeur et ton importance ?
Quand on m'a posé cette question, la dernière fois, vous auriez dû voir la face de mon interlocutrice quand j'ai répondu, vaguement :
- Ah... je m'occupe de lui (en pointant mon fils dans sa poucette)... et a part ça, je ne sais pas ce que je vais faire (ce qui était la stricte vérité et venait du fond du coeur)
Elle m'a alors regardée comme si j'étais une extra-terrestre, avec l'air de dire :
Mais d'ou sort-elle donc ? Pourquoi n'a t-elle pas plus d'ambition que ça ? Comme elle n'est pas intéressante !
Elle m'a lancé un :
Ah, ouin !
lourd de sous-entendus (dont je devine le contenu peu flatteur).
Mais, probablement que sa vie n'est pas mieux que la mienne, après tout. Seulement, elle voulait aller aux nouvelles, comme on dit, chercher l'accro a mon existence, sûrement pour se rassurer sur la sienne.
Mais plus ça va et plus je me fous de tout ça, plus j'apprécie ce que j'ai !
Au fond, c'est peut-être ça, la maturité !
samedi 21 mars 2009
Sauter dans le vide
Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu un livre qui m'a fait réfléchir. Il s'intitulait Plus loin. Ce roman québécois met en scène deux jeunes qui décident de tout quitter pour partir à l'aventure, sur le pouce. Leur destination ? Plus loin, qu'ils répètent inlassablement à leurs lifts. Ceux-ci sont d'ailleurs très diversifiés, allant d'un groupe de spirituels à une jeune famille, en passant par des hippies. Hauts en couleur, ces personnages reflètent bien la société, avec ses joies et ses peines, ses rêves et ses déceptions, ses côtés lumineux comme un peu plus sombres.
La spiritualité imprègne beaucoup le périple de David et Marie, les deux "pouceux". Un de leurs lifts m'a d'ailleurs marqué par ses propos. En gros, il disait qu'il fallait vivre l'instant présent comme si c'était le dernier et agir, plutôt qu'attendre. À notre époque, ce message circule abondamment, surtout dans les ouvrages de psycho-pop, qui n'ont jamais été aussi populaires ! Parallèlement, bon nombre de personnes tombent comme des mouches devant les exigences qui leur sont imposées.
Je me demande donc :
"Vivons-nous chaque instant comme si c'était le dernier ? Agissons-nous au lieu d'attendre ?"
Si la réponse à ces deux questions est "oui", pourquoi tant de détresse ? Force est d'admettre que nous nous sommes sans doute tromper.
Moi je vais vous dire : je rêve de deux choses dans la vie. Voyager, et gagner ma vie comme artiste, puisque c'est ma nature profonde. J'ai partiellement réalisé le premier. Reste le second.
Vous savez quoi ? J'ai envie de me gâter pour mes 30 ans, de m'offrir un cadeau exceptionnel, hors de l'ordinaire ! Vous savez quoi, encore ? J'ai envie de prendre mes économies pour payer une gardienne à mon fils et de consacrer des journées entières à l'écriture.
Ça vous paraît fou ? Et alors ? Ça vous paraît risqué ? Et puis après ? Qu'ai-je à perdre, moi qui ai déjà tant perdu, dans la vie !
Je vais vous confier un secret : les attentionnels, plus que quiconque, adorent le vide, y plonger les deux pieds dedans et ne pas savoir ce qui les attend, en bas. Vous comprenez, c'est le trill !!! Le challenge !!!
Eh bien oui : j'ai une envie folle, celle de prendre plusieurs mois, voire une année entière, à l'écriture de romans, de poèmes, de scénarios ! À la fin de ma période d'écriture, j'enverrai le tout aux éditeurs, en espérant qu'ils me publient ! À défaut de quoi, j'aurai au moins tout tenter pour réaliser mon rêve !
La spiritualité imprègne beaucoup le périple de David et Marie, les deux "pouceux". Un de leurs lifts m'a d'ailleurs marqué par ses propos. En gros, il disait qu'il fallait vivre l'instant présent comme si c'était le dernier et agir, plutôt qu'attendre. À notre époque, ce message circule abondamment, surtout dans les ouvrages de psycho-pop, qui n'ont jamais été aussi populaires ! Parallèlement, bon nombre de personnes tombent comme des mouches devant les exigences qui leur sont imposées.
Je me demande donc :
"Vivons-nous chaque instant comme si c'était le dernier ? Agissons-nous au lieu d'attendre ?"
Si la réponse à ces deux questions est "oui", pourquoi tant de détresse ? Force est d'admettre que nous nous sommes sans doute tromper.
Moi je vais vous dire : je rêve de deux choses dans la vie. Voyager, et gagner ma vie comme artiste, puisque c'est ma nature profonde. J'ai partiellement réalisé le premier. Reste le second.
Vous savez quoi ? J'ai envie de me gâter pour mes 30 ans, de m'offrir un cadeau exceptionnel, hors de l'ordinaire ! Vous savez quoi, encore ? J'ai envie de prendre mes économies pour payer une gardienne à mon fils et de consacrer des journées entières à l'écriture.
Ça vous paraît fou ? Et alors ? Ça vous paraît risqué ? Et puis après ? Qu'ai-je à perdre, moi qui ai déjà tant perdu, dans la vie !
Je vais vous confier un secret : les attentionnels, plus que quiconque, adorent le vide, y plonger les deux pieds dedans et ne pas savoir ce qui les attend, en bas. Vous comprenez, c'est le trill !!! Le challenge !!!
Eh bien oui : j'ai une envie folle, celle de prendre plusieurs mois, voire une année entière, à l'écriture de romans, de poèmes, de scénarios ! À la fin de ma période d'écriture, j'enverrai le tout aux éditeurs, en espérant qu'ils me publient ! À défaut de quoi, j'aurai au moins tout tenter pour réaliser mon rêve !
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